La crise du coronavirus n’a pas seulement dynamisé les recrutements. Elle a aussi métamorphosé les causes de séparation. Au dernier trimestre 2021, pas moins d’1,07 million de CDI ont ainsi pris fin (hors agriculture), selon la Dares (ministère du Travail). Un tel volume n’avait plus été vu depuis 2007, mais ce bond s’explique, "pour partie, par effet de rattrapage, après la forte baisse enregistrée pendant la crise sanitaire". Surtout, dans le détail, les motifs de rupture ont bien changé en deux ans. Ainsi, malgré la conjoncture difficile, les licenciements économiques, en baisse continue depuis 15 mois, ont reculé, au total, de 17,8 % par rapport à fin 2019, donc avant le début de l’épidémie en France. À l’inverse, les démissions s’envolent (+17,4 %), tout comme les fins de période d’essai (+15,3 %) et les ruptures conventionnelles (+13 %, tendance qui se confirmait début 2022). Les CDD ne sont pas épargnés : les départs avant terme ont bondi de 26,8 % sur la même période. Tout contrat confondu (hors intérim et particuliers employeurs), cette épidémie de séparation touche surtout la construction (+6,9 %) et les entreprises de plus de 50 salariés (+7,4 %).
