Tout un symbole. C’est depuis les locaux parisiens de l’entreprise Back Market, plateforme de vente en ligne d’appareils électroniques reconditionnés, considérée comme la "plus grosse licorne française" après une levée de fonds de 450 millions d’euros début janvier, qu’a été dévoilée le 1er février la troisième promotion du programme French Tech 120 ou "FT120" (les 120 start-up françaises les plus performantes) et de son club d’élite Next 40 (les 40 start-up du FT120 les plus prometteuses). Le programme d'accompagnement French Tech 120, piloté par la Mission French Tech, prévoit notamment des aides au financement, une visibilité accrue et une présence dans des délégations à l'étranger.
Le renouvellement des lauréats est plus prégnant qu'en 2021 avec 36 nouvelles start-up intégrant le programme en 2022 (30 l'an dernier). Mais seules huit entreprises (*) font leur entrée dans le Next 40, ces pépites considérées par le gouvernement et la Mission French Tech comme susceptibles de devenir des leaders technologiques.
Un "changement d’échelle"
Pour le secrétaire d’État chargé de la Transition numérique, Cédric O, la promotion 2022 marque "un changement d’échelle" de la French Tech avec un niveau d’entrée plus élevé : la levée de fonds la plus faible dans le Next40 est passée de 22 millions d’euros en 2021 à 49,6 millions d’euros en 2022 et le chiffre d’affaires le plus faible des FT120 est passé de 14 millions d’euros en 2021 à 18,7 millions d’euros. Encore plus marquant : plus de la moitié des entreprises du Next40 (26 au total) sont devenues des "licornes", ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars, à l’instar du lillois Exotec, de Payfit et Ankorstore récemment.
Au total, les entreprises présentes dans le FT120/Next 40 en 2022 ont levé 6 milliards d’euros l’an dernier, représentant la moitié des fonds levés par l’ensemble de la French Tech (comptant 20 000 start-up).
De plus en plus d'implantations en région
Mais ce changement d’échelle des start-up françaises se ressent avant tout depuis la capitale. Cinq régions hors Île-de-France seulement accueillent les sièges sociaux des membres du French Tech 120/Next40 édition 2022 (contre 7 en 2021 et 4 en 2020), représentant une trentaine d'entreprises en tout, comme le lillois Exotec, le montpelliérain Swile, l'isérois Aledia ou le rennais Leocare.
Elles sont néanmoins de plus en plus nombreuses à ouvrir des bureaux en région après un développement à Paris (Back Market et Mano Mano à Bordeaux ; Doctolib, Malt et Lydia à Nantes; Qonto à Lyon par exemple) ou à y implanter des usines (à l’instar des start-up industrielles Ynsect à Amiens, Microphyt près de Montpellier, Innovafeed dans la Somme, Aledia en Isère, ou encore Afyren en Moselle).
(*) Le spécialiste de la transaction immobilière IAD (Seine-et-Marne), l’éditeur de jeux vidéo basé sur la blockchain Sorare (Val-de-Marne), le concepteur d’outils virtuels pour orthodontistes Dental Monitoring (Paris), le lanceur de satellites partagés américain Loft Orbital Technologies (implanté à Toulouse depuis fin 2019), le spécialiste de l’assurance paramétrique Descartes Underwriting (Paris), la plateforme SaaS de formation collaborative 360Learning (Paris), la plateforme en ligne de consultants freelances Malt (Paris et un bureau à Nantes), et la plateforme de e-santé Lifen (Paris).
