Reborn débloque 30 millions d’euros pour recycler du plastique sur ses sites normand, pyrénéen et vosgien
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Reborn débloque 30 millions d’euros pour recycler du plastique sur ses sites normand, pyrénéen et vosgien

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Pour installer des lignes de recyclage dans ses unités de production de films plastiques, le groupe Reborn annonce 30 millions d’euros d’investissements. Une enveloppe équitablement répartie entre ses trois usines installées dans les Pyrénées-Atlantiques, l’Eure et les Vosges.

Plus de 50 % des films plastiques fabriqués sur le site Reborn de Vecoux (Vosges) sont exportés, principalement vers le Maghreb — Photo : Jean-François Michel

Un investissement de 30 millions d’euros et des dizaines d’emplois supplémentaires. Voilà ce qui est promis aux trois sites français du fabricant de films plastiques en polyéthylène Reborn (CA : 120 M€ ; 450 salariés) : Bernay (Eure), Ogeu-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques) et Vecoux (Vosges), ayant déjà fait l’objet de plusieurs investissements pour doubler les capacités de production, monter en gamme et entamer le virage du plastique recyclé. La dépense, validée par le groupe parisien et sa holding Excelrise, profite à sa filiale XL Recycling. Cette dernière, ayant levé 16 millions d’euros en février 2022 via l’arrivée au capital du fonds SPI géré par Bpifrance, prévoit de déployer à l’échelle industrielle sa solution de recyclage.

Deux enveloppes de 5 millions d’euros

Avec l’aide significative des différents plans de relance opérés par l’État, l’Ademe et les collectivités locales, trois enveloppes de dix millions d’euros sont ainsi fléchées vers les trois usines de transformation du groupe. Dans chacune d’entre elles, une ligne de recyclage opérée par XL Recycling (25 salariés) sera installée à côté de celle dédiée à la transformation et à la production. Dans les Vosges, un premier chèque de cinq millions d’euros doit être signé en 2022 pour un lancement de ligne début 2023. Une seconde enveloppe comparable est prévue dans la foulée pour atteindre un véritable rythme de croisière avant 2026.

Une matière secondaire moins chère

Pour alimenter les nouvelles installations, il faut d’abord récupérer les déchets plastiques rejetés par différents fournisseurs, clients ou non : sites industriels, plateformes logistiques et autres enseignes de grande distribution. "Nous trions au maximum à la source, souligne le président de Reborn Arthur Lepage. Moins les déchets sont mélangés, moins ils coûtent cher à recycler. Ensuite, nous les broyons, nous les lavons et nous les transformons en billes plastiques avant de les revendre". Aux usines de transformation Reborn ou à d’autres industriels en quête de plastiques recyclés, spécialistes de la boisson ou encore fabricants de papiers d’hygiène comme Lucart à Laval-sur-Vologne (Vosges) et Kimberly Clark à Villey-Saint-Étienne (Meurthe-et-Moselle). C’est d’ailleurs l’un des objectifs fixés par la direction : vendre jusqu’à 40 % de billes plastiques recyclées en dehors du groupe, contre 10 % actuellement. "Car la demande est très forte de la part de grands donneurs d’ordres, assure Arthur Lepage. Comme les prix des matières premières ont quasiment doublé en un an, les clients sont incités à se tourner vers des matières secondaires plus compétitives. Sans oublier qu’il existe tout un cadre réglementaire et législatif qui pousse en ce sens".

Une dizaine de recrues en 2022

L’objectif est double : que le groupe Reborn produise 80 % de films plastiques issus de matière recyclée (contre 35 % aujourd’hui) et que sa filiale XL Recycling dépasse les 10 millions d’euros de résultat et les 70 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2026 (contre 8 millions d’euros actuellement). Au passage, des dizaines de recrutements sont annoncées sur les trois sites Reborn. L’usine vosgienne de Vecoux (CA : 26 M€ ; 120 salariés), spécialisée dans la fabrication de sacs et films plastiques à destination des marchés de l’essuie-tout, du papier toilette, des couches-culottes et autres produits d’hygiène personnelle, devrait accueillir une dizaine de salariés supplémentaires pour le lancement de la ligne de recyclage début 2023. Une vingtaine de collaborateurs supplémentaires devraient arriver sur les deux années qui suivent.

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