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Avec sa nouvelle usine, Symbiose savoure son avance en plastronique
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Avec sa nouvelle usine, Symbiose savoure son avance en plastronique

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L’usine de Symbiose tourne à plein régime depuis six mois à Pugnac, en Gironde, pour livrer de grands noms de l’automobile en films électroniques intégrés dans du plastique. Son équipement dernier cri, voire unique au monde, lui confère une place de choix dans un marché à fort potentiel de développement.

Symbiose fabrique en série depuis juin, dans une salle blanche unique de 800 m2. Les équipes y traquent le moindre grain de poussière pour limiter les rebus — Photo : Symbiose

Elle se dit encore start-up mais Symbiose a tout d’une grande. 8,9 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, 12 projetés en 2024, 20 millions à horizon 2027. Le lancement de sa production en série depuis juin l’a débridée. Son usine de 1 600 m² à Pugnac (Gironde) est flamblant neuve. Symbiose, née en 2014, y réunit désormais près de 70 salariés affairés à fournir le secteur automobile en films IME (In Mold Electronics) qui intègre décors ou circuits électroniques dans du plastique. Associant design et fonctionnalités tactiles, ce sont par exemple ces baguettes dans les portières ou commandes de chauffage aux pictogrammes rétroéclairés. Ses clients ? Volkswagen, BMW, Mercedes, Valéo. "Les circuits sont imprimés sur des films grâce à une encre conductrice, c’est le principe de la plastronique. Nous sommes encore un secteur de niche avec une concurrence peu nombreuse", analyse Sébastien Pawlak, le responsable technique.

Jean-Pierre Estanol, PDG de la start-up Symbiose, annonce une année 2024 "de croisière" — Photo : Symbiose

Une salle blanche et une ligne grand format uniques

Lauréate France Relance puis France 2030, Symbiose avait levé 6,5 millions d’euros en 2021 pour construire le site qui lui a permis de lancer des préséries en 2022 et ses séries depuis six mois. "Nous sommes un peu en avance sur les autres parce que nous sommes au-delà du prototypage, nous avons un outil industriel", se réjouit Jean-Pierre Estanol le PDG et cofondateur. Et pas n’importe quel outil. "Nous sommes les seuls à disposer d’une salle blanche (800 m²) et les premiers au monde à disposer d’une ligne de thermoformage grand format", explique Sébastien Pawlak. La salle blanche constitue un avantage majeur dans un monde où le moindre grain de poussière est traqué. "Nous évaluions les rebus à 30 %, depuis trois mois ils ne sont plus que de 14 %", se félicite le responsable. Quant au grand format, il fournit les calandres de demain. Dépossédées de leur rôle de refroidissement sur les véhicules électriques, elles deviennent de beaux terrains de jeu pour les constructeurs, qui y voient un enjeu d’identification de la marque - avec des jeux de lumière à inventer - voire d’information. "Elle pourrait projeter des avertissements au sol à 50 mètres pour avertir les piétons par exemple."

Les pièces fabriquées par Symbiose associent des finalités décoratives et fonctionnelles, largement exploitées en touches tactiles — Photo : Caroline Ansart

La technologie que Symbiose a développée avec le CEA a de beaux jours devant elle, selon les dirigeants. "Ces 'Smart surfaces' permettent de supprimer la boutonnerie, donc réduire le nombre d’outillage, l’assemblage, améliorer l’étanchéité et diminuer le coût. La partie électronique peut aussi être couplée à une fonction de dégivrage par exemple", vante Jean-Pierre Estanol. L’entreprise attend d’autres clients, notamment des constructeurs français dans les années à venir. De quoi lorgner un terrain voisin pour agrandir l’usine, sachant que Symbiose loue déjà un entrepôt non loin pour assurer son stockage. En attendant, le PDG annonce "une année 2024 de croisière" avec la fin du déploiement de l’automatisation qui doit conduire à une baisse d’effectifs à 50 personnes.

Parmi les clients de Symbiose figure BMW, notamment pour son modèle I5 — Photo : BMW

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