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Coronavirus - Collectif Et Après : «Nous nous engageons à investir dans le tissu local »
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Laurent Deveau dirigeant de S2N Propreté Coronavirus - Collectif Et Après : «Nous nous engageons à investir dans le tissu local »

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Entrepreneurs trentenaires et quadragénaires des Alpes-Maritimes, leurs sociétés regroupent 3 800 emplois et plus de 650 M€ de chiffre d’affaires. Ils évoluent dans les transports, l’immobilier, l’alimentaire, la communication, l’industrie, le BTP ou la propreté à l’image de Laurent Deveau. A la tête de S2N Propreté, il fait partie des quarante signataires de la Charte « Et après » s’engageant concrètement à valoriser le tissu local et les circuits courts.

Soutenus par l'UPE 06, quarante chefs d'entreprise des Alpes-Maritimes ont signé la charte "Et Après" s'engageant par des actions concrètes à créer un tissu local plus vertueux — Photo : DR

À quoi cette charte « Et après » lancée à l’initiative de l’UPE 06, du Medef 06 et du Comex 40 06 doit-elle servir ?

Laurent Deveau : L’intérêt est de dire : « Ok, il y a cette crise majeure, nous connaissons une récession comme jamais depuis 1949… mais qu’est-ce qu’on fait nous, jeunes entrepreneurs, face à cela ? » La jeune génération a un savoir-faire énorme, elle investit dans la RSE, comme nous le faisons chez S2N depuis des années. On sait pourquoi on est là, pourquoi on paye des charges, nous sommes pour le partage des richesses.
Nous voulons montrer que les entrepreneurs ont certes du talent car nous savons innover, nous adapter et on l’a vu avec ceux qui se sont lancés notamment dans la fabrication de masques ou de gel hydro alcoolique, mais nous avons aussi une envie débordante d’enrichir notre pays. Nous ne pensons pas qu’à l’argent, nous pensons aussi au bien-être de notre entreprise, de nos salariés, de notre territoire. Nous nous retrouvons tous dans cette philosophie.

Ce sont de belles intentions mais concrètement, à quoi les signataires s’engagent-ils ?

Laurent Deveau : Tous les signataires de la charte s’engagent, entre autres, à privilégier un recrutement local, des sous-traitants, prestataires et fournisseurs locaux ainsi que les circuits courts, à favoriser l’investissement et le développement interne ou externe au sein des Alpes-Maritimes, à honorer commandes et règlement des factures en temps et en heure, à s’impliquer dans les instances professionnelles locales ou encore à soutenir le bien-être au travail.

« Ce n’est pas un groupe de plus. Nous devrons rendre des comptes, présenter notre bilan chaque semestre. »

Transcan, Wizishop, Kinaxia, Teach on Mars, Connectica Sécurité, Azur Trucks, Orsteel Light… puisque chacun de ces dirigeants menait déjà son entreprise vertueusement avant la crise, pourquoi est-il nécessaire de lancer ce collectif ?

Laurent Deveau : Nous n’avons pas attendu la crise. Nous le faisions déjà chacun de notre côté en effet, mais il faut aussi le faire savoir. Avec le soutien du Medef, de l’UPE 06 et du Comex 40, l’impact peut être fort. Ainsi, si nous pouvons rallier à cette cause d’autres patrons bienveillants, avec une vraie empreinte RSE, ce sera bien. Parmi les signataires, on trouve des concurrents mais peu importe, ce n’est pas ce qui compte là-dedans. Avant de parler d’argent, il s’agit d’être de bons patrons envers nos salariés et nos parties prenantes aussi. Si un salarié n’est pas bon, est-ce la faute du salarié ou du patron ? Je me pose toujours cette question.

« Nous nous en sortirons par l’entre-aide. »

Comment être sûr de l’engagement de chacun et que ce ne soit pas juste un groupe de plus ?

Laurent Deveau : Pour créer un cercle vertueux, il faut en effet se plier à la charte. C’est pourquoi, nous devrons rendre des comptes, présenter notre bilan chaque semestre. Ne signe pas qui veut ! Nous ne sommes pas là pour nous faire mousser, pour faire de la communication. Nous avons tous de belles entreprises, nous n’avons pas spécialement besoin de cela. Si c’est pour créer un groupe de plus, ça ne sert à rien. Il s’agit de se soutenir les uns les autres et de soutenir notre territoire. Cela doit s’installer dans la durée. Il y a une aura derrière tout cela. À nous tous, nous représentons 3 800 employés, 650 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Ces entreprises « bienveillantes », engagées, traverseront-elles mieux la crise que d’autres, selon vous ?

Laurent Deveau : Nous nous en sortirons par l’entre-aide, en nous soutenant les uns les autres et en soutenant notre territoire. J’ai plein d’idées à proposer. Il faut qu’on existe auprès de tout le monde, pas seulement de l’économie. C’est pour cela que chaque signataire s’engage notamment à verser au moins 5 000 euros par an à une association culturelle ou sportive et encore 5 000 euros minimum à une association caritative locale ou en faveur de l’environnement. Nous n’en sommes qu’aux prémices. Il s’agit de s’investir dans le tissu local, au-delà de l’économie.

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