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Kimberly Clark investit 17 millions d'euros dans une nouvelle ligne de transformation
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Kimberly Clark investit 17 millions d'euros dans une nouvelle ligne de transformation

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La demande du marché professionnel pour les serviettes d’essuyage en rouleau produites par Kimberly Clark pousse le géant américain à investir dans son usine de Villey-Saint-Étienne, en Meurthe-et-Moselle. En juin 2020, la capacité de transformation de l'usine sera augmentée de 23 000 tonnes.

En 2016, Kimberly Clark avait déjà investi 15 M€ sur le site de Villey-Saint-Etienne dans une quatrième ligne de transformation destinée à la fabrication de produits d'essuyage roulés — Photo : © Jean-François Michel

Arrivé en janvier à la tête de Kimberly Clark, le géant américain des produits d’hygiène, le nouveau PDG Michael Hsu a une feuille de route claire. Il doit redresser les performances financières d’un groupe qui a réalisé 18,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires, en légère hausse de 0,75 %, mais qui a déçu les investisseurs. Avec un bénéfice net en chute libre de plus de 33 %, à 411 millions de dollars au quatrième trimestre 2018, le titre était pénalisé à la bourse de New York en début d'année et le groupe a annoncé un plan de restructuration comprenant la suppression de 5 000 emplois à travers le monde.

De quoi inquiéter les équipes basées dans l’usine lorraine de Kimberly Clark, à Villey-Saint-Étienne, qui fabrique des serviettes d’essuyage en rouleau ? Le sujet n’est pas à l’ordre du jour : ce qui va occuper les 261 salariés du site d’ici à juin 2020, c’est un projet d’investissement à 17 millions d'euros. « Nous sommes sur un marché en croissance, et nous devons adapter nos capacités pour répondre à la demande », indique Stephan Lemeer, le directeur du site de Villey-Saint-Étienne.

Capacité de production supplémentaire de 23 000 tonnes

En 2019, les prévisions de vente de serviettes d’essuyage destinées au marché professionnel sont de 47 000 tonnes, pour atteindre 58 000 tonnes en 2022 et près de 67 000 tonnes en 2026. « Nous avons actuellement une capacité de production de 54 000 tonnes », précise Jérôme Harle, le directeur technique du site. La nouvelle ligne de transformation dotera l’usine de Villey-Saint-Étienne d’une capacité supplémentaire de 23 000 tonnes, soit de quoi « suivre la croissance du marché et être tranquille jusqu’en 2026 », indique Jérôme Harle.

Au sein de l’usine, le chantier va nécessiter un an de travaux et quatre mois de montage, pour une mise en production prévue en juin 2020. Usine régionale de la division « Professional » de Kimberly Clark, le site de Villey-Saint-Étienne alimente les « marchés d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient », précise Stephan Lemeer, qui a déjà engagé ses équipes dans une autre réflexion, pouvant déboucher sur un autre chantier.

Vers des produits 100 % recyclés

Disposant actuellement d’un petit stock tampon de 100 à 200 tonnes de matière première, les fibres de cellulose utilisées pour produire le papier d’essuyage, les équipes planchent sur un investissement de 3 millions d’euros pour créer une réserve de 1 500 tonnes, soit environ 15 jours de production, dans un bâtiment de 1 400 m2. Un projet qui permettrait au site d'internaliser le recyclage des déchets de ouate de cellulose pour en refaire de la matière première. « Actuellement, nous nous fournissons chez un tiers », souligne Jérôme Harle.

L’enjeu est non seulement de sécuriser la production, de gagner en compétitivité, mais aussi d’intégrer toujours plus de matière secondaire - comprendre des déchets de ouate et de la matière recyclée - dans le process de production. « En 2015, nous étions à 45 % de secondaire », détaille Jérôme Harle. « En 2018, nous étions à 75 % et notre objectif est d’aller vers des produits 100 % recyclés. » Les dirigeants du site lorrain attendent encore le feu vert de la maison-mère américaine pour lancer ce projet.

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