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Coronavirus : le transporteur Transcan assure ses livraisons malgré la forte baisse d’activité
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Coronavirus : le transporteur Transcan assure ses livraisons malgré la forte baisse d’activité

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Acteur majeur du transport et de la logistique dans les Alpes-Maritimes, Transcan poursuit ses missions. Les trois quarts des salariés sont toujours sur le pont pour livrer PME ou grandes surfaces. Mais de nombreux clients ont déjà fermé et d’autres devraient encore suivre.

L'entreprise familiale Transcan possède une flotte de 90 véhicules — Photo : Transcan

Reconnaissables de loin, les camions rouge vif de Transcan (200 salariés, plus de 22 M€ de CA en 2019) continuent leur route. « Nous avions deux choix », assure Franck Cannata. « Tout arrêter ou prendre toutes les précautions pour ne pas abandonner nos clients, notre activité et notre pays. Nous avons fait ce dernier choix. C’est notre devoir. » Le dirigeant dit ne pas encore pouvoir chiffrer la baisse d’activité, mais « une chose est sûre, elle est forte ».

Dès le mois de février et la fin prématurée du Carnaval de Nice, ses clients issus du secteur de l’événementiel ont dû baisser le rideau devant la litanie des annulations de salons et autres congrès.

Peu à peu, les deux activités de transport et de logistique ont été plus largement touchées. Des clients, comme Leroy-Merlin, ont dû cesser leur activité. Et la liste des fermetures s’allonge chaque jour ou presque, le plus souvent faute de marchandise et d’approvisionnement.

Une dizaine de salariés sur 200 en chômage partiel

Le transporteur et logisticien basé à Carros et à Nice a dû avoir recours au chômage partiel pour une dizaine de salariés. Certains ont, par ailleurs, été disposés à poser des congés. D’autres doivent rester chez eux pour des problèmes de santé ou de garde d’enfant. Au total, Franck Cannata peut compter sur 150 collaborateurs. « Cela représente environ trois quarts des effectifs, mais l’activité n’est pas proportionnelle, nous avons perdu plus des trois quarts de notre activité. Il faut donc travailler autrement. Nos clients comptent sur nous. Il y a Sofia Cosmétiques à Carros qui a décidé de faire du gel hydroalcoolique, comme le laboratoire Prodifac à Monaco ou encore Easyparapharmacie qui connaît une activité soutenue ces temps-ci. »

Et puis il a fallu absorber un sursaut dans la grande distribution. « La deuxième intervention du président de la République a eu un effet immédiat sur la consommation. Les magasins ont été dévalisés, il a fallu du réassort. Nous nous sommes fait un peu « bousculer » sur un temps très court. »

Autre effet inédit de la situation : certains clients ont su anticiper et ont ainsi « surstocké ». De quoi contraindre la filiale logistique, sévèrement touchée, à se réorganiser.

La trésorerie suffisante pour mars

Aussi indispensables soient-ils, surtout en cette période, les transporteurs ne sont qu’un maillon d’une grande chaîne. « L’activité liée à la grande distribution dépendra des mesures gouvernementales. Les restaurants et les marchés étant fermés, elle restera sans doute assez élevée. Nous sommes en mesure d’assurer nos missions auprès des clients mais nous ne maîtrisons vraiment rien. »

L’entreprise peut s’appuyer sur sa trésorerie pour assurer payes et charges du mois de mars. Quid d’avril ? « Il faut souligner que les banques jouent le jeu et prennent les devants pour nous contacter, mais tout dépendra de nos clients. Si certains ne nous payent plus car ils ne seront peut-être plus en mesure de le faire, ce sera beaucoup plus compliqué. »

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