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Pour financer les entreprises, le gouvernement mise sur l’union des marchés de capitaux
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Pour financer les entreprises, le gouvernement mise sur l’union des marchés de capitaux

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Christian Noyer, gouverneur honoraire de la Banque de France, a présenté ses propositions pour relancer l’union des marchés de capitaux en Europe. Soutenues par Bruno Le Maire, ces mesures doivent permettre de mobiliser les investissements et l’épargne pour les entreprises européennes.

Bercy défend la création d’un produit d’épargne européen — Photo : weyo

"L’Union des marchés de capitaux c’est la mobilisation des investissements et de l’épargne dans nos entreprises", synthétise Bruno Le Maire à l’occasion de la présentation d’un rapport pour relancer l’union des marchés de capitaux, le 25 avril. À quelques semaines des élections européennes du 9 juin, le ministre de l’Économie a soutenu les propositions des auteurs de ce document, menés par Christian Noyer, gouverneur honoraire de la Banque de la France.

Financer les transitions et relancer la titrisation

Bruno Le Maire a fixé un objectif : atteindre, d’ici 2030, 600 milliards d’euros de levées de fonds chaque année en Europe. "Ce n’est pas loin de ce qui est estimé par la Commission européenne pour mener les seules transitions écologiques et numériques", précise le ministre. Selon la Commission, 800 milliards d’euros sont nécessaires chaque année pour financer ces transformations.

Parmi ses propositions, le rapport préconise de réduire la fragmentation réglementaire en Europe sur les services bancaires et financiers ou encore de relancer le marché de la titrisation. Le ministre de l’Économie plaide aussi pour la mise en place d’un produit d’épargne commun aux citoyens européens, d’ici 2027. Ce produit aurait "les mêmes règles, les mêmes retours et la même fiscalité proposée à l’ensemble des marchés européens".

Des entreprises européennes peu avantagées

La relance de l’union des marchés de capitaux ne peut plus attendre, selon les auteurs du rapport. Les entreprises européennes "font face à un coût du capital plus élevé et certaines sont tentées de se tourner vers les États-Unis pour réaliser leur levée de fonds", indique Christian Noyer.

Et l’épargne des Européens n’est pas assez mobilisée. Sur les 33 000 milliards d’euros d’épargne européenne, un tiers va financer des projets étrangers, relève Bruno Le Maire. "L’Europe épargne pour des projets étrangers", résume le ministre.

Financement, simplification… d’autres mesures prévues

L’Union des marchés de capitaux vient aussi compléter une série de mesures récentes ayant pour objectif de faciliter le financement des entreprises par le marché. La Caisse des dépôts a par exemple engagé 300 millions d’euros en 2023 pour contribuer à la cotation en bourse de PME technologiques françaises. Emmanuel Macron a récemment annoncé la mobilisation de l’institution bancaire pour investir dans des fonds de PME et d’ETI cotées dans le cadre d’un programme doté de 500 millions d’euros.

Côté Union européenne, le Parlement a adopté le "Listing act" le 24 avril. Ce texte vise notamment à encourager et réduire les formalités administratives et les coûts pour les entreprises au moment de leur introduction en Bourse. Une mesure de simplification visant les PME.

Pour passer des recommandations à la mise en œuvre, Bercy veut lancer rapidement les travaux sur l’union des marchés de capitaux. Les propositions émanant du rapport seront ainsi présentées dès la mise en place de la nouvelle Commission européenne, en septembre prochain.

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