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Semo Packaging veut se développer grâce au plastique recyclé
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Semo Packaging veut se développer grâce au plastique recyclé

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La société Semo Packaging, qui fabrique des emballages plastiques dans deux usines, à Vecoux (Vosges) et Ogeu-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques), veut asseoir son développement sur une gamme d’emballages conçue à partir de déchets de plastiques recyclés.

Les deux robots installés par Semo Packaging ont permis de soulager les opérateurs de gestes fastidieux — Photo : © Jean-François Michel

Les voyants de Semo Packaging repassent au vert. Il y a six ans, alors qu’il s’appelait encore Semoflex, ce fabricant d’emballages en plastique perdait trois millions d’euros par an. Reprise en 2013 par le holding industriel ExcelRise, qui pèse plus de 120 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 400 salariés employés sur cinq sites de production, la PME basée à Vecoux, dans les Vosges, a redressé sa situation financière. « L’Ebitda est à l’équilibre », indique Mickaël Sire, le DG de Semo Packaging.

Dans les Vosges, l’usine opérait historiquement sur le marché de l’emballage plastique pour l’eau en bouteille : « Aujourd’hui, nous travaillons à 95 % pour les produits d’hygiène », précise Mickaël Sire, soit les couches, l’hygiène féminine ou encore le coton. Ce virage stratégique a permis au site, qui emploie 130 personnes et réalise 25 M€ de chiffre d’affaires, non seulement de sortir la tête de l’eau, mais aussi de nourrir de nouvelles ambitions. « Maintenant, nous allons nous appliquer à retrouver des résultats positifs », fixe ainsi le dirigeant.

Ayant déjà injecté 5 M€ dans l’usine depuis la reprise, le groupe vient d’investir une nouvelle fois 1 M€ pour se doter de cinq nouvelles machines. Ces investissements ont permis de doubler les capacités de production et de monter en gamme. Semo Packaging veut en effet fabriquer plus de « sachets », au détriment du « film » d’emballage, moins rémunérateur. « C’est là où se trouve la valeur ajoutée », insiste Mickaël Sire, en détaillant les possibilités offertes par son atelier "sacherie" : ajout de cordelettes pour fermer les sachets de coton-tige, poignées de transport ou encore ouverture facile. « Aujourd’hui, notre production est réalisée à 60 % dans la partie "sacherie" de l’usine. Notre objectif, dans un horizon relativement court, c’est d’aller à 100 % », dévoile le directeur général.

Vers un plastique de plus en plus recyclé

L’avenir de Semo Packaging passe aussi par une petite révolution : le site consomme en effet 8 000 tonnes de polyéthylène (PE) par an, un dérivé du pétrole qui ne trouve plus grâce aux yeux des consommateurs. Produit à Montbrison (Loire) par une autre filiale d’ExcelRise, XL Recycling, le groupe a mis au point un polyéthylène recyclé, présentant des caractéristiques identiques au PE original. « 50 000 tonnes de PE sont extrudées chaque année dans les différentes filiales du groupe », précise Mickaël Sire. « XL Recycling produit déjà 8 000 tonnes de PE recyclés et va prochainement augmenter sa capacité de production de 4 000 tonnes. »

Avec les 3 % du CA du groupe injectés dans la R&D chaque année, le groupe veut fonder son développement sur le recyclage : « Nous avons développé une gamme d’emballages conçus à partir de déchets plastiques recyclés », détaille Mickaël Sire. Jusqu’à 100 % de matières recyclées pour les emballages boisson et 80 % pour l’hygiène, cette nouvelle gamme doit répondre aux nouvelles exigences environnementales. « Le PE peut se recycler jusqu’à 10 fois », rappelle Mickaël Sire. « Et nos clients sont demandeurs, notamment pour faire baisser leur taxe Citéo », cette contribution visant à financer la filière du recyclage des emballages.

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