Quelques semaines après l’annonce de la tenue d’un "Davos des banlieues" en septembre prochain, Bpifrance détaille son plan doté de 456 millions d’euros pour le développement de l’entrepreneuriat dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Ce plan, opéré par la banque publique, est financé par l’État et la Caisse des Dépôts via la Banque des Territoires. "Les moyens dédiés à 'Entrepreneuriat quartiers 2030' sont trois fois plus élevés que ceux du précédent programme", indique Marie Adeline-Peix, directrice exécutive en charge des partenariats régionaux, de création et de l’action territoriale à Bpifrance.
Deux nouveaux prêts lancés
Pour ce nouveau programme, la banque publique d’investissement s’est fixé l’objectif de détecter et d’accompagner 500 000 personnes en projet entrepreneurial. Sur le terrain, 40 bus de l’entrepreneuriat sont déployés dans les quartiers, 200 chefs de projet ont pour objectif de détecter et orienter les porteurs de projets et 60 carrefours de l’entrepreneuriat sont déployés.
L’accompagnement est aussi financier avec le lancement dans les prochaines semaines d’un nouveau Prêt d’honneur quartier, à taux zéro, d’un accompagnement renforcé pour les porteurs de projets et d’un nouveau prêt flash quartier bonifié pour couvrir les besoins de trésorerie des TPE.
Au total, 100 000 entrepreneurs pourront lever plus de 2 milliards d’euros de financements adossés à 1,3 milliard d’intervention publique qui mobilisent 345 millions d’euros de dotations du programme, précise Bpifrance.
"Casser le déterminisme social et territorial"
Selon l’indice entrepreneurial français (IEF), 16 % des habitants des QPV ont l’intention de démarrer un projet d’entreprise contre 9 % dans les autres territoires. Seulement 3 % sont porteurs de projet, contre 13 % dans les autres quartiers. "L’action de Bpifrance vise à casser le déterminisme social et territorial. Souvent, il n’y a pas de passage à l’acte d’entreprendre car les porteurs de projet ne savent pas ce qui existe pour les aider et n’ont pas suffisamment de moyens financiers", explique Marie Adeline-Peix.
La dynamique entrepreneuriale en hausse
Mais la situation évolue. En 2018, un habitant des QPV sur sept était dans "une dynamique entrepreneuriale" (incluant entrepreneurs, porteurs de projets, des personnes ayant l'intention d'entreprendre...). Cette proportion est montée à un habitant sur quatre en 2023, selon l’IEF. Pour Marie Adeline-Peix, le précédent programme de soutien à l’entrepreneuriat dans les quartiers de Bpifrance a eu un rôle dans la dynamique de création d’entreprises entre 2018 et 2023. Sur quatre ans, plus de 3 900 projets ont été incubés et près de 33 000 entreprises ont été créées dans ces territoires.
