La France conserve sa place sur la première marche du podium. Avec 1 194 projets d’investissements étrangers (IDE) en 2023 (-5 % par rapport à 2022), le pays se place devant le Royaume-Uni (985 projets) et l’Allemagne (733 projets), selon le bilan de l’attractivité EY. Ces projets ont permis de créer 40 000 emplois, soit 35 par projets tandis qu’en Allemagne ils permettent de créer en moyenne 49 emplois et 61 emplois au Royaume-Uni.
"Ces résultats montrent que la performance en termes d’extension et d’implantation est favorable à la France. Le léger fléchissement par rapport à 2022 est en accord avec la tendance qu’on observe au niveau européen, à -4 %", commente Marc Lhermitte, associé EY.
Une tendance à la réindustrialisation
Sur l’ensemble des projets, 530 sont des usines implantées ou étendues, soit 44 % des opérations. Un chiffre en hausse par rapport à 2015, quand ces projets représentaient 36 % des investissements étrangers. "Il s’agit d’une forte augmentation de la part industrielle, qui a principalement lieu dans l’automobile et l’aéronautique (avec Toyota, BYD, Tesla…, NDLR)", précise Marc Lhermitte.
Le secteur de l’énergie concentre 65 projets liés au développement des énergies renouvelables et du nucléaire, avec l’ouverture de filiale, la maintenance, la production et la recherche. EY constate également une reprise dans le secteur de la santé. Selon Marc Lhermitte, "le plan France 2030 a rassuré après une période d’interrogation sur la capacité de la France à être un pays attractif pour l’industrie du médicament".
Des industries automobile, pharmaceutique et électronique attractives
Au global, la France s’impose dans 11 secteurs sur 15 dont l’automobile, les équipements industriels, la logistique, la pharmaceutique et l’électronique. Mais certaines industries historiques comme la chimie et l’agroalimentaire sont à la traîne.
"Nous arrivons peut-être à la fin d’une période de rattrapage de notre attractivité et nous nous dirigeons vers une nouvelle génération d’investissement autour de l’IA, de l’énergie, de la mobilité décarbonée, de la santé et des services à valeur ajoutée", estime Marc Lhermitte.
Les villes moyennes séduisent
Les projets sont surtout implantés en Île-de-France (300 projets), puis en Auvergne-Rhône-Alpes (167) et dans le Grand Est (119). Au total, cinq régions françaises sont dans le top 15 européen.
Les villes moyennes et zones rurales, de moins de 200 000 habitants, séduisent de plus en plus les entreprises et accueillent 45 % des investissements directs étrangers. Un tiers des projets sont même installés dans des bassins de mois de 100 000 habitants. "Ces territoires séduisent principalement les industriels, terrains et compétences disponibles obligent, mais aussi par le dynamisme plus fort de collectivités", explique EY.
Pour l’année en cours, les dirigeants sont confiants. 76 % pensent que la situation ne peut que s’améliorer au cours des trois prochaines années et que la France pourra maintenir ou améliorer son attractivité, contre 53 % en 2023.
