Alpes-Maritimes
Pourquoi Azur Trucks se lance dans l’immobilier et le tourisme
Alpes-Maritimes # Automobile

Pourquoi Azur Trucks se lance dans l’immobilier et le tourisme

S'abonner

Le concessionnaire de poids-lourds azuréen Azur Trucks amorce une diversification osée dans l’immobilier et le tourisme. Un plan de développement méticuleusement mis au point par son directeur général, Pierre Ippolito.

Pierre Ippolito, DG du groupe Azur Trucks. — Photo : Azur Trucks

Se diversifier pour ne pas risquer de disparaître. Le groupe familial Azur Trucks, basé à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), anticipe des évolutions futures dans son métier de concessionnaire poids-lourds et véhicules utilitaires. « Aujourd’hui, nous ne dépendons que d’un secteur. Le rôle d’un entrepreneur est d’imaginer la crise de demain. Que se passerait-il si Tesla vendait des camions électriques, sans entretien, en direct ? J’aurais beau être bien structuré, je n’existerais plus !, analyse ainsi Pierre Ippolito, directeur général depuis cinq ans. C’est pourquoi nous avons opté pour un développement par conglomérat, dans des activités n’ayant aucun rapport entre elles ».

Depuis 50 ans, Azur Trucks s’est développé régionalement par croissance interne et externe sur toute la chaîne de valeur du camion (vente, location, entretien, carrosserie, pneumatique etc). Début 2018, le groupe a racheté un domaine viticole avec chambres d’hôtes à Lorgues (Var), un restaurant à Sainte-Maxime (Var) et a créé une agence immobilière à Nice. C’est le début d’une diversification soigneusement préparée, devant assurer la pérennité du groupe, qui emploie 600 personnes et a réalisé 150 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017.

Identifier les secteurs porteurs

La première étape a consisté à poser les fondamentaux : grossir dans la région Sud, garder une bonne rentabilité et diminuer la dépendance aux constructeurs, qui, par le biais des remises de fin d’année, ont un certain pouvoir sur le concessionnaire. Pierre Ippolito a ensuite construit méthodiquement son plan de développement. « J’ai regardé comment des PME étaient devenues des ETI, à l’image du groupe Dubreuil dans l’Ouest, puis j’ai pris les 1 500 premières entreprises les plus rentables de la région et j’ai identifié cinq secteurs porteurs », explique le DG, qui aurait voulu entrer à Saint-Cyr pour devenir général dans l’armée de terre, s’il n’avait pas finalement décidé de reprendre l’entreprise familiale.

« J’applique la même stratégie à l’entreprise et à moi-même : optimiser nos compétences pour être opérationnels rapidement. »

Les secteurs de la parfumerie, de la GMS et du médical ont été éliminés pour cause de fortes barrières à l’entrée ou de marchés déjà bien structurés. Restaient donc l’immobilier et le tourisme, un secteur où « il n’est pas nécessaire d’être gros pour démarrer », précise Pierre Ippolito.

Trois branches du même poids

« J’applique la même stratégie à moi et à l’entreprise : optimiser les compétences pour être opérationnels rapidement », poursuit-il. Pour le dirigeant de 33 ans, cela a consisté à faire des études supérieures en gestion à proximité de l'entreprise familiale, un stage chez Renault Trucks en Angleterre et un CAP de mécanique par correspondance. Pour Azur Trucks, il s’est agi de recruter un DRH issu du groupe Barrière et un directeur financier venu du groupe Mer Montagne Vacances (Saint-Laurent-du-Var).

« Le développement de la branche tourisme se fait par endettement, et pour l’immobilier tout va dépendre de notre projet stratégique, pour lequel nous sommes en train de recruter quelqu’un », détaille Pierre Ippolito. « L’objectif c’est que dans les sept à dix ans, les trois branches puissent peser la même contribution économique au sein du groupe. »

Alpes-Maritimes # Automobile