France

Conjoncture

[FIL INFO] Les dernières actualités qui comptent pour les entreprises

Par la rédaction, le 22 septembre 2023

Annonces gouvernementales, nouvelles réglementations concernant les entreprises, mesures exceptionnelles, conjoncture économique, mais aussi principales actualités en provenance des territoires : retrouvez dans ce fil spécial toutes les informations importantes pour les entreprises et les employeurs.

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Retrouvez les informations pour gérer au mieux votre entreprise après la crise du Covid-19 et dans le contexte de la guerre en Ukraine. — Photo : JDE

22 septembre

📍 Les salaires rattrapés par le Smic

Le principe était acté, il ne manquait plus qu'à trouver une date. La "conférence sociale", voulue par l'Elysée, sur les carrières et les salaires, se tiendra le 16 octobre, selon France Info. Le contenu de ce rendez-vous entre le gouvernement, le patronat et les syndicats, devrait toutefois se concentrer "principalement" sur les branches professionnelles qui ont encore leurs minima conventionnels sous le Smic. Un problème structurel, récemment aggravé par les revalorisations automatiques en série de ce dernier depuis deux ans. Des hausses qui ne se diffusent pas à tout le monde. Au contraire, elles semblent favoriser le tassement, plus que le relèvement, des rémunérations, souligne l'Insee. Au deuxième trimestre, les salaires au sens large (primes et rétributions annexes incluses) ont progressé de 4,9 % sur un an. Un rythme plus élevé que l'inflation (0,4 point de plus), mais bien loin de la hausse du salaire minimum : lui bondissait, au même moment, de 6,2 % (soit un différentiel d'1,3 point). Comme l'Urssaf, l'Insee signale, par ailleurs, le recours massif des employeurs à la prime de partage de la valeur pour soutenir le pouvoir d'achat de leurs effectifs (impact estimé à +0,4 point). Un outil exonéré de cotisations sociales, qui permet donc de limiter un peu l'envolée du coût du travail (salaires et charges comprises), estimée, elle, à +4,5 % (après +3,8 % en début d'année).

L'été florissant des créations d'entreprise

Les entrepreneurs ont mis à profit leurs vacances pour se lancer. La France a atteint un record mensuel de créations d’entreprise en août. Du jamais-vu depuis au moins 2009. Le précédent pic, sur cette période, datait de mai 2021, en pleine euphorie économique post-Covid.

La chimie lyonnaise avance sur sa décarbonation

Du renfort pour la décarbonation des industriels en Auvergne-Rhône-Alpes. La Métropole de Lyon a d'abord annoncé plusieurs initiatives, cette semaine, pour accélérer la transition écologique de sa "Vallée de la Chimie".
A lire : La Vallée de la Chimie prête à prendre le virage de la décarbonation
Et le secteur privé n'est pas en reste. Dans la foulée, Elyse Energy, PME locale en pointe sur les enjeux énergétiques, a dévoilé un nouveau projet XXL sur la plate-forme industrielle voisine des Roches-Roussillon, en Isère. En l'occurrence, un site de production de e-méthanol, voué à alimenter les usines environnantes.
A lire : Elyse Energy va implanter une usine à 700 millions d’euros en Isère

Agriculture : l'Etat veut faire pousser des robots

Ouvrir la porte des fermes aux robots. C'est le principal enjeu d'un "Grand défi", lancé aujourd'hui par le gouvernement. Ce programme, doté de 21 millions d'euros dans le cadre de France 2030, doit permettre la "levée des verrous technologiques et réglementaires au déploiement de la robotique agricole". L'idée est de faire travailler ensemble les acteurs publics et privés de la recherche pour identifier des cas d'usage et aboutir à des solutions opérationnelles pour les exploitants et commercialisables par les industriels. Pour y parvenir, l'Etat compte développer "un réseau national de stations de test et d’essai". Parmi elles figurera la future "plate-forme d’innovation ouverte" de l’AgroTechnoPôle, située à Montoldre (Allier), dont le chantier a été lancé en marge de la présentation de ce "Grand défi Robotique agricole".

21 septembre

📍 Inflation : l'inquiétude, et la colère, gagnent du terrain

La lutte contre l'inflation vire au chemin de croix pour le gouvernement. Le Comité national des pêches a fustigé, aujourd'hui, la fin prochaine de l'aide à la trésorerie, attribuée au secteur, pour compenser l'envolée des prix du gazole. Un "cataclysme" et une "trahison", a dénoncé son président Olivier Le Nezet, au premier jour des Assises de la pêche, à Nice. "Sans aucune émotion, l’Etat assiste au délitement progressif de notre filière", a-t-il, plus largement, accusé, dans un communiqué séparé. Mais ce n'est pas tout. Dans la foulée de son flop sur la revente à perte des carburants, il vient d'essuyer un double refus sur les négociations commerciales dans l'agroalimentaire. La FICT exige ainsi que les 300 entreprises de charcuterie-traiteur, qu'elle représente, soient "exemptées" de la réouverture anticipée de ces discussions, et ce, "quelque soit leur chiffre d’affaires". La fédération met en avant des coûts de production et un prix du porc "toujours très élevés", couplés à "une baisse des ventes" de ses produits. Et de souligner, au passage, que "le rayon charcuterie est le plus gros pourvoyeur de marges pour les distributeurs"... Discours similaire du côté des industries laitières. La Fnil demande à être "préservée" d'éventuelles baisses de prix, "du fait de notre proximité avec l'amont agricole". L'Etat s'est en effet engagé à ne pas toucher aux revenus des producteurs, au nom des lois Egalim.

Les chefs d'entreprise toujours aussi stoïques

Les patrons français ni vraiment enthousiastes, ni complètement déprimés. Le climat des affaires, mesuré par l'Insee, n'a quasiment pas varié en septembre : à 100, et bien qu'en légère hausse sur un mois (+0,4 point), l'indicateur reste collé à sa moyenne de longue période. Une atonie qui dure depuis mai. Dans le détail, seuls deux secteurs ont connu un petit regain d'optimisme : l'industrie (+1,8 point), grâce à une confiance retrouvée des dirigeants dans leurs propres perspectives de production (+11 points), et le commerce de gros (+1,8 point aussi, mais sur deux mois). Les deux sont toutefois loin de leur précédent pic de fin 2021. A l'inverse, les détaillants, à la fête pendant l'été, ont déchanté à la rentrée (-2,3), avec des ventes moins positives qu'espéré. Les chefs d'entreprise du bâtiment, eux, restent prudents (-0,4), notamment à la vue de leurs carnets de commande et de leurs anticipations d'activité, orientés à la baisse.

La baisse des impôts de production, une bonne affaire pour les entreprises

Les ETI reviennent à la charge sur la baisse des impôts de production. Mais pas question de se contenter de déclarations publiques. Déçu par la volte-face du gouvernement sur la suppression de la CVAE, le Meti, leur organisation patronale, a décidé d'argumenter, cette fois, par des chiffres, avec la publication d'une étude, réalisée avec Rexecode. L'occasion de rappeler le lien entre la baisse de ces prélèvements, la compétitivité des entreprises et leur dynamique d'investissement.
A lire : La baisse des impôts de production dope les investissements des entreprises

L'automobile reste sur de bons rails, l'électrique explose

Le marché automobile n'a pas chômé en août. Avec 787 626 immatriculations enregistrées dans l'UE, les ventes ont bondi de 21 % sur un an (13e hausse consécutive), selon l'Association des constructeurs européens. Pour l'ACEA, ce taux à deux chiffres, en plein coeur de l'été, prouve que la pénurie de composants électroniques, qui avait paralysé la production en 2022, n'est plus qu'un mauvais souvenir. En revanche, le retour à la normale d'avant-Covid reste, lui, un lointain objectif, avec toujours un déficit de 17 % par rapport à août 2019. Mais l'auto peut compter sur un nouveau relais de croissance : les véhicules 100 % électriques ont dépassé les 20 % de parts de marché en août (quasiment +10 points en un an). Une première, permise par un boom des ventes de 118,1 %.

20 septembre

📍 Automobile : le bonus écologique transformé en bouclier protectionniste

Le bonus écologique se convertit à la souveraineté industrielle. Les nouvelles règles de la prime à l’achat se complexifient pour mieux privilégier la production française et européenne de voitures électriques. Un moyen de barrer la route à la concurrence chinoise, sous couvert de protection de l’environnement.
A lire : Le bonus écologique revu et corrigé pour favoriser la production européenne de véhicules électriques

Prix des carburants : le "non merci" des distributeurs à la revente à perte

Tout ça pour ça. Moins de quatre jours après avoir été lancée par Matignon, l'idée d'autoriser la vente à perte du carburant en France semble déjà mort-née. En à peine 24 heures, la plupart des distributeurs ont décliné la proposition. Après le rejet exprimé, hier soir, par le PDG de TotalEnergies sur TMC, ce sont les représentants de Carrefour, Intermarché et E.Leclerc qui ont, tour à tour, exclu de se saisir de cette possibilité, à l'occasion d'auditions organisées à l'Assemblée nationale. Seul Super U ne l'a pas complètement écartée, mais a quand même exclu de "faire massivement des opérations" de ce type. En guise de réponse, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a martelé que "chacun doit et peut faire un effort".

L'e-commerce aussi souffre de l'inflation

Les ventes en ligne ne sont pas à l'abri de l'inflation. Au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires de l'e-commerce a, certes, bondi de 8,3 % sur un an, selon la Fevad, la fédération du secteur, pour atteindre 39,3 milliards d’euros. Mais cette croissance provient uniquement des services (+14 % à eux seuls), dopés par les transports, les loisirs et le tourisme. Les ventes de produits, elles, encaissent un recul d'1 %, signe d'"un affaissement de la consommation. Face à l’inflation qui perdure, les ménages réduisent donc leur nombre d’achats et font des arbitrages", en conclut l'organisation. Un constat nuancé néanmoins par le nombre de trasactions enregistrées au printemps (571 millions au total), en hausse de 5,3 %.

Spatial : Thales Alenia Space entraîne les start-up dans son sillage

Thales Alenia Space tend la main aux start-up. Dans sa quête d'innovations de rupture, la société aérospatiale a présenté, aujourd'hui, un nouvel incubateur, le "Space Business Catalyst". Basé à Toulouse et à Turin (en Italie), ce programme, également ouvert aux projets d'intrapreneuriat, doit lui permettre de se positionner sur les marchés de demain.
A lire : Thales Alenia Space accélère ses innovations de rupture pour le New Space

19 septembre

📍 La croissance ne décolle pas, l'inflation atterrit

L’économie française sauve la face. Elle devrait sortir de l'inflation sans passer par la case récession... mais sans faire d'étincelles non plus, indique la Banque de France dans ses dernières projections. L'institution se montre, en la matière, moins optimiste que le gouvernement. Pas d'inquiétude toutefois pour les entreprises : leur investissement et leurs marges devraient sortir presque indemnes de cette période. Pour l'emploi, en revanche, la situation risque de se compliquer.

Transition écologique : l'Etat dévoile ses priorités pour 2024

La transition écologique, ce ne sont pas que des taxes en plus. Après avoir beaucoup communiqué sur la hausse de la fiscalité "brune" (notamment sur le gazole non-routier et le gaz), le gouvernement est passé aux bonnes nouvelles, aujourd'hui. Matignon a en effet dévoilé la répartition de ses investissements supplémentaires pour le climat en 2024. On en connaissait déjà le montant global (+7 milliards d'euros), mais l'exécutif l'a poussé à 10 milliards, en ajoutant à son décompte des "projets pluriannuels". Le tout compile, en réalité, des mesures déjà annoncées. Au rang des grands gagnants : la rénovation des bâtiments (+2,2 Md€, principalement par le biais de MaPrimeRénov') et l'agriculture au sens large (+2,3 Md€). L'industrie n'est pas en reste, avec un effort d'1,8 Md€, "notamment au profit des batteries de voitures électriques, au développement de l’hydrogène et à la décarbonation des sites industriels". Ces chantiers s'inscrivent toutefois dans le cadre du plan d'investissement lancé en 2021. S'y ajoutent les outils de la future loi Industrie verte (dont un crédit d'impôt de 500 M€ pour cinq secteur stratégiques) et une rallonge du fonds chaleur de l’Ademe (+300 M€). La transition énergétique sera renforcée à hauteur d'1,8 Md€ (priorité à l'hydrogène encore, et au biométhane), et les transports d'1,6 Md€ (au profit des infrastructures en général, du ferroviaire en particulier). Le contenu détaillé de toutes ces enveloppes devrait être précisé la semaine prochaine, à l'occasion de la double présentation du projet de loi de finances 2024 et de la planification écologique pour 2030.

Réindustrialisation : les friches, c'est chic

Parmi les chantiers prioritaires du gouvernement pour 2024 figure le "recyclage des friches". Un enjeu écologique autant qu'économique, puisqu'il permet de limiter l'artificialisation des sols, sans pour autant bloquer la réindustrialisation du pays - deux objectifs poursuivis par les autorités. De quoi faire les affaires de la Lorraine, forte de plus de 5 000 hectares de foncier disponible, répartis sur plus de 500 sites différents.
A lire : La Lorraine, riche de ses friches ?

Prix des carburants : poker menteur autour de la revente à perte

Après l'annonce-surprise, la gestion des conséquences... et le retour de bâton. Pour faire avaler la pilule de la future revente à perte des carburants, le gouvernement a déjà dû concéder "un plan d'accompagnement" aux stations essence indépendantes. Selon leur représentant Mobilians, reçu dès hier soir à Bercy, les points de vente, non-rattachés aux enseignes de la grande distribution, ont obtenu un "fonds de compensation" sur les six mois que durera la mesure, ainsi qu'un mécanisme pluriannuel "de soutien en faveur de [leur] transformation et de [leur] diversification" et la pérennisation d'une aide pour l’installation de bornes de recharge électrique. Le tout pour un montant non-communiqué. Des "engagements indispensables", a insisté l'organisation professionnelle, face à "l’effet dévastateur" du dispositif imaginé par le gouvernement sur "des TPE-PME, la plupart du temps situées en zone rurale", et incapables de "compenser les pertes sur [le carburant] par des autres recettes". La mesure, censée éviter à l'Etat de renoncer à ses taxes, lui coûtera donc finalement bien de l'argent. Sans garantie aucune de résultat sonnant et trébuchant pour les consommateurs. La grande distribution, à son tour invitée au ministère de l'Economie, aujourd'hui, s'est en effet bien gardée de dire, jusqu'à présent, si elle allait effectivement se saisir de cette nouvelle possibilité pour casser les prix à la pompe.

18 septembre

📍 Prix des carburants : l'Etat abat la carte de la revente à perte...

Une semaine après son appel à la solidarité, le gouvernement tente le coup de la générosité contre la flambée des prix de l'essence. Les distributeurs seront autorisés, "à titre exceptionnel", à vendre à perte leur carburant, une pratique qui leur était interdite depuis 1963. L'annonce est venue de la Première ministre Elisabeth Borne, ce week-end. Elle a été précisée, ce matin, par Bruno Le Maire, sur France 2. Mais, déjà, l'organisation professionnelle Mobilians a prévenu que ses 5 800 stations adhérentes, non-rattachées à des enseignes de la grande distribution, ne pourront tout simplement pas suivre. "Nous [n'en] avons pas les moyens. (...) Les marchés internationaux ne vont pas vendre à perte !", balaie son président Francis Pousse au Figaro. Il fustige même "une mesure carrément inéquitable" et demande une indemnisation, car "on ne pourra pas tenir sans aide de l'Etat, sinon, on est mort". Las, l'exécutif semble bien décidé à arrêter les frais. Après avoir refusé de réinstaurer une "remise carburant" à la pompe, il a confirmé, ce week-end, aux pêcheurs la fin de son aide à la trésorerie sur leurs achats de gazole.

... le gazole s'enflamme à son tour

En attendant la revente à perte, l'incendie se propage dans les stations. Cette fois, c'est le gazole qui s'enflamme, selon les relevés du ministère de la Transition énergétique. Le GNR a ainsi connu un boom de quasiment 7 centimes en une seule semaine, pour atteindre un prix hebdomadaire moyen, au 15 septembre, d'1,4371 euro le litre (+5 % ) - au plus haut depuis octobre 2022. Le diesel n'est pas en reste : à 1,9294 euro, il a pris 5 centimes d'un coup (+2,5 %) et s'approche de son record de l'année. A l'inverse, l'essence semble vouloir se stabiliser, après sa flambée des dernières semaines : les sans plomb 95 et 98 gagnent moins d'1 centime, à, respectivement, 1,9674 et 2,0068 euros par litre.

Planification écologique : les entreprises en première ligne

La planification écologique à l'heure des dernières consultations. La Première ministre a reçu, ce matin, les dirigeants des principaux partis politiques pour leur présenter la "feuille de route" du gouvernement sur ce chantier structurant des prochaines décennies. Son contenu exact devrait être finalement rendu public avant la fin du mois. Il semblerait toutefois que les entreprises soient largement mises à contribution : la moitié de l'effort devrait peser sur elles, en vue d'atteindre une baisse des émissions de gaz à effet de serre d'au moins 55 % d'ici à 2030. Et c'est peu dire que les PME et ETI ont encore du pain sur la planche pour être au rendez-vous. Selon un baromètre d'Argos Wityu et BCG, réalisé sur six pays européens, dont la France, seules 38 % des PME-ETI ont déjà "investi massivement" dans leur décarbonation et 11 % ont développé "une approche structurée" (avec mesure de leurs rejets, plans d'action et de financement, etc.). Pour autant, 7 entreprises sur 10 jugent "réalisables" les objectifs environnementaux pour 2030. A condition d'être aidées pour surmonter le manque de ressources financières, la complexité réglementaire et le défaut d'expertise en interne.

Les patrons de PME avancent à tâtons

Tensions de trésorerie, imprévisibilité de l’activité, crise de l’énergie : en cette rentrée 2023, la conjoncture présente à nouveau plus de menaces que d’opportunités pour les entreprises. Avec, pour la majorité des dirigeants de PME, un sentiment d’impuissance à influer sur leur environnement. Un constat dressé aussi bien par François Asselin (CPME), Mélanie Berger Tisserand (CJD) et Pierre Guillet (EDC).
A lire : Une rentrée 2023 dans le brouillard et sur tous les fronts pour les chefs d’entreprise

15 septembre

📍 Inflation : l'énergie relance la machine...

La mauvaise nouvelle est finalement encore plus mauvaise que prévu. En août, l'inflation a bel et bien remonté, mais un peu plus qu'on le pensait : elle s'est élevée à +4,9 % sur un an, d'après l'estimation définitive de l'Insee, soit 0,1 point de plus qu'annoncé il y a deux semaines (et +0,6 point par rapport à juillet). La correction porte sur l'alimentation (+11,2 %) et les services (+3 %), revus, chacun, de 0,1 point. Mais c'est bien l'énergie qui explique ce retour de flammes estival, entre hausse de l'électricité (+18 %, sous l'effet de l'augmentation-surprise des tarifs réglementés), flambée du gaz (+7,6 %) et retournement de l'essence (+7 %, contre -7,2 % en juillet). Un signe d'espoir quand même ? L'inflation sous-jacente (c'est-à-dire hors énergie et alimentation) a, elle, poursuivi son reflux à +4,6 % (-0,4 point, 4e baisse consécutive).

... l'Etat renonce à lutter contre

La crise inflationniste a finalement eu raison de l'optimisme du gouvernement. Le ministère de l'Economie table désormais sur une croissance de +1,4 % en 2024, soit 0,2 point de moins qu'espéré. Bercy avait, peu ou prou, visé juste pour cette année, avec sa prévision à +1 %, mais, cette fois, il reconnaît des vents contraires. En l'occurrence, le contexte international (ralentissement de la Chine, récession possible en Allemagne) a fini par peser, de même que "la persistance de taux d'intérêt à un niveau historiquement élevé", a reconnu Bruno Le Maire. Peu importe, "la croissance continue à augmenter", veut positiver le ministre. Et le "désendettement" devrait donc s'accélérer. Car, inflation ou pas, le gouvernement entend bien arrêter les frais de la lutte contre la flambée des prix de l'énergie. Avec, à la clé, une économie attendue de 14,5 milliards d'euros (dont 4,5 Md€ sur les dispositifs dédiés aux entreprises). Mais il ne se contentera pas de stopper les aides, il va aussi augmenter les taxes (sur le gazole non-routier, mais aussi, et c'est nouveau, sur le gaz), en plus de réévaluer les prix de l'électricité au 1er février (de +10 % maximum). Sa contribution, en quelque sorte, à la spirale inflationniste.

La timide progression des salaires

En attendant, les salariés vont-ils regagner en 2023 le pouvoir d'achat qu'ils ont perdu en 2022 ? Au deuxième trimestre, leur rémunération s'est en tout cas davantage calé sur le rythme de l'inflation, selon l'Urssaf. Un gain très relatif, au regard des pertes enregistrées en 2022, malgré la tentative des employeurs de les compenser par le biais de primes exceptionnelles.

La fragile amélioration du déficit commercial

La France remonte doucement la pente de son déficit commercial. En juillet, et au cumul des douze mois précédents, il s'élevait encore à -136,4 milliards d'euros, selon les douanes, en amélioration néanmoins de 7,3 Md€ par rapport à juin. Il revient ainsi, peu ou prou, au même niveau qu'il y a un an. Et pourtant, le solde mensuel, lui, est reparti à la baisse en juillet (à -8,1 Md€). La faute à des importations beaucoup plus dynamiques (à 60,7 Md€, +3,1 % sur un mois) que les exportations (52,6 Md€, +1 %).

14 septembre

📍 Industrie : le grenoblois Verkor fait des étincelles

Les levées de fonds ont tendance à patiner en ce moment ? Pas de quoi mettre à l'arrêt la start-up grenobloise Verkor. Elle a annoncé, aujourd'hui, avoir bouclé une collecte de 850 millions d’euros, pour, entre autres, avancer sur la construction de son usine géante de batteries électriques à Dunkerque. Ajoutés aux financements déjà annoncés ces derniers mois, la start-up dispose désormais d'un trésor de guerre de 2 milliards d’euros.
A lire : Levée de fonds XXL de Verkor pour financer sa future usine de Dunkerque

Politique monétaire : face à une inflation imperturbable, la BCE intraitable

La Banque centrale européenne enfonce le clou. Elle a décidé de procéder à une nouvelle augmentation de ses taux d'intérêt directeurs, la dixième en 14 mois. L’un d'eux atteint même un sommet jamais vu depuis la création de l’euro en 1999 ! Et ce n'est peut-être pas fini, même si la BCE entrouvre, pour la première fois, la porte à une pause dans le durcissement de sa politique monétaire. En attendant, ce sont les prévisions de croissance dans la zone euro qui trinquent.

Pas de vacances pour les défaillances

Rien ne semble devoir arrêter la remontée en flèche des défaillances. Pas même la parenthèse d'août, généralement plus calme dans les entreprises : sur ce seul mois, la Banque de France a dénombré 1 566 liquidations et redressements judiciaires, soit 21,6 % de plus qu'en 2019, avant la pandémie de coronavirus. De quoi continuer à alimenter l'inexorable retour à la normale de la sinistralité. Sur les douze derniers mois, quelque 50 441 dossiers ont ainsi été recensés, en hausse de 41,5 % sur un an (22e hausse consécutive). Ce volume de procédures collectives est désormais tout proche de celui d'avant-Covid (-1,4 %). Un niveau déjà largement dépassé dans l'information-communication (+21,8 %), par exemple, mais aussi pour toutes les tailles d'entreprise (avec un pic à +92,6 % pour les ETI et grands groupes), à l'exception des TPE, dernières à résister à cette vague (-4,8 %).

L'industrie en valse-hésitation

La production industrielle reste sur courant alternatif. Après son repli de juin, elle a rebondi en juillet, d'après l'Insee, et ce, que ce soit au niveau de l'ensemble du secteur (+0,8 % sur un mois, après ‑0,9 %) ou des seules activités manufacturières (+0,7 %, après ‑1,1 %). Dans le détail, certains secteurs souffrent toutefois davantage. Les biens d'équipement enchaînent ainsi sur un deuxième recul consécutif (-0,6 %), tout comme la cokéfaction-raffinage (-3,4 %). Surtout, la crise de l'énergie continue à faire des ravages. La production sidérurgique de mai à juillet s'effondre ainsi de 39,5 % sur un an (-10,1 points par rapport à la précédente publication, portant sur avril-juin) et de 21,1 % dans le papier-carton (+1,9 point). Moins affectée, le verre n'en a pas moins atteint sa production la plus faible en quasiment deux ans et demi.

13 septembre

📍 Crise du logement : l'appel à l'aide du bâtiment (bis repetita)

Nouvelle alerte rouge autour de la construction. Après la Capeb, c'est au tour de la Fédération française du bâtiment de monter au créneau. L'organisation professionnelle prédit désormais un recul de l'activité globale du secteur en 2023 (-0,2 % en volume), bien loin des espoirs de croissance affichés jusqu'alors entre +0,7 et +1 %. Cette brutale détérioration des perspectives à court terme est largement attribuée à la chute conjuguée, et confirmée, des mises en chantier, permis de construire et ventes immobilières dans le logement neuf. Et elle n'augure rien de bon pour la suite : "Si rien n’est fait (...), l’activité bâtiment reculera d’environ 8 % hors effet prix, soit 14 milliards d’euros en moins" d'ici à 2025, prévient la FFB. Avec, en sus, la destruction de près de 150 000 postes (soit 15 000 de plus que dans son estimation précédente). La Fédération réclame donc, à nouveau, l'intervention de l'Etat, pour, "non plus empêcher l’entrée en crise, mais en limiter l’ampleur et la durée".
A (re)lire : Pour Olivier Salleron (FFB), "il faut une vraie politique du logement en France"

Les entreprises de la tech changent de logiciel

Les start-up contraintes de passer en mode défensif. Face à une conjoncture adverse, 90 % d'entre elles reconnaissent avoir déjà dû adapter leur stratégie au cours de l'année écoulée, selon une étude de France Digitale et EY. Avec, le plus souvent, des ambitions revues à la baisse et un nouveau mot d'ordre : cap sur la rentabilité !
A (re)lire : Face à la baisse des levées de fonds, les start-up à l’heure de vérité

Fin des tensions d'approvisionnement, début de baisse des prix ?

Les entreprises tournent la page des difficultés d'approvisionnement. En août, elles ne perturbaient plus que 17 % des industriels (-34 points sur un an) et 10 % des acteurs du bâtiment (-33 points), selon la Banque de France. De quoi alimenter l'optimisme de son gouverneur : ce retour à "une situation quasi-normale (...) ouvre des perspectives encourageantes sur l'inflation", s'est réjoui François Villeroy de Galhau. Il en veut pour preuve l'enquête mensuelle de son institution, menée auprès de 8 500 sociétés, entre le 29 août et le 5 septembre. Elle souligne que, dans l'industrie, les dirigeants qui ont diminué leurs prix (6 % du panel, +5 points) sont devenus plus nombreux que ceux qui les ont augmentés (4 %, soit cinq fois moins qu'il y a un an). "C'est une inversion qui laisse espérer que le mouvement de désinflation en cours va se poursuivre au cours des prochains trimestres", a commenté le gouverneur en interview. Mais la route s'annonce encore longue : si les hausses sont moins fréquentes dans le bâtiment (7 % des entreprises, -23 points) et les services (8 %, -7), elles surpassent toujours les baisses. Las, pour septembre, et dans les trois grands secteurs couverts par cette étude, davantage de patrons prévoyaient déjà de (re)gonfler la note pour la rentrée.

Energie : Armor met le paquet sur les batteries

C’est le plus important investissement jamais réalisé par le groupe Armor depuis sa création. L'industriel nantais va construire une nouvelle usine en Loire-Atlantique. Le site fabriquera des composants stratégiques pour les batteries. Armor confirme ainsi son engagement dans la transition énergétique, malgré le récent échec de sa filiale Asca sur le marché du photovoltaïque.
A lire l'interview d'Hubert de Boisredon, PDG d'Armor : "Nous investissons 35 millions d’euros dans une nouvelle usine près de Nantes"

12 septembre

📍 Fiscalité : l'Etat rétropédale (un peu) sur la CVAE...

Décidément, Bercy joue avec les nerfs des industriels, au sujet de la suppression de la CVAE. Cet impôt de production sera finalement bien abaissé en 2024, à hauteur d’1 milliard d’euros, a annoncé le ministre de l’Économie, ce matin, sur LCI. La mesure devrait profiter à 300 000 entreprises au total. Un geste aux allures de lot de consolation : programmée, à l’origine, pour 2023, l’extinction de la CVAE aurait dû être complétée en 2024... elle a finalement été reportée à la fin du quinquennat, il y a quelques semaines, au grand dam du patronat.

... et matraque (plus ou moins) les transports, les TP et l'agriculture

La politique fiscale n'est décidément pas une science exacte. Outre son rétropédalage sur la CVAE, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a détaillé d'autres dispositions peu orthodoxes, et guère plus conformes, à la promesse répétée, affichée et martelée de ne surtout pas augmenter les impôts. Pour les taxes, en revanche, c'est une tout autre affaire... Premier exemple : la fin de la niche fiscale sur le gazole non-routier (GNR). Elle commencera bien l'an prochain et s'étalera jusqu'en 2030 inclus, avec un relèvement des "tarifs réduits d'accise" désormais fixé : ce sera, chaque année, +5,99 euros par mégawattheure pour les travaux publics et +2,85 euros pour l'agriculture. Au passage, Bercy se montre bien plus ferme avec les premiers, notamment parce qu'ils pourront "répercuter une partie de la hausse sur [leurs] clients" (sic). Un traitement qui tranche avec le régime de faveurs accordé aux seconds : eux conserveront un tarif réduit sur leur GNR, même à l'issue de ces vagues d'augmentation, et ils bénéficieront, d'ici là, de nombreuses mesures de "compensation" (avance de trésorerie, hausse du budget de leur ministère, etc.). Comme annoncé, le transport routier de marchandises, lui, échappe aux fourches caudines du gouvernement. Les sociétés d'autoroute ne peuvent pas en dire autant. Pour elles, Bruno Le Maire a décidé d'aller plus loin : cette fois, il ne s'agit plus de subventionner moins, mais bien de taxer plus. "Nous voulons récupérer les surprofits [qu'elles] ont faits", a tonné le patron de Bercy. Les aéroports pourraient également être concernés par cette mise à contribution.

Commerce : l'habillement fait de la résistance

Les magasins d'habillement ont retrouvé des couleurs cet été. Le chiffre d'affaires des 60 enseignes sondées par l'Alliance du commerce, a bondi de 5,7 % sur un an pendant les deux mois de vacances. Les ventes ont toutefois été très contrastées entre juillet (+15,7 %), porté par la prolongation des soldes, à la suite des émeutes urbaines, et août (-6,4 %), pénalisé par les fortes chaleurs. "La canicule [a été] défavorable à la fréquentation des magasins et au lancement de la nouvelle collection automne-hiver", déplore en effet l'organisation professionnelle. Au cumul des huit premiers mois de l'année, les boutiques repassent néanmoins dans le vert (+1,5 %), sans pour autant renouer avec leur niveau d'avant-coronavirus (-7 % par rapport à 2019).

Banque : le Crédit Mutuel s'offre Laurent Berger

Laurent Berger passe à la caisse. Secrétaire général de la CFDT jusqu'en juin, sous le feu des projecteurs dans la lutte contre la réforme des retraites, le syndicaliste entrera au Crédit Mutuel Alliance Fédérale à la fin de la semaine, a fait savoir le groupe. Mais pas question pour lui de jouer au banquier dans ces nouvelles fonctions.

11 septembre

📍 L'économie européenne contrariée par l'inflation

L'économie de la zone euro traîne l'inflation comme un boulet. Sa croissance ne devrait pas dépasser +0,8 % en 2023, puis +1,1 % l'année prochaine, selon la Commission européenne. Des prévisions revues à la baisse de 0,3 point par rapport à la mi-mai. C'est que "les prix à la consommation, élevés et toujours croissants pour la plupart des biens et services, pèsent plus lourd qu'anticipé", reconnaît Bruxelles. Et l'économie devrait ralentir encore au second semestre, sous l'effet notamment du durcissement de la politique monétaire... laquelle devrait "continuer à restreindre l'activité" en 2024. L'inflation devrait toutefois reculer un peu plus que prévu cette année (à +5,6 %), mais se maintenir davantage la suivante (+2,9 %). Dans ce contexte, la France résiste un peu mieux, avec une croissance relevée à +1 % en 2023 (soit 0,3 point de plus qu'annoncé), alors que l'Allemagne, elle, ne devrait pas échapper à la récession (-0,4 % attendu, prévision abaissée de 0,6 point d'un coup). Les deux pays feraient toutefois jeu égal ensuite (avec, respectivement, +1,2 et +1,1 % en 2024).

Retour de flammes confirmé à la pompe

C'est une fâcheuse habitude qu'on avait fini par perdre : jeter un oeil, tous les lundis, sur les prix moyens du carburant de la semaine écoulée, tels qu'ils sont calculés par le ministère de la Transition énergétique. Or, si l'on vous en reparle, c'est, forcément, que les nouvelles redeviennent mauvaises. Et, en effet, au 8 septembre, les sans plomb 95 et 98 ont tout bonnement atteint leur plus haut niveau de l'année, à, respectivement 1,9617 € et 2,0043 € le litre (en dépit d'une hausse limitée de 0,25 % environ, en sept jours). Du jamais-vu depuis 14 mois. Le gazole poursuit également son ascension (1,8817 €, +1,2 %) et le GNR, stabilisé pendant un mois, redécolle à son tour (1,3693 €, en hausse de 4 centimes d'un coup). Pour le gouvernement, le sujet pourrait finir par devenir explosif. Mais comment éteindre l'incendie ? Il a déjà exclu toute nouvelle "remise carburant", solution qui avait été déployée l'an dernier. A la place, la ministre de la Transition énergétique convoquera, demain, les distributeurs de carburant. Fidèle à la nouvelle ligne gouvernementale, Agnès Pannier-Runacher compte leur demander "un effort de solidarité", à travers "des opérations à prix coûtant", a-t-elle expliqué, samedi, sur France Inter.

Les zones commerciales en quête de second souffle

Les zones commerciales invitées à se réinventer. Pour amorcer leur "transformation", le gouvernement va débloquer 24 millions d'euros, afin d'accompagner 30 sites dans leur transition écologique et économique. Un objectif modeste, car l'heure n'est encore qu'à l'"expérimentation", assume l'exécutif.

Intelligence artificielle : en vrai, ChatGPT, ça change quoi ?

Attachez vos ceintures, la révolution de l'intelligence artificielle est en marche ! Depuis fin 2022 et l'irruption soudaine d'outils génératifs aux performances étonnantes, ChatGPT en tête, les progrès de l'IA défraient la chronique et plus un jour ne se passe sans annonce spectaculaire sur ses avancées ou ses réalisations, toutes plus décoiffantes les unes que les autres. Mais les robots sont-ils vraiment en train de prendre le pouvoir en entreprise ? Notre rédaction alsacienne a voulu en avoir le coeur net.
A lire notre enquête : Comment ChatGPT agite les entreprises alsaciennes

8 septembre

📍 La croissance résiste à l'inflation

L'inflation continue de dicter sa loi sur l'économie française. La hausse des prix devrait s'établir à +5 % en moyenne sur l'ensemble de l'année, selon l'Insee. C'est seulement 0,2 point de moins qu'en 2022. La croissance, elle, est largement revue à la hausse et pourrait culminer à +0,9 %... mais seulement du fait des résultats inattendus du printemps, plutôt que de ceux prévus en fin d'année. D'autant que l'institut statistique a de nouvelles raisons de s'inquiéter pour l'économie française, notamment du côté des entreprises.

Coupe du monde de rugby : les entreprises veulent transformer l'essai

La France ne sera peut-être pas la championne du monde de la croissance en 2023, mais elle espère bien devenir celle du ballon ovale. La Coupe du monde de rugby démarre aujourd'hui en France. Un enjeu sportif autant qu'économique. L’événement doit générer 2 milliards d’euros de retombées et impacter pas moins de 17 000 emplois. Les professionnels du tourisme devraient, bien sûr, profiter des deux mois de compétition et des 600 000 supporters attendus. Mais le tournoi va aussi bénéficier aux multiples entreprises partenaires et autres fournisseurs de l'événement.
A lire notre dossier spécial Coupe du monde de rugby : Comment les entreprises françaises plongent au cœur de la mêlée

Emploi : les Geiq font leur trou

Répondre aux difficultés de recrutement par l'union et la formation. La formule, placée au coeur des Geiq, continue à faire son chemin. En 2022, 344 entreprises ont rejoint l'un des 206 "Groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification" que compte désormais la France, selon leur Fédération. Soit un total de 7 749 adhérents (+4,6 % en un an). Leur mobilisation a permis d'accompagner 15 647 personnes éloignées de l'emploi (+9,6 %), généralement des jeunes, des chômeurs de longue durée et/ou des habitants des quartiers prioritaires de la Ville. Engagés généralement dans le cadre d'un contrat en alternance, les bénéficiaires ont fini par décrocher un emploi dans 71 % des cas à l'issue de leur parcours (+1 point), revendiquent les Geiq, avec même une embauche en CDD longs ou CDI pour 58 % (+2).
A (re)lire : Le succès grandissant des Geiq face aux difficultés de recrutement

Le plan d'investissement se met à l'eau

Les problématiques liées à l'eau s'infiltrent dans le plan d'investissement France 2030. Dans le cadre de sa stratégie de soutien à l'innovation et au nom de la "sobriété", l'Etat a dégagé 100 millions d'euros pour "anticiper la transition hydrique", à travers un nouvel appel à projets, justement baptisé "Innov Eau". La procédure vise à financer le développement de solutions autour de la gestion et du traitement de la ressource, de la numérisation du secteur  et des économies de consommation (maîtrise des usages, lutte contre les fuites...). Les candidatures sont ouvertes jusqu'au 13 janvier 2025 auprès de l'Ademe. Mais, compte tenu de "délais d’action contraints, en raison de l’accélération de la problématique quantitative de l’eau", le ministère de l'Economie prévoit une première relève des dossiers dès le 4 décembre, puis les 8 avril et 11 septembre 2024.

7 septembre

📍 La crise du logement fait de l'ombre à l'emploi salarié...

L'emploi salarié peine de plus en plus à maintenir son rythme de croissance. Au deuxième trimestre, le secteur privé est parvenu à créer encore 12 200 postes (+0,1 % en trois mois), selon l'Insee. Quasiment 8 fois moins qu'en début d'année. Cet essoufflement est à relier directement aux difficultés dans le secteur du logement. C'est tout sauf une surprise : dans une publication séparée, l'Urssaf explique qu'"en lien avec la nette réduction du nombre de permis de construire délivrés, les mises en chantier sont orientées à la baisse, pesant négativement sur l’évolution des effectifs du secteur [de la construction] depuis plusieurs trimestres". CQFD.

... et plombe l'activité des artisans du bâtiment

La crise du logement, les artisans du bâtiment commencent à la sentir passer. Au deuxième trimestre, leur volume d’activité s’est contracté de 0,5 % sur un an, selon la Capeb - un repli qui n’était plus arrivé depuis le confinement anti-Covid du printemps 2020 ! La déprime dans la construction neuve est clairement montrée du doigt. Avec la crainte d'une chute qui se prolonge, et s'amplifie, en 2024. Et pourtant, au printemps, tout n'allait pas si mal dans les entreprises artisanales, montre le point de conjoncture de la confédération patronale.

Fiscalité du GNR : transport, agriculture et BTP sur un pied d'inégalité

Le transport routier peut souffler. Il va conserver sa niche fiscale sur le gazole non-routier (GNR), au contraire de l'agriculture et du BTP. Après trois mois d'incertitudes et de grogne des organisations professionnelle, la nouvelle est venue du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, ce matin, sur France Info : "Je ne vais pas affaiblir nos transporteurs, on est là pour préserver leur compétitivité, donc ils ne seront pas concernés" par la fin de cet avantage, a tranché Bruno Le Maire. Pour se justifier de cette différence de traitement, le patron de Bercy fait valoir que "le niveau de taxation du gazole" pour les camions tricolores (45 centimes, d'après ses informations) est bien supérieur à la moyenne européenne et aux autres activités qui bénéficient du même rabais en France (3,8 centimes pour l'agriculture, 18 centimes pour les travaux publics). Pour ces dernières, Bruno Le Maire s'engage à travailler avec leurs représentants pour s'accorder sur une trajectoire de relèvement des prix du GNR, basée sur trois principes : "progressivité", "régularité" (pas de "marches plus hautes d'une année sur l'autre") et "compensation" (accompagnement financier des entreprises, avec l'argent économisé par l'Etat).

Vent porteur dans l'aérien

Les compagnies aériennes sont sur un petit nuage. En juillet, le trafic mondial a atteint 95,6 % de son niveau d'avant-coronavirus (après 94,2 % en juin et jusqu'à 96,1 % en mai), selon l'Iata. Les liaisons domestiques seules ont même fait mieux qu'avant la pandémie (+8,3 %), et ce pour le quatrième mois consécutif, détaille l'Association internationale du transport aérien. Les vols internationaux restent, eux, toujours en retrait (-11,3 %), mais le taux de remplissage de ces avions, à 85,7%, a tout de même battu son record historique. Ce redressement confirmé pourrait se traduire par un bénéfice net du secteur de 9,8 milliards de dollars en 2023 (9,14 Md€), anticipait l'organisation avant l'été.

6 septembre

📍 Le financement de l'apprentissage sous la menace

Le vent serait-il en train de tourner pour l'apprentissage ? A fin juin, le ministère du Travail dénombrait toujours 887 812 alternants dans le secteur privé (hors contrat de professionalisation), en hausse de 12 % sur un an. Mais les entrées dans cette voie de formation ont commencé à se réduire en mai et juin. Une première depuis février 2022. Cet accès de frilosité des employeurs survient au moment où l'Etat semble vouloir refermer les vannes de son soutien à l'apprentissage. Un rapport de l'administration, paru en fin de semaine dernière, avance ainsi de nouvelles pistes d'économies pour rééquilibrer les comptes. Voilà qui ne devrait guère rassurer les Chambres de métiers et de l’artisanat, déjà très remontés contre le précédent coup de rabot.
A lire : Dans les Pays de la Loire, l’Artisanat s’inquiète de la diminution des fonds alloués à l’apprentissage

Ecologie et travail au menu du gouvernement

Le gouvernement présente son agenda de rentrée. Deux temps forts seront au programme des prochaines semaines. D'abord la présentation détaillée de la planification écologique, calée "dans la semaine du 18 septembre", a indiqué le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, ce midi. Cette "feuille de route", élaborée par la Première ministre elle-même, doit mettre la France sur la voie de la neutralité carbone en 2050. En juillet, Elisabeth Borne avait assuré que cette stratégie au long cours se traduirait par une rallonge de 7 milliards d'euros pour la transition écologique, dès le budget de l'Etat 2024. Second rendez-vous annoncé, aux contours bien plus flous : la "conférence sociale", promise par Emmanuel Macron le 31 août. "Il se pourrait qu'elle se tienne dans le courant du mois d'octobre", s'est prudemment avancé Olivier Véran. Sur quels sujets ? Là encore, le porte-parole a pris des pincettes : la réunion "devrait porter sur des bas salaires en dessous du Smic" (sont a priori visés les minima conventionnels, définis au niveau des branches), "mais aussi sur les conditions de travail". On n'en saura pas plus pour le moment, si ce n'est que le contenu exact sera "[précisé] très prochainement".

"Croissance ralentie" et taux d'intérêt élevés partis pour durer

Mieux vaut se faire une raison : l'économie française ne fera pas de miracle en 2023. Le gouverneur de la Banque de France ne s'en cache plus. Mais il tente de voir le verre à moitié plein, avant la parution prochain des prévisions actualisées de son institution et de celles de l'Insee. "Il y a incontestablement un ralentissement", a admis François Villeroy de Galhau, sur BFM Business, "mais nous ne voyons pas clairement de risque de récession, [et] même pas de signe de retournement généralisé de l'activité". Ouf ! Et du côté des prix ? "Nous avons passé le pic de l'inflation totale (...) et de l'inflation sous-jacente" (dont sont exclues l'énergie et l'alimentation), s'est-il encore réjoui... avant de jeter un froid, car, pour lui, il n'est pas question pour autant de relâcher la pression sur les taux d'intérêt de sitôt : "[Les] maintenir suffisamment longtemps compte plus que de les augmenter encore significativement". Un message déjà bien intégré par le ministre de l'Economie. Dans une interview au Figaro, Bruno Le Maire s'est dit "lucide sur la fragilité de notre environnement économique", du fait notamment du "niveau des taux d'intérêt, qui restera élevé pour longtemps".

Industrie : Moustache Bikes persiste et signe sur le made in France

Moustache Bikes donne un coup de pédale supplémentaire au made in France. Le fabricant vosgien de vélos électriques a lancé, aujourd'hui, un nouveau modèle intégrant un cadre aluminium produit dans l'Hexagone. Une étape de plus dans ses efforts de (re)localisation, aux allures de Tour de France : la fabrication de cette pièce centrale a mobilisé trois autres industriels, situés dans les Bouches-du-Rhône, le Jura et en Alsace.
A lire : Moustache Bikes équipe son nouveau deux-roues d’un cadre made in France

5 septembre

📍 Le BTP retourne à l'école

Les écoles de France s'apprêtent à faire peau neuve. En déplacement à Orthez (Pyrénées-Atlantiques), Emmanuel Macron a précisé, aujourd'hui, les contours de son plan de rénovation énergétique des établissements scolaires, évoqué au printemps dernier. En 2024, l'Etat va ainsi débloquer 500 millions d'euros, en provenance du "Fonds vert" dédié aux projets des collectivités territoriales, pour lancer les premiers chantiers. "Notre objectif est, dans les dix ans, de pouvoir ainsi rénover plus de 40 000" sites, autant sur des critères écologiques que pédagogiques, a détaillé le président de la République. Autres marchés à venir pour le BTP : celui des équipements sportifs. L'Etat prévoit en effet une rallonge de 300 millions d'euros sur trois ans pour réaliser 5 000 terrains, autour des écoles, d'ici à 2026. Soit autant d'installations que ce qui avait été programmé pour la période 2022-2023 pour un budget, à l'époque, de 200 M€.

Alimentation : les entreprises appelées à la rescousse des associations

Les patrons ont-ils vocation à devenir des Enfoirés ? La question est ouverte, depuis l'appel à l'aide, dimanche, des Restos du Coeur, confrontés à un trou de 35 millions d'euros dans leur budget, grevé par la double explosion des demandes et des coûts. L'association fondée par Coluche a réclamé "une mobilisation massive des forces politiques et économiques de ce pays pour nous aider à franchir ce cap". Interrogé sur France Info, ce matin, le président du Medef y a donné une suite favorable. Il faut dire que le gouvernement y est allé de son coup de pression. Après avoir annoncé une enveloppe de 15 M€, la ministre des Solidarités Aurore Bergé a elle-même demandé "à nos grandes entreprises (...) de répondre présentes pour l’aide aux plus fragiles". Elles seront même convoquées prochainement dans son bureau pour aborder spécifiquement ce sujet. Sans attendre ce rendez-vous, plusieurs se sont déjà engagés à des degrés divers, comme le Crédit Mutuel, Intermarché ou la famille de Bernard Arnault (LVMH).

Inflation : les prix de production ne baissent pas pour tout le monde

Pendant ce temps-là, une lueur semble poindre au bout du tunnel de l'inflation. En juillet, les prix de production de l'industrie française se sont repliés sur un an (-1,5 %), selon l'Insee. Ce n'était plus arrivé depuis décembre 2020. Résultat, ils sont retombés à leur plus bas niveau en douze mois. Las, dans le détail, cette contraction ne vaut que pour les biens destinés à l'exportation (-7,6 %, en baisse pour la 4e fois consécutive). Ceux adressés à l'Hexagone restent en effet en croissance (+0,9 %). Et si, pour eux aussi, la tendance semble près de s'inverser, avec une 4e baisse mensuelle de suite enregistrée en juillet (soit un repli cumulé de 7,8 % depuis le pic de mars), l'institut relève que ces prix de production restent "environ 27 % au-dessus de leur niveau moyen de 2021". Un écart deux fois plus élevé que celui relevé sur les produits destinés aux marchés étrangers (+13 %).

Levées de fonds : les start-up à la diète ?

Elles ont affolé les compteurs pendant deux ans. C’est désormais tout l’inverse qui se produit : les levées de fonds donnent des sueurs froides aux start-up, confrontées à des investisseurs plus frileux et des tours de table moins généreux. Un retournement de situation brutal qui annonce des lendemains difficiles pour les entreprises innovantes. A moins qu'il ne s'agisse d'un simple retour à la "rationalité", après deux années d'emballement ?
A lire : Face à la baisse des levées de fonds, les start-up à l’heure de vérité

4 septembre

📍 Inflation : le nouveau coup de chaud des carburants

Retour de flammes à la pompe. Orienté à la hausse depuis un mois, le prix des carburants a poursuivi son envolée, la semaine dernière, pour renouer avec des sommets qui n'avaient plus été atteints depuis le début de l'année. Selon les données du ministère de la Transition écologique, le litre de diesel s'est ainsi élevé à 1,8587 euros en moyenne, au 1er septembre, son plus haut niveau depuis début février. En sept jours, il a tout simplement bondi de 3,5 centimes (soit +1,9 %). L'essence n'est pas en reste : le sans plomb 95, à 1,957 €, a pris 2,4 centimes (+1,2 %), quand le SP98 finit juste en dessous de la barre des 2 euros (1,999 €, +0,7 %). Du jamais-vu depuis la mi-avril. Le gazole non-routier, lui, résiste à cette poussée de fièvre : à 1,3297 €, il est stable depuis un mois. Pis, la comparaison de ces prix à la pompe avec leur niveau de 2022 est encore plus vertigineuse, moins pour le diesel (+4 %, soit 8 centimes de plus quand même par litre) que pour l'essence (+21 %, soit 34 à 35 centimes plus cher !). Mais à l'époque, le gouvernement avait allégé la note des automobilistes par le biais d'une "remise carburant" de 30 centimes. Autres temps, autres moeurs : le ministre de l'Economie a formellement exclu, hier, sur BFMTV, la réinstauration d'une telle mesure, jugée incohérente avec "les engagements budgétaires" du pays, comme avec "la lutte contre le réchauffement climatique".

Fiscalité : l'aérien vent debout contre les taxes vertes

Il n'y a pas que les automobilistes qui vont faire les frais de la nouvelle politique budgétaire du gouvernement, marquée par une double volonté de verdissement et de "désendettement" de la France. Le secteur aérien est aussi concerné, après l'annonce, lundi dernier, par le ministre des Transports Clément Beaune de la création d'une taxe sur les concessions aéroportuaires. Prise par surprise, la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), principale organisation professionnelle de la filière, réclame ni plus ni moins que l'abandon du projet et menace même de se tourner vers la justice pour la faire capoter. "L'accumulation de mesures fiscales menace inutilement [l'avenir du transport aérien] et freine sa décarbonation, en limitant ses investissements", a fustigé la Fnam en fin de semaine. Invité ce matin sur BFM Business, son président a précisé que la transition écologique représentait "un surcoût de 3 milliards d'euros en 2030" pour ces entreprises, alors que "nos marges sont extrêmement faibles". Moins vindicatif que le communiqué de son organisation, Pascal de Izaguirre a surtout plaidé pour que les éventuelles taxes à venir servent à soutenir les efforts environnementaux du secteur, "et non pas à financer le ferroviaire".

Les embauches en phase d'atterrissage

Le boom des recrutements semble bien finir par s'essouffler. Au deuxième trimestre, les déclarations d'embauche (hors intérim) ont à peine augmenté par rapport au début d'année (+0,2 %), selon l'Urssaf. L'organisme social en a comptabilisé 6,96 millions au total. Une croissance surtout portée par les CDD de plus d'un mois (+1 %), les autres types de contrat évoluant très peu. La comparaison avec un printemps 2022 exceptionnel affiche la même stabilité, mais pas la même dynamique. Cette fois, ce sont les contrats courts qui progressent (+1 % sur un an), tandis que les CDD longs plongent (-2,4 %) et les CDI décrochent (-1,4 %). Ce recul des embauches de plus d'un mois n'épargne quasiment personne. Au niveau sectoriel, il touche aussi bien les services (-2,2 %) que la construction (-1,3 %) et, dans une moindre mesure, l'industrie (-0,3 %). Au niveau régional, l'Occitanie en souffre le plus (-4 %). Seule la Bretagne parvient à faire mieux qu'il y a un an (+1,8 %).

Difficultés de recrutement : quand les patrons bretons jouent les hébergeurs

Même si les embauches montrent des signes de ralentissement, les difficultés de recrutement restent au centre des préoccupations des employeurs. Parmi les obstacles récurrents à la mobilité : le logement, une problématique sur laquelle le patronat interpelle le gouvernement depuis plusieurs mois. Un enjeu d'autant plus crucial que le marché de l’immobilier est en train de se gripper, ce qui vient compliquer un peu plus la donne dans certains territoires. En Bretagne, certains chefs d'entreprise ont décidé de ne plus attendre et de chercher par eux-mêmes les clés pour déverrouiller la situation de leurs salariés et candidats à l'embauche.
A lire : Les chefs d’entreprise bretons innovent pour loger leurs salariés

1er septembre

📍 La réforme des retraites sur les rails

Jour J pour la réforme des retraites. Fin des régimes spéciaux, début du recul de l'âge légal de départ à 64 ans et de l'allongement de la durée de cotisation... les principales dispositions de la loi, adoptée dans la douleur il y a cinq mois, entrent en vigueur en ce 1er septembre. Une autre mesure, moins médiatique, malgré son impact plus immédiat, est également instaurée à partir d'aujourd'hui : le renchérissement du coût des ruptures conventionnelles. Les indemnités versées à cette occasion seront soumises à une contribution patronale de 30 %, soit 10 points de plus que le forfait social jusqu'ici appliqué. De là à y voir un nouvel accroc aux baisses d'impôts promises à l'envi par le gouvernement, il n'y a qu'un pas... qu'il serait un peu précipité de franchir. Car, dans le même temps, le prélèvement de l'Etat sur les indemnités - cette fois - de mise à la retraite à l’initiative de l’employeur a été aligné sur le même taux... ce qui revient à l’abaisser, de 50 %, auparavant, à 30 % désormais. Avec cette harmonisation des contributions patronales, l'exécutif espère mettre fin à un effet pervers du système français. Du fait d'une fiscalité différenciée, il était en effet moins coûteux, pour une entreprise, de se séparer d'un salarié en fin de carrière par le biais d'une rupture conventionnelle, plutôt que d'attendre son départ à la retraite et la liquidation de ses droits. Cette désincitation au maintien dans l'emploi des seniors devrait donc en prendre un coup. Et tant pis si la formule retenue pour y parvenir (petite hausse de prélèvements d'un côté et grande baisse de l'autre), ne contribuera pas forcément à rééquilibrer les comptes des caisses de retraite - principal objectif, pourtant, de la réforme d'Emmanuel Macron.
A (re)lire : Ces 6 mesures de la réforme des retraites qui vont toucher les entreprises

Interrogations sur la croissance, pas sur les marges

L'économie française résiste, mais jusqu'à quand ? L'Insee a confirmé, hier, la hausse de 0,5 % du PIB au deuxième trimestre - un résultat a priori surprenant, au vu du contexte inflationniste qui pèse sur la demande. Mais il ne faudrait pas s'en réjouir trop vite non plus, car cette solide performance n'annonce nullement des lendemains qui chantent, a averti le directeur général de l'institut, ce matin, sur BFM Business. Au contraire, la fin d'année "ne sera pas extraordinaire", avec un été, "selon toute vraisemblance (...) moins bon" que le printemps, a prévenu Jean-Luc Tavernier. Et pourtant, quasiment au même moment, le gouverneur de la Banque de France, lui, laissait entrevoir une lueur d'espoir : François Villeroy de Galhau va prochainement réviser "un peu à la hausse" sa prévision de croissance pour 2023 - elle est pour l'instant estimée à +0,7 %. En attendant, pas question pour lui de relâcher les efforts contre l'inflation : certes, les taux d'intérêt sont "proches ou très proches [de leur] point haut", a-t-il indiqué, mais "encore loin du moment où nous pourrions envisager de les baisser". Une mauvaise nouvelle pour les entreprises ? Pas forcément, car elles semblent plutôt bien profiter de la situation. En France, précise l'Insee, le taux de marge des sociétés s'est envolé à 33,2 % de la valeur ajoutée au deuxième trimestre (+1,5 point en trois mois !), au plus haut depuis le printemps 2021. Comme quoi l'inflation ne fait pas que des malheureux.

L'inflation fait aussi gonfler les rémunérations

Les employeurs mettent la main à la poche pour leurs salariés. Selon une étude de Deloitte, menée sur plus de 300 entreprises, la rémunération médiane des employés, ouvriers et techniciens a bondi, en 2023, de 7 % sur un an - quasiment le double de 2022 ! Les cadres ont, eux, été moins bien lotis, avec des augmentations stables (+3 %) et inférieures à l’inflation. Mais ces hausses sont loin d'être pérennes, car les entreprises ont joué sur d'autres leviers que le seul salaire de base, relève le cabinet.

Automobile : le retour à la normale se rapproche

Le marché auto poursuit sa route du redressement post-Covid. En France, les ventes ont progressé pour le 8e mois consécutif, en août : 113 599 voitures particulières ont ainsi été écoulées (+24,3 % sur un an), selon la Plateforme automobile. Résultat, l'écart avec le niveau d'avant-pandémie n'a jamais été aussi faible depuis le début de l'année (-12,1 % par rapport à août 2019, contre -25,1 % en juillet).

31 août

📍Nouvelles aides pour les PME exportatrices 

Peut-on avec 125 millions d’euros de financements publics parvenir à résorber les 54 milliards d’euros de déficit commercial français enregistrés au premier semestre 2023 ? La tâche s’annonce ardue. Toujours est-il que pour les PME, il peut s’avérer très utile de s’intéresser aux 125 millions d'euros du plan "Osez l’export" que vient de dévoiler le gouvernement. Pourquoi ? Parce qu’il est totalement taillé sur mesure pour les petites et moyennes entreprises françaises. Parmi les 13 mesures présentées, l’une d’elle, la création du statut de « volontaire territorial à l’export », doit leur permettre de se doter d’un référent export à coût réduit. Une autre double le montant de la subvention publique accordée pour couvrir les coûts de participation d’une entreprise à un salon international.
A lire : Un nouveau plan pour aider les PME à exporter 

Prix alimentaires : les négociations commerciales vont être anticipées

Pour casser la spirale inflationniste des prix alimentaires et répercuter le plus rapidement possible la baisse des coûts des matières premières sur les prix en rayon, le gouvernement va avancer les négociations commerciales annuelles entre les distributeurs et les industriels. Pour les 75 plus grands industriels, elles démarreront dès ce mois de septembre (plutôt qu’en décembre) et devront se terminer le 15 octobre, a annoncé Bruno Le Maire sur France 2. Objectif du ministre de l’Economie : parvenir à faire baisser les prix dès le mois de janvier. Par ailleurs, distributeurs et industriels s’engagent à doubler le nombre de produits dont les prix ne pourront pas augmenter. Il y en aura désormais 5 000, ce qui correspond environ à une référence sur quatre dans un supermarché. Enfin, les distributeurs sont désormais priés de répercuter immédiatement les baisses de prix pratiquées par les industriels sur leurs prix de vente. Ces deux derniers points seront contrôlés par les services de l’Etat (la DGCCRF) et leur violation donnera lieu à des sanctions. 

L’inflation repart

Nouvelle hausse de l’inflation en France. En août, les prix ont augmenté de 4,8%, contre 4,3% en juillet, estime l’Insee. Si les prix de l’alimentation ralentissent pour le cinquième mois consécutif, ils augmentent dans le secteur de l’énergie. 

4 milliards d'euros de plus pour la filière hydrogène 

De passage en Alsace, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher annonce un dispositif de soutien pour la filière hydrogène à destination des industriels.
A lire : Quatre milliards d’euros pour accélérer la décarbonation des industries grâce à l’hydrogène bas carbone

L’absentéisme a augmenté de 35% depuis la pandémie

Les salariés de plus en plus absents. L’absentéisme des salariés français a progressé de 9% en 2022 et de 35% depuis 2019, selon une étude de WTW réalisée auprès de 345 000 salariés issus de 650 entreprises du secteur privé. 42% des salariés se sont arrêtés au moins une fois au cours de l’année passée, la plupart du temps à cause de la maladie, responsable de 96% des arrêts de travail. Tous les âges, secteurs d’activités, catégories socio-professionnelles sont marqués par cette augmentation de l’absentéisme. Mais des disparités existent, en fonction des métiers, mais aussi en fonction de la nature du contrat de travail. Le taux d’absentéisme est ainsi deux fois plus élevé chez les salariés en CDI que chez les salariés en CDD. 

L’artisanat s’inquiète du financement de l’apprentissage

La réduction des niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage par France Compétences, l’organisme qui régule et finance la formation professionnelle et l’apprentissage, « va se traduire par un véritable coup d’arrêt pour la formation par l’apprentissage dans les métiers de l’artisanat », s’alarme le réseau des Chambres de métiers et de l’Artisanat (CMA). En cause, le demi-milliard d’euros d’économies annoncé en juillet par France Compétences, dont les budgets sont largement déficitaires. Ces économies vont se traduire par « une baisse de près de 8% des formations emblématiques de l’artisanat de premier niveau (CAP), ce qui signifie que 57% des formations deviendraient déficitaires », s’inquiète le réseau des CMA. Celui-ci redoute des arrêts de formation dès cette rentrée et des fermetures de CFA de proximité à court terme. Son président Joël Fourny « appelle solennellement le gouvernement à reporter cette baisse, et à lancer une grande concertation sur le financement de l’apprentissage ».

Lhyfe et TSE redonnent vie au site des Fonderies du Poitou

Fumée blanche pour l’ancien site emblématique des Fonderies du Poitou, situé dans la Vienne. À peine plus d’un an après la liquidation judiciaire de la Fonderie Alu, un consortium composé de Lhyfe et TSE a été choisi pour y développer un nouveau parc industriel tourné vers les énergies vertes. Un projet chiffré à plusieurs centaines de millions d’euros.
A lire : Un hub d’énergies vertes sur la friche industrielle des Fonderies du Poitou

30 août 

📍 Record de dividendes en France

Les dividendes ne souffrent pas du ralentissement économique. Entre avril et juin 2023, le gestionnaire d'actifs Janus Henderson estime que les 1 200 entreprises les plus importantes cotées en Bourse dans le monde ont versé 523 milliards d'euros de dividendes à leurs actionnaires. C'est 4,9% de plus que sur la même période de 2022 et ce résultat dépasse les projections les plus optimistes de Janus Henderson. En France, la croissance est encore plus marquée, de 13,3 %. Les entreprises tricolores auraient distribué près de 46 milliards d'euros à leurs actionnaires.

Prix alimentaires : pas d’amélioration attendue avant mars 

Pour le patron d’Intermarché Thierry Cottillard, invité ce matin sur RTL, les consommateurs ne doivent pas s’attendre à une baisse des prix alimentaires avant mars 2024, c’est-à-dire avant la fin des prochaines négociations annuelles entre les distributeurs et ses fournisseurs, qui démarrent en décembre. Thierry Cottillard estime que si les marques de distributeurs et certaines enseignes – il cite Panzani et Lesieur – répercutent la baisse des prix des matières premières sur leurs prix de vente, d’autres grandes marques ne le font pas. Cet énième coup de pression des distributeurs sur leurs fournisseurs ne manquera pas d’alimenter une nouvelle fois d’âpres débats entre le gouvernement et les représentants des industriels, invités ce jeudi à Bercy. 

Le marché automobile reprend des couleurs 

Douzième mois de croissance consécutif pour le marché automobile européen. En juillet, 850 000 immatriculations de véhicules neufs ont été enregistrées dans l’Union européenne, un chiffre en progression de 15% par rapport à juillet 2022. Le marché est particulièrement dynamique en France (+20%) et en Allemagne (+18%). Pour autant, le volume de ventes en Europe reste inférieur de 22% à celui qui était le sien avant la pandémie. 

Des droits en plus pour les parents salariés 

Maintien en emploi, accès au distanciel et allongement des congés : une loi, publiée au cours de l’été, oblige désormais les employeurs à accorder plus de temps et de garanties aux travailleurs affectés par la maladie ou le décès d’un enfant.
A lire : les parents d’enfants malades désormais mieux protégés par la loi

Inessens va se doter d’une usine dans les Alpes-Maritimes

L’imprimeur Inessens, spécialiste des étiquettes adhésives pour le vin, le spiritueux et l’agroalimentaire, investit une dizaine de millions d’euros dans une usine livrable en 2025. Implantée à Grasse (Alpes-Maritimes), capitale mondiale du parfum, cette nouvelle usine doit permettre à l’entreprise dont le siège social est basé dans l’Aude d’atteindre les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2026.
A lire : le fabricant d’étiquettes Inessens va bâtir une usine à Grasse

29 août 

📍 Le grand retour des touristes étrangers

Les touristes étrangers reviennent en France. Selon Olivia Grégoire, la ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, les recettes internationales générées par le tourisme cet été devaient être comprises entre 64 et 67 milliards d’euros. Un record, cette estimation étant largement supérieure aux 58 milliards d’euros de recettes enregistrés l’an passé. La période estivale est marquée par le retour des clientèles américaines (+22% par rapport à 2022, selon l’analyse des vols longs courriers) et asiatiques (+119%). Et comme 7 Français sur 10 sont partis en vacances cet été, dont 88% en France, la saison estivale devrait s’avérer « excellente », assure la ministre. Une bonne nouvelle peut en cacher une autre : l’arrière-saison s’annonce, elle aussi, prometteuse avec des réservations en augmentation dans l’hôtellerie (+4%) et dans les campings (+26%).

REF 2023 : Patrick Martin "reste sur sa faim" après le discours d’Elisabeth Borne

Si le président du Medef a « apprécié la tonalité du discours pro-business assumée » donné hier par la Première ministre lors de première journée de la Rencontre des Entrepreneurs de France (REF), il reste toutefois « sur sa faim » sur un certain nombre de points. A commencer par le décalage de la suppression de la CVAE, cet impôt de production qui pèse 4 milliards d’euros et qui ne disparaîtra finalement qu’en 2027. « La France n’est pas une île », a déclaré Patrick Martin sur BFM Business, considérant l’accélération des investissements des entreprises aux Etats-Unis et en Allemagne. « Si on se met sur stop, on va prendre du retard par rapport à ces compétiteurs redoutables », a poursuivi le patron des patrons, pour qui ce report est loin d’être sans impact pour les entreprises. « Cette suppression avait été intégrée dans un certain nombre de décisions, y compris d’investissement ». Et un point n’a pas fini d’agacer le patronat, le respect de la parole donnée : « Quand une chose est dite par l’Etat, quand elle est votée, on l’intègre et on prend cela pour argent comptant ».

REF 2023 : « Nous continuerons à baisser les impôts »

Il n’est pas toujours simple de suivre le gouvernement. Hier, la Première ministre confirmait le nouveau report de la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). Aujourd’hui, son ministre de l’Economie démontrait, chiffres à l’appui, le bienfondé des politiques de réduction des impôts. Avec une certitude : Lorsque les impôts baissent, il y a "plus de recettes fiscales". Et une promesse : "Nous continuerons à baisser les impôts avec le président de la République". Une question brûle les lèvres du patronat : pourquoi dans ces conditions repousser l’abolition de la CVAE ?
A lire : Bruno Le Maire confirme la bonne équation de la baisse des impôts pour soutenir l’économie

Les ménages ne retrouvent pas le moral

Les ménages français n’ont toujours pas le moral. A 85 en août, l’indicateur de l’Insee est toujours inférieur de 15 points à la moyenne de longue durée (depuis 1987). Seule (relative) bonne nouvelle : le moral des ménages n’est pas plus bas qu’en juillet, l’indicateur est resté stable cet été. 

Forte baisse des permis de construire

Le nombre de permis de construire pour des logements continue de dégringoler. D’août 2022 à juillet dernier, seuls 397 600 ont été accordés en France, indique le ministère de la Transition Ecologique. C’est près de 120 000 de moins que lors des douze mois précédents, soit une baisse de 23%. Les autorisations pour les locaux non résidentiels progressent, eux, de 0,8% sur un an. 
 
 

28 août

📍 Baisse des impôts de production : Elisabeth Borne assume lors de la REF

La Rencontre des entrepreneurs de France (REF) vient de s’ouvrir à l’hippodrome de Longchamp dans un climat rendu électrique par l’annonce du report de l’abolition de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE). En ouverture de la manifestation, Patrick Martin a beau eu expliquer que le report de la disparition de cet impôt de production pesant 4 milliards d’euros par an était « un très mauvais signal » envoyé aux chefs d’entreprise, Elisabeth Borne est restée droite dans ses bottes. Oui, la CVAE sera bien supprimée. Mais pas en 2024, comme promis pas le gouvernement. Mais d’ici à la fin du quinquennat, assure la Première ministre. Au plus tard donc en 2027. Défendant « la politique pro business du gouvernement », la Première ministre a expliqué le délai supplémentaire par un « contexte macroéconomique qui est plus incertain » et par « la nécessité de tenir notre trajectoire de maîtrise de nos dépenses publiques ». Mais la CVAE n’est pas le seul sujet qui fâche. Vient s’ajouter un deuxième épineux dossier : la gestion des excédents de l’Unédic. L’Etat veut en utiliser une partie pour financer la réforme de France Travail, ce que les partenaires sociaux, qui dirigent cette association chargée de gérer l’assurance-chômage, voient évidemment d’un très mauvais œil. A commencer par Patrick Martin : « Une partie de ces excédents devraient être consacrés à une baisse de nos cotisations chômage plutôt qu’à un surcroît de financement de France Travail, un organisme qui nous coûterait plus cher pour traiter moins de dossiers », fustige le patron des patrons. Dans une allocution télévisée diffusée lors de la REF, Emmanuel Macron a voulu calmer le mécontentement du patronat. Tout comme la Première ministre qui a assuré que malgré le contexte, « il n’y aura pas de hausse d’impôt ».
A lire :  Élisabeth Borne veut rassurer les patrons 

De plus en plus de dirigeants d’entreprise au chômage

25 000 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi au premier semestre 2023, révèle une étude d’Altares et de GSC. C’est 37% de plus que lors de la même période de 2022. Secteurs les plus touchés : l'assurance et les activités financiaires (+76%), l'hébergement et la restauration (+66%) ainsi que la communication et l'information (+63%). Neuf entrepreneurs sur dix ayant perdu leur emploi étaient à la tête d’entreprises de moins de cinq salariés. 

Arrêts maladie : une croissance qui n’est pas soutenable

La croissance de 7,9% des arrêts maladie en 2022 « n’est pas soutenable », a indiqué le ministre de la Santé, sur LCI. Pour tenter de limiter ces dépenses de santé, Aurélien Rousseau « ne croit pas que la solution soit dans un moins bon remboursement » des salariés arrêtés, avec un allégement du délai de carence.  L’ancien directeur de cabinet d’Elisabeth Borne milite pour « plus de contrôle » et compte « aller plus vite dans les contrôles », estimant que « pour un employeur, c’est extrêmement lourd de déclencher des contrôles ». Il demande aussi plus de responsabilité collective, s’adressant aussi bien aux salariés, qu’aux médecins et aux employeurs. De son côté, la Première ministre a assuré que la problématique n'allait pas aboutir à une "décision unilatérale tombant sur les entreprises".

Plastic Omnium va injecter plus de 150 millions d'euros dans une usine aux Etats-Unis

L'équipementier automobile lyonnais va se doter d'une usine aux Etats-Unis, dans le Michigan. L'investissement de 157 millions d'euros doit donner naissance en 2026 à la plus grande usine américaine de systèmes de stockage d’hydrogène. D'une surface de 200 000 m², l'usine, qui générera 175 emplois, alimentera un industriel de l'automobile. 
A lire : Plastic Omnium investit 157 millions d’euros dans une méga-usine aux États-Unis

Le fabricant de frites belge Agristo sauve l’usine Tereos d'Escaudœuvres

La sucrerie Tereos d'Escaudœuvres, la dernière du département du Nord, devait fermer ses portes. Le site a finalement été racheté par un autre industriel de l’agroalimentaire, le fabricant de frites belge Agristo, qui s’apprête à y investir 350 millions d’euros pour créer une usine de transformation de pommes de terre. A la clé, 350 emplois. 
 

25 août 

📍Légère baisse des emplois vacants

Il y a au moins 355 600 emplois vacants en France, c’est-à-dire des postes libres, nouvellement créés ou inoccupés, ou encore occupés et sur le point de se libérer et pour lesquels les entreprises cherchent activement des candidats. En réalité, il y a bien plus de postes libres car l’étude de la Dares, un service du ministère du Travail, prend uniquement en compte les entreprises de 10 salariés et plus. Au dernier trimestre, le nombre d’emplois vacants régresse de 4%. Le nombre baisse dans tous les secteurs, en particulier dans le tertiaire non marchand (-7%) et le BTP (-5%). Le nombre d’emplois vacants reste toutefois beaucoup plus élevé qu’avant la crise sanitaire (+65% par rapport au quatrième trimestre 2019).  

Les créations d’entreprises ont la cote

Forte augmentation des créations d’entreprises au mois de juillet. Leur nombre a progressé de 4,4% par rapport à juin, rapporte l’Insee. La hausse des immatriculations de micro-entrepreneurs (+5,5%) tire la croissance, mais l’augmentation des créations d’entreprises classiques (+2,5%) est aussi assez nette. Secteurs ayant le vent en poupe : le transport et l’entreposage (+17% de créations en juillet), devant le service aux ménages (+6%) et le commerce (+4%). 

Une aide supplémentaire pour les viticulteurs

La surproduction viticole générant un effondrement des prix, le ministère de l’Agriculture annonce une augmentation de l’aide accordée aux viticulteurs français. L’enveloppe consacrée à la destruction des excédents viticoles va être augmentée. L’aide passera de 160 à 200 millions d’euros cette année. Elle pourra être accordée à des viticulteurs de rouge ou de rosé qui retirent leur vin du marché et dont l’alcool sera destiné à des usages industriels ou énergétiques. 

Réindustrialisation : le bassin du Lacq en ébullition

Historiquement créé autour de  l’exploitation d’un gisement de gaz naturel, le bassin de Lacq reprend vie après une période de baisse d’activité. Basé près de Pau, le complexe industriel béarnais s’est réorienté vers les énergies nouvelles et attire désormais des projets d’envergure. La PME lyonnaise Elyse Energy va y investir un milliard d'euros dans une usine de biokérozène, avec à la clé 800 emplois. De son côté, TotalEnergy a récemment inauguré le plus gros méthaniseur de France, tandis que le japonais Toray CFE prévoit d'injecter 100 millions d'euros dans une unité de production de bioéthanol. Au total, ces projets devraient permettre de créer pas moins de 2 000 emplois dans une zone qui en compte déjà 8 000.
A lire : le bassin de Lacq se réindustrialise en attirant des projets d’envergure

24 août

📍Impôts de production : le gouvernement revient sur sa promesse

La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) ne sera pas abrogée l’an prochain, a annoncé le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Le gouvernement avait pourtant prévu sa disparition en 2023, puis en 2024. Bruno Le Maire la repousse en 2027. La faute à un contexte budgétaire contraint par une dette publique qui atteint 112% du PIB. Malgré ce report, le ministre de l’Economie se veut rassurant. « Nous continuerons à baisser les impôts, sur les ménages comme sur les entreprises », promet-il. Les différents gouvernements d’Emmanuel Macron ont déjà raboté de 14 milliards d’euros les impôts de production. Si l’effort est réel, une étude réalisée par l'Institut Montaigne et Mazars montre que la France demeure l'un des pays européens taxant le plus ses entreprises en ayant recours à cette fiscalité déconnectée du niveau de rentabilité, basée sur des indicateurs comme la masse salariale ou encore le niveau de chiffre d’affaires, comme c’est le cas pour la CVAE. Les impôts de production sont ainsi quatre fois plus élevés qu’en Allemagne. 
A lire : la CVAE ne disparaîtra qu’en 2027

Le ministre du Logement favorable à une adaptation de Ma Prime Rénov’ aux fortes chaleurs

Le nouveau ministre du Logement réfléchit à la mise en place de nouvelles aides pour le secteur du bâtiment. Sur France Inter, Patrice Vergriete a indiqué être favorable à une adaptation de Ma Prime Rénov’ à la canicule. En métropole, cette aide financière de l’Etat n’est accordée que pour les travaux de rénovation énergétique améliorant les performances du logement face au froid (chauffage, isolation, production d’eau chaude, etc.). Dans les départements d’outre-mer, l’aide prend en compte les travaux protégeant les logements de la chaleur, avec des sur-toitures ventilées, des protections de fenêtres ou encore des chauffe-eaux solaires. 

Les centrales à charbon françaises autorisées à fonctionner plus longtemps

Un décret publié ce jeudi au Journal Officiel modifie le plafond d'émission de gaz à effet de serre pour les installations de production d'électricité à partir de combustibles fossiles. Il va permettre aux deux dernières centrales à charbon françaises, l'une située à Cordemais (Loire-Atlantique), l'autre à Saint-Avold (Moselle), de fonctionner plus longtemps durant le prochain hiver.  Objectif du gouvernement :  éviter un black-out. Les centrales vont pouvoir fonctionner 500 heures de plus que les 1 300 déjà autorisées.  

Coup de froid sur le climat des affaires

Malgré la vague de chaleur, le climat des affaires s’est refroidit en août en France. Il perd un point (à 99) par rapport à la moyenne de longue période (qui est de 100). Ce recul s’explique par une nette dégradation du climat des affaires dans l’industrie, qui s’effondre de 6 points en un mois. La baisse est moins marquée dans les services (-2) et le commerce (-1), tandis que le moral des dirigeants d’entreprise du secteur du BTP remonte légèrement (+1).
 

23 août 

📍Des journées de travail réduites en cas de fortes chaleurs ? 

Trop chaud pour travailler ? Le ministre de la Transition écologique évoque la possibilité de journées de travail réduites en cas de températures extrêmes. "Quand on atteint certains niveaux de température comme ceux qu'on atteint, la logique qu'il y a à regarder si on ne va pas aller vers des journées réduites, elle existe", a déclaré Christophe Béchu sur BFM TV. L’ancien maire d’Angers entrouvre une porte que plusieurs parlementaires comptent bien ne pas voir se refermer. Déposée le 20 juillet, une proposition de loi portée par 75 députés vise à adapter le code du travail aux conséquences du réchauffement climatique. Aujourd’hui, la législation française n’indique aucun seuil de température à partir duquel l’activité pourrait être réduite ou arrêtée. Derrière Hadrien Clouet (LFI), certains députés voudraient changer la donne, en instituant par exemple des temps de pause de 20 minutes toutes les deux heures dès lors que la température dépasse 33 degrés ou en limitant à 6 heures la journée de travail dès lors que la vigilance météorologique passe au niveau 3 (en orange).

Une journée de canicule coûte autant qu’un demi-jour de grève

Inutile de le nier : nous sommes tous moins productifs quand il fait chaud. Oui, mais à quel point ? Allianz Trade vient de publier une étude cherchant à mesurer l’impact économique des vagues de chaleur. Cette année, elles auraient coûté 0,6 point de croissance au PIB mondial. Dès lors que le thermomètre monte à plus de 32 degrés, l’impact économique équivaut à celui d’une demi-journée de grève, poursuit l’étude. Evidemment, les pays ne sont pas égaux face à la chaleur. La Chine (1,3% de croissance perdu en 2023), l’Espagne (1%) et la Grèce (0,9%) sont plus affectés par la canicule que les Etats-Unis (0,3%) et la France (0,1%). 

Impôts de production : la grogne du patronat

La baisse des impôts de production pourrait prendre plus de temps que prévu. Selon nos confrères des Echos, la disparition de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) pourrait être de nouveau décalée dans le temps, avec une baisse de cette taxe d’un milliard d’euros par an, jusqu’à sa disparition en 2027. Ce projet entraîne une grogne unanime des organisations patronales, à qui le gouvernement avait promis la fin de la CVAE en 2024. Patrick Martin, nouveau président du Medef, y voit « un très mauvais signal pour les entreprises et l’économie ».  A la tête de la CPME, François Asselin dénonce une nouvelle période d’instabilité fiscale. De leur côté, France Invest, le Meti et Croissance Plus invitent le gouvernement à « faire le choix de la cohérence et du long terme » en supprimant la CVAE dès 2024. 

Le patron de la FFB plaide pour « une vraie politique du logement »

Des mesures qui s’inscrivent dans la durée, une planification sur au moins cinq ans et des actions pour soutenir le logement neuf qui plonge dans la crise. Président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Olivier Salleron estime que le secteur a besoin d’une "vraie politique du logement".
A lire,  l’interview exclusive d’Olivier Salleron

Kem One veut aller plus loin en matière de sobriété hydrique

Figurant parmi les industriels français les plus gourmands en eau, le plasturgiste Kem One (1 500 salariés) a déjà réduit de 30 % sa consommation d’eau, depuis 2006, à Balan, dans l’Ain. Il fait partie des douze premiers sites industriels retenus par le gouvernement pour être accompagnés afin d’aller plus loin encore dans la sobriété hydrique.
A lire : Kem One à la manœuvre pour réduire sa consommation en eau

21 juillet

📍 Après le remaniement, les devoirs de vacances du gouvernement

On prend (presque) les mêmes et on recommence (presque) pareil. Au lendemain de l'officialisation du remaniement gouvernemental, Emmanuel Macron a justifié ses choix, et répété ses priorités, pour la suite de son second mandat, en ouverture du conseil des ministres du jour. Le maintien d'Elisabeth Borne à Matignon ? C'est par souci de "continuité et [d']efficacité". Le "cap, clair et simple", de sa politique ? Assurer "l'indépendance du pays pour pouvoir consolider un modèle [social] plus juste". Comment ? En poursuivant les quatre chantiers "lancés depuis six ans, mais intensifiés depuis six mois" autour de l'industrialisation et du plein-emploi ; des services publics (école et santé) ; "l'ordre républicain" ; et la "planification écologique". Sur ce dernier point, le président de la République donne rendez-vous "à la fin de l'été" pour exposer "dans sa complétude" la stratégie adoptée. Elle "touchera tous les secteurs et donnera de la visibilité, en termes de changements et d'investissements". L'autre nouveauté, dans ce calendrier d'action actualisé : apporter "une réponse complète et profonde" aux émeutes de la fin juin. Autres "urgences" à l'agenda estival du chef de l'Etat : la sécheresse et le soutien aux agriculteurs ; le pouvoir d'achat, "avec des prix de l'énergie qui monteront cet été" ; la santé. Le tout sur fond de retour à plus de rigueur budgétaire, censée concilier "début de remboursement de la dette, poursuite de la baisse des impôts et gestion raisonnable de nos déficits".

Emeutes : les chantiers du BTP libérés des contraintes administratives

L'après-émeutes, il en était aussi question, toute cette semaine, au Parlement avec le projet de loi pour accélérer la remise en état des bâtiments vandalisés fin juin. Le texte a été définitivement adopté hier soir. Il devrait permettre de lancer très vite les chantiers, par le biais de nombreuses dérogations aux règles habituelles. En matière d'urbanisme, l'objectif est que l'instruction des autorisations soit bouclée en moins d'un mois et demi, avec procédures facilitées en cas de reconstruction ou réfection "à l’identique, ou avec des modifications limitées ou des améliorations justifiées". Les entreprises pourront aussi commencer les travaux préliminaires (de type terrassements ou fondations) dès le dépôt d'une demande de permis ou d'une déclaration préalable. Pour les édifices et équipements des collectivités, les règles de la commande publique seront également assouplies (marché sans publicité préalable sous un certain seuil à définir, exception autorisée au principe de découpage par lots d'un marché). Autant de simplifications applaudies par la CPME... sauf que l'organisation patronale aurait voulu que "ces mesures dérogatoires de bon sens deviennent le droit commun".

Cyberattaques : le casse du siècle fait mal aux PME

Un braquage à 2 milliards d'euros. C'est ce qu'auraient coûté les attaques informatiques menées, avec succès, en 2022, à l'encontre des organisations publiques et privées françaises. Cette coquette somme, fruit d'une estimation du cabinet Asterès, découle autant des dépenses directes engendrées par les piratages que du versement de rançons aux cybercriminels, ces deux postes représentant 89 % du montant total (soit près de 890 millions d'euros chacun). Le solde s'explique par les pertes de production (pour 252 M€), en partie irrattrapables. "Autant de ressources qui auraient pu être investies dans la transformation numérique, et donc générer des gains de productivité, regrette l'étude. Au lieu de cela, les coûts de production augmentent." Les cyberattaques constituent donc "un enjeu économique non-négligeable pour la France", insiste Asterès. D'après ses calculs, les pirates ont réussi "au moins" 385 000 opérations l'an dernier (de type intrusions, rançongiciels ou déni de service). Leur cible était à 95 % des PME.

Le groupe Dubreuil, de père en fils

Travailler en famille ? Chez les Dubreuil, c'est une seconde nature qui leur réussit plutôt bien. Fondée par le grand-père Henri, la PME vendéenne est devenue un grand groupe multi-activités sous l'impulsion du père Jean-Paul. Lequel vient de finir de passer la main à son fils Paul-Henri. A l'occasion de cette transmission, les deux hommes ont accepté de jouer le jeu de l'interview croisée, pour revenir sur cette histoire singulière, celle d’une saga familiale qui dure depuis un siècle.
A lire l'entretien à deux voix de Jean-Paul et Paul-Henri Dubreuil pour Le Journal des Entreprises

20 juillet

📍 Remaniement : l'Economie et le Travail épargnés ?

Le ministère de l'Economie devrait rester à l'écart des grands mouvements du remaniement. La Première ministre Elisabeth Borne, confirmée à son poste dès lundi, procède actuellement à plusieurs changements, en vue du prochain conseil des ministres, exceptionnellement convoqué demain matin. A 18h20, aucun communiqué officiel n'était encore publié, mais plusieurs noms avaient déjà fuité dans la presse. Selon toute vraisemblance, à Bercy, seul Gabriel Attal quitte les lieux, direction l'Education nationale. Il serait remplacé aux Comptes publics par le député de Gironde Thomas Cazenave. A l'inverse, Bruno Le Maire resterait à la place de ministre de l'Economie qu'il occupe depuis maintenant plus de six ans. Au Logement, exit Olivier Klein, remplacé par le maire de Dunkerque Patrice Vergriete. L'Economie sociale et solidaire, elle, se retrouve orpheline de sa secrétaire d'Etat Marlène Schiappa. L'intéressée a elle-même confirmé son départ au journal Le Monde. Pas d'information, en revanche, sur le sort du ministre du Travail Olivier Dussopt, figure de la dernière réforme des retraites. Réforme dont ce remaniement est, en quelque sorte, l'ultime émanation, censée mettre un point final à cette (très) longue et turbulente séquence politique et sociale qui a agité la France pendant tout le premier semestre.

Les chefs d'entreprise restent de marbre, en apparence

Les chefs d'entreprise ne savent décidément plus sur quel pied danser. En juillet, le climat des affaires, qui mesure leur confiance dans l'économie, n'a quasiment pas bougé, selon l'Insee. Il reste calé sur sa moyenne de longue période pour la troisième fois consécutive. Mais cette neutralité n'est que de façade : en fonction des secteurs, l'optimisme varie grandement chez les dirigeants, interrogés du 26 juin au 17 juillet. Ainsi, dans le commerce, les détaillants font le plein d'optimisme (+4 points, au plus haut depuis décembre 2021), grâce à des "perspectives générales d’activité" jugées plus prometteuses. A l'inverse, les grossistes sont en totale déprime (-2 points depuis mai, au plus bas depuis fin 2020) face à des intentions de commandes en berne. Dans le secteur secondaire, ce sont les transports qui rient (+6,8 points en un seul mois, au même niveau qu'à leur précédent de pic de janvier 2018), quand la catégorie des "autres industries" (chimie, métallurgie, etc.) pleurent (-1,4, ce qui la ramène plus de trois ans en arrière). Dans la construction, peu de variations, en revanche, mais "l’opinion sur la demande est hésitante", note l'institut : les carnets de commande sont jugés un peu plus remplis (pour la première fois en neuf mois), mais ils assurent aussi moins de travail aux entreprises (8,2 mois au total, au plus bas depuis janvier 2021).

Le patron du Medef affiche son soutien au breton Le Duff

Cap à l'Ouest pour le nouveau patron des patrons. Elu début juillet à la tête du Medef, Patrick Martin a réalisé son premier déplacement de terrain en Bretagne, au sein du groupe Le Duff. Un choix tout sauf anodin : cet industriel de l'agroalimentaire vient de renoncer à un projet d'usine en région rennaise. L'occasion pour Patrick Martin d'afficher ses priorités pour les cinq années qui viennent.
A lire : Le nouveau président du Medef choisit le groupe breton Le Duff pour son premier déplacement

Industrie : l'angevin Evolis joue la carte suédoise

Changement de nationalité en vue pour Evolis. La société angevine pourrait bientôt entrer dans le giron du groupe suédois Assa Abloy, déjà implanté en Maine-et-Loire. Créée en 1999, l'ETI s’est affirmée comme l'un des leaders mondiaux des imprimantes à cartes en émission décentralisée.
A lire : Le suédois Assa Abloy est sur le point d’acquérir Evolis

Le tourisme en manque de start-up

Les start-up françaises ne pensent pas assez aux vacances. Face au manque d'acteurs nationaux innovants sur le marché du tourisme, l’Etat vient de lancer un nouveau programme d’accompagnement, baptisé "France Travel Tech". Mais pour en bénéficier, mieux vaut se dépêcher : le gouvernement laisse les candidatures ouvertes juste le temps d'un été, jusqu’au 15 septembre - et donc en plein pendant la saison touristique.

19 juillet

📍 Financement : la Médiation du crédit rassurée... pour l'instant

Jusqu’ici tout va bien. Le relèvement brutal des taux d’intérêt depuis un an ne s’est pas traduit par une remontée des tensions entre banques et entreprises, d’après la Médiation du crédit. Elle en veut pour preuve son activité "réduite" au premier semestre, alors que les demandes de restructuration de prêts garantis par l’État (PGE) ne décollent toujours pas. Malgré ce calme plat apparent, le service rattaché à la Banque de France appelle à la "vigilance" et s'inquiète, à mots couverts, du maintien de l'accès au crédit pour les entreprises dans les mois qui viennent.

Energie : les renouvelables passent à la caisse de l'Etat

En ces temps de "désendettement", les énergies renouvelables volent au secours du gouvernement. Les opérateurs vont devoir reverser à l'Etat 13,7 milliards d'euros pour 2023, selon des calculs actualisés de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Ces recettes s'expliquent par le mécanisme de soutien au secteur, par le biais des prix garantis : dès que les cours du marché dépassent les tarifs de référence fixés par les pouvoirs publics (comme c'est le cas cette année), les entreprises doivent alors verser la différence. Las, pour cette année, la manne qui en résulte a été dépréciée de 25 Md€, "du fait de la forte baisse des prix de gros survenue depuis" la précédente évaluation de novembre. Et le surplus va de toute façon être aussitôt, et entièrement, englouti dans le financement "des mesures exceptionnelles de protection des consommateurs", estimé à 28,5 Md€ (coût revu, lui, à la hausse de 25,5 Md€). Pour 2024, les énergies renouvelables devraient rapporter beaucoup moins (2,7 Md€), mais il ne s'agit encore que d'un décompte très provisoire, nuance la CRE. Elle ne se prononce pas, en revanche, sur le montant des dépenses pour le "bouclier tarifaire", faute d'information sur les intentions du gouvernement pour l'an prochain.

Automobile (1) : investissement en suspension chez VT2i

De la rotule au bras entier. Le spécialiste vosgien de la suspension VT2i veut élargir (et aussi alléger) la gamme de ses futures productions. Pour y parvenir,  le sous-traitant automobile va investir 22 millions d'euros, avec l'appui de son nouvel actionnaire, l'autrichien Raufoss Technology. Parmi les clients que la PME cherche à séduire avec cette transformation, figurent quelques noms prestigieux, comme Jaguar et Mercedes.
A lire : Le sous-traitant automobile VT2i injecte 22 millions d'euros dans son outil industriel

Automobile (2) : le marché européen électrifié par sa reprise

Pendant ce temps-là, l'automobile poursuit sa route vers le redressement. En juin, dans l'UE, les ventes ont encore progressé de 17,8 % sur un an (11e hausse consécutive), d'après l'Association des constructeurs européens (ACEA). Elles franchissent même la barre du million d'immatriculations pour la deuxième fois de l'année, ce qui n'était plus arrivé depuis 2021. Mais l'industrie ne se réjouit pas trop vite de ces performances solides, étant donné qu'elle repartait de très bas, après les pénuries de composants électroniques qui ont paralysé le marché en 2022. L'écart avec la période d'avant-Covid reste ainsi conséquent (-27,7 % par rapport à juin 2019). Même constat sur l'ensemble du premier semestre, en forte progression annuelle (+17,9 %), mais en net retard sur son niveau pré-pandémique (-21 %). A noter, par ailleurs, que les véhicules écoulés sont en train de changer de nature : la part de marché des voitures à batteries électriques en juin (à 15,1 %) a dépassé celle des diesel (13,4 %) pour la première fois depuis que l'ACEA suit ces chiffres.

18 juillet

📍 Prix de l'électricité : la douche froide estivale

Il ne fallait pas confondre maintien du bouclier tarifaire en 2023 et gel des prix jusqu'à la fin de l'année. Dans la torpeur des vacances d'été, le gouvernement a décidé de faire passer une seconde hausse des tarifs réglementés de l'électricité dès le 1er août. Cette augmentation de +10 % (après +15 % en février) s'appliquera aux ménages, comme aux entreprises "raccordées à un compteur d'une puissance jusqu'à 36 kilovoltampères", précise Les Echos, à l'origine de l'information, confirmée dans un second temps par les ministères de l'Economie et de la Transition écologique. En l'absence de bouclier, le relèvement des prix aurait pu frôler les +75 %, explique encore le quotidien. Avec cette mesure surprise, le gouvernement peut donc affirmer qu'il continue de protéger les consommateurs, mais moins qu'avant : la couverture publique passerait de 43 % à 37 % de la facture, fait valoir l'exécutif. En cohérence avec l'objectif, affiché depuis avril, d'une "sortie progressive" du dispositif d'ici à 2024-2025. Une sortie qu'on n'attendait sûrement pas de sitôt ni d'autant.

Les choix budgétaires de l'Etat hérissent la CPME

Les choix du gouvernement sur le "désendettement" de l'Etat font décidément grincer des dents. La CPME y est allée de ses critiques aujourd'hui, avec trois mesures dans son collimateur. L'augmentation envisagée du coût des arrêts maladie pour les employeurs ? "Une solution de facilité consistant à se décharger de responsabilités qui incombent à l’Etat", fustige l'organisation patronale. Le coup de rabot sur l'apprentissage ? C'est courir le "risque de briser le bel élan" de  ces dernières années sur cette voie de formation. Le report éventuel de la nouvelle baisse des impôts de production ? "Un bien mauvais signal envoyé aux entreprises françaises", alors que ces prélèvements "représentent 3,8 % du PIB, contre 1,7 % en moyenne européenne". Pour réduire les dépenses publiques - une "nécessité", la CPME encourage plutôt le gouvernement à "une véritable réforme de l’action publique, dont nul ne souffle plus mot aujourd’hui. Avec 1 emploi public sur 4, la France est suradministrée", assène encore la confédération des PME.

Medef : le mayennais Samuel Tual prend du galon

Le Medef version Patrick Martin se met en place. Dans la foulée de l'élection de son nouveau président, l'organisation patronale a désigné ses 4 vice-présidents : Bruno Arcadipane (d'Action Logement) sera en charge des adhérents, Paola Fabiani (Wisecom) de l'entrepreneuriat et du porte-parolat, Fabrice Le Saché (Aera Group) de l'Europe et le mayennais Samuel Tual (Actual Group) occupera le poste de trésorier.

Distribution : la dernière carte de Casino

La reprise du groupe stéphanois Casino entre dans sa dernière ligne droite. Le conseil d’administration du distributeur a donné son feu vert pour poursuivre les négociations avec le duo formé par le Tchèque Daniel Kretinsky et le Français Marc Ladreit de Lacharrière. Invité de dernière minute, le fonds britannique Attestor a rejoint les deux hommes d'affaires pour présenter une offre élargie.
A lire : Casino donne son feu vert à Daniel Kretinsky, Marc Ladreit de Lacharrière et Attestor

17 juillet

📍 Léger coup de frein sur les dépenses de l'Etat...

L'Etat resserre doucement les cordons de sa Bourse. L'an prochain, et pour la première fois depuis 2015, ses dépenses seront en baisse d'une année sur l'autre,  s'est félicité le ministre des Comptes publics Gabriel Attal, dans Les Echos, ce matin. Ce recul, volontiers qualifié d'"historique", s'élevera à -4,2 milliards d'euros (soit -3,5 % sur un an, "en tenant compte de l'inflation"). Mais cet effort de l'Etat est facilité par l'extinction du bouclier tarifaire sur le gaz et l'électricité : elle représente environ 14 Md€ d'économies à elle seule. Elle s'accompagne de plusieurs mesures déjà décriées sur l'apprentissage (voir ci-après) et le logement (fin du dispositif Pinel et prêt à taux zéro restreint), ainsi que d'autres à venir, mais encore floues, sur la "suppression complète" des contrats aidés dans le secteur marchand et la lutte contre les arrêts maladie. En sens inverse, Gabriel Attal confirme une rallonge de 7 milliards d'euros pour la transition écologique (dont 1,1 Md€ sur les transports). Quant à la nouvelle tranche de suppression des impôts de production, prévue en 2024, mystère... Tout dépendra de "la situation économique et [des] prévisions de croissance des prochains mois", répète le ministre. Avant de promettre que, "comme dans le précédent quinquennat, [les entreprises] paieront moins d'impôts à la fin qu'au début".
A (re)lire : Comment l’Etat compte économiser 10 milliards d’euros aux dépens des entreprises

... l'apprentissage sous la menace du rabot

Le financement de l'apprentissage fait les frais de la chasse aux économies menée par l'Etat. France Compétences, l'opérateur public en charge de la formation professionnelle, prévoit de réduire de 5 % en moyenne ses subventions aux CFA pour la rentrée prochaine. Une réduction des niveaux de prise en charge qui passe mal auprès des intéressés. Pour les chambres de métiers et de l'artisanat (CMA), la mesure, cumulée à "différentes augmentations de charges", va se traduire par "un déficit que nos 137 centres ne seront pas en mesure de supporter". D'où une menace pour "l’existence même de formations ou de CFA, (...) en totale contradiction avec l’objectif" gouvernemental d'1 million d'apprentis en 2027. Même tonalité du côté de la Fnadir. Pour la Fédération des directeurs de centres de formation, la mesure va surtout frapper les premiers niveaux de diplôme (CAP et bac), ains que les "secteurs en tension" (BTP, hôtellerie-restauration, boulangerie, services à la personne, santé...). Les deux organisations demandent en conséquence à l'Etat de geler la baisse de leurs moyens.

Emeutes : les assureurs sous surveillance, les indépendants sous perfusion

Le gouvernement complète son dispositif d'aide aux victimes des violences urbaines de la fin juin. Pour fluidifier les relations avec les assureurs, il a chargé Chantal Chambellan Le Levier d'accompagner les entreprises et commerçants les plus en "difficulté dans leurs échanges" avec leurs compagnies. La mission de cette conseillère à la Cour des comptes, auparavant mobilisée sur la crise énergétique, consistera à "débloquer les situations les plus complexes, au cas par cas", a précisé le ministère de l'Economie. En parallèle, Bercy fait un geste envers les travailleurs indépendants. Ils vont pouvoir solliciter plus facilement, et obtenir plus rapidement, l'"aide financière exceptionnelle" (AFE) mise en place par le CPSTI (leur Conseil de la protection sociale). Ce fonds, déjà utilisé pendant la pandémie de Covid-19, est ouvert à ceux qui ont dû suspendre leur activité au moins une journée, du fait de "dégâts sur les locaux de l'entreprise". Les bénéficiaires pourront obtenir jusqu'à 6 000 euros, en fonction de la durée de leur fermeture. Ce coup de pouce, exonéré d'impôts et de charges sociales, est présenté comme un moyen, à la fois, de répondre aux besoins en trésorerie des indépendants, d'alléger la note des dommages non-couverts par leurs polices d'assurance et de remplacer le chômage partiel, dont bénéficient les salariés, mais pas eux. Les demandes sont à déposer jusqu'au 31 août auprès de l'Urssaf.

RSE : les entreprises françaises font pâle figure

Les entreprises françaises ont encore des progrès à faire en matière de RSE. C'est ce que révèle une étude réalisée par Altares et Dun and Bradstreet à partir du nouveau scoring ESG des PME, ETI et grands groupes. Sa conclusion est sans appel : par rapport à leurs homologues européennes, les entreprises tricolores sont en retard.
A lire : Les entreprises françaises à la traîne en matière de responsabilité sociétale des entreprises

13 juillet

📍 Du renfort pour la transition écologique des PME et ETI

Mobilisation générale pour la transition écologique des PME et ETI ! Au niveau financement d'abord : le projet de loi de finances 2024 va instaurer "des obligations vertes", adossées à une garantie de l'Etat. En matière d'accompagnement, ensuite, le gouvernement vient de lancer, avec l'association Pacte PME, une "Alliance pour la décarbonation". Le principe : mobiliser les plus grandes entreprises pour qu'elles "embarquent" 3 400 PME dans "un parcours complet de décarbonation". Enfin, autre initiative environnementale pour inciter les patrons à faire leur révolution : la Banque de France planche, actuellement, sur un "mécanisme national de notation climatique des entreprises". Sur le modèle de la cotation Fiben (centrée sur les données financières), ce futur "Fibec" (nom provisoire) mesurera l'exposition des sociétés aux risques environnementaux - qu'ils soient associés à leur transition écologique et aux changements qu'elle induit sur leur activité, ou qu'ils soient liés directement aux aléas climatiques eux-mêmes. Le tout permettra aux dirigeants "de se positionner par rapport à une trajectoire-cible de décabornation de leur secteur". Mais il servira aussi à des tiers (dont les banques et les pouvoirs publics). Ils pourront ainsi évaluer la situation des entreprises au regard de ces enjeux, pour éventuellement y conditionner leur soutien. Ce dispositif, actuellement testé auprès de 500 sociétés, pourrait être généralisé d'ici 2025 à 2026, espère la Banque de France.

L'inflation s'essouffle, son empreinte dure

Le spectaculaire reflux de l'inflation se confirme... au moins en surface. En juin, les prix à la consommation ont bel et bien progressé de 4,5 % sur un an, selon l'Insee, soit 0,6 point de moins que le mois précédent. Par rapport à sa première estimation, l'institut a toutefois revu à la hausse l'évolution des produits alimentaires à +13,7 % (0,1 point de plus que prévu). Malgré ce bémol, tout indique que le pic de l'inflation est désormais bel et bien passé... mais gare aux mirages statistiques. Le recul actuel provient d'abord de l'énergie en général (-3 % sur un an), des produits pétroliers en particulier (-17,2 %). Sauf que cette baisse brutale est trompeuse, car amplifiée par un "effet de base" : ces prix "avaient fortement augmenté en juin 2022", rappelle la note. Second bémol : l'"inflation sous-jacente" (c'est-à-dire hors prix de l'énergie et l'alimentation grosso modo) régresse beaucoup moins vite. A +5,7 % en juin, elle n'a perdu que 0,1 point en un mois. Or, il existe "un risque" que cette flambée-là "dure plus longtemps", expliquait, cette semaine, à la radio, le gouverneur de la Banque de France. D'où son optimisme modéré, puisque François Villeroy de Galhau ne promet pas de retour de l'inflation autour des 2 % avant... 2025. Et d'ici là, pour y parvenir, les taux d'intérêt vont devoir encore augmenter, pour atteindre "un haut-plateau, sur lequel nous devrons rester suffisamment longtemps", avait-il révélé quelques jours auparavant.

RH (1) : les salaires des cadres repartent de l'avant

Tournée générale pour les cadres en entreprise ! Ils n’ont jamais été aussi nombreux qu’en 2022 à voir leur rémunération progresser, d’après une enquête de l’Apec. Reste une ombre persistante au tableau : "l’écart entre femmes et hommes demeure stable depuis dix ans", déplore l’association.

RH (2) : le profil-type du télétravail post-Covid

Le Covid-19 a bel et bien converti les entreprises au télétravail. En 2021, il s'est conclu 4 070 accords collectifs sur le sujet, selon la Dares (ministère du Travail), en hausse de 173 % par rapport à 2019. Le distanciel s'est ainsi étendu à de nouveaux secteurs (+225 % dans le commerce, transports et hébergement-restauration, +213 % dans l'industrie) et aux plus petites structures (21 % des accords signés en 2021 l'étaient par des entreprises de moins de 50 salariés, +6 points). L'étude s'attarde également au contenu de 151 de ces textes. Il en ressort que le télétravail est souvent fixé à 2 jours par semaine, accordé selon des critères d'ancienneté (3 mois dans l'entreprise en moyenne) et de contrat (préférence donnée aux CDI), assorti d'une période d'adaptation (en général de 3 mois) et d'une possibilité de retour en arrière. L'indemnisation des frais, en revanche, apparaît dans moins de la moitié des accords et s'établit, le plus souvent, à 2,50 € par jour ou 10 € par mois. Encore plus rare : "la mise en place de dispositifs de prévention ou de sécurité spécifiques et adaptés". Ils "seraient pourtant une manière de répondre à la dégradation constatée des conditions de travail et de l'état de santé des télétravailleurs", souligne la Dares.

12 juillet

📍 Les PME-ETI prises dans une vague de défaillances

L'heure n'est plus au rattrapage, mais au dépassement pour la sinistralité des entreprises. Après avoir franchi leur niveau d'avant-Covid en début d'année, les défaillances ont poursuivi sur leur lancée au printemps (+35 % sur un an, soit 7,4 % de plus qu'en 2019). A tel point qu'elles signent leur pire deuxième trimestre depuis 2016, signale le cabinet Altares. En première ligne de cette vague : les PME et les ETI.

Les employeurs face à un tourbillon de départs

Les entreprises en proie à une fuite de leurs salariés en CDI. Au premier trimestre, plus d'1,1 million de contrats à durée indéterminée ont pris fin (+2,1 % en trois mois), selon la Dares (ministère du Travail). Or, ces départs sont le plus souvent à l'initiative des employés. En témoigne le nouveau pic historique atteint par les démissions (496 647 au total, +3,7 %) et les ruptures conventionnelles (128 487, +0,2 %). Ces deux modes de séparation ont explosé avec la crise sanitaire, enregistrant des hausses respectives de 29,4 % et 19,6 % par rapport à début 2019 ! Les départs en retraite ne sont pas en reste (+3,2 % sur trois mois), tout comme les fins de période d'essai (+1,6 % - la Dares ne détaille toutefois pas qui est à l'origine de ces procédures). Eux aussi sont au plus haut depuis 2017, année retenue comme point de départ de cette série statistique. A l'inverse, les employeurs rechignent de plus en plus à se séparer de leur personnel en place. Les licenciements économiques n'ont ainsi jamais été aussi faibles (20 906, -5,7 %), quand ceux initiés pour d'autres raisons retombent, eux, à leur niveau de fin 2021 (-1,8 %).

Agenda social : le cap est fixé

Le fil du dialogue social est renoué. Syndicats et patronat sont sortis plutôt satisfaits de leur réunion collective à Matignon, ce midi. Cette 3e ronde de rencontres en quatre mois visait à tourner la page de la laborieuse réforme des retraites pour engager un nouveau chantier, celui du "pacte de la vie au travail", selon la formule du gouvernement. Les échanges du jour, "très constructifs" d'après la Première ministre, ont ainsi permis d'"acter [un] agenda de travail" et de lister les sujets de discussions qui seront encadrés par l'Etat. Ce sera le cas, en l'occurrence, de "l'emploi des seniors, le compte épargne-temps universel, les parcours et l'usure professionnels, ainsi que les reconversions". Sur tous ces dossiers, Elisabeth Borne a pris un double engagement "inédit" : d'abord, rédiger "des documents d'orientation larges, qui laisseraient toutes leurs marges de dialogue aux partenaires sociaux" ; ensuite, "transcrire fidèlement et intégralement dans la loi les accords qui seraient trouvés". Le tout pourrait aboutir en 2024. D'ici là, un autre dossier, plus urgent, va vite occuper syndicats, patronat et Etat : les négociations sur l'assurance chômage. L'actuelle convention, déjà durcie à deux reprises depuis 2021, expire à la fin de l'année.

Inflation : l'agroalimentaire assure tenir ses promesses

Les industriels de l'agroalimentaire ont tenu parole. C'est en tout cas ce qu'assure le président de l'Ania, leur organisation professionnelle : sur les 75 groupes qui s'étaient engagés à réviser leurs tarifs, sous la pression du gouvernement, "une quarantaine" ont respecté leurs promesses, a expliqué Jean-Philippe André, ce matin, sur BFMTV. Au total, les prix d'"environ 1 000 produits de marques nationales" devraient, en conséquence, baisser dans les rayons. Ce recul provient à la fois de renégociations avec les distributeurs, pour tenir compte de la baisse effective des matières premières agricoles, mais aussi d'"un effort exceptionnel en termes de promotion", a-t-il insisté. Et ce, alors qu'"il n’y [avait] pas de justification économique à le faire". Sur LinkedIn, Jean-Philippe André exclut, toutefois, tout retour en arrière de l'inflation : "Même si des marchés pouvaient se retourner l'an prochain, on ne reviendra, à mon avis, jamais aux prix de 2019".

 11 juillet

📍 Les levées de fonds comme neige au soleil

Le vent est en train de tourner pour les start-up. Au premier semestre 2023, elles ont levé deux fois moins d’argent qu’un an plus tôt. Un revirement de situation aux allures de changement d’ère, après deux années fastes pour le capital-risque. Or, préviennent deux études, ce retournement de tendance ne restera pas sans conséquence pour les entreprises elles-mêmes.
A lire : Les levées de fonds des start-up en chute libre au premier semestre 2023

Emeutes : les entreprises en première ligne

Les émeutes de la fin juin vont coûter cher et les entreprises vont en payer le plus lourd tribut. D'après une estimation de la fédération de l'assurance, actualisée au 7 juillet, quelque 11 300 sinistres ont déjà été déclarés aux compagnies, pour un total de 650 millions d'euros. Ce montant, atteint en une seule semaine de violences urbaines, "est déjà plus de trois fois supérieur" à la facture de 2005, après un mois d'affrontements, met en perspective France Assureurs. La nature des dommages est également bien différente : les incendies de véhicules ont laissé place aux dégradations contre les entreprises et les collectivités. Les deux représentent seulement un tiers des sinistres en volume, mais 90 % en valeur. Et à eux seuls, les biens professionnels concentrent 55 % de l'addition, soit plus de 350 millions d'euros.

Les loyers des PME restent plafonnés

Les PME restent sous la protection du "bouclier loyer". Arrivé à échéance le 30 juin, ce dispositif anti-inflation vient d'être officiellement rétabli, à la faveur d'une loi publiée au Journal officiel au cours du week-end. Le texte prolonge, jusqu'à la fin du premier trimestre 2024, le blocage de l'indice des loyers commerciaux à +3,5 % maximum. Un moindre mal, puisque la variation de cet ILC, qui sert de référence dans les baux, était quasiment deux fois plus élevée en début d'année (+6,7 %).

Décarbonation : l'industrie s'essaye au captage du carbone

Le Grand Ouest veut se placer à l'avant-garde de la décarbonation. Avec le programme GOCO2, le port de Nantes Saint-Nazaire et quatre industriels de Loire-Atlantique, Mayenne et Deux-Sèvres, ont décidé de s'unir sur un projet de captage et de stockage de leurs émissions de carbone. Une technique encore balbutiante mais que l'Etat cherche à développer, dans le cadre de ses efforts pour verdir les usines françaises.
A lire : Lancement d'un projet d'envergure pour capter le CO2 des industries des Pays de la Loire et du Grand Ouest

10 juillet

📍 Transition écologique : l'Etat veut partager le fardeau

Vers un budget de l'Etat toujours plus vert. Les moyens dédiés à la transition écologique seront augmentés de 7 milliards d'euros l'an prochain, a dévoilé la Première ministre Elisabeth Borne, dans une interview au Parisien, samedi. Cette rallonge "servira à financer les rénovations énergétiques, les transports en commun, les énergies renouvelables et la transition agricole". Pour le moyen terme, Elisabeth Borne a également esquissé sa recette pour parvenir à réduire les émissions des gaz à effet de serre de 55 % d'ici à 2030 : il s'agira, "à 60 %, [de] solutions qui existent déjà" (dont le soutien aux voitures électriques), complétées par "des changements de comportements, comme la poursuite du plan de sobriété, et des innovations tehchnologiques, comme l'avion bas carbone". Mais pas question de compter uniquement sur la puissance publique pour sauver la planète. Elisabeth Borne plaide pour "un effort équitablement réparti : la moitié pour les entreprises, un quart pour les ménages", le reste étant à la charge de l'Etat et des collectivités locales.

Fiscalité : la baisse des impôts de production en suspens ?

Et si la diminution des impôts de production prenait encore plus de temps que prévu ? Le ministre de l'Economie a semé le doute, ce week-end, sur le calendrier de cette mesure, censée doper la compétitivité des entreprises. Interrogé, hier, sur LCI, au sujet de la fiscalité en général, Bruno Le Maire a refusé de s'engager, dans l'immédiat, sur la moindre réduction pour 2024. Et de renvoyer à fin septembre pour voir si le "ralentissement [économique dans le monde] se traduit aussi par un ralentissement de la croissance en France". En fonction de la situation, le ministre de l'Economie adaptera alors "le rythme de baisse des impôts" qu'il compte faire passer dans le prochain projet de loi de finances. Problème : Bercy avait déjà promis de supprimer 4 milliards d'euros de prélèvements sur les entreprises, à travers la disparition définitive de leur cotisation sur la valeur ajoutée (CVAE). De là à dire que ce projet est en train d'être enterré, il n'y a qu'un pas... que le Meti a franchi, aujourd'hui, pour monter au créneau et "mettre en garde contre tout report". "L’abandon du redressement compétitif signerait l’affaiblissement durable d’un tissu productif français en rémission, prévient le Mouvement des ETI. Il mettrait gravement en péril l’objectif de réindustrialisation fixé comme priorité absolue par le chef de l’Etat".

La recette de la réindustrialisation, selon Louis Gallois

La réindustrialisation, justement, elle est possible, mais elle ne se fera pas en un jour. Pour l'ancien patron d’EADS et PSA, Louis Gallois, ce retour en force des usines dans le pays nécessite plusieurs pré-requis. Entre mobilisation européenne, montée en puissance de la recherche et implication de la jeunesse, l’actuel coprésident du laboratoire d’idées La Fabrique de l’industrie livre les ingrédients de sa recette pour renouer durablement avec la production made in France.
A lire : "La réindustrialisation demande de la persévérance et de la cohérence"

Défaillances : les grandes entreprises en souffrance

Les défaillances d'entreprise toujours plus proches de leur niveau d'avant-coronavirus. En juin, la Banque de France a comptabilisé 48 673 liquidations et redressements judiciaires sur les douze derniers mois (+45 % en un an, 20e hausse consécutive). Autrement dit, ces procédures collectives se situent désormais à moins de 5 % de leur volume de 2019. Le retour à la normale, déjà effectif dans l'industrie, la finance-assurance et l'information-communication, est quasiment acté dans l'immobilier (-0,5 %) et l'hébergement-restauration (-0,7 %). A l'inverse, l'agriculture (-16,5 %) et la construction (-11,4 %) résistent à cette remontée inexorable. En revanche, la sinistralité frappe de plein fouet les ETI et grandes entreprises : 53 dossiers ont été ouverts entre juillet 2022 et juin 2023, un chiffre multiplié par plus de deux par rapport à la période pré-pandémique.

7 juillet

📍 Le déficit commercial remonte la pente

Si l'inflation semble avoir atteint son "pic", le déficit commercial, lui, pourrait bien avoir fini de toucher le fond. En mai, et sur les douze derniers mois cumulés, il a poursuivi sa lente remontée, entamée depuis quatre mois, pour s'établir à -152,2 milliards d'euros, selon les douanes. Soit son niveau le plus faible depuis septembre. Les importations ont néanmoins progressé sur le seul mois de mai, pour s'élever à 60,8 Md€ (en hausse de 0,5 % par rapport à avril). Mais les exportations (à 52,3 Md€ au total) ont crû nettement plus vite (+4,6 %). Elles signent même leur meilleur résultat depuis l'été 2022. A noter que malgré le déficit commercial chronique de la France, le nombre d'entreprises qui vendent à l'étranger a encore battu un record au premier trimestre. Les douanes ont ainsi compté 132 300 opérateurs "résidents" (c'est-à-dire hors sociétés étrangères non-immatriculées au RCS) sur l'année écoulée, soit 5,6 % de plus que sur la période précédente.

Financement : les fintech accusent le coup

Le capital-risque referme les vannes et les fintech en font les frais. Les start-up de la finance et de l'assurance ont levé 673 millions d'euros au premier semestre, selon l'Observatoire du secteur. C'est tout simplement 2 fois moins qu'il y a un an ! Et pourtant, le nombre d'opérations, lui, s'est maintenu (73 au total, +9 %). Cette "chute significative" des montants collectés est à relier à "la quasi-disparition" des "méga-deals", avec 1 seule transaction supérieure à 100 M€ (contre 6 début 2022). Aussi l'étude l'admet-elle volontiers : les fintech traversent une "phase inédite" dans leur jeune histoire, en raison de "la raréfaction du financement, induit par la hausse des taux d’intérêt". Mais ces tensions créent aussi des opportunités : en 18 mois, 56 fusions-acquisitions ont été recensées, soit autant que lors des sept années précédentes ! Mais, même dans ce cas de figure, les acheteurs se montrent désormais plus exigeants, entre "recherche accrue du retour sur investissement", "rationalisation des ressources non-contributrices" et "optimisation de la conquête de nouveaux marchés".

Sécheresse : l'Etat coupe le robinet aux usines

Pour économiser la ressource en eau, l'appel aux bonnes volontés ne suffit plus. Le gouvernement a décidé de fixer aux industriels des objectifs de réduction de leurs prélèvements, en période de sécheresse. Si plusieurs exemptions sont prévues, l'exécutif prévient aussi que ce cadre national pourra être durci au niveau local, en fonction des circonstances.

Energie : la filière des e-carburants amorce la pompe

Les carburants de synthèse ont désormais leur lobby. Annoncée cette semaine, la création du Bureau français des e-fuels vise à accompagner, encourager et promouvoir la mise en place d'une "filière française vertueuse, compétitive et durable" autour de cette énergie, produite à partir d'hydrogène. L'organisation y voit un levier de décarbonation pour le pays, mais aussi "une véritable opportunité (...) pour relocaliser une production domestique de carburants bas-carbone, en substitution d’importations" fossiles. Ces e-carburants pourraient notamment être utilisés dans l'industrie, l'aérien ou le transport maritime. Parmi les membres fondateurs de ce Bureau figurent notamment Cédric de Saint-Jouan, dirigeant d'Elyze Energy et Vol-V, Christian Gauthier d'Air France ou encore Paul-Joël Derian du Groupe Avril.

6 juillet

📍 Le Medef plébiscite son nouveau patron

Le numéro 2 devient numéro 1. Patrick Martin est devenu, ce midi, le nouveau président du Medef. Favori du scrutin, le lyonnais a réuni plus de 73 % des voix face à la bretonne Dominique Carlac'h. Dans sa première prise de parole en tant que "patron des patrons", il a surtout insisté sur "l'équation fondamentale, pour notre pays, dans les prochaines années, à savoir : réconcilier le climat et la croissance". Patrick Martin succèdera officiellement à Geoffroy Roux de Bézieux le 17 juillet, mais les deux hommes devraient se rendre ensemble à Matignon, mercredi prochain. La Première ministre Elisabeth Borne vient en effet de convier les partenaires sociaux à une nouvelle ronde de discussions sur l'agenda social des mois à venir.
A lire : Patrick Martin est élu nouveau président du Medef

Les TPE-PME serrent les dents

Leur crainte se confirme : les TPE-PME se préparent bel et bien à traverser une nouvelle passe difficile. Pour 2023, elles prévoient une croissance très modérée, voire nulle, de leur chiffre d'affaires, selon une enquête de Bpifrance Le Lab. Et pourtant, malgré une montée des inquiétudes dans les entreprises, tout ne va pas si mal, assure la banque publique. Les trésoreries et l'investissement tiennent. En tout cas, pour l'instant.

Industrie : les prix de production refluent

Les prix de production lâchent du lest dans l'industrie. En mai, ils ont reculé pour la deuxième fois consécutive, selon l'Insee, avec un repli identique d'1,4 % sur un mois pour les produits destinés au marché français, comme pour ceux dédiés à l'étranger. Sur un an, la tendance reste toutefois à la hausse (+3,4 %). Au niveau sectoriel, et sur la partie de la production réservée à l'Hexagone, l'institut relève deux éléments notables : d'une part, une baisse mensuelle des prix dans l'agroalimentaire, une première depuis août 2021 (-0,4 % par rapport à avril) ; d'autre part, et à l'inverse, la poursuite de la hausse (+0,3 %) dans les biens d'équipements (électriques, électroniques, informatiques, etc.), du fait d'une demande supérieure à l'offre et d'"une répercussion plus tardive des hausses des coûts des matières premières et de l’énergie". Pendant ce temps-là, les prix d’importation des produits industriels, eux, sont au plus bas depuis décembre 2021 (-2,4 % sur un mois et -10,4 % sur un an).

Tourisme : après les émeutes, l'Etat éteint l'incendie

Circulez, il n'y a rien à voir. Les émeutes de la semaine passée n'ont eu aucun effet sur les perspectives d'activité du tourisme pour la saison estivale. Le message a été martelé, aujourd'hui, par la ministre en charge du secteur Olivia Grégoire. A l'issue d'une réunion avec la filière, elle a démenti toute "vague d'annulations dans les hôtels-restaurants" ou dans les liaisons aériennes vers Paris. Pas de modifications de séjours non plus, ni de départs précipités de la part des voyageurs. Olivia Grégoire reconnaît juste un "frémissement à la baisse" sur les réservations dimanche dernier (de l'ordre de -0,5 à -2 %), mais "dès le lendemain, les commandes repartaient (...) Ne rajoutons pas d'angoisse à l'angoisse", a-t-elle imploré, même si elle reconnaît que certaines villes, comme Marseille, pourraient souffrir davantage des récentes violences urbaines. En préambule, la ministre avait, par ailleurs, annoncé la mise en place d'un soutien psychologique pour les acteurs du tourisme et du commerce visés par ces échauffourées. Pour en bénéficier, ils doivent contacter leur conseiller départemental à la sortie de crise.

5 juillet

📍 Emeutes : les commerces gagnent du temps...

Le gouvernement reste au chevet des commerçants. Après les mesures de soutien, annoncées, hier, en matière d'assurance et de charges, le secteur a obtenu un double geste supplémentaire de l'Etat, cette fois, pour tenter de rattraper le temps perdu et les dégâts provoqués par les émeutes de la semaine passée. Les soldes vont ainsi être prolongés d'une semaine, pour se terminer au 1er août (au lieu du 25 juillet), a annoncé la ministre aux PME Olivia Grégoire, ce matin, sur France 2. Par ailleurs, les magasins pourront exceptionnellement ouvrir ce dimanche. Les professionnels intéressés par cette journée bonus doivent toutefois contacter leur préfecture, a précisé Bercy par la suite. Le gouvernement entend ainsi répondre aux demandes des représentants du commerce. Les violences urbaines ont en effet donné "un coup d’arrêt brutal à l’activité des soldes", affirmait, hier, l'Alliance du commerce. Chiffres à l'appui : après un démarrage en trombe mercredi dernier, au premier jour des remises d'été (+8 % de chiffre d'affaires sur un an, dans les 60 enseignes d'habillement suivies par l'organisation), les ventes se sont essoufflées au cours du week-end (+2 à +3 %), et même effondrées dans certains centres-villes (-24 % à Marseille). Or, un quart du CA réalisé pendant les soldes se joue sur les cinq premiers jours, assure l'Alliance du commerce.

... et l'Urssaf tend la main aux entreprises

Après les annonces officielles, les précisions pratiques. A la suite du gouvernement, l'Urssaf invite les employeurs et indépendants touchés par les émeutes à se connecter à leur espace en ligne, afin de "demander un délai" de paiement pour leurs prochaines cotisations patronales ou sociales. Cette facilité est également valable pour ceux qui bénéficiaient déjà d'un plan d'apurement de dettes précédentes. Ces requêtes seront traitées "de façon prioritaire", assure l'Urssaf, dans un communiqué. A noter que, en sus, les travailleurs indépendants peuvent aussi solliciter une interruption de leurs prélèvements ou réestimer leurs revenus 2023, de manière à réduire leurs prochaines échéances. Enfin, en cas de besoin, ils peuvent obtenir une aide de l’action sociale du Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants (CPSTI).

Le printemps de la production industrielle

Les usines françaises relancent leurs machines. En mai, la production industrielle a poursuivi sa remontée (+1,2 % sur un mois), d'après l'Insee. Mieux, les activités manufacturières (en hausse d'1,4 %) signent leur meilleur résultat depuis la crise du Covid-19, tout comme les transports (+1,1 %), même si ce secteur demeure sous sa moyenne de longue période (à 3,8 points exactement). A l'inverse, les biens d'équipement (+1,5 %) ont bel et bien tourné la page de la pandémie : ils reviennent tout simplement au niveau de leur précédent pic d'avril 2019. Las, malgré cette embellie quasi-générale, la crise de l'énergie à l'automne dernier continue de laisser des traces : entre mars et mai, la fabrication de papier et carton a subi une chute de production de 24,2 % par rapport à la même période de 2022, quand la sidérurgie, en repli de 19,1 %, retombe à son plus bas depuis février.

Le Medef se choisit un nouveau patron (ou une patronne)

Vers un changement dans la continuité au Medef. La désignation du successeur de Geoffroy Roux de Bézieux à la tête de l'organisation patronale s'ouvre à partir de ce soir. Les quelque 1 100 votants, appelés à choisir le "patron des patrons", auront alors jusqu'à demain pour départager deux chefs d’entreprise, déjà membres de l'équipe en place depuis 2018 : le lyonnais Patrick Martin et la bretonne Dominique Carlac’h.

4 juillet

📍 Emeutes : nouveaux coups de pouce aux entreprises touchées...

L'aide aux entreprises victimes des émeutes se précise. L'Etat et les assureurs ont annoncé des mesures complémentaires, aujourd'hui, pour les entreprises visées par ces violences. Des annulations de charges et des réductions de franchise pourraient notamment être proposées aux commerces les plus fragilisés. Un peu plus tard, c'est Emmanuel Macron qui a promis de faciliter la reconstruction des biens détruits. Le président de la République envisagerait une "loi d'urgence" pour "écraser les délais" et rebâtir "beaucoup plus vite", selon des propos rapportés à BFMTV. Propos tenus aux quelque 250 maires touchés par les violences urbaines et réunis à l'Elysée à la mi-journée.
A (re)lire : Les organisations patronales demandent des mesures d’urgence

... la facture s'annonce (plus ou moins) salée

Combien ces émeutes vont-elles coûter à la collectivité et à l'économie ? Une semaine à peine après les premières flambées de violences, difficile d'y voir clair tant les premiers bilans divergent, d'une source à l'autre. Hier, CCI France annonçait plus de 2 000 établissements touchés. Aujourd'hui, le ministère de l'Economie a évoqué "plus de 1 000 commerces soit vandalisés, soit agressés (sic), soit incendiés", quand le Medef en a compté au moins 750, répartis entre magasins, banques et bureaux de tabac. Mais le président de l'organisation patronale se montre bien plus pessimiste sur la note finale : les dégâts pour les entreprises devraient dépasser le milliard d'euros, "sans compter [ceux] au niveau du tourisme", avec "certainement une baisse des réservations cet été", met en garde Geoffroy Roux de Bézieux, dans Le Parisien. Cette première estimation est toutefois très supérieure à celle de France Assureurs : la fédération professionnelle se contente de parler d'"un montant de sinistres au moins équivalent à celui des quatre semaines d'émeutes de 2005", soit une facture de plus de 200 millions d'euros quand même.

L'automobile remonte la pente

Un semestre au vert pour le marché automobile. En juin, les ventes françaises ont enchaîné sur un 6e mois consécutif de hausse, avec 190 848 véhicules particuliers écoulés (+11,6 % sur un an), selon la Plateforme automobile. Sur l'ensemble du premier semestre, la croissance atteint même +15,3 %. Mais avec moins de 890 000 immatriculations enregistrées au total, les constructeurs restent encore très loin de leurs performances d'avant-coronavirus (-23,7 % par rapport à la même période de 2019).

Le Train passe la seconde

Un jalon de plus sur la voie ferrée de la compagnie privée Le Train. L'opérateur ferroviaire charentais vient de boucler sa deuxième levée de fonds de l'année, après une première, au printemps, par financement participatif. Et ce n'est pas fini : l'entreprise prépare déjà une nouvelle collecte pour le second semestre.
A lire : Le Train lève 8 millions d'euros et fait entrer quatre fonds à son capital

3 juillet

📍Emeutes : le patronat demande des mesures de soutien 

Les principales organisations patronales françaises réclament des mesures de soutien pour les entreprises impactées par les violences urbaines qui frappent la France depuis près d’une semaine. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a déjà annoncé ce week-end la possibilité pour les entreprises sinistrées de reporter le paiement des charges sociales et fiscales. Plusieurs organisations patronales estiment que le geste ne suffira pas. Elles proposent de mettre en place des fonds de secours. Elles souhaitent aussi que les assurances et que les banques accordent des facilités aux entreprises touchées. Selon Alain di Crescenzo, président de CCI France, plus de 2 000 entreprises auraient été victimes d’actes de vandalisme. Parmi elles, beaucoup de commerces, notamment des bureaux de tabac ainsi des enseignes de mode et de sport. 
A lire : Les organisations patronales demandent des mesures d’urgence

L'impact d'une crise n'est pas que comptable 

Il n'y a pas que les émeutes qui impactent les entreprises. Pandémie, guerre, climat : la succession des crises mondiales depuis plus de deux ans n’est pas restée sans conséquence sur les PME françaises. L’impact de ces événements ne se retrouve pas seulement dans leurs bilans comptables ou leur organisation opérationnelle. Il est aussi dans les têtes et se traduit par un regain de frilosité pour l’international, avertit le cabinet Altares, qui vient de publier une étude sur le sujet.
A lire : Les PME françaises restent marquées au fer rouge par la succession de crises internationales

Le commerce équitable garde le moral 

Alors que le marché du bio recule de 4,6% en 2022, le commerce équitable se porte bien. Selon le baromètre de Commerce Equitable France, le marché français du commerce équitable pèse 2,1 milliards d'euros en 2022, soit 2% de plus qu'un an auparavant. Les produits fabriqués en France affichent la plus belle progression (+5,5%), ceux provenant de l'étranger, qui représentent les deux tiers du marché, se maintiennent (+0,1%).

Hamelin fait ses courses en Allemagne 

Connu pour sa marque Oxford, le fabricant normand de fournitures scolaires et de produits de bureau Hamelin se prépare à reprendre l'un de ses concurrents allemands, le groupe Pelikan. Le nouvel ensemble pèsera 600 millions d'euros de chiffre d'affaires. 
A lire : Le papetier Hamelin se prépare à acquérir le groupe allemand Pelikan

Synapse roule désormais pour le groupe Coquelle

Nouvelle opération de croissance externe pour le transporteur Coquelle (1 500 salariés), basé dans les Hauts-de-France. Il vient de reprendre le groupe Synapse, un confrère savoyard employant 350 salariés et affichant 45 millions d'euros de chiffre d'affaires.
A lire :  Le groupe Coquelle avale Synapse

30 juin

L'inflation amorce sa descente

Annoncé depuis douze mois, le reflux de l'inflation semble, cette fois, bel et bien engagé. Et il est spectaculaire : en juin, la hausse des prix à la consommation a fondu pour la deuxième fois consécutive, pour atteindre +4,5 % sur un an (0,6 point de moins qu'en mai, et -1,4 en deux mois), selon l'Insee. C'est tout simplement son plus bas niveau depuis avril 2022. Cette contraction est surtout due à l'énergie qui affiche, fait rare par les temps qui courent, un taux négatif (-3 %). Las, cette correction brutale dissimule des évolutions bien plus contrastées dans le reste de l'économie. Ainsi, l'alimentaire, dans son ensemble, augmente moins fortement (-0,7 point, à +13,6 %), mais les produits frais, eux, poursuivent leur envolée (+0,4 point). De même, les services se tassent (-0,1), quand les biens manufactrés progressent (+0,2). Preuve de la fragilité de cette situation : considérés sur un mois, entre mai et juin, les prix s'affichent en hausse de 0,2 %, contrairement à la période précédente, entre avril et mai, où ils avaient bel et bien reculé (-0,1 %).

La dette passe le cap symbolique des  3 000 milliards d’euros 

Pour la première fois de son histoire, la dette publique de la France franchit la barre des 3 000 milliards d’euros. Selon l’Insee, elle s’établit à 3 013 milliards euros au premier trimestre. C’est 63 milliards de plus que par rapport à la fin 2022. La dette représente désormais 112,5% du produit intérieur brut. Un indicateur là encore en augmentation, de 0,7 point, par rapport à la fin de l’année passée. 

RH : le bulletin de salaire se rallonge

Inflation ou pas, dès demain, toutes les fiches de paye vont être augmentées ! Oui, mais augmentées d'une ligne. A compter du 1er juillet, en effet, les bulletins de salaire doivent s'enrichir d'une nouvelle information, appelée le "montant net social". Il s'agit en fait de la somme à déclarer par un travailleur pour bénéficier du RSA et de la prime d'activité. Le gouvernement précise qu'"à terme", les employeurs devront, par ailleurs, communiquer ce montant aux CAF ou à la MSA. Hasard du calendrier, cette innovation intervient au moment où la France est couronnée, dans un classement établi sur 40 pays, par l'entreprise américaine Alight, comme celui "où le traitement de la paie est le plus complexe", du fait de la réglementation changeante ou vieillissante, doublée de processus spécifiques, en fonction des conventions collectives et des accords d'entreprise.

Le vendéen Atlantic se renforce dans le Pas-de-Calais 

Face à la croissance et à la transformation du marché des pompes à chaleur, le fabricant vendéen Atlantic mise sur son usine de Billy-Berclau, dans les Hauts-de-France. Le groupe y investit plus de 30 millions d'euros, pour réaliser une extension de 5 000 m² qui viendra s'ajouter aux 26 000 m² existant. Cet investissement va également lui permettre d'implanter un centre technique de 8 000 m² et d'augmenter sa capacité de production.
A lire : Atlantic annonce une extension de 5 000 m² de son usine de Billy-Berclau

Le centre d’innovation de Verkor prêt à produire ses premières batteries électriques 

Le fabricant de batteries bas carbone Verkor a inauguré son centre d'innovation grenoblois. Sur 15 000 m², le Verkor Innovation Centrel abritera un laboratoire de R&D, une ligne pilote et une école de la batterie, destinée à former près de 1 600 personnes par an. Cette étape devrait permettre à Verkor d'avancer dans la construction de sa gigafactory de Dunkerque (Nord). À ce titre, une levée de fonds de plus d'un milliard d'euros est en cours.
A lire : Le centre technologique de Verkor dédié aux batteries électriques démarre ses opérations

29 juin

📍 Inquiétude sur les prix hivernaux de l'électricité

Pas de pénurie d'électricité en vue cette année... mais gare à une nouvelle flambée des prix. L'avertissement, en provenance de RTE, vaut pour l'hiver prochain en général,  le premier trimestre 2024 en particulier. Et pourtant, rien ne justifie cette poussée de fièvre, déplore le gestionnaire du réseau. Qui ne cache pas son désarroi face à une situation "déconnectée" de la réalité, d'après lui. Cette nouvelle envolée des tarifs pourrait notamment fragiliser les industriels les plus gourmands en énergie. Mais l'avenir pourrait s'annoncer plus radieux pour eux : selon le site d'information Contexte, la Direction générale des entreprises (DGE) s'activerait, en coulisses, pour qu'EDF propose à ces usines, dites "énergo-intensives", des contrats d'électricité de long terme et à bas coût, à partir de 2026. "Bercy aurait fixé des cibles, en volumes et en prix, à allouer à certaines entreprises et certaines filières", détaille le média. Le dispositif à l'étude viserait à réserver "entre 50 et 60 térawattheures d’électricité nucléaire (...) au prix moyen de 52 euros le mégawattheure". "Entre 100 et 200 industries", réparties en trois catégories, profiteraient de ce système. Son périmètre serait nécessairement limité pour éviter de se mettre en porte-à-faux vis-à-vis des règles européennes sur les aides d'Etat et le droit à la concurrence, précise encore Contexte.

Emploi : quand les start-up jouent les bonnes élèves

Les start-up défendent leur image d'employeurs. Selon une étude de l'association France Digitale avec Actual Group, les jeunes entreprises innovantes françaises seraient, à elles seules, à l'origine d'1,1 million d'emplois dans le pays, au 1er juin 2023. Un poids énorme, et pour cause : il mélange, en fait, les effectifs réels des start-up (estimés à moins de 400 000 postes) à ceux situés chez leurs fournisseurs de rang 1 et 2 (évalués, eux, à 700 000). Les deux tiers de ces "emplois générés" se situent hors Ile-de-France, principalement dans la moitié sud du pays. En tête, l'Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine : chacune compterait 850 start-up, ayant un impact sur 100 000 à 110 000 postes. Autre chiffre mis en avant par France Digitale : les jeunes pousses seraient sur le point de créer 50 000 emplois sur les douze prochains mois (dont seulement un tiers en région). Mais il ne s'agit là que d'une hypothèse, "compte tenu de leur trésorerie". Car, explique l'étude, "un million d’euros levés équivaut à 10 nouveaux emplois créés". Reste à savoir si l'argument suffira à convaincre les investisseurs de mettre la main à la poche en ces temps troublés pour le financement des start-up.

Les ménages retrouvent des raisons d'espérer

Un printemps aux allures de bout du tunnel pour les ménages français. Leur confiance, telle qu'évaluée par l'Insee, est repartie de l'avant en juin : l'indicateur qui la mesure a bondi de 2 points en un mois, alors qu'il était resté relativement stable depuis décembre. Mieux, il atteint son plus haut niveau en un an. Les Français se montrent un peu plus rassurés sur l'évolution à venir de l'inflation, du chômage, du niveau de vie dans le pays et de leur situation financière personnelle. Mais la prudence reste de mise et les ménages sur leur garde : ils n'ont jamais été aussi nombreux cette année à juger la période inopportune pour faire des achats importants.

Distribution : rien ne va plus chez Casino

Plus les jours passent, plus les nouvelles sont mauvaises du côté de Casino. En pleine conciliation avec ses créanciers, le distributeur stéphanois a prévenu que le plan de restructuration final de sa dette aboutirait inévitablement à une dilution des actionnaires et à une perte de contrôle de Rallye, sa maison-mère présidée par Jean-Charles Naouri. Une annonce qui a immédiatement fait plonger le cours de Bourse de l'entreprise.
A lire : Casino annonce la fin prochaine de l’ère Naouri

28 juin

📍 Inflation alimentaire : les distributeurs en appellent à l'Etat

La partie de poker menteur sur les prix alimentaires reprend de plus belle. Sous la menace du ministère de l'Economie, industriels et distributeurs sont censés reprendre leurs négociations commerciales avant vendredi. Sauf que les patrons de Leclerc et Système U ne voient toujours rien venir. Sur Radio Classique, Dominique Schelcher a évoqué, ce matin, "des petites discussions, avec une poignée de fournisseurs", sur des "promotions", ce que Michel-Edouard Leclerc a présenté ironiquement, sur France Info, comme "des cachous, des petits bouts de sucrettes", mais certainement pas des "remises à due proportion" des baisses de cours sur les marchés de gros et de matières premières. Les deux patrons ne sont d'ailleurs pas tendres avec leurs partenaires de l'agroalimentaire, accusés par le premier de "[reconstituer] leurs marges, au-delà de la réelle couverture des coûts". Et le second d'enfoncer le clou : "Aujourd'hui, les industriels, quoi qu'ils en disent, n'ont pas intérêt à bouger et les distributeurs n'ont pas le droit de renégocier sans l'accord du ministre" Bruno Le Maire. D'où l'appel de Michel-Edouard Leclerc aux pouvoirs publics pour qu'ils "prennent (...) une disposition juridique" autorisant officiellement la réouverture des discussions closes en mars. Pour le dirigeant de la grande distribution, tout le reste, et notamment les menaces de "name and shame" et de taxation spéciale, ce n'est que "du bon spectacle". Le patron de Bercy appréciera.

Le logement de mal en pis

La crise du logement neuf frappe à la porte. En mai, les permis de construire délivrés au cours des douze derniers mois ont baissé de 18,1 % sur un an (9e recul consécutif), d'après le ministère de la Transition écologique. Et du côté des mises en chantier, la situation s'avère guère plus réjouissante, avec un volume de logements commencés au plus bas depuis janvier 2016.

L'épargne salariale en progression

Petit-à-petit, l'épargne solidaire fait son nid. En 2022, son encours global s'est élevé à 26,3 milliards d’euros, selon un baromètre de l'association Fair, en hausse de 7,4 % sur un an - seulement, puisqu'il s'agit du taux de croissance le plus faible depuis 2008, après deux millésimes exceptionnels en 2020 (+33 %) et 2021 (+26 %). Principale locomotive du marché, l'épargne salariale représente 15,3 milliards d'euros à elle seule (+8,5 %). Une augmentation toutefois surtout tirée par la progression du nombre de souscripteurs (378 200 entreprises équipées de plans en 2022, +5 %). En revanche, Fair n'a pas noté de fuite massive de capitaux, à la suite de la loi pouvoir d'achat d'août dernier : les possibilités de déblocages exceptionnels, prévues par le texte, n'ont été mobilisées que par 300 000 personnes, pour un montant de sorties d'1,3 Md€.

BTP : Lessard creuse son sillon dans la roche

Le groupe Lessard, qui compte dix carrières, six entreprises de travaux publics, une société de transport et de la gestion forestière, a mis en service une usine de production de granulat, sable et graviers de 18 millions d’euros sur son site de Bréhand. Un autre équipement est en construction sur la carrière de Mégrit pour un investissement de 12 millions d’euros.
A lire : Le groupe Lessard investit 30 millions d’euros dans deux usines sur ses carrières

27 juin

📍 Innovation : 7 milliards d'euros pour les start-up

Une nouvelle manne d’argent frais pour les start-up françaises. Comme annoncé par Emmanuel Macron il y a moins de deux semaines, l’initiative "Tibi" a été officiellement reconduite, hier soir. Elle se traduit par la promesse de 28 investisseurs institutionnels de dégager "près de 7 milliards d’euros" sur la période 2023 à 2026 pour "la décarbonation de l’économie (...) et [les] projets de haute technologie" (la deeptech).
A (re)lire : L’Etat renouvelle son soutien à l’innovation et promet 7 milliards d’euros de financement aux start-up

Inflation : les loyers toujours plus hauts

Si l'inflation a atteint son pic, c'est encore loin d'être le cas pour les loyers commerciaux. Au premier trimestre, l'indice de l'Insee, qui sert de référence aux bailleurs, a encore progressé de 6,7 % sur un an (après +6,3 %, fin 2022). Cette 5e hausse consécutive va impacter directement les grandes enseignes, déjà mobilisées, au début du mois, contre cette flambée. Mais elle pourrait aussi menacer les PME : le "bouclier loyer" qui les protège depuis l'été dernier doit s'éteindre dans quelques jours. A moins qu'une proposition de loi, actuellement en discussion au Parlement, ne soit adoptée cette semaine. Le texte prévoit le maintin du dispositif jusqu'au 31 mars prochain. A noter, par ailleurs, que l’indice des loyers des activités tertiaires semble, lui, marquer le pas (+6,5 %, à peine plus qu'au trimestre précédent), mais après plus de deux ans d'augmentation en continu.

Emploi : le chômage frémit à la hausse

La dynamique s'inverse quelque peu dans les chiffres du chômage. En mai, le nombre de personnes inscrites à Pôle Emploi et sans aucune activité (la catégorie A), en France (hors Mayotte), a enregistré sa seconde hausse mensuelle consécutive (+0,2 % par rapport à avril), selon la Dares (ministère du Travail). Au total, 3 018,3 millions d'individus étaient dans cette situation, à son plus haut depuis janvier. Inversement, les chômeurs en activité réduite (catégories B et C) sont, une fois n'est pas coutume, en retrait (-0,9 %) et à leur plus bas niveau depuis octobre.

Hydrogène : Lhyfe se jette à l'eau en Belgique

Lhyfe met les voiles pour fabriquer son hydrogène vert en mer. À l’occasion d’une visite de sa plateforme Sealhyfe, site pilote implanté au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), l’entreprise nantaise a annoncé avoir remporté un appel à projets pour la construction d’une autre unité de production dans les eaux de la Belgique, cette fois. Et avec le soutien substantiel de l'Europe.
A lire : Pionnier de la production d’hydrogène vert, Lhyfe remporte un projet à grande échelle en Belgique

26 juin

📍 Le "partage de la valeur" entre les mains des députés

Le débat politique peut-il échouer, là où le dialogue social a réussi ? Ou le premier peut-il défaire ce que le second a fait ? Voilà quelques-unes des questions que pose le projet de loi sur le "partage de la valeur", examiné à partir d'aujourd'hui à l'Assemblée nationale. Le texte reprend l'accord national interprofessionnel (ANI), conclu par le patronat et les syndicats (sans la CGT) en février dernier, c'est-à-dire en pleine bataille sur la réforme des retraites. Pour les partenaires sociaux, il était alors la démonstration qu'ils pouvaient s'entendre sur des sujets d'intérêt commun sans prise de tête... ni intervention du gouvernement. Pour l'exécutif, il est aujourd'hui un moyen de renouer le fil du dialogue avec les uns et les autres. Preuve de sa bonne volonté, la chef du gouvernement et son ministre du Travail n'ont cessé de promettre, depuis, une retranscription "fidèle" du contenu de l'ANI dans la future loi. D'autant que le texte conforte sa politique sur le pouvoir d'achat, axée sur les primes, plutôt que les salaires. Pas sûr néanmoins que tous les députés ne l'entendent de cette oreille. Plus de 300 amendements ont été déposés. Et, de fait, le texte a déjà évolué. Un exemple : en commission, l'obligation faite aux PME rentables de proposer un dispositif de partage de la valeur à leurs salariés a été avancée d'une année. En l'état, la mesure doit donc démarrer dès le 1er janvier.
A (re)lire : Ce que peut changer la future loi sur le partage de la valeur pour les PME

L'Etat rebat la carte de ses "territoires d'industrie"

Les "territoires d'industrie" repartent pour un tour, avant de changer de visage. L'Etat va injecter 100 millions d'euros, cette année, dans ce programme public dédié aux usines en région. Cette somme ira, entre autres, à des investissements dans les compétences et dans l'appareil productif. En parallèle, le gouvernement ouvre la voie à une "mise à jour en profondeur" de sa carte des "territoires d'industrie". A ce titre, une nouvelle procédure de labellisation vient d'être lancée pour la période 2023 à 2027.

Le tourisme fait le plein d'optimisme

A l'aube de l'été, tous les feux sont au vert pour le tourisme. Selon des données compilées par l'agence publique Atout France, l'hôtellerie affiche déjà des taux de réservation en hausse de 3 points sur un an pour les mois de juin, juillet et août 2023. Idem pour l'hébergement de plein air, qui anticipe un bond de 5 % de leurs nuitées. Les professionnels français devraient profiter tout à la fois de la reprise du tourisme d’affaires, du dynamisme de l'événementiel, l'arrivée de grands rendez-vous (Coupe du monde de rugby en septembre) et le retour confirmé de la clientèle étrangère (à commencer par les Américains, les Britanniques et même les Chinois). Les Français, eux, répondent aussi présent pour cet été : 73 % des vacanciers prévoient de rester dans l'Hexagone (autant qu'en 2022), aussi bien pour des courtes périodes (37 %, +3 points) que des longues (59 %, +4), ce qui "suggère une augmentation des séjours multiples", se réjouit Atout France.

Distribution : Casino joue gros, Carrefour s'allège

Le groupe Casino en quête d'argent frais, et pas qu'un peu... Engagé dans une course contre la montre pour restructurer sa dette et assurer sa survie, le distributeur multiplie les annonces, et les cessions, depuis plusieurs semaines. Mais rien n'y fait : l'entreprise a estimé, aujourd'hui, ses besoins en fonds propres à près d'1 milliard d'euros.
A lire : Casino a besoin de 900 millions d’euros pour mener à bien son plan stratégique
Autre enseigne, autres enjeux : par souci de rationalisation et de mutualisation, le groupe Carrefour a annoncé aux syndicats vouloir se séparer de 979 personnes en France, selon plusieurs médias. Ces départs volontaires visent uniquement ses sièges sociaux, situés en Essonne et à Mondeville (Calvados).

23 juin

📍 Industrie : le donnant-donnant de la décarbonation

L'industrie française se met à l'heure de la planification écologique. Les 50 sites les plus polluants du pays ont remis au gouvernement leur "feuille de route" pour décarboner leur activité. De son côté, l'exécutif a complété sa stratégie d'accompagnement des usines sur cette voie. Avec, à la clé, la reconduite de plusieurs appels à projets pour porter le montant des subventions en faveur de cette transition à 1 milliard d'euros en 2023.

Le fisc tend la main aux PME en région

Le fisc tente un rapprochement avec les PME. La direction générale des Finances publiques a décidé de faire essaimer en région son service d'"accompagnement fiscal personnalisé des PME". Ce dispositif, lancé en mars 2019, est désormais proposé dans 49 directions départementales, quasiment 4 fois plus qu'auparavant. Dans les 36 territoires récemment ajoutés à ce réseau, "une équipe dédiée, autour d’un interlocuteur fiscal des PME" doit voir le jour "pour garantir la meilleure sécurité juridique aux entreprises". Cet accompagnement vise en effet à "répondre [à leurs] problématiques fiscales spécifiques", et à les aider dans "les opérations économiques présentant, pour elles, des enjeux importants et des risques élevés". Moins de 1 500 missions de ce genre ont toutefois été menées entre 2019 et 2022, encore bien loin de l'objectif fixé (8 500 PME soutenues d'ici à 2027). Voici la liste des nouveaux départements couverts (hors Outre-Mer et Ile-de-France) : Alpes-Maritimes, Calvados, Charente-Maritime, Côte d'Armor, Doubs, Finistère, Gard, Hérault, Indre et Loire, Isère, Loire, Maine et Loire, Marne, Meurthe-et-Moselle, Morbihan, Moselle, Oise, Pas-deCalais, Puy-de-Dôme, Pyrénées-Atlantiques, Haut-Rhin, Haute-Savoie, Paris, Somme, Var, Vendée, Vienne, Haute-Vienne.

L'entrepreneuriat à la peine

Les créations d’entreprise perdent leur élan. Après une percée en avril, elles se sont nettement repliées en mai. Pour autant, deux secteurs échappent à ce coup de mou : l’information-communication et, dans une moindre mesure, l’industrie.

Agroalimentaire : les entreprises au soutien de Lucien Georgelin

Il faut sauver le soldat Georgelin. Après l’appel à l’aide du producteur de confitures Lucien Georgelin, confronté à des difficultés de trésorerie, de nombreuses entreprises sont montées au créneau pour défendre l’entreprise familiale du Lot-et-Garonne. Leur objectif commun : convaincre les banques de sa fiabilité et de l’intérêt de préserver le patrimoine culinaire que représentent ses produits.
A lire : Les entreprises se mobilisent aux côtés du confiturier Lucien Georgelin

22 juin

📍 Inflation alimentaire : match nul entre distributeurs et industriels

Ils sont non-coupables, mais renvoyés dos à dos. L’observatoire public, chargé de surveiller les prix dans l’agroalimentaire, relativise le rôle des industriels et des distributeurs dans la flambée survenue en 2022. Et prévient, au passage, que le plus gros des hausses va se concentrer sur 2023 - une exception culturelle française due au système des négociations commerciales annuelles.

L'atonie des patrons

Ni vraiment enthousiastes, ni franchement déprimés. Les chefs d'entreprise restent assez partagés face à la conjoncture économique. Preuve de cet attentisme et du brouillard ambiant, le climat des affaires, mesuré par l'Insee, n'a pas bougé d'un poil entre mai et juin. Il reste donc pile au niveau de sa moyenne de long terme. Pas forcément une bonne nouvelle : cet indicateur n'était plus descendu aussi bas depuis deux ans... Dans le détail, la situation apparaît toutefois très contrastée entre les secteurs : le bâtiment s'enfonce dans la déprime (-0,6 point sur un mois, mais 6e baisse consécutive), l'industrie tente un rebond (+2,2 points) et les services reprennent leur souffle (+0,1). Mais la comparaison avec 2022 trahit une brutale chute de confiance chez tous ces patrons, avec des baisses de plus de 6 points. Seule exception à ce pessimisme rampant : le commerce de détail. Malgré l'inflation, il redresse sérieusement la barre sur un mois (+1,7), comme sur un an (+6,6).

L'inflation des défaillances

La remontée inexorable des défaillances d'entreprise se poursuit. En mai, la Banque de France a dénombré 47 231 redressements et liquidations judiciaires sur les douze mois écoulés, soit un bond de 45,8 % sur un an (19e hausse consécutive). La comparaison avec la dernière année avant-Covid reste toutefois favorable (-7,7 %). Mais la vague a désormais rattrapé les activités financières et d'assurance, repassées au-dessus de leur niveau de 2019 (+0,4 %), comme l'industrie (+0,8 %) et l'information-communication (+12,1 %) avant elles. Les PME de 20 à 50 salariés restent les plus touchées par ce revirement brutal des défaillances (+60,2 %, toujours par rapport à 2019).

Restauration : La Boucherie achète Courtepaille à la découpe

Le groupe angevin La Boucherie étend son périmètre. Le tribunal de commerce de Nanterre a accepté son offre de reprise des restaurants Courtepaille. Mais tous les établissements ne seront pas sauvés.
A lire : Le groupe angevin La Boucherie reprend l’enseigne Courtepaille

21 juin

📍 L'onde de choc inflationniste met la croissance au pas

L'économie française a du mal à digérer l'inflation. Entravaée par l'envolée des prix, la reprise s'annonce en effet "un peu plus graduelle" que prévu, avertit la Banque de France, dans ses dernières projections. D'autant que la flambée devrait être (encore) plus forte que prévu en 2023. Mais l'institution l'assure : cette fois, le fameux "pic" de l'inflation, pourtant annoncé depuis un an, "semble" être "passé". Sauf "nouveau choc" dans les mois à venir, évidemment.

Les recrutements restent imperturbables

Qu'importe la croissance molle ou l'inflation folle, le marché du travail, lui, reste sur son petit nuage. En mai, l'Urssaf a encore recensé près de 835 000 déclarations d’embauche de plus d’un mois (+2,1 % par rapport à avril, hors intérim), à son plus haut niveau depuis le record de septembre dernier. Une percée soutenue par le fort rebond des CDI (+3,2 %) et la remontée constante des CDD longs (+0,9 %, en hausse continue depuis le début de l'année).

Automobile : 10/10 pour le marché européen

Le redressement du marché automobile poursuit sa route. En mai, quelque 938 950 immatriculations ont été recensées dans l'UE par l'Association des constructeurs européens (ACEA), en hausse de 18,5 % sur un an. Mais, une fois de plus, et malgré cette dixième hausse consécutive, le volume des ventes reste inférieur d'un tiers par rapport à 2019, soit avant la pandémie de coronavirus. Et tous les constructeurs ne profitent pas non plus de l'éclaircie du moment : Stellantis se montre ainsi à la peine (-0,2 % sur un an), quand le groupe Renault, lui, s'avère à la fête (+35,9 %).

Environnement : le ciment d'Hoffmann Green part au Golfe

Du ciment décarboné au pays du pétrole. Le vendéen Hoffmann Green vient de s'entendre avec l'Arabie saoudite pour y déployer son matériau innovant à grande échelle. Pas moins de quatre usines devraient voir le jour dans ce pays du Golfe, dans le cadre d'un contrat de licences à venir avec la société Shurfah Holding.
A lire : Hoffmann Green conclut un accord avec le saoudien Shurfah Holding

20 juin

📍 La sobriété énergétique, collection printemps-été 2023

Le plan de sobriété passe à l’heure d’été. En complément des mesures d’octobre dernier pour "passer l’hiver", le gouvernement a présenté, aujourd'hui, 14 actions pour, cette fois, inscrire "dans la durée" la chasse aux économies d'énergie. Certaines tiennent toutefois à un simple rappel des règles de saison. Mais que les entreprises se le tiennent pour dit : elles n'ont pas fini d'entendre parler de "sobriété énergétique" : chaque trimestre, l'Etat réunira en effet le patronat (Medef, CPME, Afep...) "pour définir les actions de mobilisation des entreprises autour [de ces] enjeux". Et l'exécutif prépare d'ores et déjà la suite avec deux annonces : le durcissement, en 2024, du malus écologique à l'achat de véhicules les plus polluants et "lourds" et le lancement d'un "plan thermostat", l'hiver prochain, pour accélérer l'équipement des logements et des bureaux.
A (re)lire : Comment les entreprises peuvent contribuer aux économies d’énergie

Le guichet unique des formalités, deuxième tentative

Il n'y a pas que le plan de sobriété qui va connaître un "acte 2". Le guichet unique pour les formalités administratives des entreprises fait aussi son grand retour. Toutes les démarches initialement prévues sur cette plate-forme "(créations, cessations, modifications de personnes physiques ou de sociétés, dépôts des comptes) seront bien disponibles (...) au 30 juin", assure le ministère de l'Economie par communiqué. Mais, pour "sécuriser au maximum ces procédures", il restera possible, "jusqu’au 31 décembre et de manière dérogatoire", de lui préférer le bon vieux papier-stylo ou la plate-forme d'Infogreffe, réactivée en février. Après le faux départ du guichet unique en début d'année, en raison de bogues en série - ce que Bercy appelle pudiquement une "période de montée en charge", le gouvernement promet, à l'avenir, d'"associer étroitement" les parties concernées, y compris les utilisateurs (entreprises et mandataires). L'Inpi reste toutefois l'opérateur unique de ce service dématérialisé.

Les entreprises incitées à se fournir chez les start-up

Pour une start-up, lever des fonds, c'est bien (mais de plus en plus difficile). Trouver des clients, c'est mieux (mais pas forcément plus évident). Dans ce contexte, l'Etat tente un nouveau rapprochement des grands groupes et des administrations, d'une part, avec les jeunes pousses innovantes, d'autre part. Cette initiative, baptisée "Je choisis la French Tech", vise à "doubler le recours aux start-ups par les acheteurs publics et privés d’ici 2027", à travers, notamment, l'organisation de 500 rencontres par an (avant fin 2024) et la mobilisation de 500 entreprises (d'ici la fin de cette année). Elles sont d'ores et déjà 255 à s'être engagées sur cette voie, à l'image des groupes Bouygues, CMA-CGM, EDF ou Legrand, rejoints par des pépites de la tech comme Lydia, Payfit ou HRPath. L'Etat promet également de faire sa part, avec une commande publique à destination des PME innovantes gonflée de 2,4 % à 4 % en fin de quinquennat - un objectif néanmoins inférieur à celui fixé aux autres partenaires du dispositif ! "Je choisis la French Tech" sera, par ailleurs, représenté par un "ambassadeur" (Maurice Lévy, le le patron de Publicis), adossé à un observatoire (piloté par le Médiateur des entreprises Pierre Pelouzet) et valorisé par un évènement annuel de remise de prix (prévu en novembre 2023).

Santé : Biotech Dental montre les dents

Biotech Dental peut avoir le sourire. L'entreprise vient d’inaugurer sa nouvelle usine 4.0 Smilers, basée à Salon-de-Provence. D’ici à la fin de l’année, 17 500 aligneurs dentaires (appareils de correction de la dentition) devraient sortir du site quotidiennement. Destinée autant au marché français qu'à l’export, cette production devrait pleinement bénéficier d'un récent partenariat avec l’américain Henry Schein.
A lire : Biotech Dental inaugure la plus grande usine d’aligneurs dentaires en Europe

19 juin

📍 L'Etat met le holà sur les aides aux entreprises

Cette fois, le "quoi qu’il en coûte" semble bien avoir vécu. Après avoir porté l’économie à bout de bras depuis la crise du coronavirus, le gouvernement veut inverser la tendance en 2024. Il promet 10 milliards d’euros d’économies dans son prochain budget. Une coupe qui ne sera pas sans conséquence pour les entreprises.
A lire : Apprentissage, arrêts maladie, GNR... comment l’Etat compte économiser 10 milliards d’euros aux dépens des entreprises

Inflation : les profits pointés du doigt...

La chasse aux profiteurs de crise est ouverte. Le premier coup de feu est parti, samedi, de l’Autorité de la concurrence. Son président Benoît Coeuré a profité d'une interview au Parisien pour lancer ce message limpide : « Aux entreprises qui se disent : "Comme les prix augmentent partout, cela se verra moins si nous nous entendons", je leur réponds : "Attention, nous sommes vigilants". (...) On a les instruments pour sanctionner, même sévèrement. » Une montée au créneau justifiée par des « indices très clairs et même (...) des faits, qui montrent que la persistance de l’inflation est en partie due aux profits excessifs des entreprises, qui profitent de la situation actuelle pour maintenir des prix élevés ». C'est notamment le cas dans l'agroalimentaire, où sont apparues « de fortes augmentations des marges au milieu de la chaîne, chez les industriels », même si Benoît Coeuré y voit plutôt là un effet pervers des lois Egalim. Quoi qu'il en soit, « identifier les rentes excessives dans une économie, c’est une manière d’aller chercher du pouvoir d’achat », fait valoir le patron de l'Autorité de la concurrence. Les entreprises sont prévenues.

... les salaires toujours en retard

Le jeu du chat et de la souris n'en finit pas entre les salaires et l'inflation. Pas moins de 86 % des branches professionnelles affichaient des minima inférieurs au Smic, après la dernière revalorisation de celui-ci, au 1er mai. Depuis, elles sont 7 (sur les 147 concernées) à avoir corrigé le tir. Depuis plus d'un an, le gouvernement demande aux partenaires sociaux de corriger cette situation, mais les grilles ont bien du mal à suivre le rythme du salaire minimum, dopé par l'inflation (6 hausses en 20 mois). Le ministère du Travail semble d'ailleurs relativiser le problème : les branches "structurellement" en retard sur le Smic (c'est-à-dire depuis plus d'un an) sont en nombre "exceptionnellement faible" aujourd'hui (9, "au lieu d’une vingtaine habituellement"). Mais l'exécutif rappelle qu'il se garde la possibilité d'intervenir, y compris par la "restructuration" des plus récalcitrantes.

RH : face aux difficultés de recrutement, les entreprises changent de stratégie

Les difficultés de recrutement amènent les entreprises à modifier leur façon de recruter des cadres. Utilisation des réseaux sociaux, moindre recours au CV, revalorisation des salaires : une enquête de l’Apec montre comment les employeurs se sont adaptés à ce contexte difficile ces derniers mois.
A lire : Face aux difficultés de recrutement, les entreprises adaptent leurs process

16 juin

📍 Croissance, inflation, emploi : l'économie au ralenti

La croissance ne va pas faire d'étincelles en 2023. Le PIB français ne devrait progresser que de 0,6 % cette année, selon les dernières prévisions de l'Insee (au lieu du +1 % espéré par le gouvernement). L'inflation montre pourtant bien des signes d'"inflexion" : elle devrait terminer l'année à +4,4 % sur un an en décembre. La hausse des prix alimentaires devrait notamment être divisée par deux... mais les services pourraient prendre le relais et alimenter à leur tour la flambée, prévient l'institut. D'autant que la progression du salaire moyen par tête dans le secteur marchand (hors agriculture), estimée à +5,1 %, semble désormais se caler sur le rythme de l'inflation. Mais ce sera sans conséquence sur le taux de marge des entreprises, attendu à 32,1 % (+0,4 point par rapport à 2022), car les revalorisations salariales seront compensées par le dynamisme du prix de la valeur ajoutée. Enfin, l'emploi semble, lui aussi, rentrer dans le rang avec un total de 175 000 créations nettes prévues en 2023 (2,5 fois moins que l'an passé).

Aéronautique : 2 milliards d'euros pour l'avion vert

Ter repetita. Pour la troisième fois en quatre jours, Emmanuel Macron a décliné par secteur sa politique de réindustrialisation-décarbonation aujourd'hui. Cette fois, c’est l’aéronautique qui était mise à l’honneur, avec la promesse d’investissements publics conséquents pour aider la filière et ses start-up à développer des avions moins polluants et "ultra-sobres".
A lire : L’aéronautique décroche plus de 2 milliards d’euros pour faire décoller l’avion propre du futur

Conseil : les cabinets gardent le sourire

Les cabinets de conseil ne connaissent pas la crise. Au contraire, ils l'apprécient beaucoup : l'an dernier, l'activité du secteur a enregistré une croissance de 12,5 % en un an (quasiment autant qu'en 2021), selon leur organisation professionnelle Syntec Conseil. Et 2023 en prend le même chemin, avec une progression attendue "autour des 10 %". Un dynamisme que l'étude explique par "les besoins importants des clients dans leur accompagnement à la transformation humaine et technologique", dans un contexte "tendu, voire pénurique", en matière de compétences. Mais les sociétés d'études et de conseil n'échappent quand même pas tout à fait au marasme économique ambiant, à l'origine d'"un manque de visibilité et un allongement de la prise de décision côté commanditaires", ce qui entraîne parfois des problèmes de gestion de la charge du côté des équipes", prévient l'organisation.

Energie : Arverne Group vers la Bourse

La transition énergétique donne des ailes à Arverne Group. L'entreprise paloise, spécialisée dans la géothermie et le lithium bas carbone, vient de faire un pas décisif vers la Bourse. Et s'assure, au passage, 130 millions d’euros.

15 juin

📍 L'inflation n'a pas dit son dernier mot, la BCE non plus

La Banque centrale européenne reste intraitable. Pour la 8e fois en onze mois, elle a décidé de relever encore ses taux directeurs à partir de mercredi prochain (+0,25 point, comme en mai). Ce durcissement continu des conditions de financement depuis un an (+4 points depuis juillet 2022) porte pourtant déjà ses fruits, assure la BCE. Mieux (du point de vue de l'institution en tout cas), "il devrait de plus en plus freiner la demande" et donc faire reculer la flambée des prix. Elle montre d'ailleurs "quelques signes d’affaiblissement", mais pas assez, au goût de la BCE : l'inflation devrait atteindre +5,4 % cette année, en moyenne, dans la zone euro. Loin de son objectif de hausse annuelle limitée à 2 %. Ce diagnostic fait écho à la situation française : l'Insee a confirmé, ce matin, le soudain ralentissemnt de l'inflation en mai (+5,1 % sur un an, en baisse de 0,8 point en un mois). Mais ce chiffre cache une envolée plus forte que prévu dans l'alimentation (+14,3 %, revu à la hausse de 0,2 point) - l'alimentation, plus que jamais moteur de la surchauffe actuelle des prix.

Les start-up à nouveau dorlotées

Non, Emmanuel Macron n’a pas oublié les start-up de la tech. Au contraire : le président de la République a réitéré, le 14 juin, son soutien aux entreprises innovantes, désormais chahutées par la conjoncture. Mais entre accompagnement ciblé (125 entreprises intégrées au programme FT2030) et financement renforcé (7 milliards d’euros collectés par le fonds Tibi 2), le chef de l’Etat a surtout paru faire du neuf avec du vieux.
A lire : L’Etat renouvelle son soutien à l’innovation et promet 7 milliards d’euros de financement aux start-up

La ruralité un peu plus aidée

A Emmanuel Macron l'avenir, à Elisabeth Borne le quotidien. En déplacement dans la Vienne, la Première ministre a dévoilé, aujourd'hui, un plan dédié aux communes de campagne et à leurs habitants. Baptisé "France Ruralités", il prévoit notamment des actions en faveur du commerce, avec la prolongation sur trois ans du "programme de reconquête", lancé en début d'année, et augmenté, pour l'occasion, de 60 millions d'euros (après les 13 M€ déjà prévus pour 2023). S'y ajoute un fonds de 3 M€ "pour amorcer les projets locaux d'économie sociale et solidaire (ESS)". Les transports seront également soutenus à travers une enveloppe de 90 millions d’euros pour développer "les mobilités du dernier kilomètre (vélo, transport à la demande, mobilités solidaires, etc.)".

Commerce : lourde rechute dans l'habillement

Les magasins d'habillement n'y arrivent décidément pas. En mai, le chiffre d'affaires des 60 enseignes, suivies par l'Alliance du commerce, a brutalement reculé de 10,3 % sur un an. La correction est si violente qu'elle annule complètement les gains du début d'année : le CA cumulé depuis cinq mois repassent ainsi sous son niveau de 2022 (-0,8 %). En réalité, ce sont quasiment tous les voyants qui virent au rouge : la fréquentation des boutiques (-11,9 %), mais aussi le volume des ventes en lui-même (repli estimé à -5 %), et même les achats sur Internet, victimes d'une "baisse record" de -11 %. Mais l'Alliance du commerce reconnaît aussi que cette contre-performance tient en grande partie à des effets conjoncturels particuliers, entre météo peu clémente et calendrier 2023 défavorable (multiplication des ponts, fête des mères en juin).

14 juin

📍 Les retards de paiement n'en finissent pas d'inquiéter

Les délais de paiement vont-ils finir par déraper ? Déjà vive il y a un an, cette inquiétude continue de hanter les entreprises, d'après l’observatoire public qui surveille le sujet. Et pourtant, jusqu’ici, la catastrophe annoncée n'a pas eu lieu - les retards de règlement ont même reculé en 2022, au point de revenir quasiment à leur niveau d'avant-coronavirus. Las, un "retournement de tendance" semble s’être amorcé en fin d'année dernière, avertit l'organisme dans son rapport annuel.

Environnement : les avantages fiscaux du BTP et des transports menacés

Non à la création de taxes en faveur de l'environnement, mais oui à la suppression des subventions nocives au climat. Pour financer la décarbonation et trouver les « 60 à 70 milliards d'euros » nécessaires à cette transition, le ministre de l'Economie a dévoilé ses premières pistes, cette semaine, lors d'une réunion organisée par le parti de la majorité Renaissance. « Il va falloir retirer, dès le projet de loi de finances 2024, un certain nombre d'avantages fiscaux sur les énergies fossiles », a tranché Bruno Le Maire. Ce qui, de son propre aveu, devrait pénaliser « les transporteurs routiers, les entreprises du bâtiment, des travaux publics : cela veut dire que les chantiers ne seront plus rentables, que certaines entreprises pourront perdre de l'argent. Donc il faut regarder comment les accompagner » dans la durée, sans « brutalité », a-t-il expliqué. Dans le même temps, le patron de Bercy se dit prêt à conditionner les aides aux entreprises à leur respect d'engagements environnementaux et à les orienter davantage vers le made in France. En revanche, Bruno Le Maire se refuse d'accroître la pression fiscale : « En matière d'augmentation des impôts, il n'y a pas de marges de manoeuvre en France », estime le ministre. 

La menace de la sécheresse se précise

La menace de sécheresse n'est pas tombée à l'eau. En mai, la situation des nappes phréatiques "demeure peu satisfaisante sur une grande partie du pays", alerte le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), chargé de leur suivi. En moyenne, pourtant, les niveaux d'eau semblent s'être stabilisés : ils sont jugés de "modérément bas à très bas" dans 66 % des cas - c'est -2 points sur un mois et -3 sur un an. Mais cette proportion reste « énorme » et les « inquiétudes très vives », a martelé le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, ce matin, sur CNews. D'autant que le BRGM pointe du doigt une situation "plus contrastée" qu'en 2022, entre des nappes plutôt bien remplies en Bretagne, par exemple, mais des niveaux "préoccupants" et "des minima historiques" dans le "couloir Rhône-Saône" notamment. A l'heure actuelle, 59 départements de métropole sont couverts par des arrêtés de restrictions d'eau sur une partie de leur territoire, dont 14 sont en alerte maximale, c'est-à-dire considérés en "crise".

Voiture du futur : les industriels français prennent date

La voiture de demain sera-t-elle française ? Elle en a en tout cas pris (un peu) le chemin aujourd'hui, avec la présentation d'un concept-car siglé Renault, mais développé en fait par 12 entreprises - savant mélange de grands groupes (Atos, Dassault Systèmes, JCDecaux, Orange, STMicroelectronics, Thales) et d'acteurs émergents (Arkamys, Compredict, Epicnpoc, Eyelights, Kardome, Stern Tech). Le résultat s'appelle "H1st Vision" (pour "Human first vision") et embarque une vingtaine d'innovations technologiques pour préfigurer l'avenir de la mobilité. Au programme, par exemple : ouverture biométrique des portes, contrôle par capteurs de la santé du conducteur, "alertes prédictives" de dangers potentiels sur la route, le véhicule étant doublé d'un "jumeau numérique" pour "modéliser, visualiser et simuler les différents cas d'utilisation pouvant se présenter dans le monde réel"... Mais H1st Vision est aussi là pour servir de démonstration de force et de vitrine à la "Software République" à l'origine du projet. Cette alliance d'entreprises, créée en 2021, entend ainsi prouver "la pertinence du modèle d’open innovation pour incuber de véritables projets industriels qui contribueront à faire de l'Europe un pôle central de la mobilité du futur".

13 juin

📍 Relocalisation : la pharmaceutique en priorité

Nouvelle piqûre de relocalisation pour l’industrie pharmaceutique. Trois ans après s’être lancé dans ce vaste chantier, le président de la République Emmanuel Macron a présenté, aujourd'hui, sa stratégie pour "accélérer" encore la production de médicaments en France. Au cœur de cette feuille de route : une liste de 450 molécules à rapatrier en priorité et une enveloppe de 50 millions d’euros pour y parvenir.
A lire : L'Etat vise la relocalisation de 450 médicaments en France

Crise du logement : l'immobilier en panique

Nouveau cri d'alarme face à la crise du logement. Confrontée à une chute générale des ventes, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) a renouvelé, aujourd'hui, ses critiques à l'encontre des réponses du gouvernement, jugées insuffisantes. L'organisation renouvelle donc ses propositions pour éviter la catastrophe, elle qui redoute désormais un recul du marché parmi les plus importants de ces 50 dernières années.
A lire : La Fnaim tire la sonnette d’alarme

Les marges des entreprises en danger, bonne nouvelle pour l'inflation ?

Alerte à la perte de rentabilité ! Le taux de marge des entreprises pourrait chuter, en moyenne, de 3 points en 2023, dans la zone euro, selon une étude d'Allianz Trade. Une contraction inexorable, du fait de l'accumulation d'événements défavorables - baisse de la consommation et accroissement des stocks, revalorisation des salaires et relèvement des taux d'intérêt... mais aussi pressions des gouvernements et des opinions publiques face aux "marges élevées" de l'agroalimentaire et du commerce de détail. Guère plus rassurant, l'étude relativise également les récentes performances des entreprises européennes. La progression de leur taux de marge en fin d'année dernière (0,6 point au-dessus de leur moyenne d'avant-coronavirus) "tient surtout à deux secteurs (...) : les services de transport et l’énergie". Or, dans le cas de la France, si l'on exclut ces deux catégories, l'indicateur fond à 28,6 % (au lieu de 32,3 %), soit "son plus bas niveau depuis le milieu des années 1980" ! Pour autant, et malgré leur faiblesse, les marges des sociétés tricolores contribuent pour moitié à la hausse des prix dans le pays, précise Allianz Trade. Autrement dit, "l’inflation, en France, trouve de plus en plus sa source dans la génération de profits par les entreprises, et plus particulièrement celles des secteurs manufacturier (y compris industrie agroalimentaire) et de l’énergie".

La valorisation des PME au plus bas depuis trois ans

Ce n’est pas forcément le meilleur moment pour vendre son entreprise. Au premier trimestre 2023, les prix d’acquisition de PME reculent de 2% dans la zone euro, s’établissant en moyenne à 9,7 fois l’Ebitda, selon l’Indice Argos. Il s’agit de la valeur la plus faible mesurée depuis le premier semestre 2020. Après le pic enregistré en 2021 (11,6 fois l’Ebitda), l’indice n’en finit plus de baisser, lentement mais surement, en dépit d’un léger sursaut il y a un an. A l’origine de cette baisse des prix : l’intensification des tensions géopolitiques, la remontée des taux d’intérêt, le ralentissement de la croissance économique, la persistance de l’inflation et la volatilité du marché action.

12 juin

📍 Cette autre "inflation" qui pénalise les entreprises

L'abus de normes nuit à la santé des ETI. Le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire en est en tout cas convaincu. Et relance donc la bataille de la simplification administrative. C'est que l’organisation patronale estime que l'empilement des contraintes et procédures à l'encontre des sociétés de 250 à 5 000 salariés leur coûterait la bagatelle de 28 milliards d'euros par an, au moins.
A lire : La multiplication des contraintes administratives ferait perdre 28 milliards d’euros par an aux ETI

Logement : 300 millions d’euros de plus pour Ma Prime Rénov’ 

Le gouvernement compte débloquer en 2024 une enveloppe de 300 millions d’euros supplémentaires vers Ma Prime Rénov’. Ce montant s’ajoutera aux 3 milliards d’euros consacrés à cette aide à la rénovation de logements. S’adressant aux propriétaires de bâtiments vieux d’au moins 15 ans, ce dispositif créé en 2020 permet aux ménages de financer jusqu’à 20 000 euros de travaux de rénovation énergétique. En musclant et en modifiant les modalités de cette aide - avec des barèmes « plus incitatifs », notamment pour les ménages les plus modestes -, le gouvernement compte atteindre un total de 200 000 « rénovations d’ampleur » en 2024 contre 90 000 aujourd’hui. 

Les revalorisations salariales tout près de l'inflation

Les salaires continuent à courir après les prix. Mais au premier trimestre, ils ont été tout près de les rattraper, d'après l'Urssaf. Le salaire moyen par tête (le SMPT, correspondant au brut soumis à cotisations sociales et hors primes), a en effet progressé de 2,4 % en trois mois et de 5,2 % sur un an. Au même moment, l'inflation s'établissait, respectivement, à +2,2 et +5,7 %. Ce gonflement des rémunérations s'explique par la revalorisation du Smic au 1er janvier, mais aussi, "plus généralement, [par] les revalorisations salariales opérées en début d’année, dans un contexte de hausse soutenue des prix". Mais ces augmentations sont loin d'être toutes pérennes : en intégrant à son calcul les primes exceptionnelles de pouvoir d'achat et de partage de la valeur (dites "primes Macron"), le SMPT augmente davantage par rapport à la même période de 2022 (+5,4 %). Et pour cause, les employeurs ont versé, sous cette forme, 1,2 milliard d’euros à leur personnel entre janvier et février (un tiers de plus qu'il y a un an). Ils avaient toutefois été encore plus généreux fin 2022, avec 3,7 milliards d'euros de primes débloquées.

JouéClub s'amuse désormais avec La Grande Récré

JouéClub (283 magasins, 2 300 salariés, 480 M€ de CA en France) vient de signer, à la barre du tribunal de commerce de Paris, l'acquisition des actifs de La Grande Récré pour 50 millions d'euros. La société coopérative bordelaise reprend 750 des 770 salariés de La Grande Récré, 89 des 101 magasins en propre de l'enseigne et 48 en contrats de franchise.
A lire, notre interview de Franck Mathais (JouéClub) : "En gardant nos deux marques, nous maintenons leur diversité"

9 juin

📍 Inflation : l'agroalimentaire renouvelle ses promesses

On prend les mêmes et on recommence. Dans sa lutte contre l’inflation alimentaire, le ministre de l’Economie a obtenu des 75 plus gros industriels du secteur trois nouveaux engagements pour faire baisser les prix dès juillet dans les rayons. Mais après de précédentes promesses, en mai, restées quasiment sans effet, Bruno Le Maire reste méfiant. Et se garde encore le droit de mettre ses menaces de sanctions à exécution, si rien ne bouge à la fin du mois.

La déprime de la demande, nouvel obstacle à la croissance

L’inflation atterrit peu à peu, mais la croissance ne décolle toujours pas. Au deuxième trimestre, la hausse du PIB devrait plafonner à +0,1 %, selon le dernier point de conjoncture de la Banque de France. Ce qui ne l'empêchera pas d'atteindre « au moins 0,6% » sur l'année, espère toujours son gouverneur François Villeroy de Galhau, ce matin, sur Radio Classique. C'est que malgré la détente des difficultés d'approvisionnement et l'amorce d'un reflux de l'inflation, certains pans de l’économie française souffrent, à présent, d'une panne de la demande.

Les usines françaises entre deux eaux

Et pourtant, la production industrielle tente un rebond. En avril, elle a progressé de 0,8 % sur un mois dans l'ensemble du secteur secondaire, et de 0,7 % dans sa partie manufacturière, selon l'Insee. En mars, les deux avaient subi un net repli d'1,1 %. Ce redressement printanier profite notamment aux biens d'équipement (en hausse d'1,4 %), à leur plus haut niveau en quatre ans ! Certaines activités sont toutefois loin de retrouver des couleurs. L'automobile et la métallurgie reculent ainsi d'1,8 %, l'agroalimentaire enchaîne sur un deuxième repli consécutif (-0,3 %). L'institut jette, par ailleurs, une lumière crue sur les ravages de la crise de l'énergie : la production cumulée des trois derniers mois (février à avril) dans le secteur du papier et carton a ainsi fondu de près d'un quart en un an. Même punition pour la sidérurgie (-22,7 % sur la même période).

Sport : les 24 Heures du Mans, carburant économique de la Sarthe

Ce sont 24 heures qui durent depuis un siècle. La fameuse course de voitures des 24 Heures du Mans célèbrent, ce week-end, son centenaire. L'épreuve, mythique d’un point de vue sportif, a fait la renommée internationale de la ville sarthoise. Mais elle est aussi devenue le moteur de toute une économie et une culture automobiles dans le département.
A lire notre enquête sur tout ce qu’ont apporté les 24 Heures du Mans à l’économie sarthoise

8 juin

📍 L'Etat maintient la pression sur le travail dissimulé

L'Urssaf ne baisse pas la garde contre le travail dissimulé. L'organisme affiche un bilan 2022 stable en la matière, avec 788,1 millions d'euros de redressements réalisés (-0,16 % par rapport au pic historique atteint en 2021). On aurait toutefois pu s'attendre à mieux, compte tenu de l'augmentation, en parallèle, de ses "actions de contrôle ciblées", que ce soit à l'encontre des entreprises classiques (+0,6 %) comme des travailleurs indépendants (+1,1 %). Les premières représentent, à elles seules, près de 88 % des sommes redressées... les deux tiers provenant des employeurs du BTP, loin devant les services aux entreprises (8 %). Forte de ces résultats, et dans le cadre du nouveau plan de lutte contre la fraude sociale, l'Urssaf promet de faire encore mieux sur le prochain quinquennat. Elle vise désormais les 5 milliards d'euros de redressement entre 2023 et 2027 (contre 3,5 Md€ sur la période 2018-2022). Pour y parvenir, ses effectifs doivent être renforcés par l'arrivée de 240 nouveaux inspecteurs. De quoi muscler un peu plus les contrôles... encore faut-il, derrière, réussir à récupérer l'argent détourné. En 2022, seuls 77 millions d’euros ont été recouvrés. A peine 10 % des montants redressés.

L'emploi accélère encore, l'intérim patine toujours...

Décidément, le marché du travail n'en finit plus d'étonner, et de détonner. Au premier trimestre, les créations nettes d'emplois salariés dans le privé se sont révélées plus solides que prévu (+0,4 % en trois mois), d'après l'Insee, soit un solde total de +86 800 postes. C'est plus du double que ce qui avait été annoncé il y a un mois et quasiment aussi bien qu'à l'été 2022 ! La bonne surprise provient de l'industrie (hors intérim), d'abord jugée stable, mais finalement excédentaire (+0,3 %, équivalent à 7 500 créations), tandis que les services marchands ont plus que confirmé leur bonne santé (toujours à +0,5 %, mais avec un surplus de 28 400 emplois par rapport à la première estimation). Ce regain d'optimisme n'a, en revanche, pas suffi à inverser la tendance dans la construction (-0,1 %) et, surtout, dans l'intérim, où la saignée est désormais estimée à -2,2 % (mais 0,4 point de moins que prévu quand même).
A (re)lire : « L’intérim est une variable d’ajustement de l’économie et du comportement des salariés »

... et les arrêts maladie explosent

La fin de la pandémie de Covid-19 est très loin d'avoir signé le retour en forme des salariés. Bien au contraire : l'absentéisme n'a jamais été aussi élevé en entreprise, affirme un baromètre annuel de Malakoff Humanis. Avec, derrière cette épidémie d'arrêts maladie, le spectre des troubles psychologiques et du désengagement au travail.
A lire : L’absentéisme atteint des sommets en entreprise

Le retour de la récession en Europe

La France y a échappé jusqu'à présent, l'Europe est maintenant en plein dedans : la récession s'est bel et bien invitée dans les 20 Etats membres de la zone euro cet hiver. Leur PIB s'est en effet replié de 0,1 % au premier trimestre (soit autant qu'à la fin 2022), a reconnu Eurostat aujourd'hui. L'institut statistique de l'UE avait d'abord estimé, en mai, que la croissance avait, au contraire, résisté de 0,1 %. Dans le détail, seuls cinq pays ont enchaîné deux reculs successifs fatidiques... mais parmi eux figure l'Allemagne (-0,3 %, après -0,5 %). L'année devrait toutefois aller en s'améliorant, selon les dernières prévisions de l'OCDE cette fois. L'organisation internationale s'attend à voir l'économie de la zone euro gagné 0,9 % sur l'année 2023, celle de la France progresser de 0,8 % (soit 0,1 point de plus qu'espéré en mars, dans les deux cas). Outre-Rhin, en revanche, la situation risque de rester compliquée ("-0 %", prédit l'OCDE, en baisse de 0,3 point).

7 juin

📍 Plein-emploi, mode d'emploi

Le gouvernement entre de plain-pied dans sa bataille du plein-emploi. Le ministre du Travail Olivier Dussopt a présenté, aujourd'hui, le projet de loi censé contribuer à faire passer le chômage sous la barre des 5 % d’ici à 2027. Au programme : une rénovation de fond en comble de Pôle Emploi et du RSA, complétée par un effort particulier sur la garde d’enfants et les travailleurs handicapés.
A lire : Les 5 leviers du gouvernement pour atteindre le plein-emploi avant 2027

Justice : les entreprises obligées de passer à la caisse ?

Une nouvelle taxe sur les entreprises, aux allures de barrière à l'entrée des tribunaux de commerce. La CPME s'indigne du maintien de cette mesure dans le projet de loi d'orientation et de programmation de la justice, en cours d'examen au Sénat. Le texte prévoit en effet, à titre expérimental, "une contribution pour la justice économique", versée par le plaignant en amont de toute démarche, sous "peine d’irrecevabilité" de sa requête. Cette somme, plafonnée à 100 000 euros en l'état actuel, serait remboursée "en cas de recours à un mode amiable de règlement du différend" mettant fin à la procédure. Mais la Confédération des PME voit surtout dans ce dispositif une atteinte "au principe même de libre accès à la justice" et "une forme de double peine" : "Il faudrait donc à la fois financer, à travers les prélèvements obligatoires, le fonctionnement de la justice, puis remettre la main à la poche pour y accéder", fustige l'organisation patronale. Elle exige, en conséquence, le retrait pur et simple de cette contribution.

Le laborieux recul du déficit commercial

Le trou est toujours béant, mais au moins il continue de se résorber par petites touches. En avril, et pour la troisième fois de suite, le déficit commercial de la France s'est (un peu) réduit : il n'atteignait "plus que" -155,9 milliards d'euros sur les douze derniers mois, selon les Douanes (en amélioration de 3,8 Md€ par rapport au cumul de mars). Las, sur avril seulement, le solde s'est à nouveau dégradé. Il s'est établi à -9,7 Md€, sous l'effet d'un rebond des importations (évaluées à 59,5 Md€ au total, +1,4 % en un mois), couplé à un deuxième recul consécutif des exportations (49,8 Md€, -1 %).

L'aérien retrouve des ailes

L'orage du Covid-19 passé, l'horizon s'éclaircit enfin (vraiment) pour le transport aérien. Les compagnies réunies au sein de l'Iata, principale association du secteur, s'attendent à faire voler 4,35 milliards de voyageurs cette année, soit quasiment 96 % du trafic réalisé en 2019, avant la pandémie. De quoi rétablir aussi leur chiffre d'affaires : toutes activités confondues, il devrait culminer à 803 milliards de dollars (750 Md€) en 2023, en hausse de 9,7 % sur un an - tout près, lui aussi, de son niveau d'avant-coronavirus (-4,2 %). Et ce, en dépit de l'atterrissage du fret (-31,3 %), qui sort de deux années consécutives exceptionnelles.

6 juin

📍 Négociations commerciales : Bercy brandit la menace du name and shame

Nouveau coup de pression de Bruno Le Maire à l’égard des industriels de l’agroalimentaire. Alors que 75 multinationales se sont engagées en mai à rouvrir des négociations commerciales avec la grande distribution, le ministre de l’Economie estime que ces négociations « ne vont pas assez vite ». Et accuse les industriels de traîner des pieds. Après avoir menacé les récalcitrants de mesures fiscales, Bruno Le Maire brandit cette fois la menace du name and shame, cette technique consistant à donner publiquement les noms des fautifs. Si les industriels ne réengagent pas des négociations avant la fin juin, dans le but de revoir leurs prix à la baisse, « je publierai la liste de tous les industriels de l’agroalimentaire qui ont joué le jeu et la liste des industriels de l’agroalimentaire qui ont refusé de revenir à la table des négociations et qui n’ont pas voulu faire baisser les prix de détail alors que les prix de de gros baissent. La liste sera publiée fin juin », a averti le ministre de l’Economie sur France 5.

Négociations commerciales : le patron de Système U veut changer les règles du jeu

Et si on changeait les règles de négociations entre la grande distribution et ses fournisseurs ? C’est la proposition de Dominique Schelcher, président de Système U. Au micro de France Info, le commerçant « propose de changer le système de négociation français, d'arrêter de négocier pendant trois mois, du 1er décembre au 28 février avec des prix qui s'appliquent toute l'année. Ce système n'est plus valable et n'est plus opérationnel quand il y a des variations de cours comme il y en a actuellement ».  Dominique Schelcher constate que, contrairement à la France, les prix des biens de grande consommation baissent en Espagne et en Allemagne, deux pays dans lesquels « on négocie toute l'année entre industriels et commerçants ».  L’appel du gouvernement à rouvrir une négociation, suite à la baisse de certains prix comme ceux du blé, se traduit par un coup d’épée dans l’eau. « Pour l'instant, il ne se passe pas grand-chose », constate Dominique Schelcher, assurant qu’une majorité de multinationales « n'a même pas répondu à notre appel » à rouvrir les négociations commerciales. 

Nouveau coup dur pour les enseignes de mode

Les mauvaises nouvelles se suivent pour les enseignes de mode française. Après Camaïeu, Pimkie, Kookaï, San Marina ou André, c’est au tour de Fast Retailing de réduire la voilure en France. Le groupe japonais prépare la fermeture de 28 de ses 67 enseignes de mode féminine Comptoir des Cotonniers et de 27 des 69 boutiques de lingerie Princesse Tam Tam. Plus de 300 emplois – soit 40% des effectifs – seront supprimés à l’été 2024, révèle Fashion Network. 
A (re)lire : L’interview de Gildas Minvielle (Institut français de la mode) : « Nous assistons à une correction inquiétante du marché de l’habillement »

Le bordelais se prépare à l'arrachage 

Faisant face à une crise sans précédent - un vigneron sur trois se déclarait en difficulté en début d'année -, le vignoble bordelais se prépare à réduire sa superficie d'environ 10%. Un plan d’arrachage du vignoble bordelais vient d'être lancé. Il vise à supprimer près de 10 000 des 11 000 hectares du vignoble.
A lire : Le plan d’arrachage sanitaire du vignoble bordelais officiellement lancé

Pacte Industrie : nouveau programme pour aider les industriels à se décarboner 

L’Agence de la transition écologique (Ademe) et l’Association technique énergie environnement (ATEE) viennent de lancer Pacte Industrie. Doté d’une enveloppe de 49 millions d’euros, ce programme permet aux industriels (dirigeants, financiers, référents techniques) de financer des formations leur permettant de construire une stratégie de décarbonation. Il leur propose aussi des études, des prestations de conseil et du coaching. 

En Lorraine, les poissons se pêchent aussi en ligne

Les poissons se vendent maintenant sur internet. C’est en tout cas ce concept que la Maison Schaller, une PME de 64 salariés basée à Nancy, a testé avec succès. La mise en place d’un site de vente en ligne qui garantit des produits frais prend de l’ampleur et hameçonne de plus en plus une clientèle variée.
A lire :  Avec son site de vente en ligne, la poissonnerie Schaller a trouvé un relais de croissance

5 juin

📍 Crise du logement : Matignon suscite la "colère" du BTP

Elisabeth Borne souffle le chaud et le froid sur les braises de la « crise du logement ». En conclusion du Conseil national de la refondation dédié à cette thématique, la Première ministre a tenté d'apporter des réponses à ce qu'elle a elle-même qualifié de « situation d'urgence ». Mais ses annonces ressemblent plus à l'ouverture de nombreux chantiers, qu'à la livraison de solutions clés en main. Principale mesure présentée : la prolongation du prêt à taux zéro (PTZ) jusqu'en 2027 (au lieu de fin 2023), pour un effort estimé à 600 millions d'euros par an... mais sur un périmètre plus restreint qu'aujourd'hui (limité aux logements collectifs neufs en zones tendues et « sous condition de rénovation » pour l'ancien, en dehors de ces zones). La rénovation des logements, c'est justement la pierre angulaire de la politique gouvernementale, avec la promesse de simplifier encore les aides MaPrimeRénov', et de mettre plus de moyens sur les travaux globaux. Par ailleurs, le fonds friche va être « renforcé et conforté dans la durée ». Pour le reste, Elisabeth Borne temporise avec plusieurs projets et promesses, tels que l'élargissement des zones considérées comme tendues, avant une réforme en profondeur du système en 2024 ; l'aménagement de dérogations « à certaines règles pour la construction de logement » dans ces mêmes zones ; la volonté plus globalement de « simplifier, clarifier et accélérer certaines procédures d'urbanisme » ; la signature prochaine d'un « pacte de confiance » avec les bailleurs sociaux pour bâtir et rénover davantage ; la mobilisation des préfets pour lever les freins sur des projets en cours ; ou encore le développement d'une « filière d'excellence » autour de la construction hors site. Bref, pas de quoi impressionner les acteurs du BTP. Dans un communiqué conjoint, 7 organisations professionnelles, dont la Fédération française du bâtiment et la FNAIM, ont exprimé leur "colère" face à "des mesures non-chiffrées, ou pas à la hauteur des enjeux". "Il n’y a plus de politique du logement", tacle le texte. Et d'en appeler "solennellement" au président de la République pour "mesurer l’ampleur de la crise" en cours.

La réforme des retraites se concrétise

La réforme des retraites va de l'avant. Le gouvernement en a publié, en plein milieu du week-end, les deux premiers décrets d'application. Ils entérinent notamment les mesures les plus controversées, que ce soit pour les fonctionnaires ou les salariés (relèvement de l'âge de départ à 64 ans et augmentation accélérée de la durée de cotisation). Le second texte précise également les futures règles de départs anticipés (cas des carrières longues, situations de handicap, d'inaptitude et d'incapacité permanente). Le tout doit s'appliquer au 1er septembre prochain. Les personnes concernées par ces changements et qui devaient prendre leur retraite après cette date, auront deux mois, jusqu'au 31 octobre, pour annuler leurs démarches auprès de leur organisme de Sécurité sociale. Avec ces décrets, le gouvernement coupe l'herbe sous le pied de ses opposants : ils ont prévu pour demain, et de longue date, une 14e journée de mobilisation contre la réforme, en amont de l'examen d'une proposition de loi par l'Assemblée nationale, jeudi, censée remettre le sujet des retraites sur la table.

Commerce : les loyers encore dans le collimateur

Les magasins se mobilisent à nouveau contre la hausse de leurs loyers. Au coeur de leur offensive : un front uni et une double missive pour demander à ce que le plafonnement actuel de l'ILC (l'indice de référence utilisé dans les baux) soit non seulement prolongé (jusqu'au premier trimestre 2024, prévoit un texte actuellement à l'étude au Parlement), mais aussi étendu à toutes les entreprises (et pas seulement aux moins de 250 salariés, comme aujourd'hui). Cette revendication figure dans une lettre ouverte aux députés et sénateurs, signée par 100 dirigeants de 150 grandes enseignes. Elle est également reprise dans un communiqué conjoint de 15 fédérations professionnelles (dont celles de l'habillement, de la franchise, des cinémas... ainsi que l'Alliance du commerce, ou encore Procos). Les ETI et grands groupes font de cette mesure une question de "survie de nombreux magasins et de leurs dizaines de milliers d’emplois". Et pour cause : le dispositif limite les hausses à +3,5 % sur douze mois, alors que le dernier ILC, publié par l'Insee pour le quatrième trimestre 2022, affichait, lui, une augmentation de 6,29 % ! "Le danger est majeur, il y a urgence à agir", implorent donc les signataires. Eux redoutent désormais une envolée "supérieure à 12 % sur deux ans", dans un contexte inflationniste qui déprime, en parallèle, la consommation, et donc leurs ventes.

Electronique : des puces made in France à prix d'or

Le gouvernement met la main à la poche pour les méga-usines. Le ministère de l'Economie a dévoilé, aujourd'hui, le montant de l’aide accordée au projet de fabrication de semi-conducteurs de STMicroelectronics et GlobalFoundries en Isère. Ce sera 2,9 milliards d'euros, soit quasiment 40 % de l'investissement global requis pour la création de cette gigafactory.
A lire : L’Etat accorde près de 3 milliards à la gigafactory de STMicroelectronics et GlobalFoundries

2 juin

📍 Inflation : la pression baisse aussi dans l'industrie

L'inflation lâche du lest dans les usines. En avril, les prix de production dans l'industrie française ont brutalement reculé (-4,1 % en un mois), selon l'Insee : ils n'ont jamais été aussi faibles depuis juillet dernier. Mieux, cette baisse est généralisée : elle concerne autant les biens destinés au marché national (-5,1 %, après leur pic historique de mars) que ceux voués à l'étranger (-0,8 %, au plus bas depuis le début de la guerre en Ukraine). Pour autant, la flambée est loin d'être éteinte : sur un an, ces prix restent, respectivement, supérieurs de 31 % et de 15 % à leur moyenne de 2021.

Publicité : les "influenceurs" désormais encadrés, et déjà recadrés

Un texte de loi adopté au Parlement illico presto - en moins de trois mois -, le tout sans embûche ni scandale - et même à l'unanimité des deux chambres ? C'est encore possible en France ! La preuve : députés et sénateurs viennent de le faire pour réguler le secteur des "influenceurs", ces vidéastes qui vantent sur les réseaux sociaux les vertus, réelles ou supposées, de produits et services en tous genres, parfois au mépris des règles et au détriment des consommateurs. Cette activité va désormais bénéficier d'une définition juridique précise, avec des sanctions claires en cas de manquements à la législation. L'Hexagone devient ainsi "le premier pays européen, et l'un des premiers au monde, à proposer un cadre complet de régulation du secteur de l’influence commerciale", s'est réjoui le ministère de l'Economie par communiqué. Et comme pour mieux joindre le geste à la parole, les autorités ont lancé, en parallèle, une spectaculaire campagne de dénonciation publique d'influenceurs indélicats, coupables de pratiques commerciales trompeuses. Six d'entre eux doivent ainsi afficher sur leurs comptes un message officiel de la Répression des fraudes, lequel expose les abus dont ils se sont rendus responsables.

Cyberassurance : les TPE-PME dans l'oeil du cyclone

Le marché de l’assurance cyber est en passe de trouver son équilibre financier. Mais les bons résultats enregistrés en 2022 restent fragiles, prévient l’Amrae dans son bilan annuel. Car la rentabilité des offres continue de se faire au prix du durcissement des garanties proposées. Et les prochaines à en subir les conséquences devraient être les TPE-PME.
A lire : Les cyberassurances risquent de devenir moins abordables pour les TPE-PME en 2023

L'automobile remonte la pente... sans combler son retard

Le marché automobile français poursuit sur sa lancée. En mai, et pour le 5e mois consécutif, les immatriculations de voitures particulières ont vivement progressé (+14,8 % sur un an), selon la Plateforme automobile. Pour autant, ce redressement continu ne permet toujours pas de rattraper le niveau d'avant-coronavirus : le volume des ventes reste amputé d'un quart par rapport à 2019. Un retard relativement stable depuis le début de l'année. C'est dans ce contexte chahuté, et en plein virage accéléré vers l'électrique, que le patron de Stellantis Carlos Tavares s'est rendu à Rennes, hier. Un déplacement pour rassurer les salariés sur l'avenir de leur usine à moyen terme.
A lire : Carlos Tavares garantit « huit ans de visibilité au site Stellantis de Rennes »

1er juin

📍 L'agriculture biologique dans l'ornière

Le bio ne fait plus recette et craint pour son avenir. L'an dernier, les ventes de ces produits destinés à la consommation à domicile ont fortement reculé (-4,6 % sur un an, après déjà -1,3 % en 2021), selon l'Agence bio, pour atteindre moins de 12,1 milliards d'euros. Pis, sur ce segment, de loin le plus important pour les agriculteurs (92 % des débouchés à lui seul), tous les lieux de vente sont en repli (jusqu'à -8,6 % pour les magasins spécialisés), à l'exception notable de la vente directe (+3,9 %). Résultat, la part du bio dans le panier des Français tombe à 6 % (-0,4 point). Et si, dans la restauration, les ventes sont dans le vert (+17 %), elles demeurent à un niveau encore modeste (715 M€). Pas de quoi consoler l'organisme qui représente le secteur. Au contraire, "il est impératif de stimuler la demande pour atteindre notre objectif national de 18 % des surfaces en bio" d'ici la fin du quinquennat (contre 10,7 % l'an dernier), alerte l'Agence.

Agroalimentaire : les industriels assurent jouer le jeu

Il y a décidément de la friture sur la ligne entre les industriels de l'agroalimentaire et le ministre de l'Economie. Hier matin, Bruno Le Maire les accusait de ne pas avoir respecté leur parole sur la réouverture des négociations commerciales avec les distributeurs. Faux, a répliqué, dans la soirée, Jean-Philippe André, sur France Info. Le président de l'Ania a fait ses comptes : sur les 75 entreprises poussées par l'Etat à revoir leurs tarifs à la baisse, environ 50 sont adhérentes à son organisation professionnelle et, parmi elles, « la très grande majorité a déjà repris contact » avec les enseignes, a-t-il assuré. Certains industriels auraient même renoué le dialogue, alors qu'ils n'y étaient pas obligés, mais en ont ressenti la nécessité, pour enrayer l'érosion de leurs ventes sous l'effet de l'inflation. Quant à la menace de l'arme fiscale, brandie par Bercy, Jean-Philippe André est catégorique : « On ne veut pas de ça et on n'aura pas besoin de ça. »

Inflation : les marges des entreprises regonflées à bloc

Les entreprises ne connaissent visiblement pas la crise. En dépit de la fièvre inflationniste du moment, elles ont largement soigné leur taux de marge. Après être resté stable au second semestre 2022, cet indicateur a largement rebondi au premier trimestre (+0,4 point), selon l'Insee. Il représentait ainsi, sur la période, 32,3 % de leur valeur ajoutée, au plus haut depuis l'été 2021. L'institut explique cette performance par la baisse des impôts de production, couplée à "une hausse des aides au paiement des factures d’énergie". Et si la "productivité par tête" s'infléchit, elle, pour le troisième trimestre consécutif, "son effet sur le taux de marge est compensé par un recul des salaires réels", poursuit l'étude. A noter que l'Insee confirme, par ailleurs, que la croissance du PIB s'est élevée à +0,2 % en début d'année. Mais l'investissement a finalement bien moins résisté que prévu... y compris dans les entreprises, où, une fois n'est pas coutume, il se replie carrément (-0,4 % sur trois mois, chiffre revu à la baisse de 0,5 point par rapport à fin avril). La correction est encore plus brutale dans la construction, et pas seulement au niveau de l'investissement (-1,1 %) : la production aussi est en souffrance (-0,7 %).

Tour de vis contre la fraude sociale

Après la fraude fiscale, haro sur les abus aux cotisations sociales ! Le ministre des Comptes publics a annoncé, cette semaine, une série de mesures pour tenter de remettre la main sur une partie des charges qui lui échappent. Et les entreprises ne passeront pas entre les mailles du filet : Gabriel Attal cible en effet, et entre autres, le travail détaché et les sociétés éphémères.
A lire : Contre la fraude sociale, le gouvernement va doubler le nombre de contrôles dans les entreprises

31 mai

📍 L’inflation au plus bas depuis septembre dernier

Sur un an, selon une estimation de l'Insee, les prix à la consommation augmenteraient de 5,1 % en mai 2023, après une hausse de 5,9 % le mois précédent (et 6% en début d’année). C’est le plus bas niveau d'inflation constaté depuis septembre 2022, souligne l’Insee qui précise que cette baisse de l’inflation « serait due au ralentissement sur un an des prix de l’énergie, de l’alimentation, des produits manufacturés et des services ». Sur un mois, les prix à la consommation seraient quasi stables (‑0,1 %) en mai 2023, après +0,6 % en avril. La baisse des prix de l’énergie s’accentuerait dans le sillage des prix des produits pétroliers. Les prix de l’alimentation ralentiraient et ceux des services décéléreraient, du fait du repli des prix des services de transport. Les prix des produits manufacturés seraient quant à eux stables entre avril et mai.

Bruno Le Maire menace de nouveau les industriels 

A travers une interview donnée à France Inter aujourd’hui, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire estime que les 75 plus grands industriels de l’agroalimentaire et de l’hygiène n’ont pas tenu parole. Ces derniers se sont engagés à rouvrir les négociations commerciales avec la grande distribution le 17 mai pour baisser les prix des produits de grande consommation. Pour le ministre, les prix n’ont pas baissé depuis. L’heure est donc à la menace pour Bruno Le Maire : "Soit les grands industriels tiennent leurs engagements, soit j’utiliserais les instruments fiscaux", assure-t-il. Bruno Le Maire avait déjà menacé début mai de taxer les industriels qui refuseraient de rouvrir les négociations commerciales.

Des mesures pour relancer l’emploi saisonnier 

Face à la pénurie de travailleurs saisonniers qui pénalise le secteur du tourisme et de l'hôtellerie-restauration, le gouvernement a dévoilé son « plan saisonniers » qui se déploiera sur 3 ans, autour de trois axes : l'accompagnement, la formation et le logement. Il s’accompagne de mesures visant à fidéliser les saisonniers d’une saison à l’autre en leur proposant des solutions d’emploi entre deux saisons. Pour former les personnes sans prérequis mais aussi favoriser les évolutions de carrière, le déploiement de dispositifs de formations très courtes figure au programme. Tout comme la création d’une plateforme internet qui regrouperait les offres disponibles et la mise en place de guichets visant à faciliter les démarches des saisonniers en matière de logement ou mobilité, par exemple. 150 000 postes de saisonniers ont été ouverts l'an dernier dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, seule la moitié a été pourvue indique le gouvernement. 

Un plan à 340 millions pour les métiers d’art

Le gouvernement a dévoilé un plan de 340 millions d’euros sur trois ans au bénéfice de la filière des métiers d’art. Porté à la fois par le ministère de la Culture et le ministère de l'Economie, ce plan comporte toute une batterie de mesures. Parmi elles, la prolongation du crédit d'impôts métiers d'art, l’ouverture de 1 000 places de stages de 3e auprès d’artisans d’art et le développement de la "numérisation" des gestes d'artisans pour éviter le déperdition des savoir-faire. « Selon les estimations actuelles, les métiers d’art représentent plus de 60 000 entreprises et 150 000 professionnels pour un chiffre d’affaires cumulé estimé à 19 milliards d’euros en 2019, dont huit milliards à l’export », précise le ministère de l’Économie. 

La première gigafactory française de batteries électriques voit le jour

L'entreprise ACC vient d'inaugurer la toute première gigafactory de batteries électriques en France, dans le Pas-de-Calais. Fruit d'un investissement de 850 millions d'euros, l'usine portée par Stellantis, TotalEnergies et Mercedes doit créer 2 000 emplois directs d'ici 2030.
A lire : ACC inaugure la première gigafactory de batteries électriques en France
 

30 mai

📍 Financement des entreprises : entre confiance et vigilance

L’Observatoire du financement des entreprises dévoilé le 30 mai met en lumière la résilience des entreprises et le dynamisme du marché, avec des encours de crédits accordés aux entreprises en progression de 6,4 % sur un an. Si la situation est bonne pour les PME, le document souligne qu’emprunter est plus compliqué pour les TPE. 67 % des entreprises interrogées obtiennent un crédit, soit un recul de 8 points sur un an. Autres enseignements : les faillites progressent, mais à un niveau toujours inférieur à celui d’avant crise, et le remboursement des prêts garantis par l’Etat ne pose pas de difficultés particulières pour la grande majorité des entreprises. Compte tenu du contexte économique et des incertitudes qui attisent des difficultés, l’Observatoire souligne tout de même l’importance d’être attentif aux "signes" pour assurer une "détection précoce" des difficultés. "Cette détection précoce, en liaison avec les professionnels du chiffre et les acteurs de l’accompagnement des entreprises, est essentielle pour mettre en œuvre des mesures adaptées dans le cadre d’un dialogue avec les partenaires financiers", est-il précisé.

Prévention des difficultés : 3 212 entreprises accompagnées en 2022

La Direction Générale des Entreprises (DGE) a présenté le bilan 2022 de l’action des Commissaires aux restructurations et à la prévention des difficultés en entreprises (CRP), qui mènent un travail de terrain. L’année 2022 a été marquée par une forte inflation et des incertitudes liées à la situation économique internationale. 3 212 entreprises ont été accompagnées en 2022, plus de la moitié (63 %) proviennent de l’industrie manufacturière. Les CRP ont porté une attention particulière aux entreprises industrielles (1 815 établissements accompagnés situés en Territoires d’industries). "Les PME restent la cible principale de l’action des CRP (57 % des entreprises accompagnées), puis les TPE (26 %), suivies des entreprises de taille intermédiaire (ETI) à hauteur de 16 %. L’accompagnement des grands groupes reste exceptionnel, représentant moins de 1 % des cas traités", précise la DGE dans un communiqué. Sur le plan géographique, c’est en Nouvelle-Aquitaine, plus vaste région de France et au tissu économique dense, que l’on compte le plus d’entreprises accompagnées (433). Suivent la Normandie (367 entreprises accompagnées) et le Grand Est (313). Les effets de la crise sanitaire, le conflit en Ukraine (et les tensions liées sur le commerce extérieur) ainsi que la crise énergétique ont motivé l’accompagnement des CRP.

Fraude sociale : Gabriel Attal dévoile son plan

Dans les colonnes du Parisien daté du 30 mai, Gabriel Attal, ministre délégué aux Comptes publics, a dévoilé les principales mesures de son plan visant à lutter contre la fraude sociale. Le ministre compte notamment augmenter les moyens des Urssaf pour limiter la fraude aux cotisations des employeurs. Dès 2027, l’ambition de Gabriel Attal est d’enregistrer « deux fois plus de résultats qu'en 2022 », soit un objectif de trois milliards d'euros de redressements par an. Des redressements qui ont déjà augmenté de 35 % au cours de ces cinq dernières années.

L'industriel agroalimentaire Bridor renonce à son projet d'usine

Confronté à des recours en justice intentés par des associations environnementales, le fabricant de pains et viennoiseries surgelés Bridor, filiale du groupe rennais Le Duff, annonce renoncer à son projet de nouveau site industriel à Liffré (Ille-et-Vilaine). "Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre dix ans, voire certainement davantage, pour que notre projet industriel aboutisse lorsque nos concurrents à l’étranger mettent 1 à 2 ans maximum pour obtenir les mêmes autorisations de construction", déplore Louis Le Duff, président fondateur du groupe Le Duff.
A lire : Bridor renonce à son projet de site industriel à Liffré

26 mai

📍 Lancement d’une mission sur l’assurabilité des risques climatiques

Bruno le Maire, ministre de l’Économie, et Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, ont annoncé le lancement d’une mission chargée d’élaborer un état des lieux et des recommandations sur l’évolution du système assurantiel français face aux enjeux posés par le dérèglement climatique. "L’augmentation de l’intensité et de la fréquence des évènements climatiques en France métropolitaine et dans les Outre-mer se traduit par une hausse importante et durable des coûts d’indemnisation des pertes matérielles, agricoles et d’exploitation, lesquels pourraient représenter 70 milliards d’euros de coûts additionnels au cours des trois prochaines décennies", est-il précisé dans un communiqué. Les recommandations émises à l’issue de ces travaux seront présentées aux ministres d’ici à décembre 2023.

La confiance des ménages reste stable en mai

"En mai 2023, la confiance des ménages dans la situation économique est stable. À 83, l’indicateur qui la synthétise est inchangé et reste bien au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2022)", indique l’enquête mensuelle de conjoncture de l’Insee. En recul continu depuis le début de l’année, l'indicateur sur les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage progresse légèrement (+1 point) mais demeure en-dessous de sa moyenne de longue période. En revanche, en ce qui concerne les perspectives d'inflation, les ménages sont moins nombreux qu'en avril à considérer que les prix vont, au cours des douze prochains mois, accélérer ou augmenter au même rythme.

Petite augmentation du nombre des demandeurs d’emploi en avril

Selon les données partagées par la Dares, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A (sans activité) a légèrement progressé (+0,3 %) en avril. 3 012 300 demandeurs d'emploi sont ainsi inscrits à Pôle emploi, soit 9 200 personnes de plus. Si on y ajoute ceux avec une activité réduite (les catégories B et C), le nombre de demandeurs d’emploi en France (hors Mayotte) s’établit à 5,365 millions (+17 000 personnes).

Mobilisation générale pour les entreprises de la Défense

En mettant 413 milliards d’euros dans le pot commun de la future loi de programmation militaire en cours d’examen au parlement, l’État français bombe le torse pour faire entrer les industriels en "économie de guerre". Un message bien reçu par les entreprises qui espèrent remplir leurs carnets de commandes. Mais la bataille économique est loin d’être gagnée dans un secteur en pleine mutation, confronté à une concurrence décomplexée et à des besoins probablement trop onéreux.
A lire : Augmentation du budget de l’Armée : les industriels français sur le pied de guerre

25 mai

📍 Recrutement de cadres : les entreprises augmentent les salaires

Dans un contexte de marché de l’emploi cadre très dynamique, les difficultés de recrutement ont continué à progresser en 2022, expose l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) dans son étude "Pratiques de recrutement des cadres 2023". "64 % des entreprises ayant recruté au moins un cadre en 2022 ont rencontré des difficultés de recrutement (+ 14 points par rapport à 2021). Le délai moyen de recrutement a lui aussi augmenté, atteignant 12 semaines (contre 11 semaines en 2021)", précise l’étude (réalisée en janvier et février auprès de 1 150 entreprises de 10 salariés et plus ayant recruté au moins un cadre en 2022). Face à ces difficultés, les entreprises ont réagi. 91% d’entre elles ont assoupli leurs critères de sélection. "62 % des entreprises ont révisé à la hausse la rémunération initialement prévue (+ 7 points par rapport à 2021). Près de huit entreprises sur dix ont aussi consenti des ajustements portant sur le profil du candidat finalement retenu (81 % contre 74 % en 2021), privilégiant le plus souvent des cadres ayant moins de compétences techniques ou moins d’expérience (50 %, +1 point). À la révision des critères de sélection s’ajoutent aussi des stratégies de sourcing plus offensives. En 2022, les entreprises ont de plus en plus recours aux réseaux sociaux pour diffuser leurs offres d’emploi (68 %, + 6 points par rapport à 2021). Le recours à un intermédiaire de recrutement (cabinet de recrutement, agence d’emploi etc.) progresse nettement (48 % en 2022 contre 42 % en 2019).

Le climat des affaires et celui de l’emploi se dégradent

Pour le troisième mois consécutif, le climat des affaires s’est dégradé en France, indique l’Insee. Son indicateur recule de 2 points pour se situer à son niveau le plus bas depuis avril 2021. Tous les secteurs contribuent à cette dégradation, mais elle est plus nette dans des secteurs comme le commerce de gros et le bâtiment. Le climat de l’emploi est au diapason, avec un recul de 3 points. Il atteint son plus bas niveau depuis septembre 2021.

E-commerce : les ventes augmentent de 20 % au premier trimestre 2023

"Au premier trimestre 2023, le e-commerce (produits et services) a enregistré une croissance de 20,2 % par rapport au premier trimestre 2022 et atteint 39,2 milliards d’euros, soit 6,5 milliards de plus que l’an dernier. Le nombre de transactions s’élève à 577 millions contre 529 millions au premier trimestre 2022", annonce la Fevad (Fédération e-commerce et vente à distance). La croissance du secteur est tirée par le dynamisme des ventes de services - tout particulièrement par les secteurs loisirs et voyages - qui progressent de 36 % par rapport au premier trimestre 2022. Le montant moyen des transactions (produits et services) augmente de 10,1 % pour atteindre 68 euros, contre 62 euros au premier trimestre 2022. Autre enseignement : le nombre de sites marchands actifs continue de progresser, mais sur un rythme moins soutenu.

Les entreprises de la Défense en quête de financement

Pas simple de se financer en France quand on est une entreprise du secteur de la Défense. Les investisseurs et les établissements bancaires sont souvent frileux mais, avec l’évolution du contexte géopolitique, de nouveaux dispositifs se mettent en place pour améliorer la situation.
A lire : De nouveaux outils pour financer les entreprises de la Défense

24 mai

Métiers du numérique : il faudrait doubler l'offre de formation

"La pénurie de talents dans les métiers du numérique constitue, aujourd'hui, l’un des principaux freins au développement économique de notre pays", avance le think-tank Institut Montaigne dans une note d'action. En 2022, près de 10 % de ces emplois n’étaient ainsi pas pourvus. Un problème qui risque de devenir structurel, estime l'institut, selon lequel 845 000 personnes doivent être formées entre 2023 et 2030, et au moins 130 000 personnes par an en 2030. Or, en 2022, seules 70 000 personnes ont rejoint les métiers du numérique. "L’offre de formation doit doubler à horizon 2030 pour répondre aux besoins", précise le document. Trois leviers sont avancés : renforcer l'attractivité de ces métiers, enrichir l'offre en formation, notamment pour faciliter les reconversions, et mieux coordonner les politiques dédiées. "Face à l'ampleur des pénuries et à la vitesse à laquelle évoluent les métiers du numérique, la mobilisation des leviers publics ne suffira toutefois pas, notamment à court terme. La contribution du secteur privé et des initiatives disruptives est nécessaire à ce changement d’échelle", précise l'Institut Montaigne.

Nouvelle étape pour le partage de la valeur au sein de l'entreprise

Le projet de loi « relatif au partage de la valeur au sein de l'entreprise » a été présenté en Conseil des ministres ce 24 mai par le ministre du Travail, Olivier Dussopt. Le texte est une fidèle retranscription de l’accord national interprofessionnel (ANI) signé en février 2023 par les syndicats (excepté la CGT) et le patronat. Au registre des mesures phares, il y a la généralisation des dispositifs comme l’intéressement, la participation et les primes de partage de la valeur (PPV) à toutes les entreprises de plus de 11 employés réalisant des bénéfices (bénéfice net supérieur à 1 % du chiffre d'affaires pendant trois années consécutives), dès le 1er janvier 2025. Actuellement, seules les grandes entreprises ont cette obligation. Le gouvernement table sur une adoption au Parlement avant l'été.

Propriété intellectuelle : un nouveau brevet pour les entreprises d’Europe

Alors que l’actuel brevet européen doit être enregistré et payé pays par pays, le "brevet européen à effet unitaire", qui sera opérationnel à partir du 1er juin, va supprimer nombre de procédures de validation nationales complexes et coûteuses pour les entreprises, tout en leur permettant d’accéder à un très vaste marché.
A lire : Le brevet européen à effet unitaire entre en vigueur

23 mai

La gestion des retards de paiement coûte 53 milliards d’euros aux entreprises françaises

Dans sa dernière étude (400 entreprises sondées en France entre fin novembre 2022 et mars 2023), le spécialiste de la gestion de crédits Intrum avance que les entreprises françaises consacrent en moyenne 77 jours par an à la gestion des retards de paiement. Ce qui leur coûte 53 milliards d'euros dans un contexte d'inflation forte et de hausse sensible des coûts. Autre enseignement : 45 % des entreprises interrogées déclarent avoir l'intention de demander des délais de paiement plus longs à leurs fournisseurs, contre 38 %, en moyenne en Europe. Mais l’étude le souligne aussi : "la proportion d'entreprises françaises ayant mis en place une charte de bonne conduite visant à diminuer les délais de règlement ou prévoyant de le faire est passée de 78 % en 2021 à 85 % aujourd'hui, ce qui est un indicateur encourageant".

Travail illégal : le gouvernement lance un nouveau plan de lutte

À l’occasion du Comité interministériel anti-fraude consacré à la lutte contre le travail illégal, Olivier Dussopt, ministre du Travail, a présenté le nouveau plan national de lutte contre le travail illégal (PNLTI), qui orientera les priorités d’action des services de l’État jusqu'en 2027. Le plan compte 34 mesures autour de deux objectifs prioritaires :  mieux contrôler par le ciblage, la priorisation et le renforcement des contrôles en matière de travail illégal ; et mieux sanctionner, mieux recouvrer et réparer les préjudices liés au travail illégal. Afin de mettre en œuvre cette priorité, le gouvernement s’est appuyé l’acquis des précédents plans nationaux. "En tout, 3 642 procès-verbaux ont été enregistrés au cours de l’année 2021. Une hausse du recours aux sanctions administratives a par ailleurs été observée, en particulier des fermetures administratives décidées par le préfet avec 633 arrêtés préfectoraux de fermeture temporaire d’établissement notifiés en 2021 (contre 504 en 2020)", précise le gouvernement.

Le secteur de l'intérim à la peine

Selon le président du groupe d'agences d'intérim français Abalone, le secteur de l'intérim "ne va pas bien en ce moment". "Par rapport à 2022, nous sommes sur une tendance à la baisse de nos missions, de l'ordre de 10 %, sur les premiers mois de 2023, qui confirme ce que l’on avait observé déjà fin 2022. Notre volume actuel de mission est de 650 ETP, contre 800 habituellement", décrit Jean Verneyre. La baisse du chômage et la hausse des recrutements en CDI en 2022 expliquent notamment cette baisse d'activité dans l'emploi temporaire.
A lire : Abalone France : "L’intérim est une variable d’ajustement de l’économie et du comportement des salariés"

22 mai

📍 175 millions d'euros de plus pour la filière hydrogène

Le gouvernement annonce une enveloppe supplémentaire de 175 millions d’euros pour relancer l’appel à projets « écosystèmes territoriaux hydrogène » dans le cadre du plan France 2030. Les projets candidats sont divisés en trois catégories : « nouveaux écosystèmes avec usages industriels majoritaires », « nouveaux écosystèmes avec usages de mobilité majoritaires » et « extension d’écosystèmes existants via de nouveaux usages de mobilité ». Les porteurs de projets ont jusqu’au 15 septembre pour déposer leur candidature. « Depuis 2018, ce sont 35 écosystèmes qui ont été soutenus partout en France pour plus de 320 millions d’euros de soutiens publics », précise le gouvernement dans un communiqué.

Les PME et TPE freinées par les difficultés pour recruter

Les difficultés de recrutement restent de loin le premier frein à l'activité et au développement des PME et TPE françaises, selon la dernière édition du baromètre trimestriel Bpifrance Le Lab/Rexecode. 78 % des PME/TPE  interrogées ayant eu besoin d'embaucher au cours des douze derniers mois ont rencontré des problèmes de recrutement, expose l'étude. Une proportion "légèrement supérieure à celle relevée avant la crise du Covid-19". Les barrières à l'embauche les plus citées sont l’absence de candidat, puis l’inadéquation des postulants avec le poste. En réaction, une large majorité de dirigeants interrogés (60 %) fait évoluer l'organisation générale de l'entreprise et, dans une moindre mesure, leur politique de recrutement (45 %) et le profil du poste (40 %).

L’absentéisme en forte hausse

Dans la 4e édition de son Observatoire de l’absentéisme, l’assureur Axa révèle que le taux d’absentéisme dans les entreprises françaises a progressé de 41 % entre 2019 et 2022. 44 % des salariés ont ainsi été absents au moins un jour l’an dernier. Le Covid-19 explique, en partie, cette envolée, selon l'assureur. L’augmentation est "particulièrement significative chez les moins de 30 ans (+50 % entre 2019 et 2022)", précise également l’étude. Les troubles psychologiques sont la première cause d'arrêt de travail de longue durée (22,2 %, + 4 points par rapport à 2019), devant les troubles musculo-squelettiques (21,2 %) qui progressent à nouveau après une année de "pause". 

La boîte à outils de Bpifrance pour accélérer la transition énergétique

Pour apporter sa pierre à la lutte contre le changement climatique, Bpifrance lance une boîte à outils adaptée aux besoins des entreprises. "Notre objectif : accélérer la transition énergétique et écologique des entreprises par un porte-à-porte de masse que nous nous engageons à effectuer sur les cinq prochaines années auprès de 20 000 entreprises de toutes tailles, tous secteurs d’activité et sur tout le territoire", indique la banque publique d'investissement dans un communiqué. A travers les nouveaux dispositifs mis en place dans le cadre du Plan d’actions Industrie Verte porté par le gouvernement, ce sont 2,3 milliards d'euros de prêts directs ou de garanties et 490 millions d'euros en fonds propres qui seront déployés par Bpifrance.

17 mai

Le plus faible taux de chômage depuis 40 ans

Malgré l’inflation et une faible croissance, le chômage continue de baisser en France. Au premier trimestre 2023, le nombre de chômeurs, au sens du Bureau international du travail, diminue de 0,3% par rapport à la même période de 2022, rapporte l’Insee. Avec 2,2 millions de demandeurs d’emplois, le taux de chômage est désormais de 7,1%. Il s’agit du taux le plus bas constaté en France depuis 1982 (7,1% aussi), si l’on fait exception du deuxième trimestre 2020 (7%), mais qui constituait à l'époque une baisse « en trompe-l’œil » pour l’Insee, du fait du premier confinement.

L'industrie agroalimentaire accepte de rouvrir les négociations commerciales

À l’issue d’une réunion, qui s’est tenue aujourd'hui à Bercy, les industriels de l’agroalimentaire ont accepté de rouvrir les négociations annuelles avec la grande distribution. Cet engagement concerne les 75 plus grands fournisseurs de marques nationales – les PME en sont donc exclues. Objectif de ces nouvelles négociations : faire baisser au plus vite les prix des produits de grande consommation, sans attendre les prochaines négociations commerciales annuelles, qui démarrent en fin d’année. Et cette baisse doit se réaliser en rognant sur les marges des industriels, accusés par l’exécutif de profiter de l’inflation pour s’enrichir. 
A lire : Agroalimentaire : les industriels s’engagent à rouvrir les négociations 

Une « task force » pour sauver les entreprises viticoles

Face à la crise viticole, qui s’amplifie du fait de la guerre en Ukraine et de l’inflation, le ministère de l’Agriculture vient de mettre sur pied une « task force ». Celle-ci doit voler au secours des entreprises viticoles en proie à des difficultés de trésorerie. Sa mission consiste à répertorier les entreprises en difficulté et les orienter vers les solutions les plus adaptées, comme la Médiation du crédit ou les conseillers départementaux de sortie de crise. Pour le moment, pas de nouvelles aides donc comme l'espèrent la profession, comme des prêts permettant d’étaler le remboursement des PGE dans le temps.  
A (re)lire, notre enquête : Les vins de Bordeaux dans la tourmente

Les brasseurs craignent une mise en bière 

La bière française titube. Selon une enquête du syndicat du secteur Brasseurs de France et de la CPME, une brasserie française sur dix envisagerait de fermer ses portes cette année. La faute à un marché en déclin (de 3 à 5% au premier trimestre par rapport au premier trimestre 2022 selon Brasseurs de France) et à une hausse des coûts de production. Pour les deux tiers des brasseurs, les coûts ont augmenté a minima de 10%. Pris dans cet effet ciseaux, deux dirigeants sur trois estiment que leur entreprise se porte plus mal qu’il y a un an. Le secteur emploie 130 000 personnes en France et pèse 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires. 

ArcelorMittal va créer une nouvelle usine près de Dunkerque

Le groupe ArcelorMittal va doter en 2024 son site de Mardyck, situé près de Dunkerque, d’une nouvelle usine. L’acier produit sera destiné à la fabrication de pièces de moteurs pour véhicules électriques. L'opération va générer la création d’une centaine d’emplois, le site de Mardyck en comptant déjà près de 550 collaborateurs.
A lire : ArcelorMittal va construire une unité de production d'acier pour les moteurs électriques

16 mai 

📍Un projet de loi pour verdir et donner une nouvelle impulsion à l’industrie 

Bruno Le Maire a présenté ce matin au conseil des ministres son projet de loi sur l’industrie verte. Les objectifs sont ambitieux : il s’agit de réduire de 1% les émissions carbone de la France d’ici à 2030, tout en réindustrialisant le pays. La loi qui sera débattue cet été au Parlement doit générer 23 milliards d’euros d’investissement industriels, permettre de créer 40 000 emplois d’ici à 2030 et porter la part de l’industrie à 15% du PIB (contre 10% aujourd’hui). Pour y parvenir, le projet de loi propose de diviser par deux le temps des procédures administratives pour implanter ou agrandir une usine en France. Il prévoit aussi de nouveaux dispositifs de financement, avec un nouveau crédit d’impôt et un plan d’épargne pour flécher l’épargne des jeunes vers les projets industriels verts.  Enfin, il  compte instaurer différents mécanismes de protection visant à favoriser les entreprises soucieuses de leur impact écologique. 
A lire : Ce que contient le projet de loi sur l’industrie verte

Les PME opposées à la semaine de 4 jours 

Ces derniers temps, la semaine de 4 jours a plutôt le vent en poupe. Gabriel Attal a annoncé que le dispositif allait être testé à l’Urssaf de Picardie. Une expérimentation menée à grande échelle par des chercheurs de Cambridge, auprès d’entreprises anglaises employant au total 3 000 salariés, en vante les mérites. Tout comme Laurent de la Clergerie, le dirigeant du distributeur lyonnais de matériels informatiques LDLC (1 100 salariés), qui vient de publier un livre à ce sujet dans lequel il invite ses confrères à "oser la semaine de 4 jours !". Du côté des PME, on est encore frileux à cette idée. 78% des 1 500 dirigeants de petites et moyennes entreprises interrogés par la CPME se disent en effet opposés à instaurer la semaine de 4 jours dans leur propre structure.

Stellantis rejoint Faurecia et Michelin au capital de Symbio 

Joint-venture de l’équipementier automobile Faurecia et du groupe Michelin, le fabricant lyonnais de pile à combustible Symbio (600 salariés) accueille le constructeur automobile Stellantis à son capital. Les trois industriels se partagent le capital à parts égales.
A lire : Stellantis prend 33,3 % du capital du spécialiste de la pile à combustible Symbio 

Entrepreneuriat : où sont les femmes ? 

Un tiers de femmes chefs d’entreprise : le chiffre stagne en France. Pourtant, les dispositifs de soutien se multiplient, de même que les réseaux économiques au féminin, le tout semblant s’accompagner d’une prise de conscience de la société. Alors, qu’est-ce qui empêche encore l’entrepreneuriat au féminin de prendre son envol ?
A lire, notre enquête : Pourquoi la femme chef d'entreprise reste l'oiseau rare des Hauts-de-France ?

Nestlé prend l’eau à Vittel

Nestlé Waters, filiale du géant suisse de l'agroalimentaire Nestlé, va se séparer de 171 des 721 salariés que compte son site vosgien de Vittel, dans les Vosges.
A lire : Nestlé Waters va supprimer 171 postes sur le site de Vittel
 

15 mai

📍Les enfants vont financer la décarbonation de l’industrie française

Bruno Le Maire annonce la création d’un « plan d’épargne avenir climat pour les jeunes ».  Il sera réservé aux moins de 18 ans et pourra être ouvert par les parents dès la naissance de l’enfant. Ce plan d’épargne bénéficiera d’une rémunération supérieure au Livret A. Et comme le Livret A, il bénéficiera d’un « régime fiscal et social attractif : zéro impôt et zéro cotisation », précise le ministre de l’Economie. L’épargne collectée servira uniquement à financer des projets industriels « verts ». La Caisse des Dépôts sera chargée de veiller à ce que les fonds soient bien utilisés à cette fin. Cette proposition fait partie du projet de loi sur l'industrie verte, qui sera présenté ce mardi matin en conseil des ministres.

Investissements étrangers : une pluie de milliards 

Pas moins de 13 milliards d’euros d’investissements étrangers ont été dévoilé en quatre jours. Après les annonces de créations d’usines portées par le thaïlandais Pologium et le chinois XTC ce vendredi, 26 autres entreprises à capitaux étrangers ont fait part aujourd’hui de leurs projets de développement en France. Pfizer, Holosis, Ikea, Newcleo… : au total, ces investissements sont susceptibles de créer 8 000 emplois. La concomitance de ces annonces ne doit rien au hasard. Elles sont savamment orchestrées par l’Elysée, dans le cadre de l’opération Choose France qui se tient aujourd’hui à Versailles, en présence de 200 patrons.  L’occasion pour Emmanuel Macron de leur vendre la destination France, en leur rappelant que l’Hexagone est depuis quatre ans la principale terre d’accueil des investissements étrangers en Europe
A lire notre dossier : 13 milliards d'euros d'investissements étrangers annoncés à l'occasion de Choose France

Choose France : Elon Musk et les autres

Emmanuel Macron a reçu 200 patrons internationaux aujourd’hui au château de Versailles, pour son sommet Choose France, consacré à l’attractivité du pays. Parmi eux, des décideurs influents tels que Pekka Lundmark (PDG de Nokia), Lakshmi Mittal (président d’ArcelorMittal) ou Natarajan Chandrasekaran (dirigeant de Tata Sons). Au cours de la journée, les annonces d’investissements et d’embauches se sont multipliées. Pour immortaliser l'instant, Emmanuel Macron n’a publié sur son compte Twitter qu’une seule photo de la journée, en s’affichant aux côtés d’Elon Musk. Et tant pis si le patron de Tesla, SpaceX et Twitter n’a pas annoncé aujourd’hui le moindre investissement en France. Au niveau com', Elon Musk, ça fait toujours son petit effet.  D'autant que l’entrepreneur américain pourrait se rattraper. "Je suis très impressionné par le président Macron et le gouvernement français, à quel point ils sont accueillants pour les industries. Donc j'ai bon espoir que Tesla fasse dans le futur des investissements significatifs en France", a-t-il déclaré aux caméras de BFM.

Bruxelles relève ses prévisions de croissance

L’économie européenne a finalement passé l’hivers sans trop d’encombres. Devant le début d’année meilleur que prévu, la Commission Européenne relève ses prévisions de croissance. Elle table sur 1% de croissance dans l’Union en 2023 (à comparer aux 0,8% pour les précédentes prévisions) et sur 1,7% en 2024. Pour la zone euro, Bruxelles anticipe respectivement 1,1 % et 1,6% de croissance pour 2023 et 2024. Les pressions persistances sur les prix amènent toutefois la Commission à également réviser à la hausse l’inflation de la zone euro, à 5,8% en 2023 et 2,8% en 2024.
 

12 mai 

📍Deux méga-usines pour Dunkerque

Au Nord, hier, c’étaient les corons. Demain, ce seront les immenses usines de batteries de véhicules électriques. En visite à Dunkerque, Emmanuel Macron vient d’annoncer deux implantations industrielles majeures dans la cité de Jean Bart. Le groupe taïwanais Prologium va y investir 5,2 milliards d’euros, dans une usine qui fabriquera des batteries de véhicules électriques. Devant ouvrir ses portes en 2026, le site emploiera à terme 3 000 salariés. Une immense usine peut en cacher une autre. Quelques minutes après cette première annonce, le président de la République a annoncé la création d’une autre gigafactory, également située sur le port de Dunkerque. Portée par une joint-venture entre le chinois XTC et le français Orano, elle produira des composants pour batteries. Là encore, les chiffres donnent le vertige. L’investissement de 1,5 milliard d’euros générera  pas moins de 1 700 emplois. Il s’agit des quatrièmes et cinquièmes projets d'implantation de méga-usines de batteries dans les Hauts-de-France, après Verkor à Dunkerque, ACC à Douvrin et AESC-Envision à Douai. 
A lire : À Dunkerque, Prologium et XTC confortent une "Vallée de la batterie" format XXL

Ania : « Le consommateur n’est pas idiot » 

Jean-Philippe André, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), a réagi aux menaces émises du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire qui exhortait hier les industriels à rogner sur leurs marges pour faire baisser les prix alimentaires dans les supermarchés. Autant dire que le patron de l’Ania n’a guère apprécié d’être accusé de profiter de la crise. « Le consommateur n’est pas idiot », a-t-il réagit ce matin au micro de Franceinfo. « Si on exagérait, je suis vraiment au conditionnel, sur le niveau du prix : on se déconnecterait complètement des marques distributeurs, on perdrait des volumes », a poursuivi Jean-Philippe André, en assurant que le niveau de marges des industriels n’avait pas évolué avec l’inflation.

La hausse des prix à la consommation se poursuit 

Les prix à la consommation ont continué d'augmenter en avril en France, de 0,6 % par rapport à mars, rapporte l'Insee. La bonne nouvelle, c'est que les prix de l'énergie baissent (-0,7%). Ceux de l'alimentation (+0,6%) et des produits manufacturés (+0,3%) continuent de progresser, mais de façon moins forte que les mois précédents. En revanche, la hausse des prix s'accélère dans les services (+1%), du fait principalement d'une envolée des prix de transport (+8%). Sur un an, l'inflation se monte à 5,9%.

Plus de femmes dans le BTP : le normand Lhotelier ouvre la voie

Redonner aux femmes toute leur place dans l'entreprise : voilà l'ambition affichée du groupe de construction normand Lhotellier (1 700 salariés ; 310 M€ de CA). Un vrai challenge dans un secteur où les femmes ne comptent que pour 13 % des salariés. Pour ce faire, le groupe compte utiliser tous les ressorts possibles : discrimination positive à l'embauche, investissement dans du matériel pour faciliter le port de charges lourdes... Avec, en 2022, une proportion de 15 % de femmes salariées dans l'entreprise, surtout dans les nouveaux métiers de l'eau et de l'énergie, le groupe espère atteindre, à terme, la parité et devenir une référence en la matière.
A lire : Lhotellier veut féminiser le secteur du bâtiment

11 mai

📍 Neuf mois pour accoucher d’une usine

Pas plus de neuf mois pour faire naître une usine. C’est l’une des promesses émises par le chef de l’Etat qui présentait aujourd’hui sa stratégie pour réindustrialiser la France. Pour faire face à des Américains et des Chinois qui vont beaucoup plus vite que nous pour valider un projet industriel, Emmanuel Macron prépare une petite révolution bureaucratique. Il veut garantir une implantation, « entre le moment où l’on tope et le début des travaux », en neuf mois maximum.  A comparer aux 17 à 18 mois nécessaires aujourd’hui, selon lui, au bon déroulement des procédures administratives. Pour diviser par deux les délais d’obtention des permis de construire sans fouler aux pieds les procédures, notamment environnementales, le chef de l’Etat compte faire réaliser les différentes procédures en parallèle et non plus les unes à la suite des autres. L’une des solutions développées par le chef de l'Etat pour faire face à la lenteur administrative française – et qui a aussi l’avantage de ne pas accroître l’artificialisation des sols -  est d’identifier sans attendre des friches, de les dépolluer et de les préparer à accueillir de futurs projets industriels. Parmi les autres axes du projet de loi industrie verte dévoilés par Emmanuel Macron et qui sera présenté la semaine prochaine en conseil des ministres : la mise en place d’un crédit d’impôt industrie verte, une réforme des critères d’attribution du bonus automobile favorisant les véhicules fabriqués en Europe ou encore une meilleure adaptabilité des formations aux besoins des industriels. 

Investissements étrangers : la France sur le toit de l’Europe

La France continue de régner sur l’Europe en matière d’investissements étrangers. Selon une enquête d’EY, avec 1 259 implantations ou extensions d’entreprises contrôlées par des capitaux étrangers, la France conserve la tête du classement européen, pour la quatrième année de suite. Loin devant le Royaume-Uni (929 annonces d’investissement) et l’Allemagne (832). Parmi les satisfactions tricolores, les belles performances en matière de centres de R&D et sur le plan industriel. En revanche, le pays est moins attractif pour capter des projets logistiques et des implantations de sièges sociaux. Si elles ne pèsent que 1% des entreprises en France, les sociétés à capitaux étrangers représentent 13% de l’emploi salarié, près de 25% de la R&D et 35% des exportations industrielles du pays. 
A lire : "La France reste le pays le plus attractif d’Europe en nombre de projets d’investissements étrangers"

Création d’un fonds d’investissement dédié aux métaux critiques 

La société d’investissement Infravia lance, en partenariat avec l’Etat, un fonds d’investissement dédié aux minerais et aux métaux critiques. Ce fonds sera abondé par des industriels, des établissements financiers, ainsi que par l’Etat qui va injecter 500 millions d’euros. Infravia compte collecter un milliard d’euros d’ici à la fin de l’année et deux milliards d’euros à terme. Ce fonds investira, en minoritaire, dans des projets visant à sécuriser les approvisionnements de minerais et métaux critiques au bénéfice de l’industries française et européenne. Avec la montée en puissance des véhicules électriques et de la production d’énergies décarbonées, les besoins en minerais et matériaux comme le cobalt, le nickel ou le lithium vont considérablement s’accroître.  

Industries agroalimentaires : Bercy hausse le ton 

Entre la grande distribution, les industriels et l’Etat, les relations continuent d’être à couteaux tirés. Quelques semaines après la colère de la grande distribution à l’encontre de la loi Descrozaille, le gouvernement hausse le ton cette fois à l’égard des industriels. Pour lutter contre l’inflation, Bercy somme en effet les industriels de l’agroalimentaire de baisser leurs prix en rognant sur leurs marges. « Nous allons demander un effort à ceux qui font les marges. Aujourd'hui, ce sont les grands industriels de l'agroalimentaire qui font les marges, donc il faut qu'ils participent », a déclaré ce jeudi le ministre de l’Economie, cité par Les Echos, qui compte aussi prolonger l’opération trimestre anti-inflation avec les distributeurs. Et si les industriels refusent de rouvrir les négociations commerciales avec la grande distribution, Bruno Le Maire promet qu’il sortira l’artillerie lourde : « Nous emploierons tous les instruments à notre disposition, y compris l'instrument fiscal, pour récupérer des marges qui seraient des marges indues faites sur le dos des consommateurs. » 
 

10 mai

📍Medef : le match à trois se transforme en duel 

Ils ne sont plus que deux pour succéder à Geoffroy Roux de Bézieux à la présidence du Medef. Ce mardi, les instances de l’organisation patronale avaient pourtant validé trois candidatures. Mais l’un des candidats, Pierre Brajeux, vient de jeter l’éponge. Le PDG de Torann-France, une société de sécurité basée à Courbevoie (92), vient de rallier la candidature de Dominique Carlac’h, dirigeante de la société parisienne de conseil en innovation D&Consultants, une structure qui emploie une trentaine de personnes. Ancienne championne de France junior du 400 mètres, membre du Conseil économique, social et environnemental, elle connaît très bien les arcanes du Medef. Candidate à la succession de Pierre Gattaz, Dominique Carlac’h est depuis 2018 porte-parole et vice-présidente de l’organisation patronale. Elle fera face au favori de cette élection, Patrick Martin. A la tête de Martin-Belaysoud Expansion (3 000 salariés), un groupe familial de distribution B to B basé à Bourg-en-Bresse (Ain), le numéro deux de l’organisation patronale – il est le président délégué du Medef depuis 2018 – bénéficie notamment du soutien de la puissante Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). Les candidats ont moins de deux mois pour terminer leur campagne et convaincre organisations professionnelles et Medef territoriaux : le vote désignant le successeur de Geoffroy Roux de Bézieux se déroulera le 6 juillet.

Des emballages réemployables à grande échelle vont voir le jour en France

Un premier pas vers la fin des emballages alimentaires à usage unique. L’éco-organisme Citeo et deux verriers, l’américain O-I (qui emploie 2 500 salariés en France au sein de 11 usines) et le groupe parisien Verallia (10 000 salariés), viennent de signer un partenariat visant à lancer la production à grande échelle d’emballages alimentaires réemployables. Après six mois de concertation, des premiers emballages standardisés viennent d’être présentés. Ces gammes de bouteilles et de bocaux en verre arborant le logo R-Cœur vont permettre d’harmoniser la collecte, le lavage et le réemploi des emballages alimentaires en France.  Objectif fixé par la loi Agec : atteindre les 10% d’emballages réemployés en 2027. Le challenge n’a rien d’anodin : plus de 100 milliards d’emballages sont jetés en France chaque année, et plus de la moitié d’entre eux sont en plastique à usage unique. Pour soutenir cette logique du réemploi, le gouvernement va créer en janvier prochain un bonus pour les industriels utilisant la nouvelle gamme d’emballages standardisés.   

Les défaillances d’entreprise remontent en flèche 

Les défaillances d’entreprise poursuivent leur remontée. Selon les derniers chiffres de la Banque de France publiés ce mercredi, sur les douze derniers mois (de mai 2022 à avril 2023), le nombre de sauvegardes, de redressements et de liquidations judiciaires (46 000) est en croissance de 47% par rapport à un an plus tôt. Les chiffres restent toutefois légèrement inférieurs à ceux de la fin 2019. 

Habillement : regain de forme pour les centres commerciaux

Les enseignes d’habillement enregistrent une hausse de chiffre d’affaires de 1,7% en avril, selon les chiffres d’Alliance du commerce. Toutefois, cette croissance cache des situations très disparates. Les commerces situés dans les centres commerciaux connaissent un regain de forme, avec plus de 5% de croissance. Les enseignes de centres-villes implantées dans les rues restent stables. En revanche, l’activité plonge de 1,8% pour les enseignes situées dans les zones d’activités commerciales et les retails parks. Le commerce en ligne affiche une progression de 5%. Depuis avril 2019, il connaît une hausse de 92%.

9 mai

📍Un plan pour lutter contre la fraude fiscale

Le ministre délégué chargé des Comptes publics Gabriel Attal vient de dévoiler son plan pour lutter contre la fraude fiscale. Dans son viseur : les plus gros patrimoines ainsi que les multinationales. Ce plan passe par l’augmentation de 25% d'ici 2027 des contrôles fiscaux des plus riches. Les 100 plus grandes capitalisations boursières feront, elles, l’objet d’un contrôle fiscal tous les deux ans. En revanche, interrogé par France Inter, le ministre assure vouloir « alléger la pression sur les classes moyennes et les patrons des PME ». Ce qui est tout sauf évidemment une invitation à dissimuler quoi que ce soit au fisc. Le moment serait d’autant mal choisi que le plan prévoit un durcissement des sanctions, qui ne seront pas uniquement financières. Les fraudeurs pourront être condamnés à des peines de travaux d'intérêt général, et peut-être même être marqués par le sceau d’une « indignité fiscale » les privant temporairement du droit de percevoir des réductions et des crédits d’impôt. Le plan anti-fraude donne aussi de nouveaux moyens à l’administration fiscale avec l’annonce de plus de 1 500 recrutements. Le projet de loi de finances 2024 octroiera aussi de nouvelles armes au fisc afin de détecter les prix de transferts abusifs entre les sociétés d’un même groupe multinational. Une cellule de renseignement fiscal va par ailleurs voir le jour à Bercy, chargée de traquer les avoirs dissimulés dans les paradis fiscaux, les trusts et de lutter contre la « défiscalisation abusive ». Ces agents de renseignement pourront recruter des sources dans des paradis fiscaux et les rémunérer en échange d’informations. Enfin, annoncée de longue date, la mise en place de la facturation électronique, doit selon le gouvernement permettre de collecter chaque année trois milliards d’euros, en empêchant les fraudes à la TVA.   

Cessions et acquisitions de PME : une chute rassurante

Un déclin qui rassure ! Voilà ce qui résume le marché 2022 des cessions et acquisitions de PME en France. Publiée ce jour, une enquête d’In Extenso Finance et d’Epsilon Research recense 1 080 rachats d’entreprises valorisées entre 1 et 50 millions d’euros l’an passé. Un chiffre en net recul, de 8% par rapport à 2021. Paradoxalement, les auteurs de l’enquête ne cachent pas leur soulagement face cette contre-performance. Entre la guerre en Ukraine, la montée de l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et la crise énergétique, ils s’attendaient en effet à une chute deux fois plus importante du nombre de transactions. Qu’en est-il des pronostics 2023 ? Pour In Extenso Finance et d’Epsilon Research, le marché des cessions-acquisitions de PME devrait rester stable en 2023.
A lire : En repli, les cessions-acquisitions de PME ont connu une année 2022 moins difficile que prévu

Acquisition XXL pour CMA CGM

L’armateur marseillais CMA CGM est sur le point de signer la plus grosse acquisition de son histoire en reprenant les activités de commission de transport et de logistique du groupe Bolloré, qui regroupent pas moins de 14 000 salariés. Les familles Saadé et Bolloré sont tombées d’accord, avec l’acquisition de 100% de Bolloré Logistics, valorisé 5 milliards d’euros. L’opération permet au groupe de transport maritime marseillais, qui emploie 155 000 salariés, de poursuivre sa diversification dans le secteur de logistique, en prenant possession notamment de 115 entrepôts d’une superficie de 900 000 m².  
A lire : CMA CGM va reprendre Bolloré Logistics pour cinq milliards d’euros 

Le commerce extérieur en France reprend (très) légèrement des couleurs

Selon les derniers chiffres des Douanes, le premier trimestre 2023 voit le solde commercial tricolore s’améliorer de 11,9 milliards d’euros, même s’il reste plus dégradé (-29,8 milliards d'euros) que sur la période 2000-2020. Une progression qui se justifie par des importations en forte baisse (-7,4 %), du fait notamment du recul des importations d’énergie. Sur cette même période, les exportations sont en légère baisse (-1,6 %), s’explique notamment par la diminution du prix et des volumes de blé exporté.
 

5 mai

📍 L'emploi salarié tient bon, pas l'intérim...

En France, il en va actuellement de l’emploi comme de la croissance : l’un et l’autre résistent, mais montrent des signes évidents de fragilité. Au premier trimestre, le secteur privé a ainsi, et encore, augmenté ses effectifs, selon l’Insee. Mais cette 9e hausse consécutive dissimule de franches (et rares) destructions de postes dans le BTP et l'intérim.

... ni même les start-up, contraintes de licencier

Elles non plus n'étaient pas vraiment habituées à détruire des emplois. Et pourtant, selon un baromètre de Motherbase pour Numeum, l'organisation professionnelle du numérique, les start-up ont supprimé 3 615 postes en avril (-1,3 % en un mois). "Une inflexion notable", la deuxième en quatre mois, après la perte de 843 autres en décembre. Et même si le solde reste positif depuis le début de l'année (+4 726), l'étude relève que, cette fois, aucune région ni secteur n'est épargné par cette soudaine érosion. L'essentiel du choc est toutefois encaissé par l'Ile-de-France (-2 186) et les services informatiques (-939). Mais, signe de sa propagation, le nombre de jeunes pousses créatrices d'emploi le mois dernier a tout bonnement été divisé par plus de 3 par rapport à mars ! Pour Numeum, pas de miracle : les employés des start-up payent la conjoncture actuelle. D'une part, "la pression sur les prix empêche [ces entreprises] de répercuter sur leurs tarifs la hausse des salaires et des coûts de fonctionnement". D'autre part, le ralentissement des levées de fonds se double d'un durcissement des critères de financement : l'organisation évoque ainsi d'"éventuelles consignes des fonds d’investissement, qui priorisent désormais la rentabilité à la croissance".

Les industriels soufflent le chaud et le froid

L'étau se desserre un peu sur les industriels. Au niveau des prix de vente d'abord : les patrons du secteur anticipent de les augmenter de 0,6 % en moyenne dans les trois prochains mois, selon l'Insee, "soit l’anticipation trimestrielle la plus basse depuis avril 2021". Cela dit, les hausses passées en début d'année ont aussi été les plus fortes depuis juillet dernier (+1,6 %). Côté activité, la pression se relâche aussi : les entreprises, interrogées du 27 mars au 17 avril, ne sont plus que 26 % à devoir lever le pied à cause de difficultés d'approvisionnement (-18 points en un an). Elles sont aussi plus nombreuses à juger leurs capacités de production suffisantes (+3 points)... mais cette amélioration tient aussi à une mauvaise nouvelle, puisque les dirigeants sont de plus en plus confrontés à une demande jugée insuffisante. Une problématique signalée par 32 % d'entre eux, 2 fois plus qu'un an auparavant ! Pour autant, leurs intentions d'investissement pour 2023 rebondissent nettement (+14 points depuis janvier). En revanche, pas de changement pour les difficultés de recrutement : elles concernent toujours 65 % des industriels (à seulement 2 points sous son record de juillet dernier).

Transports : l'Etat couronne la petite reine

Le gouvernement confirme son changement de braquet sur la bicyclette. Après de premières annonces en septembre dernier, la Première ministre Elisabeth Borne est remontée en selle, aujourd'hui, pour présenter un plan complet "vélo et marche", doté de 2 milliards d'euros pour la période 2023-2027. L'essentiel de cette somme (1,5 Md€) ira au développement des infrastructures et aménagements cyclables, avec un objectif de 80 000 kilomètres de pistes sécurisées à la fin du quinquennat (soit 40 % de plus qu'aujourd'hui). L'exécutif veut aussi redonner de l'élan à la production française, en "[structurant] une filière économique complète autour du vélo, de l’assemblage au recyclage". En la matière, les moyens sont toutefois plus modestes et encore flous, même si l'ambition affichée a été rehaussée : atteindre 1,4 million de cycles assemblés dans le pays d’ici à 2027, et 2 millions en 2030. Le coup de pédale au secteur passera par la prolongation des aides publiques à l'achat, mais aussi un soutien à la réparation et au reconditionnement (pour 100 M€), ainsi qu'un programme d'aide aux entreprises de la cyclologistique (7 M€). Le transport de marchandises va également bénéficier de la déductibilité de la TVA sur l'acquisition, la location et la maintenance des vélos-cargos.

4 mai

📍 Les lycées professionnels, futur vivier des employeurs ?

Reconnecter les lycées professionnels aux besoins des entreprises. C'est l'un des grands objectifs de la réforme de cette voie d'apprentissage, présentée aujourd'hui par Emmanuel Macron, à l'occasion d'un déplacement en Charente-Maritime. Pour parvenir à cette fin, le président de la République entend jouer sur plusieurs leviers. D'abord revoir l'offre de formation, d'ici la fin de l'année, pour l'adapter en fonction des territoires, des métiers en tension (ferroviaire, aéronautique, agriculture...) et des secteurs en développement (numérique, transition écologique). Ensuite, les stages en cours d'études seront rémunérés, dès la rentrée prochaine, aux frais de l'Etat (à raison de 50 à 100 euros la semaine), et leur durée rallongée de 50 % pour les terminales, prêts à entrer directement sur le marché du travail, après leur diplôme. Enfin, les acteurs économiques vont pouvoir mettre un pied dans les établissements. Le chef de l'Etat préconise, en effet, l'ouverture de "bureaux des entreprises" dans chaque lycée, le recrutement d'intervenants extérieurs sous le statut de "professeurs associés", ou encore la généralisation du mentorat.

BTP : le recyclage des déchets fait grincer des dents

Les entreprises du BTP dans le flou le plus total concernant le tri et la collecte de leurs déchets. Depuis le 1er mai est entré en vigueur un service de reprise gratuite de certains de leurs rebuts. Mais rien ne va dans le système mis en place, dénoncent déjà les organisations professionnelles du bâtiment.

Industrie : regain de fièvre sur les prix

Comme ceux à la consommation, les prix de production repartent de l'avant. En mars, ils ont rebondi d'1,3 % sur un mois, selon l'Insee. Ce qui les porte au-dessus de leur précédent pic de janvier, au plus haut depuis, au moins, 2015. Sur un an, cette inflation atteint +9,5 %, en baisse de 3,8 points par rapport à février. Mais mieux vaut ne pas se réjouir trop vite : ce recul est en trompe-l'oeil, "en raison notamment d’un effet de base" statistique, puisque les prix de mars 2022, utilisés comme point de comparaison, "avaient fortement augmenté avec le déclenchement de la guerre en Ukraine", souligne l'institut. Et, pour ne rien arranger, la flambée se concentre, encore une fois, sur les produits destinés au marché français (+2 % sur un mois), tandis que ceux pour l'étranger ou à l'importation évoluent en sens inverse (-0,7 et -1,7 % respectivement).

Financement : la BCE lève le pied (un peu)

La Banque centrale européenne (BCE) ralentit le rythme de la hausse de ses taux d'intérêt directeurs. Ils vont en effet être relevés, à partir de mercredi, et pour la 7e fois en 10 mois, mais de seulement 0,25 point. C'est 2 fois moins que lors des trois augmentations précédentes. Pour autant, la BCE juge encore "les perspectives d’inflation (...) trop élevées sur une période trop longue", avec des "tensions sous-jacentes sur les prix [qui] restent fortes". L'institution entend donc maintenir ses taux "à des niveaux suffisamment restrictifs", et "aussi longtemps que nécessaire", pour atteindre son objectif d'une hausse des prix limitée à 2 % par an. Depuis juillet, elle les a déjà augmentés de 3,75 points au total.

3 mai

📍 Inflation : l'agroalimentaire remis sous pression

Le soi-disant "trimestre anti-inflation" durera finalement plus de trois mois. Le ministre de l'Economie a annoncé vouloir, « avec les distributeurs, prolonger cette opération [au-delà du 15 juin], pour qu'ils continuent à s'engager sur la baisse d'un certain nombre de prix ». Selon Bruno Le Maire, les produits concernés par cette démarche (et librement choisis par les enseignes) auraient d'ores et déjà baissé de 5 à 7 % depuis le 15 mars. Mais le patron de Bercy veut aller plus loin et, pour ce faire, met la pression sur les « grands industriels ». Ils sont de nouveau priés de répercuter plus vite la baisse actuelle de certains prix de gros. Lesquelles réductions devront s'appliquer sans rognersur les revenus des producteurs agricoles. Après avoir déjà pris la plume, le mois dernier, pour faire passer ce message aux intéressés, Bruno Le Maire prévoit désormais de prendre langue avec tout le monde la semaine prochaine. Une réunion au ministère de l'Economie « pour accélérer les négociations commerciales », et ainsi « casser la spirale inflationniste des prix alimentaires à l'automne prochain », a-t-il expliqué sur France Info. Un voeu pieu ? Le patron de Système U Dominique Schelcher n'est pas loin de le penser. « Il ne faut pas croire qu'il y aura une baisse généralisée en septembre, a-t-il averti, dès ce matin, sur BFM Business. Il y a un certain nombre de matières premières qui ne vont pas baisser et aussi l'électricité, qui nous touche tous ».

Réforme des retraites : le commerce en souffrance

Le mouvement contre la réforme des retraites pèse (un peu) sur les entreprises. La mobilisation a eu un effet sur leur chiffre d'affaires dans 28 % des cas, selon une enquête OpinionWay pour CCI France, réalisée auprès de 1 019 dirigeants, du 7 au 18 avril. Un quart d'entre eux déplorent également des perturbations sur leurs approvisionnements, comme sur leur organisation interne. A chaque fois, c'est le commerce qui apparaît le plus affecté, et de loin : dans ce secteur, les répondants sont 20 points de plus que la moyenne à déclarer un impact sur leur CA (et +18 points pour les difficultés logistiques). Pour autant, les patrons retrouvent peu à peu de l'optimisme : tous secteurs confondus cette fois, ils sont 68 % à afficher leur confiance pour les perspectives de leur entreprise sur l'année à venir (+2 points sur un mois, au plus haut depuis l'été dernier). Mais, dans le même temps, 48 % redoutent encore les conséquences de l'inflation sur la viabilité de leur société (+2 points également).

L'aéronautique face au virage du redécollage

L’industrie aéronautique française peut souffler. En 2022, elle est entrée de plain-pied dans l’après-Covid. Problème : les entreprises de la filière ne parviennent pas à suivre le rythme de cette reprise spectaculaire. Ni à recruter en conséquence.
A lire : La reprise de l’activité dans l’aéronautique pénalisée par les difficultés de recrutement

Le Crédit Mutuel sur le chemin de la réconciliation

La hache de guerre est enterrée. Après plus d'une décennie de conflit ouvert, le Crédit Mutuel Arkéa et la Confédération nationale du Crédit Mutuel ont signé un protocole d’accord pour mettre fin à leur bras de fer. Le texte vise à assurer un équilibre entre l’autonomie voulue par les Bretons et les Girondins et la tutelle de l'instance nationale.
A lire : Le Crédit Mutuel trouve un accord sur les velléités d'indépendance de ses banques régionales

2 mai

📍 Réforme des retraites : place à la trêve de mai ?

Les syndicats ne s'avouent toujours pas vaincus. Contre la réforme des retraites, ils appellent à poursuivre le mouvement avec une 14e journée de mobilisation en vue... mais la date retenue est, cette fois, très lointaine - ce sera le 6 juin. Elle n'en est pas moins stratégique : deux jours plus tard, les députés examineront une proposition d’abrogation de la loi adoptée fin mars. Les centrales veulent donc, d'ici là, "multiplier les initiatives" pour "se faire entendre des parlementaires". En parallèle, l'intersyndicale ne ferme pas la porte aux négociations sur le travail, souhaitées par le gouvernement. Mais elle compte bien maintenir un front uni, autour de propositions "communes, mettant à contribution les employeurs, pour que les préoccupations des salarié.e.s soient enfin prises en compte, en matière de salaires, de conditions de travail, de santé au travail, de démocratie sociale, d’égalité femmes-hommes et d’environnement notamment". Cette nouvelle prise de position conjointe intervient au lendemain d'un rare 1er mai unitaire, marqué par un sursaut de mobilisation, avec 782 000 manifestants recensés dans toute la France par le ministère de l'Intérieur (plus que les deux précédentes journées d'action contre la réforme des retraites).

Printemps maussade dans l'industrie

Sueurs froides dans les usines françaises. En avril, leur production a connu sa chute la plus brutale depuis mai 2020 et la sortie du premier confinement anti-Covid, selon une enquête mensuelle de S&P Global. Pis, hors crise du coronavirus, l’activité se retrouve même à son plus bas niveau depuis dix ans ! La faute à une demande désespérément en panne.

Automobile : le feu reste au vert

Le marché automobile garde le pied sur l'accélérateur. En avril, quelque 132 509 voitures particulières ont été immatriculées, soit 21,9 % de plus qu'un an auparavant (4e hausse consécutive), selon la Plateforme automobile. Mais le constat reste identique au fil des mois : malgré une progression fulgurante par rapport à 2022, les ventes restent très loin de leur niveau d'avant-coronavirus (encore -29,6 % par rapport à avril 2019).

Tourisme : l'hiver plus que normal de l'hôtellerie

L'hôtellerie-restauration a bel et bien fait le plein cet hiver. Sur la saison, l'Insee a compté 86 millions de nuitées en "hébergements collectifs de tourisme", en hausse de quasiment 50 % sur un an. Surtout, c'est la première fois, depuis le début de la crise du Covid-19, que leur fréquentation a dépassé son niveau de 2019 (+1,4 %). Et encore, insiste l'institut, en l'absence de toute restriction sanitaire, la performance aurait pu être meilleure, si le manque d'enneigement et les mouvements sociaux n'avaient pas "freiné" les vacanciers en début d'année. Mais les acteurs du tourisme peuvent quand même se frotter les mains : leur chiffre d’affaires s'est encore mieux rétabli de la pandémie (+25 % dans l'hébergement par rapport à 2019, +26 % dans la restauration). Et l'inflation n'est pas la seule en cause, puisque la "croissance de l’activité dans l’hôtellerie haut-de-gamme (...) [a] fait plus que compenser la baisse constatée dans les hôtels de 1 et 2 étoiles".

28 avril

📍 La croissance résiste, l'inflation persiste...

Le cocktail économique de l'an dernier reste au menu de 2023. Premier ingrédient : la croissance molle. Au premier trimestre, le PIB a bel et bien augmenté, selon l’Insee, mais à un petit rythme, et après avoir frôlé la rupture fin 2022. Ce rebond est de toute façon loin d’être rassurant, tant certains fondamentaux paraissent fragilisés, notamment du côté des ménages. Les entreprises, elles, s’en tirent mieux. Las, cet équilibre s'annonce précaire, car l'économie reste plus que jamais sous la menace de l'inflation, l'autre ingrédient désormais bien installé dans le pays. Et il ne semble pas près de s'évaporer de si tôt : en avril, d'après une première estimation de l'institut statistique, la hausse des prix à la consommation a ralenti sur un mois (+0,6 %), mais rebondi sur un an pour s'établir à +5,9 % (soit 0,2 point de plus que le mois précédent). Une nouvelle flambée moins nourrie, cette fois, par l'alimentaire (en baisse d'1 point) que par l'énergie (+2,1 points) et les services (+0,3). Les produits manufacturés, eux, se maintiennent à leur niveau précédent (-0,1).

... et le logement décroche

La crise du logement neuf toque bel et bien à la porte. Les  dernières statistiques du ministère de la Transition écologique sont venues confirmer les alertes lancées, coup sur coup, ce mois-ci, par la Fédération française du bâtiment et le Medef. Au premier trimestre, les permis de construire se sont ainsi effondrés de 30,4 % sur un an, et les mises en chantier de 13,3 %... ce qui les ramène au plus bas depuis le printemps 2020, alors marqué par le premier confinement anti-Covid. La situation est tout aussi critique sur les douze derniers mois écoulés : 441 400 logements ont été autorisés sur la période (-11,5 %, 7e baisse consécutive) et 359 200 ont été démarrés (-8,3 %). Dans les deux cas, ces volumes restent loin de leur niveau d'avant-pandémie (respectivement à 4,1 et 6,8 % en dessous).

Distribution : Go Sport change d'écurie

Fin du suspense pour les salariés de l’isérois Go Sport, placé en redressement judiciaire depuis janvier. Le tribunal de commerce de Grenoble a retenu, aujourd'hui, l’offre de reprise d'Intersport. Plébiscitée à l'unanimité, elle propose le maintien de 72 magasins et 90 % des emplois.
A lire : Go Sport repris par la coopérative Intersport

L'automobile roule sur les milliards

Moins ils vendent et plus ils gagnent. C'est l'étonnant bilan que tire le cabinet EY de l'année 2022 pour les 16 plus grands constructeurs automobiles mondiaux. Leur chiffre d'affaires cumulé ? Il a bondi de 17,9 % sur un an, pour s'établir à 1 868 milliards d'euros. Leur bénéfice d'exploitation ? A 156,7 milliards, il s'accroît dans les mêmes proportions (+15,7 %, mais +58,5 % pour Renault et +31,7 % pour Stellantis). Ces chiffres records se doublent d'un taux de marge stable par rapport à 2021 (8,4 %, -0,1 point), mais largement supérieur à l'avant-crise du coronavirus (3,7 points au-dessus de 2019). Et pourtant, dans le même temps, les ventes de ces 16 groupes ont, elles, reculé de 2,7 % ! L'explication est simple : à la faveur d'une "forte demande, surtout pour les véhicules haut de gamme", les marques "ont pu imposer des prix de vente élevés". Une configuration payante, qu'il sera toutefois difficile de maintenir en 2023, "dans un contexte où l’inflation pèse sur le pouvoir d’achat des consommateurs" et "les réserves de commandes, issues de la pandémie, finiront par disparaître".

27 avril

📍 Salaires : les TPE-PME ont joué le jeu

Voilà une étude qui tombe à point nommé. Au moment où le gouvernement re-demande aux entreprises d’augmenter les salaires, les experts-comptables du Cercle Perspectives assurent, chiffres à l’appui, qu’elles ne l’ont pas attendu pour le faire. Mieux : dans les TPE-PME, les rémunérations ont même gonflé plus vite que l’inflation en 2022. Mais, sans surprise, tout le monde n'en a pas profité.
A lire : La rémunération des salariés de TPE-PME a augmenté plus vite que l’inflation en 2022

Les commissaires aux comptes boudés par les TPE

La loi Pacte de 2019 continue à faire des ravages chez les commissaires aux comptes. Selon leur organisation professionnelle, la CNCC, l'activité de ces tiers de confiance a encore reculé en 2021. Une chute particulièrement forte du côté des petites entreprises. Le coupable de cette désaffection ? La loi Pacte de 2019, accuse la profession.

La chimie ralentie par l'inflation

La chimie fait grise mine. L'an dernier, le secteur a vu sa production se rétracter de 3,3 % sur un an, selon l'organisation professionnelle France Chimie. Bien loin donc des espoirs de croissance, de 1 à 2 %, affichés il y a un an. La flambée des prix de l'énergie est passée par là, mais pas seulement : en chute d'environ 10 % à lui seul, l'amont de la filière (chimie minérale et organique), a également souffert, fin 2022, "d’une baisse de la demande, d’un effet déstockage et de la pression des importations". Et ce n'est sans doute pas fini : l'organisation redoute "un nouveau repli" en 2023, mais se garde bien, cette fois, de le chiffrer. Dans ces conditions, les entreprises "s’interrogent sur leur capacité d’investissement à court terme du fait des effets conjugués de la crise énergétique, de l’inflation et du ralentissement économique".

Agroalimentaire : Terrena passe entre les gouttes

Même pas mal. Alors qu'il s'attendait à souffrir en 2022, le groupe agroalimentaire Terrena, basé en Loire-Atlantique, a, au contraire, tenu bon. Après avoir maintenu ses investissements, il est même parvenu à améliorer son résultat net, bien aidé par l'inflation... mais pas seulement.
A lire : Terrena maintient des résultats 2022 "satisfaisants", malgré la grippe aviaire et la crise ukrainienne

26 avril

📍 Après la réforme des retraites, le gouvernement compte sur les entreprises

Après la réforme des retraites, le gouvernement tente d’ouvrir un nouveau chapitre. Mais sans repartir pour autant d’une page blanche. Emploi, réindustrialisation, environnement… le programme des six prochains mois, tel qu’esquissé par la Première ministre, aujourd'hui, reprend, peu ou prou, des chantiers déjà connus et identifiés. Mais pour relever ces défis, Elisabeth Borne ne compte pas seulement sur sa majorité, incertaine, à l'Assemblée nationale. Elle en appelle aussi aux entreprises pour qu'elles "fassent leur part".
A lire : Travail, salaire, écologie… le gouvernement presse les entreprises à prendre leurs responsabilités

Quand l'emploi des seniors devient une force

Le débat sur la réforme des retraites a remis sous le feu des projecteurs la question de l’emploi des seniors. Un sujet crucial, abordé dans la loi, mais finalement censuré par le Conseil constitutionnel. Elisabeth Borne a dit, aujourd'hui, vouloir désormais donner la main aux partenaires sociaux pour avancer sur cet enjeu. Et il y a urgence : les plus de 55 ans restent une catégorie sous-employée en France, pour un coût social et sociétal important. Dans les Hauts-de-France, pourtant, certaines entreprises résistent à l’âgisme et ont décidé de miser, au contraire, sur les seniors.
A lire : Ces entreprises des Hauts-de-France qui font le choix d’employer des seniors

Le chômage toujours plus bas

Du jamais-vu depuis au moins dix ans. Les chômeurs inscrits à Pôle Emploi et sans activité aucune n'étaient plus que 3,016 millions au premier trimestre, en France (hors Mayotte), selon la Dares (ministère du Travail). Leur nombre n'a cessé de fondre depuis le printemps 2020 et le début de la crise sanitaire. Cette fois, les effectifs de ce que l'administration appelle la catégorie A ont baissé d'1,2 % sur le trimestre (soit 36 700 demandeurs d'emploi en moins). Mais, comme souvent depuis le Covid-19, ce reflux est contrebalancé par la hausse concomitante des personnes en activité réduite (+0,7 % pour les catégories B et C).

Industrie : l'avertissement d'Airbus à l'Europe

La politique industrielle très agressive des Etats-Unis risque de faire très mal à l'Union européenne. C'est la mise en garde lancée, ce matin, sur France Inter, par le patron d'Airbus. Guillaume Faury fait référence à l'Inflation Reduction Act (IRA), le grand plan d'investissement de Joe Biden dans le verdissement de l'économie américaine. Un programme, « très positif, d'un point de vue de l'aviation, parce qu'il subventionne très fortement la transition sur les carburants »... mais, précise-t-il aussitôt, « vu de l'industrie européenne, il est très négatif », car il « attire des investissements aux Etats-Unis », plutôt que sur le Vieux Continent. Et le dirigeant du groupe aéronautique d'enfoncer le clou pour fustiger les « demi-mesures » mises en place à Bruxelles. « L'Europe a choisi des méthodes qui sont plus coercitives avec des taxes, des barrières, pour essayer de transformer son industrie », déplore Guillaume Faury. Sans surprise, il appelle donc plutôt l'UE à s'inspirer du plan américain pour rester attractive.

25 avril

📍 Une enceinte nationale pour le commerce

Tout vient à point à qui sait attendre. Treize ans après celui mis en place pour l'industrie, l'Etat a inauguré, aujourd'hui, un "Conseil national du commerce" (CNC). Un lancement promis, qui plus est, il y a 15 mois, à l'issue des Assises de la profession. Le principe de ce CNC est simple : réunir toute la filière au sein d'un organe représentatif unique, appelé à devenir leur interface privilégiée avec les pouvoirs publics. Dans sa configuration actuelle, le Conseil accueille ainsi 30 organisations professionnelles, en plus du Medef, de la CPME et de l'U2P, ainsi que 33 entreprises (d'Auchan et Carrefour à Cdiscount et La Redoute, en passant par Décathlon, Picard, mais aussi les étrangers Ikea et Kingfisher, mais pas Amazon... pour l'instant). Tous sont nommés pour trois ans. Pour la ministre des PME Olivia Grégoire, cette instance permettra de « véritablement [prendre] en compte le commerce, qu'il soit petit ou gros, en amont de la conception des politiques publiques ». Le gouvernement a identifié, en particulier, 5 chantiers à creuser : la transition environnementale ; la simplification et la compétitivité ; l'innovation et la transformation numérique ; les enjeux du commerce dans les territoires ; les compétences. Mais, bizarrement, pas question de parler des sujets d'actualité qui fâchent, comme le plafonnement de l’indice des loyers commerciaux, pourtant encore réclamé, la semaine dernière, par 13 fédérations. Olivia Grégoire renvoie le dossier à une discussion plus large du CNC sur les baux commerciaux en général - thème de l'un des 16 groupes de travail également mis sur pied aujourd'hui. Mais, déjà, la CPME et le Conseil du Commerce de France y sont allés, chacun de leur côté, de leur contribution pour demander l'ajout de deux autres items, non moins controversés : le poids de la fiscalité sur les magasins et les "distorsions de concurrence" notamment entre boutiques physiques et ventes en ligne. Autant de points de crispation que le secteur espère enfin dénouer, et cette fois sans plus attendre

Le cercle vertueux du partage de la valeur

Le "partage de la valeur" aidera-t-il le gouvernement à tourner la page de la réforme des retraites ? C'est en tout cas le pari de l'exécutif, poursuivi, encore aujourd'hui, dans tous ses déplacements par des manifestations et autres concerts de casseroles. L'idée est de rapidement retranscrire dans la loi un accord national interprofessionnel conclu, en février, par les partenaires sociaux. Mais certaines entreprises n'ont pas attendu pour expérimenter les bienfaits de cette redistribution interne de la richesse créée. Exemple avec Celfy : cette PME normande de plomberie reverse, chaque année, en moyenne, 40 % de ses bénéfices.
A lire : « La rentabilité de Celfy s'est accrue depuis que l'on partage nos résultats »

Les créations d'entreprise à la relance

Les créations d’entreprise limitent la casse. Après un mois de janvier catastrophique, elles n’accusent finalement qu’un léger retard, au premier trimestre, sur leur niveau d’il y a un an, selon l’Insee. Les immatriculations ont ainsi poursuivi leur redressement en mars. Mais, déplore l'institut, ces chiffres restent fragiles, car pollués par les dysfonctionnements persistants du guichet unique pour les formalités des entreprises.

Les ETI retrouvent des couleurs

Après un hiver en apnée, les entreprises de taille intermédiaire ressortent la tête de l'eau. Elles sont désormais 64 % à se dire confiantes sur leurs perspectives pour les trois mois à venir (+13 points par rapport à leurs anticipations de décembre), selon un baromètre du Meti, leur organisation professionnelle, et de la Banque Palatine. Résultat, les craintes autour de la dégradation de leur trésorerie se dissipent et ne concernent plus qu'un quart des 1 200 ETI sondées du 22 au 29 mars (-20 points). Et pourtant, la crise de l'énergie continue à produire ses effets délétères : 93 % des répondants se déclarent toujours concernés, à des degrés divers, par la flambée des prix (+4 points), 36 % jugeant même que la situation s'est aggravée entre fin 2022 et début 2023. Résultat, leurs factures pourraient gonfler de plus de moitié (par rapport à leur niveau 2021) dans 61 % des cas - une proportion deux fois plus élevée que l'an dernier. Dans ces conditions, les ETI sont toujours 13 % à envisager une réduction de leur production pour amortir le choc.

24 avril

📍 "Bouclier tarifaire" : les entreprises désarmées

Il ne fallait pas se réjouir trop vite. La prolongation du bouclier tarifaire sur l'électricité jusqu'à début 2025 ne concernera que les particuliers, mais pas les TPE qui bénéficiaient jusqu'ici de cette protection. Cette utile précision est venue, hier, du ministre de l'Industrie Roland Lescure, interrogé sur France 3. « Aujourd'hui, a-t-il expliqué, on a un calendrier qui nous est dicté par l'Europe sur les entreprises. Il nous autorise à mettre en place ce qu'on appelle le guichet jusqu'à fin 2023. » Mais, au vu de la baisse des prix de l'électricité et du gaz, les patrons n'ont de toute façon « pas besoin d'aide », a jugé Roland Lescure. Il prévoit toutefois de réévaluer la situation à l'automne. Il n'en reste pas moins que la flambée passée des prix laisse des traces dans les comptes actuels de ceux qui ont renouvelé leurs contrats au plus mauvais moment, fin 2022. Sauf à bénéficier d'un geste exceptionnel de leur fournisseur. C'est ce qui vient de se passer pour les opérateurs de fret ferroviaire, clients de SNCF Réseau pour leur électricité. Le gestionnaire des chemins de fer les a autorisés à résilier "leur contrat à partir du 1er juin, pour souscrire à des offres de marché plus attractives pour le reste de l’année en cours". Soit un prix du mégawattheure potentiellement divisé par deux ou trois. Annonce faite par le ministre des Transports Clément Beaune, pour "contribuer à rétablir les conditions de concurrence avec le mode routier".

Inflation : une si chère production

Du jamais-vu dans les annales de l’Insee. L’an dernier, en France, tous les secteurs ont connu des hausses historiques de leurs prix à la production. En première ligne de cette flambée : l’industrie et l’agriculture. Les services, eux, échappent au pire, grâce... à la modération salariale.

Les grosses levées de fonds n'ont pas dit leur dernier mot

Voilà qui devrait redonner des couleurs aux levées de fonds, mal en point depuis le début de l'année. Ces derniers jours, coup sur coup deux entreprises françaises ont signé des tours de table à trois chiffres. Dans les Alpes-Maritimes, le producteur photovoltaïque TSE a collecté 130 millions d'euros pour continuer à aller de l'avant sur la transition énergétique. Somme plus importante encore, mais situation moins florissante toutefois pour Ynsect : avec 160 millions d'euros en poche, l'entreprise agroalimentaire, implantée dans la Somme, vise d'abord à (re)structurer son activité pour tenter de vite trouver le chemin de la rentabilité.

Financement : Bpifrance marque son territoire

On n'est jamais mieux servi que par soi-même. Pour célébrer ses dix ans d'existence, Bpifrance a donc fait ses comptes et dressé un bilan (forcément) positif de son action. La banque publique revendique ainsi 535 000 entreprises aidées depuis 2013 (à 70 % des TPE), à travers ses actions de financement et d'investissement (à hauteur de 260 milliards d'euros), mais aussi par le biais de l'assurance-crédit à l’export (pour 190 Md€). Son implication dans l'économie tricolore est telle que "40 % des PME françaises actuelles et plus de 60 % des ETI ont été soutenues au moins une fois" par elle, sur la période. Avec des retombées sonnantes et trébuchantes pour les principales intéressées, assure l'institution. Exemple : les sociétés accompagnées auraient vu, en moyenne, le taux de croissance de leur chiffre d’affaires progresser de 6 points sur les trois années qui ont suivi. Autre motif de satisfaction de Bpifrance : être "devenu l’un des plus grands investisseurs européens au capital des entreprises", avec 50 Md€ d’actifs sous gestion et plus de 500 fonds de capital-investissement souscrits.

21 avril

📍 Inflation : pression sur l'agroalimentaire, répit sur l'électricité

Les industriels de l'agroalimentaire mis sous pression pour réviser leurs tarifs. Le ministre de l'Economie a fustigé, ce matin, sur LCI, toux ceux qui « ne jouent pas le jeu de la répercussion à la baisse des prix de gros sur les prix à la consommation. C'est inacceptable ! », a tonné Bruno Le Maire. Il leur demande donc de retourner « sans délai », et de leur propre initiative, à la table des négociations avec les distributeurs. Sans quoi, Bercy convoquera tout le monde pour tenter d'obtenir ces réductions. Le ministre précise que son avertissement vise les grands groupes, aux « chiffres d'affaires très élevés », mais pas les PME du secteur, qui ont, elles, « moins de marges de manoeuvre financières ». Par ailleurs, sur la crise de l'énergie, Bruno Le Maire a précisé vouloir ranger les boucliers tarifaires en deux temps. L'encadrement des hausses du gaz s'éteindra « dès cette année », car il « n'a plus de raison d'être », au vu des cours du marché. Sur l'électricité, en revanche, le débranchement du dispositif prendra deux ans, avec une extinction « d'ici début 2025 ». La faute, notamment à « la production électrique d'EDF [qui] reste un peu en dessous de ce à quoi nous pouvions nous attendre » et maintient donc les tarifs à un niveau toujours élevé, a expliqué Bruno Le Maire.

Emploi (1) : des contrats courts en cascade

La course aux recrutements continue de faire rage. Au premier trimestre, l’Urssaf a encore compté un nombre exceptionnel de déclarations d’embauche (hors intérim), tout proche de son record de l'été dernier. Mais, signe de temps plus incertains, ce rebond de l’emploi tient uniquement à l’envolée des CDD les plus courts.

Emploi (2) : l'attractivité des TPE-PME en question

Agir sur les conditions de travail pour contrer les difficultés de recrutement. C'est la solution que cherche à développer l'Anact, à travers son dernier appel à projets. Doté de 900 000 euros, il vise à financer des actions d'amélioration de l'attractivité des employeurs (hors investissements matériels et formations). Les projets retenus devront "renouveler la manière d'aborder les enjeux de recrutement, fidélisation, gestion des ressources humaines, organisation du travail et de la santé au travail, pour les TPE-PME ou les acteurs de branches et les territoires". Les dossiers sont à déposer avant le 1er septembre au plus tard (avec une relève intermédiaire prévue le 30 juin), auprès de l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail.

Financement : Bpifrance renouvelle son appel à l’épargne des Français

L’épargne des particuliers intéresse à nouveau Bpifrance. Pour la troisième fois en moins de trois ans, la banque publique lance un placement à destination des investisseurs non-professionnels. Si son ambition reste la même (démocratiser le financement des PME et ETI non-cotées), les moyens d'y parvenir, eux, changent, puisque l'argent collecté est destiné à alimenter des fonds d'investissement, et non des entreprises directement.

20 avril

📍 La modeste inflexion de la forte inflation

La fin de l'inflation forte n'est décidément pas pour cette année. En dépit de ses prophéties répétées sur l'hypothétique dépassement du "pic", et les espoirs entretenus sur un essoufflement à l'été, Bercy a dû se rendre à l'évidence : la flambée des prix résiste plus que prévu. Elle devrait atteindre encore +4,9 % en 2023 (soit seulement 0,3 point de moins que l'an passé), prédit désormais Bruno Le Maire. C'est en tout cas l'estimation retenue dans le programme de stabilité français, destiné à la Commission européenne. Las, la précédente version de ce document, présentée il y a neuf mois, pariait sur une inflation à +3,3 % cette année - preuve, s'il en était besoin, de l'interminable fuite en avant des prix. La faute à une « diffusion plus lente de la baisse du coût des matières premières aux biens de consommation », a euphémisé le ministre de l'Economie. La croissance, elle, reste évaluée à +1 %. Et mieux vaut qu'elle résiste, car le gouvernement en fait le premier « pilier » de sa stratégie pour « accélérer le désendettement de la France ». Avec un nouvel objectif à la clé : réduire le trou à 108,3 % du PIB en 2027. A ce titre, Bruno Le Maire promet de maintenir le crédit d'impôt recherche et la baisse de la fiscalité, tout en « [augmentant] le volume global de travail » - objet des réformes de l'assurance chômage, des retraites et du projet France Travail. Pour assainir les finances publiques, Bercy entend aussi mettre fin au bouclier énergétique « dans les deux années à venir », ainsi qu'« à la politique des chèques exceptionnels ». La dépense publique, elle, pourra encore augmenter, mais moins que l'inflation, avec une cible de +0,8 % par an, en moyenne, pour l'Etat, et de +0,5 % pour les collectivités locales.

Les patrons font grise mine

En attendant l'éventuelle baisse de l'inflation, les chefs d'entreprise, eux, anticipent surtout un printemps maussade. En avril, le climat des affaires, mesuré par l'Insee, s'est assombri pour le deuxième consécutif (-1,2 point) et retombe quasiment à son niveau de septembre dernier, au moment de la crise énergétique. Le doute s'empare, en particulier, de l'industrie (-3 points), marquée par la violente déprime de la plasturgie (-8, au plus bas depuis juin 2020) et de l'agroalimentaire (-6). Mais les services ne sont pas en reste (-2), au point d'afficher la confiance la plus faible depuis le dernier confinement d'avril 2021. Le bâtiment, stable (-0,5), s'enfonce quasiment au même point. Dans la plupart des cas, ce sont les perspectives d'activité, voire le niveau de la demande, sur les trois prochains mois, qui dépriment ces patrons, interrogés entre le 27 mars et le 18 avril. Seul le commerce de détail semble retrouver un peu d'allant (+1 point).

Facturation électronique : l'Etat cherche des cobayes

Qui veut essuyer les plâtres de la facturation électronique obligatoire ? Cette dématérialisation s'imposera aux entreprises à partir du 1er juillet 2024, mais l'administration a prévu, en amont, une "phase de rodage" pour tester le système. Elle recherche donc dès à présent des entreprises volontaires pour s'impliquer dans cette vaste expérimentation.

Le paradoxe français des échanges extérieurs

Le déficit commercial de la France a beau avoir touché le fond en 2022, le pays n'a pourtant jamais compté autant d'entreprises à l'export ! Au total, l'an dernier, les douanes ont ainsi dénombré 145 700 opérateurs (+7 % en un an), soit 10 300 de plus que le précédent record de 2021. En valeur, le montant total de leurs ventes à l'étranger culmine, lui, à 594 milliards d’euros (+18 %). Une dynamique à laquelle participent largement les TPE-PME, même si leur croissance s'avère plus dynamique en nombre de structures impliquées à l'international (+8 %) qu'en valeur des échanges (+11 %, contre +14 % pour les ETI et +23 % pour les grandes entreprises). Les douanes relativisent toutefois un peu cette multiplication des exportateurs, tirée "en grande partie" par les "fortes entrées d’opérateurs étrangers non-résidents (sociétés étrangères non-immatriculées au RCS français, NDLR) que l’on observe depuis 2018". Des acteurs généralement spécialisés dans la vente en ligne aux particuliers.

19 avril

📍 La réindustrialisation à la sauce French Tech

L’Etat en rajoute une couche à son soutien aux innovations de rupture. Dans le cadre de son plan d’investissement, il lance "French Tech 2030". A la manière du FT120, ce "programme d’accélération" vise à offrir un accompagnement sur-mesure à une centaine de start-up "à haut potentiel de croissance (...) et d’impact". De quoi contribuer aux « trois batailles fondamentales pour le pays » qu'Emmanuel Macron entend mener pour la suite de son quinquennat : « l'indépendance, la réindustrialisation et le climat ». C'est ce que le président de la République est venu répéter aux salariés de l'entreprise de construction en bois Mathis, à l'occasion d'un déplacement dans le Bas-Rhin, aujourd'hui. Manière, pour lui, de renouer avec le terrain et de signifier une forme de retour à la normalité, après le feuilleton de la réforme des retraites. Mais c'était sans compter sur les huées, casseroles, et même coupure d'électricité, qui ont émaillé la visite alsacienne du chef de l'Etat.

La santé au travail à l'heure des congés féminins

En plein débat sur la "vie au travail", voilà une initiative qui pourrait donner du grain à moudre au gouvernement et aux partenaires sociaux. Le groupe Carrefour a décidé d'agir pour la santé de ses salariées, avec la mise en place de congés supplémentaires pour répondre à des problématiques spécifiquement féminines. Les employées du groupe en France pourront ainsi demander 12 jours d’absence médicale par an pour cause d’endométriose (sur justificatif) ; 3 jours en cas de fausse couche ; et 1 jour pour les procréations médicalement assistées (PMA). Le tout, "accompagné et financé par Carrefour France", remplacera les arrêts maladie classiques et leurs potentiels délais de carence. L'enseigne de grande distribution espère ainsi "contribuer à une évolution des pratiques dans les entreprises". Mais certaines n'ont pas attendu pour se saisir de ces enjeux. A l'image de l’agence web strasbourgeoise Blackbird. Elle a adopté, en janvier, le congé menstruel, à raison d’une journée accordée par mois aux femmes de l'équipe.
A lire l'interview du PDG Jérémie Bouchet : « Pourquoi nous avons mis en place un congé menstruel »

Hydrogène : Lhyfe tisse sa toile

Petit-à-petit, Lhyfe fait son nid. Déjà implantée en Vendée et dans le Morbihan, le producteur d’hydrogène renouvelable étend désormais son rayon d'action vers le sud. L'entreprise nantaise a en effet choisi d'installer son troisième site industriel en Haute-Garonne, dans le cadre du projet de la Région Corridor H2 Occitanie.
A lire : Le producteur nantais d’hydrogène vert Lhyfe lance le chantier de son usine près de Toulouse

Automobile : les ventes remontent la pente

Le bout du tunnel se confirme pour l'industrie automobile. En mars, les ventes de voitures particulières, dans l'UE, ont bondi de 28,8 % sur un an, selon l'Association des constructeurs européens (ACEA). Mieux, elles franchissent la barre du million de véhicules écoulés sur un mois pour la première fois depuis juin 2021 ! Sur l'ensemble du premier trimestre, la croissance se montre donc des plus solides (+17,9 %)... mais les immatriculations restent amputées de plus d'un tiers par rapport à leur niveau d'avant-coronavirus (soit quasiment 1,4 million de véhicules vendus en moins par rapport à début 2019). Du côté des groupes français, Renault (+27,2 % sur un an) tire davantage son épingle du jeu, comparativement à Stellantis (+11,3 %). 

18 avril

📍 Et maintenant, place au "pacte de la vie au travail"

Les partenaires sociaux invités à réinventer la "vie au travail"... et la suite du quinquennat présidentiel. Dans sa tentative de clore le tumultueux chapitre de la réforme des retraites, Emmanuel Macron demande aux organisations patronales et syndicales de définir et d'ouvrir, « sans limite, sans tabou », un « agenda complet de négociations » à faire aboutir avant la fin de l'année. L'idée est de bâtir ce que le président de la République a appelé, hier soir, dans son allocution, un « nouveau pacte de la vie au travail », censé couvrir une multitude de sujets, tels que l'amélioration des « revenus des salariés » et des conditions de travail, le partage de la richesse, l'évolution des carrières et les reconversions, « l'usure professionnelle » et l'emploi des seniors. Le chef de l'Etat a voulu « enclencher », dès ce matin, ce programme avec les partenaires sociaux, mais seuls les représentants patronaux avaient fait le déplacement. En parallèle, il promet de boucler, d'ici à l'été, plusieurs autres chantiers concernant les entreprises, dont la retranscription de l'accord interprofessionnel sur le partage de la valeur ; le projet de loi France Travail (incluant une refonte de Pôle Emploi et les réformes du lycée professionnel et du RSA) ; et la lutte contre la fraude sociale et fiscale (pour le mois prochain).

Nouvel agenda social : le patronat présent, mais prudent

Entre le volontarisme présidentiel et l'absentéisme syndical, les organisations patronales, elles, avancent avec prudence sur toutes les priorités affichées par l'exécutif. Le président du Medef a fait son tri : sur Twitter, il se dit prêt "à nous atteler aux chantiers de l’emploi des seniors, des transitions professionnelles et des parcours en entreprise". Mais "aucune négociation ne peut aboutir en 100 jours", martèle Geoffroy Roux de Bézieux, en référence au rendez-vous, fixé par Emmanuel Macron, au 14 juillet, pour dresser un « premier bilan » du programme d'actions exposé hier soir. Pour sa part, et contrairement au chef de l'Etat, l'U2P, elle, n'entend pas tourner trop vite la page de la réforme des retraites, car plusieurs mesures "pour les travailleurs indépendants restent à concrétiser". Parmi elles, "la réforme de l’assiette [de leurs] cotisations sociales". L'Union des entreprises de proximité souhaite également reprendre les dispositions censurées par le Conseil constitutionnel, à commencer par "la possibilité d’un départ anticipé à la retraite, en cas d’usure professionnelle". En amont de la réunion à l'Elysée, la CPME avait relayé le même message, mais insisté plutôt sur l'emploi des seniors, retoqué par les Sages.

La fulgurante remontée des défaillances d'entreprise

Le "retour à la normale" des défaillances d’entreprise, c’est maintenant. Au premier trimestre, le cabinet Altares en a compté 1,2 % de plus qu’avant la crise du coronavirus, en 2019. Un tel niveau, en début d'année, n’avait plus été atteint depuis 5 ans. Et cette violente ascension n’est pas finie, prévient déjà Altares.

RH : la "présomption de démission", mode d'emploi

Comment démissionner un salarié coupable d'avoir abandonné son poste ? Un décret, publié aujourd'hui au Journal officiel, fixe le mode d'emploi de cette nouvelle mesure, instaurée par la dernière réforme de l'assurance chômage. Pour profiter de cette alternative au licenciement, l'entreprise devra faire parvenir une mise en demeure à l'employé déserteur, pour lui demander "de justifier son absence et de reprendre son poste". L'envoi devra se faire par courrier recommandé ou "lettre remise en main-propre contre décharge". La personne concernée dispose alors de 15 jours minimimum pour revenir au travail, ou pour contester la procédure. Il doit alors invoquer "un motif légitime" (raisons médiacales, droit de retrait ou de grève, refus d'une "instruction contraire à une réglementation" ou "modification du contrat de travail à l'initiative de l'employeur"). En l'absence de réponse et de retour du salarié dans le délai imparti, la loi prévoit qu'il sera "présumé avoir démissionné et son contrat pourra être rompu à ce titre.
A (re)lire : L'abandon de poste peut désormais s’apparenter à une démission

17 avril

📍 Réforme des retraites : de la promulgation à l'allocution

Tourner la page, pour ouvrir un nouveau chapitre. Le président de la République reprendra la parole, ce soir, à 20 heures, dans l'espoir, sans doute, de mettre un point final à trois mois de contestation dans le pays. Un exercice auquel il s'était déjà frotté le 22 mars. Mais c'était en interview, et 48 heures après l'adoption de la loi au Parlement par la voie du 49.3. Cette fois, l'allocution sera sans contradicteur, et 2 jours après la publication définitive du texte au Journal officiel. Emmanuel Macron l'a promulgué dans la nuit de vendredi à samedi, soit juste après le feu vert partiel du Conseil constitutionnel. Pas de quoi décourager les syndicats : avant même cette signature express, ils avaient déjà appelé "à faire du 1er mai une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale". Des actions locales et sectorielles pourraient persister d'ici là (notamment jeudi à la SNCF). Hors de question, en revanche, pour les organisations de salariés de renouer le dialogue avec l'exécutif sur cette période. Seul le patronat devrait donc être présent, demain, à l'Elysée, à l'invitation d'Emmanuel Macron. La CPME a déjà indiqué vouloir travailler à "des mesures incitatives" sur l'emploi seniors, en plus d'oeuvrer à la mise en oeuvre concrète de la réforme des retraites. Même ouverture au Medef, mais son président enjoint quand même le gouvernement à « s'appuyer davantage sur la démocratie sociale ». A condition, a précisé Geoffrey Roux de Bézieux, dans Le Point, samedi, de laisser les négociations se dérouler « dans un cadre qui ne soit pas fermé par des délais trop courts et sans donner à l'avance de point d'atterrissage ».

Emploi : les ruptures de contrat se portent bien

Employeurs et employés continuent de se séparer à tours de bras. Sans retrouver leur sommet du printemps, les fins de contrat ont tout de même rebondi au quatrième trimestre, selon la Dares (ministère du Travail), pour se maintenir à un niveau élevé. Et si les démissions battent en retraite, aucun secteur n’a été épargné par leur récent boom, souligne cette étude.

Financement : les PME toujours plus endettées

L'endettement des entreprises n'en finit plus de monter. En février, l'encours de leurs crédits bancaires a atteint 1 333,2 milliards d'euros (+6,9 % sur un an), selon la Banque de France. Dans les seules PME, il dépasse les 571,3 Md€ (du jamais-vu depuis au moins dix ans) et n'a plus baissé depuis un an et demi. Et pourtant, les taux d'intérêt explosent : ils étaient à 3,5 % en moyenne, au dernier pointage, mais jusqu'à 4,06 % pour les plus petites entreprises (contre 1,5 % il y a seulement un an !). Faut-il y voir d'ores et déjà un effet ? Deux secteurs semblent en tout cas s'engager dans une trajectoire de désendettement, relève l'étude : l'hébergement-restauration et l'industrie manufacturière ont, chacun, réduit leurs encours mobilisés de, respectivement 3,2 et 1,7 %.

Hébergement : Eklo veut continuer d'éclore

Le bordelais Eklo veut continuer à faire son trou. Le groupe, à mi-chemin entre l'hôtel économique et l'auberge de jeunesse, vient de signer une levée de fonds conséquente, avec pour objectif d'ouvrir une douzaine de nouveaux établissements d’ici à cinq ans.
A lire : La chaîne d’hôtels Eklo lève 35 millions d’euros

14 avril

📍 Réforme des retraites : la loi validée, l'emploi des seniors censuré

Feu vert pâle à la réforme des retraites. Peu avant 18h, le Conseil constitutionnel a rendu sa très attendue décision sur le projet du gouvernement, contesté depuis trois mois par les syndicats, mais adopté le 20 mars au Parlement. Le texte est globalement validé, à commencer par le report de l'âge légal de départ à 64 ans, mesure la plus controversée. En revanche, les Sages ont retoqué six dispositions. La moitié concernait directement les entreprises et le soutien à l'emploi des travailleurs les plus âgés. Le fameux "index seniors", critiqué par le patronat, est ainsi exclu de la loi, tout comme le CDI de fin de carrière, introduit par le Sénat. Le Conseil constitutionnel annule également une mesure phare sur la pénibilité au travail, à savoir la création d'un suivi individuel, avec visite médicale à 60 ans, pour les personnes particulièrement exposées à des risques professionnels dans leur parcours. Dans les trois cas, le même motif est invoqué pour justifier la censure - à savoir que ces nouveautés n'avaient pas leur place dans un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale, en raison de leur impact inexistant ou "trop indirect" sur le budget des retraites en tant que tel. Ce qui s'appelle un "cavalier social". Reste que ces décisions du Conseil constitutionnel visent des mesures qui étaient censées compenser l'allongement de la durée de la vie active, et donc contribuer à l'équilibre général du texte, tant vanté par le gouvernement. De quoi remettre en selle la contestation sociale, plutôt que de la faire rentrer à l'écurie.

Le Smic encore tiré par l'inflation

Le Smic encore dopé par l'inflation. Une nouvelle revalorisation interviendra au 1er mai, a annoncé la Première ministre. En vue de cette 6e hausse en seulement 20 mois, Elisabeth Borne a demandé aux entreprises de « renégocier au plus vite les grilles salariales », et aux branches professionnelles de « se mobiliser » sur la question du pouvoir d'achat. Ces augmentations en série du Smic sont dues à la fuite en avant de l'inflation. Et pour cause : son vrai-faux recul de mars fait encore moins illusion. L'Insee a en effet revu à la hausse l'évolution des prix : elle atteint finalement +5,7 % sur un an (contre +6,3 % en février) et +0,9 % sur un mois. Dans les deux cas, c'est 0,1 point au-dessus de ses estimations initiales. Cette correction provient de la flambée dans l'alimentation, plus forte qu'attendu (+15,9 % par rapport à mars 2022). Preuve que la France n'en a toujours pas fini avec cette spirale infernale, l'inflation sous-jacente (qui exclut les prix les plus volatils, comme ceux de l'énergie ou de l'agriculture) continue, elle, de s'envoler (+6,2 %). Elle n'a plus baissé depuis six mois.

Le chômage partiel n'a pas dit son dernier mot

Coucou, le revoiloù ! Jamais retombé à son niveau d'avant-coronavirus, le chômage partiel est, au contraire, reparti à la hausse pour la première fois en deux ans durant l'automne. Le ministère du Travail estime en effet que 98 385 salariés, en moyenne, ont bénéficié de ce régime, à chaque mois du quatrième trimestre 2022. Soit une progression de 10,4 % par rapport à l'été, pour près de 9,25 millions d'heures indemnisées (+18,6 %). Ce rebond soudain est particulièrement fort dans les matériels de transport (+42,2 %) et encore plus dans la catégorie des "autres produits industriels", qui regroupe chimie, métallurgie, textile, etc. (+75,4 %)... des activités frappées de plein fouet par la crise énergétique. Egalement en première ligne de cette ruée, au niveau géographique : les Hauts-de-France (+80) et le Grand Est (+63,6 %).

Environnement : la France déjà à sec

Pas de miracle : après un mois de février sans une goutte de pluie, ou presque, la France n'échappera pas à la sécheresse cette année. L'avertissement émane du très officiel Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Cet organisme, rattaché au gouvernement, estime que la situation est encore plus dégradée qu'il y a un an :  au 1er avril, 75 % des nappes d'eau souterraine observées étaient à un niveau assez, voire très, bas, contre 58 % à pareille époque en 2022. L'état de la ressource est même historiquement faible dans le Var et le Roussillon, mais il est aussi critique en Champagne et dans le "couloir Rhône-Saône". Plus globalement, "aucune nappe n’affiche des niveaux supérieurs aux normales en mars, permettant de garantir des niveaux satisfaisants jusqu’à l’automne", note le BRGM. Résultat, le "risque de sécheresse" pour 2023 est généralisé à l'ensemble du territoire, à quelques exceptions près (concentrée principalement sur la Bretagne, les Hauts-de-France et l'Alsace).
A (re)lire : Comment l’Etat veut amener les entreprises à la sobriété dans leur usage de l'eau

13 avril

📍 Réforme des retraites : la parole est aux Sages

Un dernier tour et puis s'en va ? En ce 12e jour d'appel national à l'action, le mouvement social contre la réforme des retraites a semblé encore marqué le pas, aussi bien en nombre de manifestants que de grévistes, selon les premières remontées de terrain. Mais le sort de la contestation devrait surtout se jouer demain, en fin de journée, lorsque le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur la loi adoptée le 20 mars... mais aussi sur la demande de l'opposition d'organiser un référendum d'initiative partagée pour plafonner l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Une procédure qui, si elle était acceptée, ne ferait que relancer ce feuilleton aux parfums de crise politico-sociale. En attendant, le président de la République tente de préparer la suite. C'est-à-dire de tourner la page de cette réforme et de recoller les morceaux avec les syndicats, sans nier les déchirures du moment. Hier soir, d'Amsterdam où il est en déplacement, Emmanuel Macron a ainsi promis de « [proposer] à l'ensemble des partenaires sociaux d'avoir un échange qui constatera, nous le savons bien, des désaccords avec l'exécutif, mais qui permettra aussi d'engager la suite et de tenir compte des décisions, quelles qu'elles soient, du Conseil constitutionnel ». Las, l'intersyndicale s'est montrée déterminée, aujourd'hui, à poursuivre leur combat contre la réforme des retraites. De quoi faire durer pour quelques heures encore cette interminable partie de poker. Au moins jusqu'à demain, quand les Sages prendront la main pour rebattre les cartes.

Dangers sur l'emploi dans l'industrie française

Près de 155 000 emplois industriels seraient menacés en France par l'inflation énergétique et la mise en place du Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF) de l’Union européenne, estime dans un document de travail la Fabrique de l'industrie, think tank consacré aux perspectives de l’industrie en France et à l’international financé par l'UIMM et France Industrie. "L’effet total de ces menaces sur l’industrie française – qui ne tient compte ni des destructions induites, ni des éventuelles créations d’emplois ailleurs – représente de l’ordre de 6 % des effectifs salariés ETP (...)", décrit l'association, selon laquelle la proportion de l’emploi menacé pourrait atteindre 33 % dans la métallurgie, 20 % dans la fabrication de papier et 16 % dans la chimie, secteurs les plus énergo-intensifs.

Agriculture : la filière fruits et légumes poussée à investir

Le soutien à l’innovation s’invite à la campagne. Au nom de la "souveraineté alimentaire", l'Etat va soutenir, à hauteur de 100 millions d’euros, les investissements de la filière fruits et légumes. Auparavant, les entreprises, susceptibles de proposer des solutions innovantes aux producteurs agricoles, doivent toutefois se faire connaître, pour que leurs équipements puissent entrer dans le champ de ces futures subventions.

Grosse fatigue pour le commerce international

Les échanges mondiaux n'échappent pas aux affres de l'inflation. Leur croissance devrait nettement ralentir cette année, pour atteindre +1,7 % en volume sur un an, selon l'OMC. Une progression jugée "faible", bien que révisée à la hausse de 0,7 point, par rapport à la précédente estimation d'octobre. Mais ce léger vent d'optimisme est surtout dû à la levée des restrictions anti-Covid en Chine, "qui devrait libérer la demande de consommation accumulée dans le pays et stimuler ainsi le commerce international". Inversement, la progression des échanges en 2022 a été plus décevante que prévu (+2,7 %, soit 0,8 point de moins qu'espéré il y a six mois). L'organisation attribue cette perte de vitesse aux "effets de la guerre en Ukraine, l’inflation obstinément élevée, une politique monétaire plus rigoureuse et l’incertitude des marchés financiers". Sur ce dernier point, elle appelle d'ailleurs les Etats à être "attentifs" aux éventuelles "faiblesses dans les systèmes bancaires", mises au jour par la vive remontée des taux d'intérêt ces derniers mois.

12 avril

📍 Le bâtiment tire la sonnette d'alarme

Alerte rouge dans le BTP. Pour la Fédération française du bâtiment (FFB), le doute n'est plus permis : le secteur est à la veille d'une catastrophe. L'organisation professionnelle redoute une "chute de l’activité de 4 %, en volume, entre 2022 et 2025" (après +3,1 % l'an dernier, soit 0,7 point de moins qu'espéré il y a sept mois). Surtout, sur cette période triennale, les mises en chantier pourraient se contracter de 25 %, "pour tomber à 274 000 unités, comme en 1992, point bas de la crise du logement neuf des années 1990". Conséquence de ces sombres perspectives, près de 100 000 emplois (équivalents temps plein) pourraient être détruits sur la période, affirme la FFB.  De fait, la plupart des voyants, présentés aujourd'hui, sont déjà au rouge : à fin février, sur les douze derniers mois écoulés, les permis de construire reculent de 5,1 % sur un an, les lancements de chantiers de 6,4 %. Quant aux ventes des promoteurs, elles se sont effondrées de 24,3 % au dernier trimestre (par rapport à fin 2021). Dans ce tableau très noir, les autres marchés du bâtiment apportent quelques lueurs d'espoir : les autorisations dans le neuf non-résidentiel restent ainsi très bien orientées (volume cumulé en hausse de 4,3 % à fin février), tandis que l'amélioration-entretien continue de résister (+1,8 % au quatrième trimestre).

Crise de l'énergie : Arc au bout du tunnel

L'Etat décoche une nouvelle flèche pour le groupe Arc. Le verrier vient d’obtenir un nouveau prêt public de 10 millions d’euros. Cette enveloppe, complétée par une contribution de son actionnaire américain, va permettre de poursuivre et de pérenniser son activité, alors que l'entreprise du Pas-de-Calais redémarre progressivement ses fours. Ils avaient été arrêtés plusieurs mois, en réaction à la flambée des prix du gaz.
A lire : Le verrier Arc obtient un nouveau prêt de 10 millions d’euros de l’État

La croissance française résiste à tout

Crise de l'énergie, du logement ou pas, la croissance économique tient (encore) bon. Au premier trimestre, elle pourrait progresser deux fois plus vite que prévu, d’après la Banque de France. Mais ce regain d’optimisme tient surtout aux résultats enregistrés sur janvier et février. Car, en mars, la tendance s’est franchement gâtée, sous l'effet, notamment, des mouvements sociaux contre la réforme des retraites.

L'inflation mondiale ne lâche rien

Il n'y a pas qu'en France que l'inflation s'accroche. Elle est "bien plus tenace" que prévu au niveau mondial aussi, reconnaît le Fonds monétaire international, dans ses dernières prévisions économiques. La hausse des prix devrait rester très forte au cours des deux prochaines années : elle est réévaluée à +7 % en 2023 (soit 0,4 point de plus qu'anticipé il y a seulement trois mois), et encore +4,9 % en 2024 (+0,6 point). A l'inverse, la croissance s'annonce un peu plus modeste, à +2,8 % (-0,1 point). Le FMI se montre légèrement plus optimiste concernant la zone euro (+0,8 % attendu, en hausse de 0,1 point). Sans pour autant que la France n'en profite (+0,7 %, estimation inchangée). L'Allemagne, en revanche, risque de finir l'année en légère récession (-0,1 %).

11 avril

📍 Réforme des retraites : les grèves en bout de course

La contestation contre la réforme des retraites vit-elle ses derniers jours ? La semaine s'annonce en tout cas décisive pour la suite du mouvement - vendredi, le Conseil constitutionnel se prononcera sur le sort de la loi controversée, au lendemain d'une 12e journée de mobilisation nationale. En attendant, les mouvements de grève semblent arriver à bout de souffle les uns après les autres. Hier, la navigation sur le Rhône a entièrement repris, après avoir été bloquée pendant trois semaines, au niveau des écluses de Bollène (Vaucluse) et de Vaugris (Isère). Et, aujourd'hui, la dernière raffinerie encore bloquée, celle de de Gonfreville-L'Orcher (Seine-Maritime), a décidé de reprendre le travail. Mais la situation reste perturbée dans les stations essence : près d'1 sur 10, en moyenne, manque d'au moins un carburant, hier, à la mi-journée, selon un calcul du Figaro. Mais ces difficultés d'approvisionnement se concentrent surtout sur l'Ile-de-France, le Centre-Val de Loire et les Pays de la Loire.

Avis de sécheresse sur les levées de fonds

Le vent est bel et bien en train de tourner pour les start-up. Au premier trimestre, elles ont levé 2 fois moins d’argent qu’il y a un an, selon le décompte d’In Extenso Innovation Croissance et de l’Essec. Et pour ne rien arranger, cette correction brutale du capital-risque s'accompagne aussi d'un bouleversement en profondeur du classement des secteurs les plus attractifs pour les investisseurs.

Le crowdfunding, mode d'emploi

Pendant ce temps-là, le crowdfunding bat des records en France. De plus en plus de PME font appel au financement "par la foule" pour mener à bien leurs projets. Mais ce mode de financement bien particulier répond à des codes qui lui sont propres. Pour les entreprises, mieux vaut donc bien les maîtriser avant de se lancer.
A lire : Les clés pour réussir sa campagne de crowdfunding

Emploi : la course aux embauches ne faiblit pas

Le marché du travail ne montre décidément aucun signe de faiblesse. La preuve : en 2023, les entreprises françaises prévoient quasiment autant d'embauches que l'an dernier (-0,2 %), selon une enquête annuelle de Pôle emploi. De quoi durcir toujours plus les difficultés de recrutement, prévient aussi l'organisme public.

7 avril

📍 Réforme des retraites : le statu quo avant le repos

Les syndicats ne désarment pas. Comme à leur habitude depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, ils ont fixé, dès hier soir, la date de leur prochaine journée d'actions unitaires, la 12e en trois mois : elle se tiendra jeudi prochain, c'est-à-dire à la veille de la décision ultime du Conseil constitutionnel sur cette loi controversée, adoptée le 20 mars. La mobilisation montre toutefois des signes de faiblesse, avec 570 000 personnes dans la rue comptabilisées ce jeudi par le ministère de l'Intérieur ; chiffre en baisse pour la deuxième fois consécutive. Face à ce semblant d'essoufflement, l'exécutif se garde d'exprimer tout triomphalisme ou soulagement, et répète son souhait d'« apaisement ». C'est ainsi que la Première ministre explique, dans Le Monde, souhaiter que « les syndicats ne sortent pas humiliés de cette séquence ». Elisabeth Borne plaide même pour « respecter une période de convalescence », une fois la réforme définitivement entérinée.

Embauches, énergie : les TPE-PME pieds et poings liés

Les difficultés de recrutement et la crise de l'énergie ne restent pas sans conséquence sur les TPE-PME. Bien au contraire : les deux entravent toujours plus leur activité, montre la dernière étude de conjoncture de CCI France.

Déficit commercial : l'hémorragie est stoppée

La mécanique infernale s'est enfin enrayée. En février, et pour la première fois en un an et demi, le déficit commercial de la France sur les douze mois écoulés s'est légèrement amélioré pour atteindre -167,3 milliards d'euros (+1,9 Md€ par rapport à janvier), selon les douanes. La fin d'une lente descente aux enfers entamée en septembre 2021. Mais cette relative accalmie tient surtout à la contraction des importations d'énergie, en grande partie à l'origine du dérapage initial du solde tricolore. Il n'empêche, le mois de février laisse entrevoir une lueur d'espoir : si, au global, les achats à l'étranger, évalués à 60,9 Md€, ont enregistré leur troisième baisse consécutive (-1,9 %), l'export (à 51 Md€) a, pour sa part, brillé. Il se redresse en effet pour la première fois depuis septembre dernier (+2,8 %). D'où un solde en progression pour le deuxième mois consécutif (+2,6 Md€).

Capital-investissement : la fin des années folles ?

Le capital-investissement mis sur "pause". Le montant des opérations, réalisées en 2022 au niveau mondial, s'est brutalement retourné, selon le cabinet de conseil Bain & Company : avec 654 milliards de dollars engagés (600 Md€), il s'est replié de 35,4 % en un an. Cette somme n'en reste pas moins la 2e plus importante relevée en dix ans. Mais, explique l'étude, la valeur des transactions, d'abord dynamique, dans la lignée des sommets atteints en 2021, a ensuite été divisée par deux au second semestre. En cause : les relèvements successifs des taux d'intérêt par les banques centrales. Un durcissement de la politique monétaire qui "a d'ores et déjà fermé le robinet du financement à bas coût par la dette". De quoi "jeter une ombre" sur le marché pour le premier semestre 2023, "voire au-delà", avec des difficultés en vue pour les plus grosses levées de fonds. Mais Bain & Company rappelle aussi que "l'industrie du private equity a terminé 2022 avec un record de 3 700 Md$ (3 390 Md€) d'argent disponible à investir". Elle devrait toutefois l'orienter désormais vers des entreprises "prudemment agressives" et à fort potentiel de croissance organique.

6 avril

📍 Le grand dérapage des défaillances d'entreprise

Du retour à la normale au retour en arrière. On savait déjà que les défaillances d'entreprise étaient en train de rattraper leur niveau d'avant-coronavirus. On découvre aujourd'hui qu'elles pourraient largement le dépasser. Selon l'assureur-crédit Allianz Trade, les procédures collectives risquent tout simplement de revenir, cette année, à leur plus haut depuis... 2015.

Transition écologique : l'Etat choye l'industrie...

Le gouvernement enfonce le clou sur la transition écologique - plus que jamais son sujet de prédilection, depuis une semaine, alors que la contestation contre la réforme des retraites continue d'agiter la rue (11e journée d'action des syndicats aujourd'hui). Hier soir, le ministère de l'Economie a réuni les 50 sites industriels les plus polluants du pays, afin de faire le point sur leur stratégie de décarbonation, qu'Emmanuel Macron leur avait réclamée en novembre dernier. Résultat : 46 ont produit une première feuille de route, aux ambitions un poil trop courtes par rapport à la requête du président de la République : les actions répertoriées permettraient une baisse de 45 % de leurs émissions de CO2 en 2030, et de 85 % en 2050. L'Etat leur demande d'atteindre plutôt -50 % et -100 % à ces deux dates. Le jeu en vaut la chandelle : si les sociétés concernées atteignent ces cibles, elles se partageront deux fois plus d'argent public que prévu pour investir dans leur transition (soit une manne potentielle de 10 milliards d'euros, au total, à se partager). Elles ont jusqu'en juin pour rendre leur copie finale. D'ici là, le gouvernement prépare deux nouveaux appels à projets pour toutes les entreprises industrielles. Dotés chacun de 125 millions d'euros, l'un visera à réduire le recours aux énergies fossiles, l'autre à développer la chaleur biomasse, dans la lignée de ce qui avait déjà fait l'an dernier, dans le cadre du "plan de résilience".

... l'éolien en mer s'ancre dans les Pays de la Loire

L'éolien en mer a décidément le vent dans les voiles en Pays de la Loire. Après la mise en service d'un premier parc au niveau de Saint-Nazaire, la construction d'un deuxième vient d'être lancé au large des îles d’Yeu et de Noirmoutier. Ce chantier sort de l'eau après neuf années de développement, pour un investissement estimé à 2,5 milliards d’euros.
A lire : Le parc éolien en mer des îles d’Yeu et de Noirmoutier démarre sa construction

Automobile : les ventes restent au vert

Enfin un premier trimestre qui tient la route pour le marché automobile français. En mars, les ventes ont enregistré un bond de 24,2 % sur un an, selon la Plateforme automobile. D'où un total de 420 888 immatriculations enregistrées sur les trois premiers mois de l'année, en hausse de 15,2 %. Las, cette remontée continue en 2023 ne permet pas encore de revenir au niveau d'avant-Covid : il s'est écoulé quasiment un quart de voitures particulières en moins sur janvier-mars 2023, par rapport à la même période de 2019.

5 avril

📍 Réforme des retraites : constat d'échec à Matignon

Ils ont renoué le fil du dialogue... de sourds. Pour la première fois en plus de deux mois de conflit sur la réforme des retraites, les syndicats ont pu échanger avec la Première ministre, ce matin,. Mais les retrouvailles ont tourné court. Moins d'une heure plus tard, les 8 organisations invitées ont quitté les lieux, face au refus d'Elisabeth Borne d'abandonner sa loi. "Une décision grave", a fustigé l'intersyndicale, dans un communiqué. Elle s'en remet désormais "à la sagesse du Conseil constitutionnel", dont la décision n'est pas attendue avant le 14 avril. D'ici là, "nous refusons de tourner la page" et "nous ne retournerons pas à la table des concertations comme si de rien n'était", insistent les signataires. La cheffe du gouvernement a pourtant bien tenté d'ouvrir avec eux de nouveaux chantiers, sur « les carrières longues, la pénibilité et l'usure professionnelle, l'emploi des seniors », a précisé Elisabeth Borne, à la sortie de cette réunion. Et d'assurer que, sur ces sujets, « je n'envisage pas d'avancer sans les partenaires sociaux ». Un message qu'elle a pu renouveler, en fin d'après-midi, au patronat, reçu à son tour à Matignon. Les syndicats, eux, se retrouveront dans la rue, dès demain, pour leur 11e journée de manifestation contre la réforme (75 % des TGV et 50 % des TER maintenus ; 20% d'annulations de vols à Marseille, Toulouse, Bordeaux et Nantes).

Crise énergétique : l'industrie a bien pris une claque

La production industrielle ressort de sa torpeur de janvier. Elle a nettement rebondi, en février, rassure l'Insee, et ce, dans l'ensemble du secteur secondaire (+1,2 % sur un mois, après -1,4 % en donnée révisée) comme dans sa partie manufacturière (+1,3 %, après ‑1,5 %). Ce regain de forme concerne la plupart des activités, en particulier les transports (+5,6 %) et les biens d'équipement (+0,9 %, au plus haut depuis mai 2019). L'institut apporte, par ailleurs, un éclairage inédit sur les ravages de la crise énergétique dans les usines les plus gourmandes en gaz et en électricité. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles ont souffert bien plus que prévu. A l'automne, France Industrie avait dit redouter une contraction de la production de 10 %. Las, entre décembre et février, elle s'est en fait effondrée dans des proportions encore plus grandes pour la sidérurgie (‑25,9 % par rapport à la même période un an plus tôt), la fabrication de papier et carton (‑22,5 %) et celle de produits chimiques de base (‑19,9 %). En février, la première était même à son plus bas niveau depuis mai 2020 (à la sortie du confinement initial contre le Covid-19) et la seconde n'avait jamais été aussi faible depuis au moins 2015 ! De quoi largement relativiser le triomphalisme du ministère de l'Economie qui, le 31 janvier, avait moqué les prévisions pessimistes des industriels, à la lumière d'une autre publication de l'Insee... qui ne donnait alors qu'une moyenne macroéconomique de la production de l'ensemble du secteur secondaire, sans distinction, au quatrième trimestre.

Transition écologique : les TPE-PME vont y voir plus clair

Les TPE-PME auront bientôt leur guichet unique de la transition écologique. Le gouvernement travaille sur une plate-forme en ligne, censée regrouper toutes les aides publiques à leur disposition pour mener à bien leurs projets environnementaux. Son lancement officiel est prévu pour la fin d'année, mais le site existe déjà en version test, avec pas moins de 452 dispositifs déjà répertoriés ! Dans une interview à La Tribune, la ministre aux PME explique ainsi vouloir apporter « à tout chef d'entreprise une première réponse à ses questions sur les outils qui existent à son service, pour enclencher ou accélérer sa transition écologique. (...) Il s'agit de ne pas raisonner à partir des offres existantes des opérateurs [que sont l'Ademe, Bpifrance, les CCI et CMA, NDLR], mais à partir des besoins des entrepreneurs », promet Olivia Grégoire. L'idée de ce service, complète Christophe Béchu, son collègue à la Transition écologique justement, c'est aussi de créer un cercle vertueux : cette plate-forme doit, en effet, permettre à l'Etat, au vu des demandes qui y seront déposées, « d'identifier les angles morts et les déceptions des TPE », mais aussi « de nous adapter, derrière, au niveau budgétaire ».

Record surprise pour l'emploi cadre

La ruée des entreprises sur les cadres ne se dément pas. Au contraire, même, elle s’intensifie : en 2022, la barre symbolique des 300 000 embauches annuelles a été franchie pour la première fois en France, affirme l’Apec. Mieux, elle devrait encore l’être en 2023. À ceci près que, cette fois, tout le monde n’en profitera pas.
A lire : En pleine forme, l’emploi cadre devrait continuer à battre des records en 2023

4 avril

📍 Défense : l'Etat frappe un grand coup

Le budget militaire de la France regonflé à bloc. Pour la période 2024-2030, le gouvernement a confirmé vouloir y consacrer 413 milliards d’euros (+40 % par rapport à la précédente loi de programmation). Mais pour capter cette manne, censée contribuer au rééquipement des forces nationales, les entreprises de la défense devront aussi se remettre à niveau, a prévenu le ministre des armées Sébastien Lecornu. Principal chantier appelé à bénéficier de l'effort public : le projet de nouveau porte-avions à propulsion nucléaire.

Commerce : l'habillement, victime de la réforme des retraites...

Les manifestations en série contre la réforme des retraites mettent au supplice les magasins d'habillement. Les 60 enseignes, suivies par l'Alliance du commerce, ont enregistré, en mars, un recul de leur chiffre d'affaires (-1,1 % sur un an), comme de leur fréquentation (-2,5 %). Pour l'organisation professionnelle, ce "coup d'arrêt" est directement lié à la contestation sociale. Elle en veut pour preuve un repli de l'activité encore plus marqué pour les boutiques de centre-ville (CA en berne de 2,5 %, hors centres commerciaux) et celles situées en gare (-8,2 %). L'Alliance renouvelle donc son appel à la "mise en œuvre d’une véritable politique d’accompagnement du secteur". Et réclame, au passage, la prolongation et l'élargissement du plafonnement des loyers commerciaux aux entreprises de toute taille. Cette protection, fixée à 3,5 % et limitée aux TPE-PME, doit s'arrêter au premier trimestre 2023, alors que la flambée ne montre aucun signe d'essoufflement : le dernier indice de référence de l'Insee, utilisé pour l'indexation des loyers, affiche une augmentation de 6,29 % sur un an (à fin 2022).

... le ticket de caisse papier, survivant de l'inflation

Il en va du ticket de caisse en magasin comme du sparadrap du capitaine Haddock. Impossible de s'en débarrasser ! En vertu de la loi contre le gaspillage de février 2020, l'impression et la distribution systématiques de ces reçus papier disparaîtront finalement au 1er août prochain, au lieu du 1er avril, a tranché un décret, paru in extremis au Journal officiel ce week-end. L'échéance initiale avait été fixée au 1er janvier dernier, mais dans le contexte inflationniste actuel, le gouvernement avait déjà préféré jouer la montre et repousser l'entrée en vigueur de ce bannissement partiel du ticket de caisse.

Les vins de Bordeaux la tête dans le seau

Englué dans une crise économique et sociale majeure, le vignoble bordelais est en pleine tourmente face à une consommation française déprimée et des marchés internationaux capricieux. Pour se sortir du marasme, de multiples solutions sont à l'étude, mais elles sont diversement accueillies par ceux qui, en Gironde, font vivre ce terroir.
A lire : Pourquoi les vins de Bordeaux sont dans la tourmente

3 avril

📍 La "sobriété" énergétique, collection printemps-été 2023

Ce n'est pas parce que l'hiver est fini que les économies d'énergie doivent s'arrêter. En vertu de ce principe, le gouvernement a convoqué une soixantaine de grandes entreprises, ce matin, pour leur demander des efforts supplémentaires et pérennes, dans le prolongement de son "plan de sobriété" d'octobre dernier. La ministre de la Transition énergétique les enjoint, en priorité, à se "fixer des objectifs chiffrés de baisse de consommation", les "faire valider par des instances internes élevées (conseil d’administration, Comex)" et à les publier en ligne. Autres consignes passées par Agnès Pannier-Runacher : intégrer la réflexion sur les économies d’énergie dans les "stratégies de télétravail" ; inciter les salariés à rouler à 110 km/h sur autoroute durant leurs déplacements professionnels ; enfin, pour cet été, ne pas déclencher la climatisation sous la barre des 26 degrés et "faire attention aux dépenses énergétiques liées à la ventilation des bâtiments". L'objectif de ces différentes mesures reste inchangé : atteindre -10 % de consommation d'ici à 2024 (par rapport à 2019). Or, les efforts de ces derniers mois ont surtout joué sur le gaz et l'électricité, beaucoup moins sur le carburant. Aussi le gouvernement appelle-t-il les entreprises à se mobiliser aussi sur ce volet, "en promouvant les mobilités douces et le covoiturage, et en accélérant le verdissement des flottes de véhicules professionnels".

L'"industrie verte" mise en consultation

Rien de tel que les enjeux climatiques pour tourner la page de la réforme des retraites ? Le gouvernement multiplie en tout cas les prises de parole sur ce thème depuis quelques jours. Après le "plan eau" d'Emmanuel Macron jeudi, le retour de la "sobriété énergétique" ce matin, c'est l'"industrie verte" qui a été mise à l'honneur, cet après-midi, à Bercy. Le ministère de l'Economie a lancé une consultation publique sur plusieurs propositions liées à ce chantier. Leur présentation avait été reportée, la semaine passée, pour cause de crise sociale et politique autour, justement, de la réforme des retraites.

Gel des prix de production dans les usines

Les prix de production de l'industrie marquent une pause. Après trois augmentations consécutives, ils se sont contractés, en février, de 0,7 % sur un mois, selon l'Insee. Sur un an, la tendance reste toutefois largement à la hausse (+13 %). En tête de cette flambée, l'alimentaire a encore progressé de 0,6 % par rapport à janvier, pour une croissance de +19,9 % par rapport à février 2022. A noter, par ailleurs, que le repli des prix d’importation de produits industriels, entamé en août, s'est interrompu (+0,1 %), ce qui les ramène, peu ou prou, à leur niveau de l'an dernier (+0,3 %).

Chimie : Berkem avale un voisin

Berkem ne manque décidément pas d'appétit en 2023. Deux mois après le rachat d’un distributeur américain de compléments alimentaires, le groupe girondin annonce l'acquisition du producteur lot-et-garonnais d’huiles et protéines végétales Biopress. Un rachat stratégique pour renforcer ses approvisionnements de matière et adresser de nouveaux marchés.
A lire : Le groupe d'actifs végétaux Berkem rachète le lot-et-garonnais Biopress

31 mars

La baisse trompeuse de l'inflation

Il faut parfois se méfier des apparences. L'inflation a nettement ralenti en mars, selon l'Insee, pour atteindre +5,6 % sur un an (-0,7 point par rapport à février). C'est son taux le plus bas depuis septembre dernier. Mais ce reflux tient en grande partie au recul spectaculaire de l'énergie (encore à +4,9 %, mais c'est 9,2 points de moins qu'il y a seulement un mois !). Or, dans le même temps, l'alimentation poursuit sa fuite en avant (+15,8 %, +1 point), tandis que les produits manufacturés (+4,8 %) et les services (+2,9 %) se maintiennent. Cette vraie-fausse baisse de l'inflation est, sans doute aussi, le résultat d'un effet d'optique statistique, la flambée actuelle ayant déjà commencé en 2022, année utilisée comme point de référence. Preuve en est : comparé à février 2023 cette fois, les prix à la consommation ont bel et bien augmenté, et pas qu'un peu : avec un bond de 0,8 %, ils enregistrent leur 3e plus forte hausse de ces douze derniers mois.

Le capital-investissement à la peine

Le financement des entreprises a bel et bien subi le contrecoup des crises de 2022. Après les business angels, c'est au tour des sociétés de gestion de dresser un bilan mitigé de leur année. Au total, elles ont apporté moins de fonds (24,7 milliards d'euros, -9 % en un an) mais à davantage d'entreprises (2 681 sociétés aidées, +4 %), d'après l'association France Invest et le cabinet Grant Thornton. Les opérations les plus importantes (supérieures à 100 M€) sont celles qui ont le plus souffert de la conjoncture, du fait notamment d'une "forte diminution des financements bancaires au second semestre", au moment de la remontée des taux d'intérêt. Le capital-investissement se maintient toutefois largement au-dessus de son niveau d'avant-coronavirus (+28 % par rapport à 2019). L’industrie, le numérique et la santé arrivent en tête des secteurs les plus attractifs, même si les deux derniers figurent aussi parmi "les plus exposés aux incertitudes actuelles", et subissent, à ce titre, une plus grande frilosité de la part des investisseurs.

Fiscalité : riche année pour la TVA

Décidément, le bilan de l'année 2022 ne manque pas de paradoxes. Dernier en date, fourni par le fisc : les recettes de TVA perçues par l'Etat auprès des entreprises ont bondi de 8,9 % sur un an, pour s'établir à 184 milliards d'euros (montant calculé uniquement sur le périmètre des sociétés soumises à déclaration mensuelle et au régime réel normal). Et elles se sont même maintenues, peu ou prou, au même niveau tout au long de l'année. Or, cette performance n'est pas seulement gonflée par l'inflation, explique la Direction générale des finances publiques. Elle a aussi profité de la "hausse du volume de l’activité économique" : le chiffre d'affaires déclaré par les entreprises concernées (soit 5 983 Md€) a ainsi gonflé de 14,5 % (après +10,7 % en 2021). La bonne tenue générale de l'économie et l'afflux de recettes fiscales sont aussi à l'origine du recul, plus marqué qu'espéré, du déficit public en 2022. Il s'est établi, selon l'Insee, à 4,7 % du PIB (contre un objectif à 5 % fixé initialement par le gouvernement).

Plus de 1 000 entreprises à mission 

Il y a désormais plus de 1 000 entreprises à mission en France, selon les données publiées ce vendredi par l’Observatoire des sociétés à mission. Un nombre en croissance de 69% sur un an. De tous secteurs d’activités et de toutes tailles, ces entreprises emploient au total 660 000 salariés. 81% d’entre elles comptent moins de 50 salariés. La plupart d’entre elles (57%) se situent en régions. Défini par la loi Pacte de 2019, le statut d’entreprise à mission permet à une entreprise d’instaurer dans ses statuts une raison d’être qui lui est propre et d’y associer des objectifs correspondant à des enjeux sociaux et environnementaux. L’entreprise s’engage à poursuivre ces objectifs dans le cadre de son activité. Le respect des engagements donne lieu à des vérifications tous les deux ans par un organisme indépendant.  
A (re)lire : Les sociétés à mission partent à la conquête d'un nouveau modèle d'entreprise

Une webapp pour découvrir les dirigeants engagés pour la planète 

Envie de découvrir les dirigeants d’entreprise qui proposent des solutions concrètes pour répondre aux enjeux climatiques ? Dans le cadre d’un challenge organisé par le réseau nantais Ouest Médialab, une dizaine d’étudiants en journalisme, webdesign et informatique et Le Journal des Entreprises ont imaginé une application en ligne vous permettant de découvrir ces entrepreneurs qui oeuvrent pour un monde durable. Construit sur le modèle d’une application de rencontres, cet outil vous permet de sélectionner des entrepreneurs issus de toute la France en fonction de leur secteur d’activité (numérique, alimentaire, industrie, énergie…). Chaque profil renvoie vers une sélection d’articles et de podcasts vous permettant de comprendre ce qu’a mis en place le dirigeant de l’entreprise pour répondre aux enjeux climatiques.  Gratuite, la webapp permet aussi d’entrer en relation avec ces pionniers de l’économie de demain via un accès direct à leur page LinkedIn.
Pour découvrir l’appli en ligne (utilisation sur mobile recommandée) : https://apps.hyblab.fr/nantes2023/pionniers/

30 mars

📍 "Plan eau" : les entreprises invitées à fermer leurs robinets

La sobriété, bis repetita. Après les économies d'énergie cet automne, l'Etat s'attaque à la gestion de l'eau avant l'été. Dans une démarche quasi-identique, le président de la République Emmanuel Macron demande à toutes les entreprises, et en particulier à celles de l'industrie, l'énergie et l'agriculture, de réduire leurs consommations. A priori toujours sans contrainte, mais, avec, cette fois, davantage de moyens financiers mis sur la table.
A lire : Comment l’Etat veut amener les entreprises à la sobriété dans leur usage de l'eau

Pôles de compétitivité : et les 55 sites lauréats sont...

La promotion 2023 des pôles de compétitivité a livré son verdict. Au total, 55 sites ont été labellisés pour la période 2023-2026. Deux petits nouveaux font leur entrée dans ce cercle restreint des écosystèmes soutenus par l'Etat et les Régions. Au centre des priorités qui leur ont été fixées : contribuer à la réindustrialisation du pays par l’innovation.
A lire : Quels sont les 55 sites labellisés par les pouvoirs publics jusqu’en 2026 ?

Levées de fonds : les business angels lèvent le pied

Les business angels se sont faits plus discrets l'an dernier. En 2022, ils ont investi 66,2 millions d'euros (-4,7 % en un an), au cours de 394 opérations différentes (-7 %), selon le bilan annuel de leur fédération France Angels. Un repli toutefois à relativiser, puisque le montant affiché s'avère bien supérieur à celui de 2019, avant la crise du coronavirus (+53,9 %). Autre signe jugé "très encourageant (...) dans un contexte devenu plus difficile", la participation de ces investisseurs individuels à des premiers tours de table affiche une légère croissance (+1,9 % en montant par rapport à 2021). Les business angels restent toutefois très friands de projets liés au numérique au sens large (e-commerce, télécoms, logiciels...) : ils représentent 41 % des sommes placées l'an dernier (+5 points). Enfin, hors Ile-de-France, ce sont les start-up d'Auvergne-Rhône-Alpes et du Grand Est qui ont attiré le plus leur argent (plus de 13 % chacun), devant les Pays de la Loire (à 10,2 %).

Agroalimentaire : Nestlé condamne son usine nordiste

L’usine Buitoni de Caudry, dans le Nord va fermer ses portes. La maison-mère Nestlé invoque une baisse de la demande, dans un contexte d’inflation. Mais le site a surtout été plombé par un scandale sanitaire, survenu il y a un an. Scandale qui avait conduit la préfecture à suspendre l’activité pendant plusieurs mois.
A lire : Nestlé ferme son usine Buitoni dans le Nord, 180 emplois menacés

29 mars

📍 Réforme des retraites : verdict final le 14 avril ?

A vos agendas ! Le feuilleton de la contestation contre la réforme des retraites promet déjà de se prolonger en avril, avec une série de nouveaux épisodes au programme. Lundi, mardi ou mercredi prochains, l'intersyndicale est attendue à Matignon, à l'invitation d'Elisabeth Borne. Un rendez-vous pour reprendre langue, après un dialogue de sourds de deux mois, chacun dans son coin - en apparence, c'est déjà une avancée... sauf que l'ordre du jour de la réunion (inconnu pour l'instant) fait déjà débat : les syndicats veulent à tout prix remettre sur la table le report de l'âge légal de départ en retraite à 64 ans (dixit Laurent Berger de la CFDT, ce matin, sur France Info), la majorité compte absolument à ne pas remettre le couvert sur ce sujet qui fâche (d'après les indications convergentes des ministres Frank Riester, Clément Beaune et Roland Lescure dans les médias). Et après ? Le 6 avril, les organisations de salariés ont déjà prévu une 11e journée de mobilisation, malgré l'affluence moyenne enregistrée hier (740 000 personnes, selon le ministère de l'Intérieur). Ce nouvel appel à manifestation ne sera peut-être pas encore le dernier, car le Conseil constitutionnel ne rendra sa décision sur la réforme des retraites, que huit jours plus tard, le "vendredi 14 avril en fin de journée". Si les Sages valident la loi, adoptée le 20 mars, plus rien, au niveau institutionnel, ne pourra s'opposer à sa promulgation par le président de la République dans les 15 jours... A moins que la juridiction suprême ne donne son aval à l'organisation d'un référendum d'initiative partagée. Mais ça, c'est encore une autre histoire.

Crise de l'énergie : la main de l'Etat reste tendue

Il n’est pas trop tard pour alléger ses factures de gaz et d’électricité. La ministre en charge des PME donne aux entreprises jusqu’au 30 juin pour envoyer à l’administration le document unique, ouvrant droit à différentes aides sur l’énergie. Sur BFM Business, hier soir, Olivia Grégoire a également rappelé les différentes options à la disposition des dirigeants les plus en difficulté.

Innovation : les deeptech font leur trou

Les deeptech continuent d'essaimer dans l'Hexagone. En 2022, 320 start-up, positionnées sur des innovations de rupture, ont vu le jour, selon Bpifrance, soit 27 % de plus qu'il y a un an. L'objectif fixé par le gouvernement reste d'atteindre un rythme de 500 créations par an d'ici à 2030. La banque publique s'y emploie depuis le lancement de son "plan deeptech" en 2019, renforcé, l'an dernier, par un programme d'actions spécifiques, centrées sur les entreprises industrielles. En 2022, elle revendique ainsi avoir injecté, directement ou indirectement, 670 millions d'euros en fonds propres dans ces start-up technologiques, et financé l'innovation de 869 d'entre elles, à hauteur de 673 millions d'euros. Au total, la deeptech a levé 2,6 milliards d'euros l'an passé (+10,7 %). Le secteur serait représentée aujourd'hui par 1 800 entreprises, à l'origine de 50 000 emplois et 118 sites industriels, disséminés sur le territoire.
A (re)lire : Les start-up de la tech face aux défis de la réindustrialisation

Industrie : un canadien dans la "vallée de la batterie"

Un nouvel acteur dans les Hauts-de-France pour l’écosystème de la mobilité électrique. Le canadien Li-Cycle a choisi Harnes, dans le Pas-de-Calais, pour implanter son usine française de recyclage de batteries.
A lire : Le canadien Li-Cycle choisit les Hauts-de-France pour implanter une unité de recyclage de batteries

28 mars


Ces start-up qui rêvent de devenir des compagnies de chemin de fer 

En ce jour de mobilisation contre la réforme des retraites, le trafic ferroviaire a une nouvelle fois été perturbé à la SNCF. Le sera-t-il autant à l’avenir avec l’arrivée de concurrents du secteur privé ? La fin du monopole de l’entreprise publique ouvre en effet une nouvelle bataille du rail en France avec des entreprises que personne n’attendait : des start-up. Elles se nomment Railcoop, Le Train, Midnight Trains ou encore Kevin Speed. Ces jeunes pousses se positionnent sur le marché émergent du transport ferroviaire de voyageurs. Toutefois, confrontées à de nombreux obstacles - qui n’ont rien à voir avec les grèves provoquées par la réforme des retraites -, elles peinent encore à faire partir leurs trains en temps et en heure. 
A lire : Les nouveaux aventuriers du rail

Capital-investissement : nouveau partenariat entre les assureurs et Bpifrance 

Huit assureurs français, parmi lesquels Axa, Assurances du Crédit Mutuel, Allianz et Crédit Agricole Assurances, se mobilisent de nouveau en faveur des PME.  Renouvelant le partenariat France Investissement Assureurs (FIA) avec la banque publique Bpifrance, les assureurs s’engagent à mobiliser au moins 3 milliards d’euros sur cinq ans dans des fonds soutenant des PME françaises non cotées. Sur la période 2019-2022, les assureurs ont injecté 2,3 milliards d’euros dans 83 fonds soutenant la croissance et l’internationalisation des PME. Sur la même période, Bpifrance a mobilisé 4,2 milliards d’euros. Ces neufs acteurs ont ainsi apporté 19% du montant global de ces 83 fonds, qui ont bénéficié à 1 420 entreprises. 

La fausse fin des voitures thermiques en Europe

Les 27 Etats de l’Union Européenne viennent d’approuver la fin des ventes des voitures neuves à moteur thermique en Europe à partir de 2035… Sauf pour les voitures fonctionnant avec un carburant de synthèse neutre en CO2 (produits sans pétrole mais à partir de CO2 et d'électricité bas carbone), rapporte Le Figaro. Le texte initial, voté à l’été 2022, voulait interdire les ventes de voitures thermiques neuves, à l’exception des marques de luxe. Mais l’Allemagne a fait pression ces dernières semaines pour que l’Europe autorise les voitures thermiques utilisant un carburant de synthèse. Ces "e-fuels", dont la technologie n'est pas encore mûre, ont toutefois un intérêt limité pour les futurs déplacements des particuliers européens : leur production en 2026 ne devrait représenter que 550 millions de litres sur les plus de 2 400 milliards de litres de pétrole par an consommés dans le monde dans le secteur des transports routiers.

Le climat des affaires fléchit en France 

En mars, le climat des affaires se détériore légèrement en France. Calculé par l’Insee à partir des réponses des chefs d’entreprise, cet indicateur perd un point en mars (103) par rapport à février. Il reste toutefois au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Le climat fléchit dans la plupart des secteurs d’activité, sauf dans le commerce de gros. 

Hauts-de-France : la "vallée de la batterie" fait le plein 

Les annonces se suivent dans les Hauts-de-France autour des batteries électriques. Trois gigafactories vont voir le jour à Douvrin (ACC), Douai (AESC Envision) et Dunkerque (Verkor) pour produire des batteries électriques, avec à la clé 7 500 emplois directs. Dans leur sillage, d’autres acteurs de la chaîne de valeur vont aussi s’installer. Il y a quelques semaines Eramet annonçait son intention d’investir 70 millions d’euros dans une usine de recyclage de batterie dans le Nord. C’est au tour du canadien Li-Cycle d’annoncer son intention de créer un centre de recyclage des batteries dans le Pas-de-Calais.
A lire : Le canadien Li-Cycle choisit les Hauts-de-France pour implanter une unité de recyclage de batteries

Les jeans Kaporal dans le dur

La marque marseillaise de prêt à porter Kaporal (534 salariés, 99 M€ de CA) vient de demander son placement en redressement judiciaire auprès du tribunal de commerce de Marseille, qui statuera sur cette demande à la fin de la semaine. "Depuis de nombreuses années, la société fait face à des éléments extérieurs imprévisibles et imparables", souligne la marque, qui compte 113 magasins et est détenue par le fonds d’investissement TowerBrook, qui a tenté sans succès de la vendre ces derniers temps.

27 mars

📍 Réforme des retraites : le patronat fait la leçon...

« La réforme des retraites ne signe pas la retraite des réformes. » Derrière cette formule, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran était clair, hier, dans les colonnes du Journal du dimanche : le conflit social en cours n'arrêtera pas le volontarisme politique de l'exécutif. Et pourtant, depuis la 9e journée de mobilisation, jeudi dernier, flotte comme un parfum de paralysie dans l'air. Avec déjà une victime collatérale : le projet de loi sur l'"industrie verte". Les groupes de travail, mobilisés sur ce texte depuis janvier, devaient présenter leurs propositions ce matin. L'événement a été annulé sans coup férir, quand bien même la réindustrialisation fait partie des priorités réaffichées par le président de la République, dans son interview de mercredi dernier. Une intervention qui a laissé Geoffroy Roux de Bézieux dubitatif à plus d'un titre. « Le gouvernement doit changer de méthode », a plaidé le président du Medef, sur France Info, ce matin, en donnant plus de place aux partenaires sociaux. Et de citer l'accord « assez historique » sur le partage de la valeur, conclu par le patronat et les syndicats « en pleine manifestation pour les retraites ». « Le dialogue social fonctionne, en France, quand on lui donne le temps », a cinglé le patron des patrons. Et Geoffroy Roux de Bézieux d'accabler un peu plus l'exécutif sur deux autres points : l'"index seniors", d'abord, qui traduirait une « vision bureaucratique, centralisée, presque soviétique du pays » ; la future "contribution exceptionnelle" pour les entreprises qui font du rachat d'actions, ensuite, une idée renvoyée au rang des « mesures médiatiques et symboliques qui ne répondent pas aux problèmes ».

... les syndicats imposent leurs conditions

Mettre la pression et garder la main. A la veille d'une 10e journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, la CFDT tente d'offrir une porte de sortie au gouvernement, mais à ses propres conditions. « Il faut un bougé très fort du gouvernement (...), qu'il dise : "les 64 ans ne s'appliqueront pas" », a exigé le secrétaire général du syndicat, ce matin, sur France 2. Laurent Berger se dit prêt à renouer le dialogue, s'il porte aussi bien sur le travail et les retraites, « en mettant de côté, pour l'instant, la réforme » pendant six mois. L'exécutif a pourtant encore dit, ce week-end, qu'il ne souhaitait parler que des chantiers identifiés par Emmanuel Macron mercredi (pénibilité, carrières, etc.), et rien de plus. En attendant le mouvement de demain promet de nouvelles perturbations, entre autres, sur les rails (3 TGV sur 5 et la moitié des TER en circulation) et dans les airs (20 % d'annulations à Orly, Marseille, Toulouse et Bordeaux, aussi bien mardi que mercredi). Quant aux stations essence, la situation s'est de nouveau détériorée ce week-end, avec 15,6 % des points de vente en manque d'au moins un carburant hier, selon Le Figaro (au plus haut depuis le début du conflit). Les Pays de la Loire sont désormais les plus touchés (plus de la moitié des sites affectés en Loire-Atlantique et en Mayenne).

Les créations d'entreprise à la relance

Les entrepreneurs ne se découragent pas. En février, les créations d'entreprise ont enregistré un net rebond, après avoir connu un trou d'air en début d'année, selon l'Insee. Des évolutions franches à prendre avec des pincettes : les dysfonctionnements du guichet unique pour les formalités administratives continuent de perturber les décomptes de l'institut.

Aérien : redécollage en douceur pour les aéroports régionaux

Une "reprise", certes, mais en ordre dispersé, pour les aéroports français. En 2022, ils ont quasiment doublé leur nombre de passagers commerciaux en un an (+91,8 %), d'après leur organisation professionnelle, l'UAF. Mais avec 173,9 millions de voyageurs au total, le trafic dépasse tout juste son niveau de... 2013 ! Et affiche encore un retard de 18,8 % par rapport à 2019, dernière année avant la crise du coronavirus. En revanche, les vols à bas-coût tirent leur épingle du jeu (-1,7 %) et améliorent leurs parts de marché (43 % du trafic de France métropolitaine, +8 points en trois ans). Dans le détail, au palmarès des aéroports, le retour à la normale n'a été atteint qu'à Paris-Beauvais et dans trois plates-formes corses (Ajaccio, Calvi et Figari). A l'inverse, le site de Clermont-Ferrand apparaît comme le plus éloigné de son niveau d'avant-pandémie (-56,3 %), au même titre que Chambéry (-40,9 %), Pau (-39,3 %) et Grenoble (-37,9). Dans le top 10, les plus à la peine sont Lyon Saint-Exupéry (-27,1 %), Toulouse Blagnac (-26,9 %) et Bordeaux (-25,9 %). Dans ces conditions, l'UAF réclame à nouveau "la conversion de tout ou partie des montants d’avance [publique, débloquée pendant le Covid-19, NDLR] en subventions directes aux aéroports", pour garantir notamment le financement de leurs missions de sécurité et de sûreté.

24 mars

📍 Réforme des retraites : chacun campe sur ses positions

Emmanuel Macron prêt à rencontrer les syndicats. Le président de la République accepte de parler avec eux de tout... sauf des retraites. « J'ai moi-même indiqué, mercredi [lors de son interview télévisée, NDLR], notre disponibilité à avancer sur des sujets comme l'usure professionnelle, les fins de carrière, les reconversions, l'évolution des carrières, les conditions de travail, les rémunérations dans certaines branches », a-t-il rappelé, à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles. Le rebond de la mobilisation d'hier (1,089 million de personnes dans les rues, selon le ministère de l'Intérieur) et l'irruption de la violence en marge de plusieurs cortèges, n'ont donc pas ébranlé le chef de l'Etat. De son côté, l'intersyndicale avait prévenu, dès hier soir, qu'une 10e journée de manifestation serait organisée mardi prochain, en plus de nouvelles actions locales ce week-end. Dans un communiqué, CCI France est monté au créneau, aujourd'hui, pour condamner "la dégradation des commerces" et implorer le respect de "la liberté de commercer et de circuler". Sur le terrain, la situation reste néanmoins perturbée dans les transports et les stations essence. Quasiment 15 % des points de vente étaient en manque d'au moins un carburant, hier (surtout dans l'Ouest, en plus du Sud-Est). Mais le gouvernement a étendu les mesures de réquisitions aux raffineries de Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime) et Donges (Loire-Atlantique) pour tenter de relancer les approvisionnements.

Publicité : les influenceurs sous l'oeil du législateur

Le gouvernement siffle la fin de la récréation pour les "influenceurs" du web. Leur activité va être officiellement définie par la loi, afin de mieux réguler ce métier nouveau, à l’origine de récents abus. Avant de voir le jour, la plupart des mesures, annoncées ce matin par le ministère de l’Economie, devront toutefois en passer par une proposition de loi. Elle sera examinée la semaine prochaine à l'Assemblée nationale. Son adoption devrait quand même être plus simple que celle de la réforme des retraites. Le texte sera d'abord porté conjointement par deux députés, l'un de la majorité présidentielle, l'autre de l'opposition de gauche. Et Bercy n'a pas manqué de vanter la méthode de préparation de cette future loi, entre "travail de fond" avec plus de 400 participants à des tables rondes et "consultation publique" en ligne, alimentée par 19 000 internautes. De quoi assurer un minimum de légitimité à cette loi-là.

Partage de la valeur : les partenaires sociaux d'accord

Qui a dit que les partenaires sociaux ne pouvaient pas s'entendre ? En plein débat sur la réforme des retraites, mais sans vague ni violence, patronat et syndicats se sont tranquillement mis d'accord, le mois dernier, sur un accord national interprofessionnel (ANI) au sujet du partage de la valeur au sein de l’entreprise. Exit le "dividende salarié", voulu par Emmanuel Macron. Le texte, censé être prochainement et "fidèlement" retranscrit dans la loi, n'en avance pas moins de nouveaux outils pour la distribution des richesses.
A lire l'interview de Karel Henry (Medef) : « L’accord national va faciliter le partage des richesses au sein des entreprises »

Le rebond des embauches

Les recrutements repartent déjà de l'avant. En février, les déclarations d’embauche de plus d’un mois (hors intérim) ont rebondi d'1,9 % par rapport à janvier, selon l'Urssaf, après -2,6 % au démarrage de l'année. Au total, elle a ainsi dénombré 429 319 CDI (+1,7 %), au plus haut depuis octobre, et 392 442 CDD longs (+2,1 %). Trois ans après l'irruption du Covid-19, la situation reste donc au beau fixe : le niveau des embauches, atteint le mois dernier, était "supérieur de 9,8 % à celui de février 2020, dernier point avant la crise" sanitaire, souligne l'administration.

23 mars

Réforme des retraites : l’hôtellerie-restauration prise au piège 

Entre les manifestations, les blocages et les montagnes de poubelles qui s'amoncellent dans les rues, les entreprises du secteur de l'hôtellerie-restauration « subissent très directement le contrecoup des tensions sociales », avertit Thierry Marx, président confédéral de l’UMIH. Ce contrecoup, un autre syndicat du secteur, le GHR, a tenté de le mesurer. Dans les restaurants parisiens et des grandes villes, la baisse de chiffre d’affaires serait de 25%. Elle pourrait atteindre 50% dans les quartiers dans lesquels les ordures n’ont pas été ramassées ou près des gares. La chute serait même de 80% pour les établissements se trouvant à proximité de rassemblements violents.  Employant un million de personnes, le secteur de l'hôtellerie-restauration pèse 78 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France. 

La colère de la grande distribution

Eclipsé par la réforme des retraites, un nouveau texte vient d’être adopté par le Sénat et l’Assemblée nationale dans le but de « rééquilibrer » les relations commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs. La loi Descrozaille partage au moins un point en commun avec la réforme des retraites : elle provoque de vives contestations, de la part principalement des distributeurs. Pas de quoi amener les commerçants à descendre manifester dans la rue, mais le ton employé n’a rien à envier avec la véhémence de certains slogans anti-réforme des retraites.  La Fédération du commerce et de la distribution dénonce un texte « irresponsable et inflationniste ». Encadrant les promotions sous prétexte de défendre les PME, il serait en réalité « taillé sur mesure pour les grands industriels », notamment étrangers, qui vont pouvoir « augmenter leurs marges, déjà scandaleuses », pointent du doigt les représentants de la grande distribution. Pénalités logistiques désormais plafonnées, amendes pour les distributeurs qui jouent trop la montre lors des négociations commerciales et soumission au droit français des contrats négociés avec des centrales d’achat basées à l’étranger : les grandes marques, elles, applaudissent à deux mains. Et les PME dans tout cela ? « Elles ont évité le pire », souffle stoïquement la Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France.
A lire : la loi Descrozaille provoque la colère de la grande distribution

Dark stores : le Conseil d’Etat donne raison à la mairie de Paris

Le Conseil d’État juge que les dark stores, ces commerces fermés au public et effectuant des livraisons de produits commandés sur internet, sont des « entrepôts » au sens du code de l’urbanisme. En juin dernier, la mairie de Paris avait demandé à ce que les sociétés Frichti et Gorillas resituent à leurs activités d’origines certains des locaux qu’elles utilisaient et qui étaient à l’origine des commerces. Après une suspension de cette décision par le juge des référés du tribunal administratif de Paris, la mairie de Paris s’est pourvue en cassation devant le Conseil d’État. Celui-ci considère que les dark stores sont bien des entrepôts et que la collectivité peut ordonner le retour des locaux aux activités initiales de commerce. 

Pas de game over pour le jeu vidéo

Le marché du jeu vidéo résiste plutôt bien à l’inflation. En France, le chiffre d’affaires de ce marché affiche un léger recul (-1,6%) en 2022, à 5,5 milliards d’euros, selon le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs. Il s’agit de la troisième meilleure performance de l’histoire de ce marché. Le segment de la console (qui pèse 46% du chiffre d’affaires) est toutefois en recul de 6,6%, quand les ventes liées au PC gaming (28% du marché) sont en hausse de près de 5,8%. Le chiffre d’affaires des jeux sur mobile (26% du chiffre d’affaires) est, lui, stable.
 

22 mars

📍 Réforme des retraites : Emmanuel Macron creuse son sillon...

"Assumer", "continuer", "accélérer". Bref, ne surtout pas changer de cap. Deux jours après l'adoption chaotique de sa loi sur les retraites, Emmanuel Macron est resté fidèle à sa ligne politique, lors de son interview aux journaux télévisés de 13 heures, sur TF1 et France 2. Dans l’immédiat, la réforme "va poursuivre son chemin démocratique", c'est-à-dire passer au Conseil constitutionnel, pour une entrée en vigueur toujours espérée "d'ici à la fin de l'année". Dans l’intervalle, le chef de l'Etat se projette sur la suite, avec une idée nouvelle : créer une "contribution exceptionnelle" sur les grandes entreprises. Le président de la République est bien décidé, également, à renouer le dialogue avec les partenaires sociaux, sous un mois - non sans avoir taclé, au préalable, les syndicats, accusés de n'avoir formulé aucune "proposition de compromis" sur les retraites. Pour le reste, Emmanuel Macron a répété ses priorités. A commencer par "la réindustrialisation et le plein-emploi" - "c'est la France de 2030", a-t-il lancé (clin d'oeil à son programme d'investissement, lancé il y a plus d'un an). Santé et écologie seront aussi dans sa mire (comme depuis le plan de relance post-Covid de 2020). Beaucoup d'ambitions affichées donc, mais avec quels moyens ? A l'heure où la dette publique s'élève à 113,7 % du PIB (au dernier décompte de l'Insee), Emmanuel Macron n'a pas eu un mot sur le financement de sa politique. Etonnant pour celui qui a fait du rééquilibrage des comptes la raison suprême et l'intérêt supérieur de la réforme des retraites.
A (re)lire : Ces 6 mesures de la réforme des retraites qui vont toucher les entreprises

... les syndicats maintiennent la pression

C'est peu dire que les syndicats ont peu goûté l'intervention présidentielle. D'autant moins qu'ils préparent une 9e journée de manifestation, ce jeudi, contre la réforme des retraites. Laurent Berger (CFDT) a ainsi déploré, sur Twitter, "déni et mensonge" du chef de l'Etat, quand Philippe Martinez (CGT) a crié, sur BFMTV, au « foutage de gueule » (sic). Côté patronal, la CPME s'est fendu d'un petit recadrage, déplorant qu'Emmanuel Macron, tombe dans "la facilité d’une contribution exceptionnelle" sur les entreprises. Et de rappeler aussi que les partenaires sociaux n'ont pas attendu le chef de l'Etat pour maintenir les discussions entre eux - "elles ont, par exemple, abouti, il y a peu, à un accord sur le partage de la valeur". La confédération se dit toutefois rassuré par l'engagement présidentiel à ce qu'« aucun débordement » ne soit accepté lors des manifestations. Reste à savoir si cette fermeté suffira à calmer la colère. Aujourd'hui, la journée a été marquée par des opérations "ports morts" à Marseille, Le Havre, Brest et Lorient notamment, ainsi que des blocages d'axes routiers (pont de Saint-Nazaire, autoroute A55...). La situation dans les stations essence, elle, se détériore lentement mais sûrement, en raison des grèves dans les raffineries et dépôts (12 à 14 % des points de vente en difficulté, selon les chiffres de différents médias). Pour demain, la SNCF prévoit la circulation de la moitié des TGV et un tiers des TER. Le trafic aérien sera amputé de 30 % à Paris-Orly, de 20 % à Marseille, Toulouse et Lyon.

Crise de l'énergie : le guichet d'aides élargi à de nouvelles entreprises

Le guichet d’aide aux activités énergivores est reparti pour un tour. Les demandes de prise en charge pour la période janvier-février sont ouvertes depuis le 21 mars et le resteront jusqu’au 30 juin. Mais cette tournée supplémentaire de subventions s’accompagne aussi d’une nouvelle ronde de modifications, pour ce dispositif qui n’en a pas cessé d'évoluer depuis son apparition en juillet dernier.

Les ventes automobiles sur la bonne pente

Le marché automobile maintient le cap. En février, les ventes ont progressé de 11,5 % sur un an dans l'UE, une croissance quasiment dans les mêmes proportions qu'en janvier, selon l'Association des constructeurs européens (ACEA). Le groupe Renault, en particulier, continue d'afficher l'une des plus fortes croissances (+26,3 %), alors que Stellantis est à la peine (+0,9 %, la hausse de 7,7 % de la marque Peugeot étant notamment compensée par la baisse de 7,1 % de Citroën). L'ACEA relativise toutefois la bonne tenue générale des immatriculations, puisque le début d'année 2022, utilisé comme base de comparaison, avait été marqué par les effets de la pénurie des semi-conducteurs. Ainsi, par rapport à février 2020, juste avant la crise du Covid-19, le marché accuse encore un déficit de 16,1 %.

21 mars

📍 Réforme des retraites : feu vert à l'Assemblée nationale...

Au forceps et dans la douleur. Le gouvernement est parvenu à faire accoucher sa réforme des retraites au Parlement, hier, à l'issue du rejet in extremis de l'une des deux motions de censure qui le visaient, à la suite du déclenchement du 49.3 sur ce texte controversé. A 9 voix près, la Première ministre Elisabeth Borne a donc sauvé sa place et, avec elle, sa loi : elle est désormais officiellement adoptée, mais pas encore au bout de ses peines. Le Conseil constitutionnel va devoir se pencher sur le sujet, tandis que l'opposition de gauche mise, à moyen terme, sur un référendum d'initiative partagée pour contrecarrer le report de l'âge légal de la retraite. En attendant, le président de la République Emmanuel Macron prendra la parole demain, aux journaux télévisés de 13h de TF1 et France 2. Voilà pour la situation politique. Mais au fait, que prévoit vraiment cette réforme pour les entreprises ? Index senior, CDI de fin de carrière... retour sur 6 mesures qui concernent directement les employeurs (et n'ont pas toutes fait parler d'elles au cours du débat parlementaire).
A lire : Ces 6 mesures de la réforme des retraites qui vont toucher les entreprises

... alerte rouge dans la rue et les raffineries

L'adoption de la réforme des retraites n'a pas éteint la mobilisation sociale. Bien au contraire, elle a plutôt attisé la colère. Les manifestations et blocages impromptus se sont poursuivis aujourd'hui, avec un nouveau point de crispation, autour des sites pétroliers. Les forces de l'ordre sont notamment intervenues, ces dernières 24 heures, à Donges (Loire-Atlantique), puis à Lorient (Morbihan) et, surtout, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). C'est dans cette raffinerie en grève que le gouvernement a recours, pour la première fois, à la réquisition du personnel, alors que le département est le plus touché du pays par la pénurie de carburants. Au niveau national, près de 10 % des stations essence françaises faisaient face à des difficultés, selon un décompte du Figaro arrêté à hier midi. Dans ce contexte social agité, les organisations patronales se montrent étonnamment discrètes. Seuls les artisans, commerçants et libéraux de l'Union des entreprises de proximité (U2P), ainsi que les entrepreneurs de CroissancePlus ont "pris acte", par communiqué, de l'adoption d'une réforme jugée "nécessaire". Les seconds ont toutefois appelé les acteurs économiques, sociaux et politiques à "se [concentrer] sur les nombreux défis que notre pays doit relever et notamment la bataille de l’industrie". Plus iconoclaste, l'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (Udes) a déploré, par la voix de son président Hugues Vidor, « une grave crise de la démocratie sociale » à l'issue du parcours chaotique de la réforme des retraites.

Défaillances : au tour des ETI et grandes entreprises

Les défaillances d'entreprise poursuivent leur folle ascension. En février, sur douze mois, la Banque de France a dénombré 43 886 liquidations et redressements judiciaires, soit un bond de 50,7 % par rapport à la même période, un an plus tôt. Malgré cette 16e hausse consécutive, les dossiers restent moins nombreux qu'avant la crise du Covid-19 (-14,2 %)... sauf dans l'information-communication, premier secteur à basculer au-dessus de son niveau pré-pandémique (+1,2 %). La situation s'est également, et subitement, dégradée dans les ETI et grandes entreprises (+46,2 %). Elles affichent désormais une dynamique bien plus forte que les TPE et petites PME (autour de +37 %), jusqu'ici en première ligne de cette remontée de la sinistralité.

La santé mentale, un défi aussi pour les patrons

Le bien-être au travail est devenu une question majeure pour les salariés. Mais quid des patrons ? Trois ans après le début du Covid-19, ils doivent toujours faire face à ses conséquences et à toutes les crises qui se sont ajoutées depuis. Mais si la souffrance des dirigeants se fait plus forte, les réponses et solutions aussi se multiplient.
A lire : Mobilisation générale autour de la souffrance du dirigeant d’entreprise en Région Sud

20 mars

📍 Réforme des retraites : l'heure de vérité à l'Assemblée

Stop ou encore ? Depuis 16h, les députés se penchent sur les deux motions de censure déposées à l'encontre du gouvernement, dans le cadre de l'article 49.3, déclenché, jeudi, sur la réforme des retraites. Un vote favorable renverserait l'équipe d'Elisabeth Borne et son projet. Dans le cas contraire, le texte serait adopté, mais il sera aussitôt contesté devant le Conseil constitutionnel, a déjà prévenu le député Liot Charles de Courson, à la tribune de l'Assemblée nationale. En attendant le verdict du jour, la situation se dégrade dans les stations essence, conséquence des perturbations en cours dans les raffineries. Selon Le Figaro, 5,4 % des points de vente sont en rupture d'au moins un carburant au niveau national, mais ce chiffre s'envole dans les Bouches-du-Rhône (quasiment la moitié des sites touchés), ainsi que le Gard et le Vaucluse (eviron un quart). Dans ce dernier département, la préfecture a déjà décidé d'en passer par des mesures de restrictions d'achat. Enfin, les actions-surprises et coups de poing ont continué à émailler la journée, sur les routes (comme à Rennes, Caen, Bordeaux, dans le Nord et le Pas-de-Calais), avec parfois le ciblage de voies d'accès à des zones d'activités, mais aussi sur les rails (Versailles, Clermont-Ferrand) ou dans les airs (annulations de vols à Orly et Marseille, occupation d'aéroports régionaux dans le Sud-Ouest).

Plus de croissance, moins d'inflation en 2023 ?

Un peu de mieux à l'horizon. Dans ses nouvelles projections économiques, la Banque de France entrevoit, à la fois, un sursaut de la croissance et un essoufflement de l'inflation pour cette année. Mais ces jours meilleurs ne sont pas attendus avant le second semestre, le premier restant difficile, comme le laissait déjà entendre l'Insee, la semaine dernière.

Industrie : Sew Usocome voit triple

Sew Usocome voit toujours plus grand. Le groupe de systèmes et composants industriels a présenté un nouveau plan d’investissement de 300 millions d'euros sur ses sites français, notamment en Alsace. Une enveloppe qui flirte même avec les 400 millions d’euros d’ici à 2031, si l'on y ajoute les sommes déjà injectées depuis 2020 par la filiale française du groupe allemand Sew Eurodrive.
A lire : Sew Usocome prévoit 300 millions d'euros d'investissements, notamment en Alsace

Crise bancaire : des paroles et des actes

Tuer la panique dans l'oeuf, coûte que coûte. Une semaine après la faillite de la Silicon Valley Bank aux Etats-Unis, suivie par la fragilisation de Credit suisse, les autorités américaines et européennes multiplient les initiatives tous azimuts pour tenter d'éteindre tout départ de crise financière. Hier, six banques centrales, dont celles de l'Europe et des Etats-Unis, se sont coordonnées pour accélérer et "améliorer la mise à disposition de liquidités" en dollars. Ce "filet de sécurité" est activé dès aujourd'hui et jusqu'à fin avril "au moins". Dans le même temps, Credit suisse a été racheté en urgence par son concurrent helvétique UBS à prix cassé par rapport à sa valorisation (3,02 milliards d'euros). Un accord salué à Paris et Bruxelles. Ces actions spectaculaires se doublent de nouvelle salve de déclarations rassurantes. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a redit, ce matin, sur BFMTV, que « les banques françaises sont solides, elles ont été testées régulièrement ». La présidente de la BCE Christine Lagarde a, elle, insisté, par communiqué, sur la "résilience" du secteur bancaire de la zone euro, "avec des niveaux de capitaux et de liquidités solides".

17 mars

📍 Réforme des retraites : la contestation tous azimuts

Quel avenir pour la réforme des retraites et pour le gouvernement d'Elisabeth Borne ? Au lendemain du déclenchement de l'article 49.3 à l'Assemblée nationale, les deux questions sont désormais liées. Deux motions de censure seront soumises aux députés en début de semaine prochaine. En attendant, le coup de force de l'exécutif n'aura pas tardé à redonner un coup de fouet à la contestation. Après des manifestations spontanées, hier soir, ce vendredi a été émaillé par des actions coups de poing, notamment des blocages de routes et de gares. A la SNCF justement, les syndicats ont appelé à poursuivre la grève, entamée le 7 mars. Le mouvement semble, par ailleurs, s'amplifier dans les raffineries avec la mise à l'arrêt annoncée du site TotalEnergies de Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime) d'ici à lundi et la reconduction pour une semaine des débrayages à celui de Donges (Loire-Atlantique). Enfin, au niveau national et interprofessionnel, les organisations syndicales, réunies hier soir, ont appelé à "des rassemblements locaux de proximité" ce week-end, ainsi qu'à une 9e journée de mobilisation jeudi. Dans ce concert de mauvaises nouvelles, le gouvernement pourra se consoler (ou pas) avec cette prise de position de l'OCDE en sa faveur. L'Organisation de coopération et de développement économiques s'est dite, par la voix de son secrétaire général Mathias Cormann, « certaine que le gouvernement français va et doit rester sur sa ligne et aller jusqu'au bout ». Réponse la semaine prochaine.

La crise bancaire un jour sur deux

Montagnes russes sur les marchés financiers. Après les faillites bancaires de lundi aux Etats-Unis et l'alerte de mercredi sur Credit suisse, c'est à nouveau la fragilité d'un groupe américain, First Republic (14e plus important du pays en taille d'actifs), qui est venu jeter le trouble. Et les bouées de sauvetage, comme les appels au calme, qui se sont encore succédé aujourd'hui, n'ont, cette fois, pas suffi à calmer les investisseurs. A Paris, le CAC40 a perdu 1,43 %. Et pourtant, le gouverneur de la Banque de France était monté au créneau, ce matin, sur BFM Business : « Les banques françaises et européennes sont extrêmement solides », car soumises à la réglementation Bâle III, c'est-à-dire « des règles très renforcées depuis la crise financière » de 2008, portant « sur leurs liquidités (...) et sur leurs fonds propres ». Or, a insisté François Villeroy de Galhau, plus de 400 groupes européens doivent les respecter, « contre 13 seulement » aux Etats-Unis. Quant à Credit suisse, c'est « un cas particulier », car la banque helvétique est en difficulté depuis plusieurs années.

Poussée de "défiance" entre les entreprises

La crise de l'énergie remet le Médiateur des entreprises sous pression. Quelque 3 677 requêtes lui ont été adressées l'an dernier. Après un pic exceptionnel d'activité en 2020, ses interventions poursuivent leur reflux (-30,3 % sur un an), mais restent 2 fois plus élevées qu'avant la pandémie de Covid-19. Et pour ne rien arranger, la flambée des prix de l'énergie a remis de l'huile sur le feu, estime Pierre Pelouzet, à la tête de ce service de Bercy : au second semestre, "le niveau des demandes (...) a été supérieur de 10 %" par rapport à la même période de 2021, relève-t-il. Le signe d'"une montée de la défiance" dans les relations interentreprises. Au total, son service a mené 1 600 médiations à proprement parler. Elles ont abouti à un accord entre les parties en conflit dans 7 cas sur 10.

Les effets pervers de la "prime Macron"

La prime de partage de la valeur (ex-"prime Macron") a connu un succès fou depuis son lancement à l’été 2022. Mais cette réussite attire aussi quelques critiques. Le patronat aimerait simplifier le dispositif au profit des plus petites entreprises. Mais l’Insee s’inquiète des dérives d’un outil qui ferait déjà de l’ombre aux hausses de salaire.
A lire : Pourquoi la "prime Macron" suscite encore des doutes, malgré son succès en 2022

16 mars

📍 Réforme des retraites : le 49.3 relance les débats

Coup de Trafalgar à l'Assemblée nationale ! Après avoir entretenu le suspense une bonne partie de la journée, le gouvernement a finalement décidé d'engager sa responsabilité sur son projet de réforme des retraites, au titre du fameux article 49.3. Un choix qui risque de peser lourd, à bien des égards. Politiquement d'abord, cette arme constitutionnelle signifie que le texte, validé hier en commission mixte paritaire, ne sera pas adopté avant demain après-midi au moins - délai laissé aux oppositions pour déposer une (ou plusieurs) motion(s) de censure, en vue de renverser l'équipe d'Elisabeth Borne. Elle(s) pourrai(en)t alors n'être examiné(e)s que la semaine prochaine. Si elles échouent, le projet sera automatiquement entériné. Et ce, sans même que les députés ne l'aient jamais voté dans son intégralité (au contraire des sénateurs). Mais c'est socialement aussi que le recours au 49.3 s'annonce explosif : comme pour les débats à l'Assemblée, il risque de prolonger la contestation dans la rue. Et de souder encore plus l'union sacrée des syndicats. Ils se réuniront ce soir et devraient envisager « de nouvelles mobilisations », selon Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, cité par plusieurs médias. La bataille des retraites n'a pas dit son dernier mot.

Fausse baisse de l'inflation en France...

Le fameux "pic de l’inflation" est pour bientôt… du moins en apparence. La hausse mensuelle des prix devrait repasser, dès mars, sous la barre des +6 % sur un an, selon l’Insee. Sauf que cette baisse est en trompe-l’œil, nuance aussitôt l'institut statistique. Résultat, le Smic va continuer à augmenter, et la croissance à patiner, au cours du premier semestre.

... et vraie panne de rentabilité dans les entreprises

Les marges des entreprises cotées sous haute tension en 2023. L'avertissement est signé d'Allianz Trade. L'assureur-crédit redoute un recul de la rentabilité dans la moitié des 23 secteurs qu'il a analysés en Europe et aux Etats-Unis, le tout accompagné d'un rebond du risque d'impayés (+19 % de défaillances d'entreprise attendues au niveau mondial). En première ligne : le transport maritime, ballotté par le renversement de la conjoncture et le ralentissement du commerce mondial (+0,9 % prévu en volume cette année) ; et la distribution, malmenée par l'inflation et la guerre des prix qui en découle. La construction, l’électronique et la métallurgie font également figure de maillons faibles, au contraire de l'hébergement-restauration et l'aérien, portés par le tourisme international. Au final, l'étude se montre pessimiste sur la croissance du chiffre d'affaires des sociétés cotées européennes en 2023. Mais elle se veut beaucoup plus rassurante sur leurs investissements (dépenses en hausse de 11 %), "principalement dans les secteurs où une bascule sur des projets durables est requis (automobile, énergie, réseaux)".

Crise bancaire : la BCE droite dans ses bottes

La Banque centrale européenne reste inflexible. Elle a confirmé, aujourd'hui, la hausse de 0,5 point de ses taux d'intérêt directeurs, telle qu'elle avait été annoncée le mois dernier. Cette sixième augmentation en huit mois sera effective mercredi prochain. Ces relèvement successifs produiraient déjà leurs effets, puisque la BCE a revu à la baisse d'1 point sa prévision d'inflation pour 2023 (désormais estimée à +5,3 % dans la zone euro). En revanche, les secousses du secteur bancaire aux Etats-Unis et en Suisse, depuis quelques jours, n'ont donc rien changé au durcissement en cours de la politique monétaire. Mais, consciente de ces "tensions", source d'"incertitude supplémentaire", la BCE "se tient prêt à prendre les mesures nécessaires pour préserver la stabilité des prix et du système financier dans la zone euro. [Son] secteur bancaire est résilient et dispose de positions de capital et de liquidité solides", assure l'institution. Pendant ce temps-là, son homologue helvétique a visiblement réussi à éteindre l'incendie autour de Credit suisse : le groupe en difficulté va obtenir "jusqu'à 50 milliards de francs suisses" de la banque centrale du pays. Une annonce largement saluée par les Bourses mondiales (+2,03 % pour le CAC40, à la clôture).

15 mars

📍 Réforme des retraites : accord final au Parlement et "dernier cri" de la rue

Premier obstacle franchi au Parlement pour la réforme des retraites. Après plus de huit heures de travail, la commission mixte paritaire, composé de 7 députés et autant de sénateurs, s'est accordé sur un texte commun, validé par 10 de ses membres. Cette version définitive entérine notamment le recul de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, la suppression des régimes spéciaux, ou encore la création d'un index seniors dans les entreprises. Le tout sera soumis, demain, au vote du Sénat, puis de l'Assemblée nationale. Les élus n'ont donc pas entendu l'appel de l'intersyndicale qui organisait, aujourd'hui, sa 8e journée de manifestation. Une mobilisation présentée comme « un dernier cri du monde du travail pour dire : "on ne veut pas de ce passage à 64 ans" » et « aux parlementaires : "ne votez pas cette réforme" », a décrypté Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, lors du défilé parisien. Les premières remontées du terrain font état d'une affluence moyenne dans les cortèges, à mi-chemin entre le rebond du 7 mars et le flop de samedi dernier. Le taux de grévistes semble également en retrait. Ce qui n'empêchera pas le trafic SNCF de rester perturbé demain (un tiers des TGV et la moitié des TER en moins).

L'inflation franchit un nouveau palier

Le "trimestre anti-inflation" du gouvernement part sous de bien mauvais auspices. Cette opération de communication, censée garantir des prix bas sur une sélection de produits mise en avant par la grande distribution, démarre à partir d'aujourd'hui. Las, et hasard du calendrier, le lancement de cette initiative coïncidait avec la publication, ce matin, par l'Insee des chiffres définitifs de la hausse des prix à la consommation en février. Et on est très loin d'un mois "anti-inflation", puisque la flambée a même été plus forte qu'initialement annoncé. Elle a atteint +1 % sur un mois, mais surtout +6,3 % sur un an, nouveau record depuis le début de cette spirale, il y a 18 mois (le précédent pic, à +6,2 %, remontait à octobre-novembre 2022). Dans le détail, l'addition s'est encore alourdie dans l'alimentaire (+14,8 %), avec notamment un boom des produits frais (+4,5 % en un seul mois !), mais aussi les transports, eux aussi, en plein décollage par rapport à janvier 2023 (+4,8 % !). Plus globalement, cette reprise inflationniste touche tous les grands secteurs, avec une révision à la hausse de 0,1 point des taux d'augmentation à un an, que ce soit dans l'énergie (+14,1 %), les produits manufacturés (+4,7 %) et les services (+3 %).

Réindustrialisation : 50 millions d'euros de plus pour le made in France

Bpifrance creuse encore son sillon dans le soutien à la réindustrialisation. Après le financement des start-up industrielles et l'accompagnement des PME, la banque publique s'apprête à investir dans la production, sur le sol national, d'innovations destinées à des marchés matures. Au total, les entreprises disposées à jouer le jeu du made in France pourront ainsi se partager 50 millions d'euros.

Le vent de la crise bancaire se lève sur l'Europe

Pas le temps de souffler pour le secteur bancaire et les Bourses mondiales. Secoués, lundi, par la faillite subite de deux acteurs américains, voilà que la finance tremble à présent pour Credit suisse. Déjà en délicatesse, le groupe helvétique a été plombé par les déclarations, sur Bloomberg TV, de son premier actionnaire, la Saudi National Bank, « absolument pas » prête à remettre la main au porte-monnaie pour renflouer son partenaire. De quoi porter un sérieux coup au moral des investisseurs sur les marchés (-3,58 % à la clôture du CAC40). Devant le Sénat, Elisabeth Borne a indiqué que le ministre de l'Economie aborderait le sujet avec son homologue suisse « dans les prochaines heures ». Quant à la situation américaine, la chef du gouvernement a voulu, de nouveau, rassurer : « Nous sommes très vigilants, mais la situation est très différente de celle que nous avons connue en 2008 », après la disparition de Lehman Brothers, coup d'envoi à l'une des pires crises financières de l'Histoire. « Depuis, de nombreuses règles prudentielles ont été prises pour toutes les banques de la zone euro », a-t-elle insisté. Une analyse plutôt partagée, d'ailleurs, par les agences de notation Moody's et S&P.

14 mars

📍 Veillée d'armes avant le vote de la réforme des retraites

Cette fois, nous y sommes. Le projet gouvernemental de réforme des retraites arrive dans la dernière ligne droite de son parcours tumultueux au Parlement. Demain, une commission mixte paritaire devra s'accorder sur une version définitive, soumise au vote des deux assemblées le lendemain, jeudi. En parallèle, les syndicats, toujours unis dans leur opposition au texte, redescendront dans la rue pour la 8e fois, ce mercredi. Samedi dernier, les manifestations avaient enregistré une nette baisse d'affluence (368 000 personnes selon le ministère de l'Intérieur), la plus faible depuis le début du mouvement, le 19 janvier. Du côté des grèves, les actions se poursuivent dans certaines raffineries, sites de production d'électricité et stockages de gaz. A la SNCF, où le trafic n'est pas revenu à la normale depuis une semaine, le service restera perturbé demain (3 TGV et 2 TER sur 5). Dans les aéroports, il ne le sera qu'à Paris-Orly (20 % d'annulations). Mais, à cette heure, la mobilisation la plus visible, en tout cas la plus odorante, reste celle des éboueurs : le ramassage des déchets est très perturbé dans plusieurs villes du pays, à commencer par Paris (mouvement reconduit jusqu'à lundi au moins), mais aussi Nantes, Le Havre, Antibes et Saint-Brieuc, entre autres. A noter, enfin, que la CGT prévoit d'enchaîner, jeudi, sur un blocage généralisé des ports français, en point d'orgue de leurs trois journées consécutives de débrayage entamées aujourd'hui.

Télétravail, seniors... les DRH avancent leurs idées

La réforme des retraites justement a remis la question de l’emploi des seniors sous le feu des projecteurs. Avec une question jusqu’ici insoluble : comment persuader les entreprises à recruter des salariés de plus de 55 ans ? L’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) a bien quelques idées en tête. Et elles passent quasiment toutes par une mobilisation massive de l’État plus que des employeurs.
A lire : Les DRH appellent l’État à lancer un plan de soutien pour l’emploi des seniors
Autre sujet, autre revendication : sur le télétravail, les DRH ne veulent pas être les seuls à payer les pots cassés. Ils plaident donc pour une "responsabilité partagée" entre employeurs et salariés, sur les conditions d'exercice du distanciel. Ce principe, soutenu par 55 % des adhérents de l'ANDRH, porterait aussi bien sur le respect des horaires que la conformité de l'environnement de travail au domicile - des enjeux de santé et sécurité, sur lesquels, en l'état actuel, l'entreprise est seule comptable devant la loi. Or, cette situation amène « une forme d'insécurité », déplore Benoît Serre, le vice-président de l'Andrh. Plus globalement, 84 % des 513 DRH, sondés du 2 au 27 février, réclament aux pouvoirs publics d'adapter le Code du travail aux récentes évolutions, apparues dans leurs organisations depuis la pandémie de Covid-19. Outre le distanciel, cette modernisation du droit devrait servir à "simplifier le suivi du temps de travail", pour 78 % des répondants.

Double levée de fonds dans l'énergie

La transition énergétique donne un coup de fouet aux levées de fonds. Deux opérations de grande envergure ont été annoncées aujourd'hui. La première, de 44 millions d'euros, est signée de Lithium de France, dans le Bas-Rhin. Encore plus fort, le groupe de photovoltaïque Amarenco, basé dans le Tarn, vient, lui, de collecter quasiment 7 fois plus d'argent.
A lire : Amarenco lève 300 millions d’euros pour soutenir ses projets énergétiques

La famille Mulliez endeuillée

L’entrepreneur Guillaume Mulliez est décédé brutalement aujourd'hui, emporté par une avalanche en Savoie. Agé de 61 ans, il était l’un des membres de la famille fondatrice d’Auchan. Entrepreneur dans l’âme, il a créé, et dirigeait depuis 1995, l’éditeur et intégrateur de logiciels de gestion lyonnais Dimo Software. Guillaume Mulliez était aussi, depuis 2016, président de la fédération 60 000 Rebonds. Elle réunit 10 associations locales venant en aide aux entrepreneurs ayant connu la faillite.

13 mars

📍 Parfum de crise financière made in America

Il ne manquait plus que ça à la décennie 2020. Après les crises sanitaire, géopolitique, énergétique, climatique et inflationniste de ces trois dernières années... voilà que plane désormais une nouvelle menace sur l'économie mondiale : celle du crash financier en provenance des Etats-Unis. Les 16e et 29e banques les plus importantes du pays (en termes d'actifs) ont été balayées en trois jours, entre vendredi et dimanche. Les faillites de Silicon Valley Bank (SVB) et Signature Bank, toutes deux spécialisées dans le financement des start-up, ont secoué les Bourses mondiales toute la journée. Comme une réminiscence d'un certain 15 septembre 2008 de sinistre mémoire, quand le naufrage de Lehman Brothers avait déclenché un tsunami mondial. Mais pas de panique, a voulu rassurer Bruno Le Maire, dès ce matin, sur France Info : « Je ne vois pas de risque de contagion, il n'y pas d'alerte spécifique, (...) le système bancaire français est solide et il fait l'objet d'une supervision qui est extraordinairement rigoureuse », a répété le ministre de l'Economie. Un message également repris par le commissaire européen à l'Economie. Même s'il a écarté, « pour le moment » tout « risque significatif », Paolo Gentiloni a quand même indiqué que « la possibilité d'un impact indirect » devait être « surveillée ».

Agroalimentaire : le gouvernement casse du sucre sur le dos de Tereos

Le groupe sucrier Tereos dans le collimateur de l'Etat. L'annonce récente de la fermeture partielle d'un site dans le Nord et de l'arrêt complet d'une distillerie dans la Marne, n'est pas vraiment du goût du ministre à l'Industrie. « Une entreprise qui gagne de l'argent et ferme une usine, je pense que ce n'est pas normal», a-t-il fustigé, ce matin, au micro de Sud Radio. La coopérative justifie sa décision par la baisse des surfaces cultivées et des rendements de la betterave, dans le contexte d'interdiction des insecticides utilisés contre le puceron, mais nocifs aussi pour les abeilles. « On crie au feu, alors qu'on n'a pas vu une étincelle », a balayé Roland Lescure. Pour l'instant, la production de betteraves, elle n'a pas baissé, le fameux puceron, il n'a pas frappé ! » Le ministre était attendu, cet après-midi, sur le site nordiste de Tereos, pour un échange avec direction et syndicats. Au total, 149 emplois sont menacés par ce plan de restructuration.

Commerce : l'ameublement victime de l'inflation

Après le coup de fouet, le coup de bambou pour le secteur de l'ameublement. Son chiffre d'affaires a, certes, encore progressé en 2022, pour atteindre 14,85 milliards d'euros (+2,1 % sur un an), selon l'Ipéa, l'Institut de prospective et d'études spécialisé sur ce marché. Soit un gain de 11 % par rapport à 2019, avant la crise du coronavirus. Mais ce résultat est faussé par un effet de rattrapage post-Covid justement et, plus encore, par la hausse des prix. A tel point que l'organisme estime, une fois prise en compte l'inflation, "que les volumes vendus en 2022 sont proches, voire inférieurs à [2019]". Et pour cause, "l’équipement du logement, après presque deux ans de forte consommation, a été l’un des premiers postes sur lesquels [les ménages] ont diminué leurs dépenses". Cet enjeu de pouvoir d'achat devrait rester "prépondérant dans les performances du marché tout au long de l’exercice 2023", prévient déjà l'Ipéa.

Logistique : le fret fluvial entre deux eaux

Faut-il voir les canaux à moitié vides ou à moitié pleins ? La question se pose tant le fret fluvial a vécu une année 2022 pour le moins contrastée. Certes, les volumes transportés ont, globalement, reculé, selon Voies navigables de France. Mais certaines activités ont eu le vent en poupe, au point d'atteindre des sommets.

10 mars

📍 Réforme des retraites : syndicats et chef de l'Etat dos à dos

La mobilisation contre la réforme des retraites a pris une tournure épistolaire aujourd'hui. Interpellé, mercredi, par un courrier commun des syndicats, Emmanuel Macron a, lui aussi, pris la plume pour leur répondre. Une lettre sous forme de fin de non-recevoir. Aux organisations qui lui réclamaient une entrevue, le chef de l'Etat rétorque : "Le gouvernement est, comme il l'a toujours été, à votre écoute pour avancer par le dialogue, trouver des solutions innovantes, sans transiger sur la nécessité de restaurer un équilibre durable de notre régime de retraite." A la veille de la septième journée de manifestation, ce samedi, il reconnaît toutefois à l'intersyndicale son "esprit de responsabilité qui vous honore", dans l'organisation de ces mobilisations. Et assure : "Je ne sous-estime pas le mécontentement dont vous vous faites le porte-parole, comme les angoisses exprimées par de nombreux Français, inquiets de ne jamais avoir de retraite." Mais pas question de retirer son projet pour autant. Le président de la République assume, au contraire, les "concertations" et "améliorations" déjà réalisées, tout en soutenant l'examen du texte en cours au Parlement, au nom du "respect de nos institutions". L'impasse reste donc totale, les grèves et blocages se poursuivent... et c'est le patronat qui perd patience. Par écrit, elle aussi, la CPME a fustigé, aujourd'hui, "la désorganisation engendrée par les mouvements sociaux", et le risque qu'elle engendre d'"un ralentissement de l’activité économique". La confédération demande, en conséquence, au gouvernement "de prendre les mesures qui s’imposent pour garantir la liberté de circulation et la liberté de travailler".

Santé mentale : les salariés ne remontent pas la pente

L'épidémie de Covid-19 est passée, mais la souffrance des salariés, elle, est restée. Ils sont encore 44 % à pouvoir être considérés "en situation de détresse psychologique" (+3 points depuis juin), selon le 11e baromètre d'OpinionWay pour Empreinte humaine, réalisé du 7 au 17 février, auprès de 2 000 personnes. C'est tout simplement autant que lors de la première édition de cette enquête, pourtant menée début avril 2020, en plein premier confinement ! Les plus touchés restent les jeunes (à 55 %) et les femmes (49 %). Les cas d'épuisement professionnel semblent toutefois moins répandus : 28 % des répondants seraient désormais concernés par le burn-out (-6 points), dont 10 % frappés d'une forme "sévère" (-3). Des indicateurs qui n'en demeurent pas moins "très inquiétants" pour le cabinet Empreinte humaine. Lequel souligne l'importance de se pencher sur la qualité de vie au travail, avec ce dernier chiffre, en écho à l'actualité du moment : "6 salariés sur 10 pensent que leur état de santé psychologique et physique ne leur permettra pas de travailler jusqu’à la retraite."

Agroalimentaire : le bio en péril ?

Après des années de forte croissance, le marché du bio s’est retourné. En cause, l’inflation, qui contraint les consommateurs à faire des choix, mais aussi la multiplication des labels, qui brouille l’image du secteur. La filière peut-elle surmonter cette crise ? Nous avons mené l'enquête.
A lire : Le marché du bio à la recherche d'un second souffle

Les échanges extérieurs en retrait

Le déficit commercial de la France en légère amélioration pour débuter l'année. En janvier, il a atteint -12,9 milliards d'euros, soit un redressement d'1,8 Md€ en un mois, selon les douanes. Mais cette relative embellie est à nuancer doublement. Elle tient, en partie, à un recul des importations énergétiques, liées à une baisse de leurs prix. Et elle intervient, plus globalement, dans un contexte de contraction générale des échanges extérieurs, les achats à l'étranger (estimés à 62,4 Md€, -4,4 %) se réduisant plus vite que les exportations (49,4 Md€, -2,4 %, 4e recul mensuel de suite). Résultat, sur les douze derniers mois, le solde atteint un nouveau plus bas historique, à 169,2 milliards d'euros (17e baisse consécutive).

9 mars

📍 Réforme des retraites : actions coup de poing sur des entreprises

La contestation contre la réforme des retraites varie les plaisirs. Au troisième jour de leur appel à "mettre la France à l'arrêt", les syndicats s'en sont pris à certaines entreprises, ce jeudi, par le biais de coupures ciblées d'électricité. Elles ont visé notamment un siège local d'Enedis, dans la Drôme, mais aussi, en région parisienne, le Stade de France et le chantier du futur village olympique. En parallèle, les actions engagées depuis le début de la semaine se poursuivent, à l'image des blocages des terminaux méthaniers du pays et des raffineries (sauf à Port-Jérôme, en Seine-Maritime, où il a été levé dans l'après-midi). Au sujet de l'essence, « hier, 7 % des stations manquaient d'au moins un carburant », a affirmé Olivier Gantois, le président de l'Union française des industries pétrolières, ce matin, sur France Info. Autrement dit, pour lui, « il n'y a aucun problème d'approvisionnement des stations-service, aujourd'hui, en France »... mais selon des données compilées par Le Figaro, certains départements sont plus en difficulté, comme la Sarthe, la Mayenne et le Calvados. Enfin, le mouvement perdure aussi dans les transports. A la SNCF, le trafic devrait rester autant perturbé ce week-end qu'il le sera demain (1 TGV sur 2 en moyenne, 1 Intercités sur 4 et 2 TER sur 3). Dans le ciel, l'amélioration sera très progressive, avec 20 % d'annulations programmées samedi, dans les aéroports de Paris-Orly, Marseille, Toulouse, Nantes et Bordeaux. Et encore 20 % dimanche, mais seulement dans les trois premières villes (en plus de celles déjà annoncées pour demain).

Réindustrialisation : les start-up commencent à percer

La réindustrialisation par l'innovation est sur les rails. Bpifrance en est en tout cas convaincue, chiffres à l'appui. Dans son premier observatoire dédié au sujet, la banque publique dit en effet avoir constaté, l'an dernier, une nette augmentation du nombre de start-up industrielles. Mais aussi plus de levées de fonds de leur part et, surtout, des "inaugurations" de sites de production. Une dynamique de réindustrialisation toutefois encore largement portée par les PME et ETI. Qu'importe : Bpifrance annonce déjà, pour le second semestre, un dispositif supplémentaire en soutien aux start-up, à travers un "fonds dédié à l'amorçage industriel" et ciblé sur "des produits innovants (...), dont la capacité de différentiation est forte" sans être pour autant très pointus techniquement.
A (re)lire : Les start-up face aux défis de la réindustrialisation

L'emploi salarié plus fort que prévu

Encore une bonne surprise sur le front de l'emploi salarié. Au quatrième trimestre, le secteur privé a finalement créé 44 400 postes (+0,2 % en trois mois), selon l'Insee - quasiment 15 fois plus que son estimation initiale d'il y a un mois ! Pour autant, la tendance reste bien au ralentissement sur l'ensemble de l'année, avec, notamment, un solde net divisé par deux entre l'été et l'automne. Quasiment tous les secteurs ont toutefois amélioré leurs résultats, des services marchands (+2,2 %) à l'industrie (+1,2 %), en passant par la construction (+0,7 %). L'intérim a également fait preuve d'une meilleure résistance qu'attendu (+1,1 %, soit +8 600 postes). Insuffisant toutefois pour compenser son mauvais premier semestre : sur un an, il affiche toujours une perte de 10 000 emplois (-1,2 %).

Commerce : l'habillement entrevoit la lumière

Les clients font leur retour en magasin. En février, les 60 enseignes d'habillement, suivies par l'Alliance du commerce, ont enregistré une progression de leur fréquentation (+3,2 % sur un an), comme de leur chiffre d'affaires de (+2,8 %). Mais, comme en janvier, l'organisation professionnelle tient à "relativiser" ces chiffres, "car le mois de référence - février 2022 - avait été (...) marqué par l’effet de sidération de la guerre en Ukraine et son brutal retentissement sur la consommation". Et d'insister plutôt sur l'envolée des coûts des entreprises du secteur et la détérioration de leur situation financière, symbolisée par les nombreuses défaillances survenues ces derniers mois (Camaïeu, San Marina, Gap...).

8 mars

📍 Egalité femmes-hommes : les entreprises progressent à petits pas...

Petit-à-petit, la parité salariale fait son nid dans les entreprises. C'est en tout cas ce que laisse entendre la dernière édition de l'index de l'égalité professionnelle, selon un bilan dressé par le gouvernement. De fait, les principaux indicateurs du dispositif s'améliorent : 72 % des sociétés concernées avaient bel et bien publié leurs résultats au 1er mars (+11 points en un an), avec un score moyen de 88 sur 100 (+2 points). Mais des "efforts" restent à faire, reconnaît le ministère du Travail : seuls 2 % des répondants obtiennent ainsi la note maximale, contre 7 % qui restent sous le seuil de 75/100 (synonyme d'inégalités femmes-hommes à corriger). A ce titre, 77 entreprises s'exposent à une sanction cette année (à 90 % des PME), pour n'avoir pas su corriger le tir depuis 2020. Pis, elles sont 1 434 à violer la loi sur les revalorisations au retour de congé de maternité et 4 271 à ne pas appliquer la parité au niveau des dix rémunérations les plus importantes. Et pour ne rien arranger, un nouveau front s'est ouvert cette année : celui de la place des femmes en haut de la hiérarchie. De leur propre aveu, 60 % des sociétés de plus de 1 000 salariés comptent moins de 30 % de cadres dirigeantes. Et 44 % ont la même proportion de femmes dans leurs instances de direction. Elles ont jusqu'en 2026 pour corriger le tir.

... et le gouvernement durcit (un peu) le ton

Au vu de ces résultats mitigés, et en cette date symbolique du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, le gouvernement a décidé de serrer (un peu) la vis à l’encontre des employeurs les plus mal notés à son fameux index de l’égalité professionnelle. Au programme : accès interdit aux marchés publics et bonnets d'âne.
A lire : Les mauvais élèves de l'égalité professionnelle dans le viseur du gouvernement

Réforme des retraites : les dockers entrent dans la danse

La grève se poursuit au-delà de la sixième journée de mobilisation de l’intersyndicale contre le projet de réforme des retraites. Ce mercredi, seulement un train sur trois a circulé, sur les grandes lignes comme pour les TER. Et le retour à la normale n’est pas prévu pour tout de suite. « Il y aura des perturbations importantes dans les transports jusqu'à vendredi au moins », prévient Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, sur LCI. Cela vaut pour le train, cela vaut aussi pour l’avion. A cause de la grève des contrôleurs aériens, la Direction générale de l’aviation civile demande aux compagnies aériennes de renoncer à 20 à 30% de leurs vols jeudi et vendredi. Les aéroports parisiens sont concernés, tout comme ceux de Beauvais, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse. Au niveau des infrastructures économiques, on dénombre de nombreux barrages sur les routes (qui ont généré, en région parisienne, deux fois plus d’embouteillages que d’habitude, selon la Direction des routes d'Île-de-France), bloquant parfois des zones industrielles, comme à Saint-Nazaire. Les expéditions de carburant sortant des raffineries sont, elles aussi, toujours impossibles. Nouveauté du jour, le lancement de l’opération "ports morts" par les dockers qui bloquent une partie des ports de commerce, comme à Marseille, Le Havre, Rouen ou encore à Brest. Si la situation s’envenimait, le gouvernement « ne laissera pas faire », en cas de « blocages réels », a prévenu Clément Beaune. A défaut de s’envenimer, elle risque fortement de perdurer : forte de leur succès d'hier (1,28 million de manifestants, selon le ministère de l'Intérieur), l’intersyndicale a appelé à deux nouvelles journées de mobilisation, dès ce samedi et le mercredi 15 mars.

La propriété industrielle en dépression

Les entreprises ne se bousculent plus au portillon de l'Inpi. Après avoir battu record sur record depuis 2018, les dépôts de marques, enregistrés par l'institut, ont fortement régressé en 2022 (-16,4 % sur un an), au point de repasser sous la barre des 100 000 dossiers pour la première fois depuis 2020 (avec un total de 94 545, -4,6 % par rapport à l'avant-coronavirus). Pour l'organisme public, cette chute est justement à relier au recul du Covid-19, dans la mesure où la pandémie "a entraîné la création de nouveaux services dématérialisés, et donc de nouvelles marques". Mais la même tendance au repli est à l'oeuvre aussi sur les "dessins et modèles" (5 363, -9 %). Quant aux brevets, pas de changement : avec 14 747 dépôts recensés (-0,1 %), ils reprennent leur lent déclin (-6,7 % par rapport à 2019), après un léger rebond en 2021. De quoi inquiéter Pascal Faure, le directeur général de l’Inpi : "Nos PME et start-up sont encore trop peu nombreuses à intégrer [la propriété industrielle] dans leur stratégie de développement, alors même qu’elles sont les plus affectées par la contrefaçon."

7 mars

La peur du blocus

Une « manifestation historique », avait prédit en début de journée le patron de la CFDT Laurent Berger. De son côté, la CGT recense 700 000 manifestants à Paris (le décompte des autorités n’est pas encore connu), soit plus que lors des cinq précédentes journées de contestation contre la réforme des retraites. Une contestation qui ne va pas se restreindre à cette seule journée du 7 mars. La SNCF annonce déjà que la circulation des trains s’améliorera demain, mais restera fortement perturbée sur l’ensemble des lignes, la compagnie conseillant aux voyageurs de reporter leurs trajets ce mercredi 8 et ce jeudi 9 mars. Au niveau du patronat, c’est le possible blocage de l’économie qui inquiète. D’autant que la CGT a commencé à bloquer les expéditions de carburant dans toutes les raffineries de France. Pas de quoi générer de pénuries dans les stations-services dans l’immédiat, mais il est évident que si ces blocages perdurent, le carburant viendra à manquer. « Est-ce qu’une minorité peut bloquer une raffinerie ? Le droit de manifester est normal, les gens doivent se faire entendre. Mais le blocage est absolument scandaleux », tonne sur Franceinfo Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la CPME. Surtout que la facture d’une journée de grève est économiquement salée. Au micro de RMC, Jean-Eudes du Mesnil estime qu’elle coûte 1,5 milliard d’euros, rejoignant une estimation de l’économiste Marc Touati, qui affirmait en janvier qu’une journée de grève coûtait entre 1,5 et 2 milliards d'euros. 

Egalité hommes-femmes : une proposition de loi et un plan gouvernemental

Selon nos confrères des Echos, un plan en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes sera présenté ce jeudi par la Première ministre Elisabeth Borne. Il comprendra une centaine de mesures dans plusieurs domaines. D’ici là, la députée (Renaissance) Marie-Pierre Rixain présentera ce mercredi à l’Assemblée nationale un projet de loi visant à corriger les dispositifs fiscaux injustes pour les femmes. Au centre de son projet : l’instauration d’un taux individualisé d’imposition par défaut au sein d’un foyer fiscal. 

Un site pour faciliter la mise en place d’accords d’intéressement 

Pour aider TPE et PME à mettre en place un accord d’intéressement, l’Urssaf vient de mettre en ligne un site. Mon-interessement.urssaf.fr délivre conseils, permet de réaliser des simulations et permet même aux entreprises de rédiger un accord d’intéressement. 

L’empreinte carbone du numérique pourrait tripler en France d’ici 2050 

La numérisation de la société n’est pas sans impact sur l’environnement. C’est ce qu’ont voulu mesurer l’Ademe et l’Arcep, à travers une étude remise au gouvernement. On y a apprend que l’empreinte carbone du numérique pourrait augmenter en France de 45% d’ici à 2030 par rapport à 2020, la consommation de métaux utilisés pour le digital croître de 14%, celle d’électricité de 5%. En 2050, l’empreinte carbone pourrait tripler. Mais ce scénario n’est pas une fatalité, assurent les auteurs de l’étude. L’allongement de la durée de la vie des téléphones et ordinateurs, le développement du reconditionnement et de la réparation ainsi que la généralisation de l’écoconception pour les terminaux, les datacenters et les infrastructures permettraient de réduire l’empreinte carbone de 16% dès 2030. 

6 mars

Dernier jour avant l’apocalypse 

Les principaux syndicats de salariés comptent « mettre la France à l’arrêt » ce mardi 7 mars pour protester contre la réforme des retraites. Les appels à la grève reconductible se multiplient avec, pour corollaires, leurs lots de perturbations et de blocages. Et leurs lots d’appels à la révolution : Emmanuel Lépine, secrétaire général de la CGT Chimie, « veut mettre l’économie à genoux » quand le député insoumis Louis Boyard lance un challenge pour bloquer lycées et universités. Ce qui est certain, c’est que l’économie française va être une nouvelle fois sacrément bousculée. La SNCF invite à privilégier le télétravail ou à reporter les voyages ; le trafic aérien sera perturbé dans onze aéroports ; Air France n’assurera pas 20% de ses vols ; 60% des enseignants du primaire seraient gréviste, selon le Snuipp-FSU ; la CGT Energie brandit la menace de nouvelles coupures d’électricité. Le sixième jour de contestation voit aussi l’arrivée des routiers, discrets jusqu’alors. Ces derniers ont d’ores et déjà commencé des opérations escargots. Ils annoncent des blocages de péages, d’autoroutes, de zones industrielles, de centres logistiques... Le ministre des Transports Clément Beaune prédit, sur France 3, "une des journées les plus difficiles qu'on ait connues". Sachant que la mobilisation ne pourrait pas se restreindre à la seule journée de mardi. « Les choses ne s’arrêteront sans doute pas le 7 mars au soir, ou le 8 mars au petit matin", pronostique Clément Beaune. Pour les syndicats comme pour le gouvernement, la question n’est effectivement plus de savoir si la mobilisation sera importante ce mardi, mais si elle sera capable de tenir ou non dans la durée. 

Les 100 jours des distributeurs contre l’inflation

La bataille contre la vie chère se joue aussi dans les rayons des supermarchés. Abandonnant l'idée du panier anti-inflation, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire annonce avoir conclu ce matin un accord avec l’ensemble de la grande distribution pour proposer aux consommateurs, jusqu’en juin, des prix bas sur un certain nombre de produits du quotidien. Choisis par chaque enseigne, ces articles arboreront dans les prochains jours un logo tricolore « trimestre anti-inflation », avec la promesse que cette baisse des prix ait été faite sur les marges de la GMS. En juin, Bercy demandera aux grands industriels de renégocier leurs prix avec la GMS. Espoir du gouvernement : parvenir à répercuter sans attendre certaines baisses observées sur les prix de gros sur les prix des articles du commerce de détail. 

Gaspillage (1) : un nouveau label lancé par le gouvernement 

Il va être de moins en moins évident pour le consommateur de ne pas perdre le Nord devant la boulimie de labels qui envahissent les rayons des grandes surfaces. A lui seul, le gouvernement vient d’en lancer deux en moins d’une semaine : le label anti-inflation, que vont pouvoir arborer les distributeurs qui proposent des prix bas en rognant leurs marges, et le label anti-gaspillage alimentaire. Distributeurs, commerçants, grossistes et métiers de bouche peuvent candidater pour obtenir ce label, instauré par un décret du 28 février, qui vise à valoriser les bonnes pratiques et garantir aux consommateurs un niveau réduit de gaspillage alimentaire. Objectif du gouvernement : réduire de moitié le gaspillage alimentaire, d’ici à 2025, dans la distribution alimentaire et la restauration collective, et d’ici à 2030 dans la production, l’industrie et la restauration commerciale. L’enjeu est de taille : en 2020, pas moins de 9 millions de tonnes de nourritures ont été gaspillées en France, sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. 

Gaspillage (2) : le grand gâchis des logiciels 

C’est à un autre phénomène de gaspillage que vient de d’attaquer l’entreprise suisse Nexthink : les logiciels. Le gâchis fait certes moins mal au cœur que les millions de tonnes de nourriture perdues chaque année, mais il n’en reste pas moins conséquent. Après avoir analysé les environnements informatiques de 6 millions de salariés dans le monde, Nexthink affirme que le moitié des logiciels installés dans les entreprises ne sont pas utilisés pas les salariés. Soit parce que les salariés disposent de plusieurs applications pour le même usage (37% des salariés utilisent ainsi 3 navigateurs web, 31% ont à leur disposition deux outils collaboratifs). Soit parce qu'ils n'ont tout bonnement pas besoin du logiciel. Pour les entreprises, cette surconsommation de logiciels inutiles a évidemment un coût économique, que Nexthink évalue à 7 euros par utilisateur et par mois.

Premier bain pour l’éolien flottant français

L’éolien flottant français se jette à l’eau. Les travaux viennent de démarrer au large des côtes d’Occitanie pour la création d’une ferme pilote - la première en France. Portée par la société LEFGL et RTE, cette ferme de 3 éoliennes située être les départements de l’Aude et des Pyrénées-Orientales doit être opérationnelle en 2024. Doivent suivre en Méditerranée, la construction de deux autres fermes pilotes et de deux parcs commerciaux, l’un dans l’Aube, l’autre à un emplacement restant à définir. 
 

3 mars

Crise de l'énergie : la garantie publique arrive

La garantie publique sur les contrats d’énergie va enfin voir le jour. Tout juste validé par Bruxelles, ce dispositif, annoncé en octobre, doit servir à sécuriser l’approvisionnement, et la trésorerie, des entreprises énergivores et à limiter le risque d’impayé pour les fournisseurs de gaz et d'électricité. Mais l'Etat a posé plusieurs limites à ce soutien plafonné à 2 milliards d'euros.

Un plan de soutien pour l’industrie agroalimentaire 

Le gouvernement vient de présenter un plan pour tenter de redorer le blason de l’industrie agroalimentaire. Au menu : des aides à la trésorerie, quelques mesurettes pour doper l’export et la création d’un fonds de capital-investissement public-privé doté de 500 millions d’euros. De quoi donner sans doute un peu de baume au cœur au premier employeur industriel français avec ses 437 000 salariés. Mais pas de quoi oublier l’essentiel : le plan France 2030, dont seulement 200 millions des 2,3 milliards d’euros fléchés vers l’agriculture et l’agroalimentaire ont pour le moment été engagés. 
A lire : Le gouvernement au chevet de l'industrie agroalimentair

L'industrie démarre l'année du mauvais pied

Les usines françaises restent à la peine en ce début d'année. La production industrielle s'est nettement contractée en janvier, selon l'Insee, que ce soit dans l'ensemble du secteur (-1,9 % sur un mois), comme dans sa partie manufacturière (-1,8 %). Les transports ont particulièrement souffert (-6,7 %) et complètement effacé leur sursaut de décembre. L'agroalimentaire reste déprimée (stable et quasiment à son plus bas niveau depuis la guerre en Ukraine), quand certaines activités décrochent carrément, à l'image de la pharmaceutique (-11,6 %) ou les industries extractives (-8,1 %). A rebours du marasme ambiant, seules les activités de cokéfaction et raffinage rebondissent franchement (+3,6 %), tout comme les biens d'équipement, mais dans une moindre mesure (+1 %).

Formation : les hauts et les bas de l'alternance

Les années se suivent et les records ne résistent pas pour l'apprentissage. En 2022, le ministère du Travail a compté plus de 837 000 nouveaux contrats dans cette branche (à 97 % dans le secteur privé). Ce nouveau pic historique se rapproche donc de l'objectif ultime du gouvernement, fixé à 1 million de nouveaux entrants d'ici à 2027. Même si le rythme de croissance ralentit nettement (+13,7 % sur un an, après +38,5 % en 2021 et +44,8 % en 2020). Mais ce succès, aussi phénoménal que coûteux, fait au moins une victime collatérale : les contrats de professionnalisation, eux, végètent, avec 121 000 nouveaux signés (+0,4 %). A titre de comparaison, à fin décembre, il ne restait plus que 136 000 personnes sous ce statut, soit quasiment 50 % de moins qu'avant la crise du Covid-19. Là où les effectifs d'apprentis (979 500) ont tout simplement plus que doublé sur la même période.

2 mars

📍 Les marchés publics conditionnés à la parité salariale

Les mauvais élèves de l'index de l'égalité professionnelle bientôt mis sur la touche de la commande publique. Dans une interview au magazine Elle, parue aujourd'hui, la Première ministre annonce vouloir « aller vers » l'"égaconditionnalité", c'est-à-dire réserver les contrats ou les aides d'Etat au respect de la parité femmes-hommes. C'est en ce sens qu'Elisabeth Borne entend, d'ici à 2027, priver de marchés publics « une entreprise qui ne renseigne pas les informations ou qui obtiendrait une mauvaise note » dans le cadre du fameux "index egapro". Selon France Info, cette exclusion ciblerait les scores inférieurs à 75 sur 100. « L’objectif premier n’est pas la sanction, mais que les entreprises changent leurs pratiques », assure la chef du gouvernement. Elle assure d'ailleurs que les employeurs « en infraction sont peu [nombreux] » et le taux de publication en amélioration (83 % à la date de l'interview, le 22 février). Mais Elisabeth Borne souhaite quand même « actualiser » les critères retenus dans l'index, en « concertation avec les partenaires sociaux ».

Agriculture : l'Etat au soutien du bio et de la filière fruits et légumes

Le gouvernement veut réamorcer la pompe dans les filières de l'agriculture biologique et des fruits et légumes. La première, fragilisée par un effet ciseau (hausse des coûts et baisse de la demande), obtient une nouvelle aide d'urgence de 10 millions d’euros. Cette enveloppe doit irriguer rapidement les exploitations les plus menacées et "en risque de déconversion", a expliqué le ministère de l'Agriculture. Moyen de temporiser, en attendant le futur "plan stratégique Ambition bio". En parallèle, l'Etat veut mettre 200 millions d'euros, cette année, en soutien à l'investissement dans la production de fruits et légumes en général. Il s'agira de financer, pêle-mêle, " la modernisation et décarbonation du parc de serres, le renouvellement et renforcement de la résilience des vergers, les agroéquipements innovants [à hauteur de 100 M€, NDLR], la recherche-développement", ou encore l'amélioration de la protection des cultures. Objectif affiché : remettre les produits nationux  dans le panier des consommateurs français, en regagnant 5 points de parts de marché "dès 2030". Après en avoir perdu 14 depuis 2000.

Les salaires restent derrière l'inflation

Les entreprises continueront à jouer le jeu des revalorisations salariales en 2023. Mieux, elles prévoient d'amplifier les hausses déjà accordées l'an dernier, selon une étude du cabinet de conseil Secafi. Las, ces efforts devraient rester largement insuffisants pour contrecarrer les effets de l'inflation.
A lire : Face à l’inflation, les entreprises s’apprêtent à augmenter les salaires de 4,6 % en 2023

Le bogue des créations d'entreprise

Douche froide pour les créations d'entreprise. En janvier, elles ont chuté de 5,1 % en un mois, selon l'Insee. Une correction bien trop importante pour être honnête, à en croire l'institut statistique - et pour cause : l'indicateur est, lui aussi, victime du nouveau guichet unique pour les formalités administratives !

1er mars

📍 Négociations commerciales : le gong va sonner

Alerte rouge sur les étiquettes. Arrêtées ce soir, à minuit, les négociations commerciales 2023 entre distributeurs et industriels devraient déboucher sur des hausses de prix de l’ordre de 10 %, selon les différents acteurs. Cette première estimation est bien le seul sujet qui fait consensus entre les parties, tant le contexte inflationniste a crispé ces discussions annuelles, déjà conflictuelles en temps normal. L'Etat, lui, a déjà choisi son camp. Mais promet aussi "des mesures efficaces et crédibles" pour tenter de rendre la note moins douloureuse pour les consommateurs.

L'inflation franco-française des prix de production

Pendant ce temps-là, les prix de production poursuivent leur fuite en avant dans l'industrie. En janvier, leur hausse s'est accélérée pour atteindre +1,6 % sur un mois (après +1 %), selon l'Insee. Pis, cette inflation se concentre sur les biens destinés au marché français : eux ont progressé de 2,7 %, quand ceux voués à l'export ont, au contraire, fait -1,7 % et les produits importés -2,9 % ! Sur un an, aucun n'échappe à la hausse, mais, là encore, les premiers subissent la flambée la plus forte (+17,9 %, contre +6,7 % pour les seconds et +0,9 % pour les derniers). Dans le détail, les producteurs français semblent, en fait, avoir souffert de "revalorisations tarifaires du début d’année" assez classiques, mais aussi d'une répercussion, plus ou moins décalée, des dernières hausses de coûts des matières premières et de l’énergie, toujours très dynamique. A noter qu'une tendance comparable est à l'oeuvre dans le tertiaire : sur le quatrième trimestre 2022, cette fois, l'Insee a relevé une augmentation des prix de production pour les services destinés aux entreprises françaises (+0,5 % sur trois mois), tout l'inverse de ceux adressés aux marchés extérieurs (‑6,3 %).

L'automobile maintient le cap

Le marché auto tient la route en 2023. En février, les ventes ont enchaîné sur un deuxième mois consécutif de hausse, en France, avec 126 237 immatriculations, recensées par la Plateforme automobile (+9,4 % sur un an). Las, cette remontée reste toujours insuffisante pour retrouver le volume d'avant-coronavirus (-24,8 % par rapport à février 2020).

Les nouvelles bornes du démarchage téléphonique

L'Etat, maître des horloges pour les centres d'appels. Comme promis à l'été 2020, un décret leur impose, à partir d'aujourd'hui, de respecter certaines plages horaires pour leurs opérations de démarchage téléphonique. Elles ne sont désormais plus autorisées que du lundi au vendredi (hors jours fériés), de 10h à 13h et de 14h à 20h. Il est toutefois possible d'appeler en dehors de ces périodes, à condition que le professionnel ait "obtenu le consentement exprès et préalable du consommateur et qu'il peut l'établir". Le texte interdit, par ailleurs, de solliciter une même personne plus de quatre fois par mois, et même de la recontacter purement et simplement pendant soixante jours, si elle a refusé la prospection lors de l'échange avec son interlocuteur. Le non-respect de ces consignes pourra entraîner des amendes allant jusqu'à 75 000 euros, pour une personne physique, et 375 000 €, pour une personne morale, souligne le gouvernement.
A (re)lire : L’étau se resserre autour du démarchage téléphonique

28 février

📍 L'inflation de retour au sommet...

L'inflation renoue avec son pic. En février, les prix à la consommation sont revenus à leur sommet d'octobre-novembre, avec une hausse de 6,2 % sur un an, selon une première estimation de l'Insee. Ce retour de flammes est nourri par l'alimentation en général (+14,5 %), et les produits frais en particulier (+14,2 %, soit un bond de 4 points en un seul mois !). L'énergie reste élevée (+14 %), mais en recul (-2,3 points), "l’effet de la revalorisation des tarifs réglementés de l’électricité étant atténué par le repli des prix des produits pétroliers", explique l'institut. Sur un mois, l'augmentation des prix n'en demeure pas moins spectaculaire (+0,9 %, 3e progression mensuelle la plus forte depuis le début de la guerre en Ukraine).

... et pourtant, les entreprises soignent leurs marges

Voilà qui ne manquera pas d'interpeller. En pleine flambée des prix, en fin d'année dernière, le taux de marge des entreprises s'est redressé, pour atteindre 32,4 % de la valeur ajoutée, selon l'Insee. Soit une hausse de 0,5 point en trois mois. Parmi les explications avancées : "le prix de la valeur ajoutée plus dynamique que le prix de la consommation", mais aussi "le recul des salaires réels [donc corrigés de l'inflation, NDLR] et du taux apparent des cotisations patronales", lié aux "versements importants de primes de partage de la valeur" (qui sont exonérés de charges sociales). Sur l'ensemble de 2022, la tendance est toutefois moins favorable - en tout cas, en apparence : à 32 %, le taux de marge perd 2,2 points en un an... mais il partait d'un point "historiquement haut en 2021", nuance l'institut statistique. Résultat : malgré l'impact de la guerre en Ukraine, il est resté au-dessus de son niveau d'avant-crise du coronavirus (+0,5 point par rapport à 2018).

Le tourisme se sent pousser des ailes

L'année 2022 aura fait des heureux, et des euros, dans le tourisme français. Avec la fin des restrictions sanitaires, le secteur a engrangé, l’an dernier, un montant record de recettes en provenance des visiteurs étrangers, selon Atout France. Et 2023 part déjà sur de très bonnes bases… à moins que l’inflation ne vienne contrarier les plans des voyageurs, à commencer par les Français eux-mêmes.
A lire : Les recettes internationales du tourisme français ont atteint un niveau record en 2022

Sécheresse : l'Etat se met en branle

L'Etat se met en ordre de bataille contre la sécheresse. D'ici à la fin mars, tous les préfets devront avoir réuni les comités départementaux de la ressource en eau pour prendre des mesures de restrictions adaptées à leur territoire, a ordonné le ministre de la Transition écologique. A l'occasion d'un premier rendez-vous, hier soir, sur le sujet, Christophe Béchu leur a même demandé « de ne pas avoir la main qui tremble » au moment d'imposer de telles contraintes. Elles sont « nécessaires pour éviter des décisions très douloureuses, quand on se rapprochera de l'été », si la pluie ne tombe pas d'ici là, a-t-il expliqué, hier soir, sur BFMTV. A l'heure actuelle, 6 départements sont, partiellement ou entièrement, couverts par des arrêtés préfectoraux (Ain, Bouches-du-Rhône, Isère, Pyrénées-Orientales, Savoie, Var). En parallèle, le gouvernement prépare une stratégie pour une meilleure (ré)utilisation des différentes eaux (pluviales, grises, etc.) et contre les fuites sur les réseaux. Devraient s'y ajouter des mesures de "sobriété", « comme ce que l'on a fait sur l'énergie », a demandé Emmanuel Macron, samedi, lors de sa visite au Salon de l'agriculture de Paris. Car, là aussi, « c'est la fin de l'abondance », a glissé le chef de l'Etat, dans une paraphrase assumée de lui-même.

27 février

📍 La ruée vers l'Hexagone des investisseurs étrangers

Les investisseurs étrangers continuent d’affluer vers l’Hexagone. En 2022, ils n’ont même jamais autant annoncé de projets sur le territoire, assure Business France dans son bilan annuel. Mieux : le nombre d'emplois associés à ces décisions ne cessent de s'accroître.
A lire : Les investissements étrangers en France ont atteint de nouveaux sommets en 2022

Industrie : le gros coup d'Hager en Italie

Il n'y a pas que les étrangers qui investissent en France. L'inverse est aussi vrai. La preuve avec le groupe Hager, basé dans le Bas-Rhin : il vient de mettre la main sur l'italien Pmflex. Avec cette opération, le fabricant de composants électriques ouvre une nouvelle page dans sa stratégie de croissance, nous a expliqué Jeanne Forget, sa vice-présidente stratégie corporate.
A lire : « Le rachat de Pmflex est la plus grande acquisition du groupe Hager »

Crise de l'énergie : fin de l'alerte hivernale sur l'électricité

Le feu repasse au vert pour le réseau électrique français. Son gestionnaire RTE juge que le risque de rupture du courant "est désormais en grande partie écarté" pour cet hiver, même si des tensions de dernière minute demeurent possibles, "en cas d’événement climatique de grande envergure (vague de froid tardive et intense)" notamment. L'entreprise de service public se montre également rassurante pour la période 2023-2024... au point d'avancer que "la phase la plus aiguë de la crise énergétique pourrait avoir été surmontée". Mais, prévient aussitôt RTE, pas question de s'attendre pour autant à un retour à la normale comme si de rien n'était. La production du parc nucléaire, affecté par des problèmes de maintenance, et la flambée du prix du gaz, entretenue par la crise russo-ukrainienne, pourraient continuer de peser lourd. Mais elles pourraient être compensées par le recul de la demande d'électricité, sous l'effet des "actions de sobriété volontaires" et de la "pression inflationniste", déjà à l'oeuvre cet hiver.

RH : les abandons de poste, un fléau très relatif

Les déserteurs ne sont pas légion en entreprise. Au premier semestre 2022, dans le privé, seules 123 000 personnes ont subi un licenciement à la suite d'un abandon de poste, selon la Dares (ministère du Travail). Soit moins de 0,5 % des salariés français. Ces absences injustifiées sont toutefois à l'origine de 71 % des renvois pour faute grave ou lourde. Mais, relativise encore l'étude, elles ne représentent que "5 % de l'ensemble des fins de CDI sur la période (contre 43 % pour les démissions)". Ce sujet avait pourtant cristallisé une partie des débats, au Parlement, autour de la nouvelle réforme de l'assurance chômage. Résultat, la loi, adoptée en décembre, assimile désormais l'abandon de poste à une démission, ce qui prive de facto le salarié partant de toute indemnisation à Pôle emploi. Et pourtant, note la Dares, parmi les CDI concernés, une minorité (43 %) ouvre effectivement de nouveaux droits à l’assurance chômage après avoir été congédiés. Bien moins que ceux qui ont eu recours à une rupture conventionnelle (60 %).

24 février

📍 Transports : 100 milliards d'euros sur les rails

La mobilité prend le train de la planification écologique. A l'occasion du lancement de son "plan d’avenir pour les transports", la Première ministre a clairement affiché, aujourd'hui, sa préférence pour le rail. Elisabeth Borne a ainsi promu "une nouvelle donne ferroviaire de l’ordre de 100 milliards d’euros d’ici à 2040". Une somme colossale que l'Etat ne compte pas supporter seul. Il espère bien mettre à contribution les collectivités locales, la SNCF, l'Europe... et les entreprises.

Les embauches déjà à la peine

Le coup de mou annoncé de l'emploi pour cette année n'aura pas tardé à se manifester. En janvier, les embauches de plus d'un mois (hors intérim) marquent déjà le pas, selon l'Urssaf, avec un repli de 2,4 % par rapport à décembre (après +2,2 %). Les CDD longs ont été particulièrement boudés (-4,3 %, à leur plus bas niveau depuis le dernier confinement d'avril 2021), alors que les CDI ont bien moins souffert (-0,6 %). La tendance reste toutefois favorable sur un an (+1 % en moyenne), comme sur trois (+8,2 % comparé à février 2020, juste avant la crise du coronavirus).

Egalité femmes-hommes : nouveau tours du vis en vue

L’étau se resserre sur les mauvais élèves de la parité. Comme chaque année depuis 2020, toutes les entreprises de plus de 50 salariés ont jusqu’au 1er mars pour actualiser et publier leur index de l’égalité professionnelle. Mais à cette échéance désormais traditionnelle s'ajoutent plusieurs obligations nouvelles cette année. Et non des moindres : en cas de mauvaise note, les PME s’exposent à des sanctions, et ce pour la première fois depuis l'entrée en vigueur du dispositif.

Quelle place pour les salariés les plus âgés en entreprise ?

La réforme des retraites a remis le sujet sur le devant de la scène. Et même si l'"index seniors" a provisoirement été rejeté par les députés, les employeurs vont devoir sérieusement se pencher sur cette question des travailleurs des plus de 50 ans. Ce qui suppose de changer le regard et les pratiques RH envers cette population, plaide Hervé Sauzay, président de l’Institut français des seniors.
A lire, l'interview d'Hervé Sauzay : "Les seniors peuvent apporter beaucoup à l’entreprise"

23 février

📍 L'inflation étreint toujours les TPE-PME...

L’inflation n’est pas près de lâcher les TPE-PME. Leurs dirigeants se préparent à vivre une année 2023 encore placée sous le joug des hausses de prix, montre une enquête de Bpifrance Le Lab et Rexecode. Avec des conséquences en cascade, qui touchent désormais tous les pans de l’entreprise - des salaires à l’investissement, en passant par la demande et le financement.
A lire : Les TPE-PME s’attendent à souffrir toujours plus de l’inflation en 2023

... mais les difficultés d'approvisionnement font relâche

Les contraintes d'offre desserrent un peu leur étreinte sur les entreprises. Après un pic au printemps 2022, les difficultés d'approvisionnement sont beaucoup moins répandues en ce début d'année : elles touchent 33 % des dirigeants de l'industrie et 31 % de ceux du bâtiment, interrogés par la Banque de France du 27 janvier au 3 février - des proportions en baisse, respectivement, de 22 et 21 points en un an. Elles n'ont même jamais été aussi faibles depuis que l'institution a commencé à interroger les chefs d'entreprise sur ce point en mai 2021. Las, cette bonne nouvelle en cache une mauvaise, puisque ce recul "est en partie lié à une baisse de la demande, notamment dans la chimie et le bois-papier-imprimerie". Pour le reste, les obstacles s'accumulent toujours : le recrutement reste compliqué pour 51 % des 8 500 répondants (-1 point en un an) ; l'impact de la crise énergétique sur l'activité pèse toujours plus (29 % d'entreprises touchées en janvier, +2 points en un mois) ; et l'inflation s'étend aux services, avec un rehaussement des prix de vente pratiqués dans 32 % des cas (+10 points en un an). Cette tendance à gonfler les tarifs est toutefois moins courante qu'il y a un an dans l'industrie (33 %, -11 points) et le bâtiment (43 %, -6).

Fraude fiscale : quand les entreprises passent à la caisse

L'Etat muscle son jeu contre la fraude fiscale. En 2022, le ministre des Comptes publics se vante d'avoir mis en recouvrement la somme record de 14,6 milliards d'euros (+8,2 % en un an). « Dont presque 9 Md€ pour les entreprises », précise Gabriel Attal dans Le Parisien. Le montant effectivement encaissé après des contrôles s'élève, lui, à 10,6 Md€, un niveau stable mais porté, l'an dernier, par l’impôt sur les sociétés et la taxe sur les salaires (+30 %). Bercy a également progressé contre les fraudes à la TVA (+47 %), mais « c'est là où l'on doit le plus progresser », glisse Gabriel Attal, qui promet « une véritable bascule » en juillet 2024, avec l'instauration de la facturation électronique obligatoire entre entreprises. Enfin, le ministère ne manie pas seulement le bâton : il rappelle aussi, dans un communiqué, que près de 1 500 PME ont bénéficié d'un "accompagnement fiscal personnalisé" l'an dernier (+81 %) et 17 groupes ont rejoint le "partenariat fiscal" proposé aux grandes entreprises et ETI.

Automobile : un si lent chemin vers le redressement

Le marché automobile européen reste sur la bonne voie. En janvier, les ventes ont progressé pour la 6e fois consécutive (+11,3 % en un an), avec 760 041 véhicules particuliers écoulés. L'Association des constructeurs européens (ACEA) relativise toutefois ses propres chiffres, dans la mesure où "la base de comparaison en 2022 [était] exceptionnellement très faible", avec le pire mois de janvier jamais enregistré à l'époque. De fait, la différence avec 2020, soit juste avant la crise du coronavirus, reste cruelle, car nettement négative : les immatriculations affichent alors un déficit de 20,6 % (et même -36,4 %, par rapport à janvier 2019).

22 février

📍 Sécheresse : la France « en état d’alerte » 

32 jours sans pluie. Depuis 1959, date du début des relevés de Météo France, il n’a jamais aussi peu plu en France. La situation est jugée préoccupante par le gouvernement. Pour Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires interrogé par franceinfo, « la France est en état d’alerte ». Le déficit d’eau est inédit à ce stade de l’année, avec des nappes phréatiques accusant deux mois de retard au niveau du remplissage. Le ministre de la Transition écologique rencontrera lundi les préfets, pour faire le point territoire par territoire. Devraient en découler des « mesures de restriction soft » dès le mois de mars. A vrai dire, de telles mesures ont déjà été prises dans certains territoires, comme dans le Var où 87 communes font l’objet de mesure de restriction d’arrosage. D’autres pourraient suivre donc. Cette situation va forcément impacter les entreprises. Certaines d’entre elles n’ont d’ailleurs pas attendu la déclaration de Christophe Béchu pour passer à l’action et diminuer leur consommation d’eau. C’est par exemple le cas en Bretagne, région pourtant davantage réputée pour sa pluie que par son déficit pluviométrique… 
A (re)lire : Comment les entreprises bretonnes s’adaptent au manque d’eau

Les patrons retrouvent le sourire

Les chefs d'entreprise ont visiblement réussi à "passer" l'hiver sans trop de dégâts. Après quatre mois de stagnation, le climat des affaires, mesuré par l'Insee, a atteint, ce mois-ci, son plus haut niveau depuis la rentrée de septembre (+1,4 point depuis janvier). Ce regain d'optimisme est particulièrement fort dans l'agroalimentaire (+5), l'hébergement-restauration (+4 points) et les services administratifs (+3). Fait notable, les patrons semblent confiants en l'avenir, avec des perspectives d'activité orientées à la hausse dans le commerce et le tertiaire. De même, les anticipations sur la production dans l'industrie manufacturière sont à leur maximum depuis le début de la guerre en Ukraine. A rebours de ces tendances, le bâtiment, lui, fait la grimace (-2) et tombe au plus bas depuis octobre 2021.

L'emploi perd de sa superbe

Retour au calme plat sur le marché du travail. Les créations de postes devraient s'effondrer cette année, d'après l'Unédic, pour passer de +305 000 en 2022 à +6 000 seulement en 2023. Un coup d'arrêt, certes, mais cette prévision s'avère plus optimiste que la précédente, quand l'organisme paritaire annonçait tout l'inverse (6 000 destructions d'emploi). Le chômage devrait, lui, se stabiliser, avec 2,44 millions de personnes indemnisées sur chacune des deux années. L'effet négatif d'une "conjoncture dégradée" serait ainsi contrebalancé par "la fin de la montée en charge de la réforme [de l'assurance chômage de] 2021", celle entrée en vigueur ce mois-ci ayant une incidence encore faible. Le ralentissement de l'économie se voit davantage au niveau des comptes de l'Unédic : si son excédent 2022 (le premier en 14 ans) a été légèrement revu à la baisse (à +4,3 milliards d'euros, 0,1 Md€ de moins qu'espéré en octobre), la prévision 2023, à +3,8 Md€, est plus nettement corrigée encore (-0,4 Md€). De quoi ralentir le rééquilibrage du régime : la dette est attendue à -55,5 Md€ en fin d'année (toujours 18,7 Md€ de plus qu'avant la crise du Covid-19).

Un seul CDD pour remplacer plusieurs salariés absents

Les entreprises vont bientôt pouvoir remplacer plusieurs salariés absents par une seule personne en CDD. La législation, très stricte en matière de contrat à durée déterminée, interdisait jusqu’alors cette possibilité. Certaines entreprises vont pouvoir l’expérimenter prochainement, le gouvernement ayant décidé de relancer son CDD multi-remplacement, à travers la loi Marché du travail, une mesure datant de 2019, mais mise à mal par la crise sanitaire. L’expérimentation va durer deux ans à compter de la publication du décret d’application, encore en attente. Ce décret listera notamment les secteurs éligibles. Il y a quatre ans, le transport routier, plusieurs métiers de l’agroalimentaire, le service à la personne, la propreté, la plasturgie ou encore la restauration collective l’étaient.
A lire : Nouvelle expérimentation pour remplacer plusieurs salariés par un seul CDD

Meccano et Fleury Michon dans le dur

Mauvaises nouvelles pour l’industrie française. Le groupe canadien Spin Master vient d’annoncer son intention de se séparer de son usine de jouets Meccano de Calais, pour cause de « manque de compétitivité ». Faute de repreneur, le site qui emploie une cinquantaine de salariés fermera ses portes en 2024.  Des repreneurs, le groupe agroalimentaire vendéen Fleury Michon n’en a pas trouvé pour son usine de Plélan-le-Grand, près de Rennes. Produisant de la mousse de canard, du haché de jambon et du jambonneau, le site de 100 salariés s’apprête, lui aussi, à fermer ses portes. 
 

21 février

📍 Réforme des retraites : le président intraitable

Emmanuel Macron persiste et signe sur la réforme des retraites. En visite au marché francilien de Rungis, à l'aube, le président de la République a assumé « [préférer] la vérité qui fâche ». A savoir que, « oui, il faut travailler un peu plus longtemps, en moyenne, tous, sinon on ne pourra pas bien financer nos retraites ». Le chef de l'Etat a ainsi continué à défendre la mesure la plus contestée de son projet, le report de l'âge de départ à 64 ans : « Ce n'est pas compliqué de se dire que l'on a moins d'actifs qu'il y a 20 ans, plus de retraités et on vit plus longtemps. Donc ce n'est pas vrai de dire qu'on peut garder les mêmes âges, ça ne marche pas ! », a-t-il balayé, avant de défendre une réforme qui permettrait aussi, d'après lui, « de créer plus de richesses pour le pays ».

Sobriété énergétique : c'est reparti pour un tour

Vous reprendrez bien une cure de sobriété ? Le gouvernement remet en tout cas l'ouvrage sur le métier, et le sujet sur la table. A partir d'aujourd'hui, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher relance les neuf groupes de travail, convoqués l'été dernier pour élaborer le fameux "plan de sobriété" du gouvernement. Honneur au sport, aujourd'hui, avant le logement, demain. La date des autres réunions (sur l'industrie, les transports, le commerce, le numérique, ou encore l'organisation du travail) n'a pas encore été fixée. L'idée de ce nouveau round est d'enclencher l'"acte 2" de la mobilisation autour des économies d'énergie. Plus précisément, il s'agira de "faire un point d’étape, afficher les indicateurs de suivi, lever les éventuels freins et voir comment aller plus loin encore." Sur ce point, au moins, l'exécutif ne prend personne par surprise : dès l'été dernier, Agnès Pannier-Runacher avait présenté le "plan de sobriété" comme une "première marche". L'objectif affiché à l'époque (-10 % d'ici à 2024) doit en effet mener à atteindre le cap fixé à long terme : -40 % en 2050.
A (re)lire : Comment les entreprises peuvent contribuer aux économies d’énergie, selon le gouvernement

Transition écologique : l'écoconception, chiche ?

Mettre les TPE-PME sur la voie de l’écoconception. C’est toute l’ambition de Bpifrance avec le dernier-né de ses "diagnostics" en faveur de la transition écologique. La banque publique veut en effet aider "plusieurs centaines d’entreprises par an" à "améliorer la performance environnementale d’un produit, service ou procédé", avec l’objectif "de réduire les impacts négatifs [sur la planète] tout au long de leur cycle de vie". Et l’espoir de leur faire durablement "intégrer [cette] démarche dans leur stratégie". Avec ce "Diag Écoconception", les TPE-PME seront ainsi accompagnées pendant 6 à 8 mois par un bureau d’études spécialisé, pour un coût compris entre 5 400 et 7 200 euros HT (en fonction de la taille de l’entreprise et après subvention de l’Ademe). Ce travail débouchera, entre autres, sur une "évaluation environnementale", un "plan d’actions", ainsi que la formation d’un membre du personnel désigné comme "référent écoconception". Ce programme vient s’ajouter à la collection des "diagnostics" verts de Bpifrance, au côté du "Diag Éco-Flux" et du "Diag Décarbon’Action".

Pouvoir d'achat : la "prime Macron" a fait recette

La "prime Macron" séduit toujours plus les patrons. En 2022, année placée sous le sceau du pouvoir d'achat, les entreprises ont distribué à leur personnel près de 4,4 milliards d'euros sous cette forme (+50 % en un an), selon un bilan du ministère des Comptes publics, détaillé par La Tribune. Un boom à nuancer, car le plafond du dispositif a été triplé l'été dernier. Au total, ce sont tout de même 461 215 établissements qui ont versé cette rémunération ponctuelle à 5,48 millions de leurs salariés. Les TPE-PME représentent 58 % des montants accordés. Les plus petites entreprises sont toutefois celles qui se saisissent le moins de cet outil : 18 % l'ont utilisé, contre près de 39 % dans les plus grandes sociétés. Pérennisée, en juillet, par la loi sur le pouvoir d'achat, la "prime Macron" a changé de forme (et de nom) à cette occasion, pour s'aligner davantage sur les dispositifs traditionnels d'épargne salariale.

20 février

📍 French Tech 120 : les start-up à l'heure de vérité

C’est devenu une habitude depuis 2020 : en début d’année, le gouvernement dévoile la nouvelle promotion du French Tech 120, sa liste des start-up les plus prometteuses du pays. Mais, en 2023, le ton a quelque peu changé. Fini l’euphorie, place à la responsabilité. Et aux premiers doutes sur l’avenir de ces pépites, au moment où leurs levées de fonds commencent à montrer des signes de ralentissement.
A lire : Le FT120 met en avant des start-up plus engagées… et plus fragilisées en 2023 ?

Inflation : halte à la panique ?

Cette fois, c'est sûr, le "pic" est pour bientôt. Le ministre de l'Economie en est en tout cas persuadé : « D'ici l'été prochain, l'inflation devrait commencer à baisser dans notre pays », a-t-il assuré, sur BFMTV. Soit un an plus tard que prévu par... ce même Bruno Le Maire, qui formulait, peu ou prou, la même prédiction le 1er juin 2022 ! Le patron de Bercy n'en a pas moins fustigé, ce matin, « les prévisionnistes et les gens soi-disant avisés », alors que certains s'alarment d'une nouvelle flambée dans l'alimentaire, sous l'effet des négociations commerciales annuelles, entre distributeurs et industriels, en voie d'achèvement. « Arrêtons de jouer avec les peurs des Français ! (...) Il n'y a aucune raison que ces prix s'enflamment à partir du mois de mars », a balayé Bruno Le Maire. Il prévoit toutefois de réunir sous peu les représentants de la grande distribution, afin d'obtenir d'eux « des efforts supplémentaires pour protéger le pouvoir d’achat » des consommateurs.

Emploi : les postes vacants battent en retraite...

Les postes libres trouvent (un peu) plus preneurs dans les entreprises de plus de 10 salariés. Au quatrième trimestre, le taux d'emplois vacants, calculé par la Dares (ministère du Travail), s'y est replié pour la première fois en deux ans, à 2,3 % (-0,1 point en trois mois). Avant la crise du Covid-19, il était d'à peine 1,5 %. Au total, ce sont ainsi 351 100 postes qui restaient disponibles en fin d'année dernière (-5,8 %). Ce reflux concerne surtout les services marchands (-10,4 %). Et il ne change pas grand-chose à l'explosion générale des emplois vacants depuis la pandémie : ils ont bondi de 65,4 % par rapport au dernier trimestre 2019 (soit environ 140 000 de plus). Au dernier pointage, la moitié de ces postes étaient déjà existants mais toujours inoccupés contre un quart libres car nouvellement créés.

... Capgemini Toulouse passe la surmultipliée

La région toulousaine reprend son envol. En première ligne de la crise du Covid-19 en 2020, elle profite, aujourd'hui, du rebond de l'aérospatiale, secteur moteur de l'économie locale. Preuve en est : le groupe Capgemini, leader mondial des services numériques, entend poursuivre, en 2023, le renforcement de ses effectifs à Toulouse, son deuxième site le plus important en France. A la fois pour accompagner cette reprise d'activité, mais aussi pour diversifier ses missions.
A lire, l'interview d'Arnaud Demesse : "Capgemini va recruter 1 200 personnes à Toulouse cette année"

17 février

📍 Formalités administratives : des rustines pour le guichet unique

Retour partiel à la case départ pour les formalités des entreprises. Face aux bogues en série de son guichet unique et dématérialisé, le gouvernement rouvre plusieurs services pour offrir des alternatives aux déclarants. "Une réponse forte et pragmatique aux besoins des usagers" aux allures de rétropédalage.
A (re)lire : « Le guichet unique crée de l’illégalité tous les jours »

Le tourisme retrouve (vraiment) le sourire

Tous les voyants sont au vert pour le tourisme français. La saison hivernale s'annonce même, d'ores et déjà, comme « un très bon cru », s'est réjouie, aujourd'hui, Olivia Grégoire, la ministre des PME. Chiffres à l'appui. En moyenne, le taux d'occupation de l'hôtellerie se serait ainsi élevé à 55 % en janvier, en hausse de 17 points sur un an. Mais, à l'époque, le variant Omicron avait durement frappé le secteur. Qu'importe, puisque le revenu par chambre des établissements affiche une hausse « de quasiment 12 % par rapport... à 2019 », soit avant la crise du coronavirus. Et les perspectives restent positives pour la suite, avec un taux de réservation en progression de 11,5 points sur février (et +7 attendus jusqu'en avril). Ces bonnes nouvelles pour 2023 s'ajoutent à une solide fin d'année 2022. D'après l'Insee cette fois, la fréquentation des hébergements collectifs touristiques (hors campings) a dépassé de 2 % son niveau pré-pandémique au quatrième trimestre. Un résultat porté notamment par le retour en force de la clientèle étrangère dans les hôtels, avec un bond de 3,6 %, toujours par rapport à 2019 - un chiffre positif pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire.

Le plastique veut redevenir fantastique en Moselle

Recycler le plastique à l'infini. C'est la promesse de la technologie développée par le canadien Loop Industries. Une innovation qui va prendre vie à Saint-Avold, en Moselle, où l'entreprise va s'allier avec le français Suez et le sud-coréen SK Geo Centric pour ouvrir sa première usine en Europe.
A lire : Suez, Loop et SKGC investissent 450 millions d’euros dans une usine de PET recyclé en Moselle

Emploi : les cadres de plus en plus plébsicités

Le dynamisme de l'emploi cadre ne se dément pas. Bien au contraire. Les intentions d'embauche au premier trimestre atteignent même un pic, avec 14 % d'entreprises disposées à recruter (+2 points en trois mois), selon le dernier baromètre de l'Apec. Une proportion qui monte même à 19 % dans les PME (+5 points), du jamais-vu en deux ans. Même élan du côté des cadres eux-mêmes : ils sont 15 % à vouloir changer d'employeur d'ici mars (+2 points) - là encore, un record depuis fin 2020. Ces idées de départ ne sont pas nouvelles : 40 % d'entre eux ont déjà pensé claquer la porte fin 2022 (+2 points). Des envies d'ailleurs qui s'avèrent même majoritaires chez les jeunes (55 %, +10 points !). Autant dire que la fidélisation reste un enjeu de taille pour les RH, dans un contexte où les difficultés de recrutement reculent sans vraiment se relâcher : 79 % des entreprises se disent toujours concernées (-5 points, mais à un niveau quasi-stable sur un an).

16 février

📍 Energie : année noire pour l'électricité made in France

Il n'y a pas que le marché du gaz qui a été mis sens dessus dessous par la crise énergétique. La France n'avait plus produit aussi peu d'électricité (445,2 terawattheures au total, -15 % par rapport à 2021) depuis 30 ans, selon un bilan du gestionnaire du réseau RTE. La faute à une conjonction de difficultés historiques dans le nucléaire et l'hydraulique : l'un et l'autre ont vu leur propre production chuter à leur plus bas niveau depuis, respectivement, 1988 et 1976 ! Une situation provoquée, d'un côté, par la "concentration importante des arrêts de réacteurs", pour cause de maintenance planifiée ou inopinée (du fait de problèmes de corrosion), et, de l'autre, par "des conditions climatiques exceptionnellement chaudes et sèches". Dans ces conditions, l'Hexagone s'est retrouvée "importateur net d’électricité pour la première fois depuis 1980". Avec même un pic d'achats à l'étranger pendant l'été, c'est-à-dire au pire moment, quand les prix se sont enflammés. Mais le pays doit aussi son salut à ses propres habitants et entreprises, convertis à la sobriété. La consommation électrique (corrigée des variations météo) a ainsi reculé de 4,2 % en 2022, par rapport à la moyenne 2014-2019 - et même de 9 % sur le dernier trimestre.

Réforme des retraites : jour sans dans les manif

Les manifestations contre le projet de réforme des retraites sont, elles, sur courant alternatif. Après un regain de mobilisation samedi, la tendance en cette cinquième journée d'action unitaire est plutôt à la baisse, selon les premières remontées des autorités et des syndicats eux-mêmes. Tendance similaire sur les taux de grévistes, même si, parmi les secteurs engagés, le transport aérien semble avoir été davantage perturbé que lors des précédents épisodes. Pour autant, l'intersyndicale ne baisse pas les bras et mise surtout sur le 7 mars, après les vacances scolaires. Ce jour-là, les organisations de salariés prévoient de "durcir le mouvement, en mettant la France à l'arrêt".

Les hausses de salaire annulées par l'inflation

A qui gagne perd. Les salaires ont bel et bien augmenté en 2022, mais pas assez pour contrebalancer l'envolée des prix, montre la Dares. Au quatrième trimestre, le "salaire mensuel de base" a ainsi progressé de 3,8 % sur un an, en France (hors Mayotte), dans les entreprises de plus de 10 salariés (hors agriculture). Cet indicateur représente la rémunération brute, sans primes, ni heures supplémentaires et avant déduction des charges sociales. A première vue, les employeurs ont donc joué le jeu des revalorisations, comme le leur demandait le gouvernement. Sauf que, précise aussitôt la direction statistique du ministère du Travail, "ces évolutions doivent être mises en regard de l’inflation". Problème, sur la même période, elle a progressé de 6 %. Corrigé de cette hausse des prix à la consommation, le salaire de base affiche... une baisse de 2,2 %. Et le même constat se répète, quels que soient le secteur d'activité ou la catégorie socioprofessionnelle considérés. Les grands perdants sont toutefois à chercher du côté de la construction (-2,7 % en euros constants), comme des professions intermédiaires et des cadres (-2,8 et -3,1 %, respectivement).

Evénement : des places à prendre à l'Elysée

L’Elysée ouvre ses portes aux entreprises du made in France. Le gouvernement est à la recherche d’une centaine de produits (un par département, en théorie) à exposer sous les ors du palais présidentiel, dans le cadre d'un événement organisé en juillet prochain. Et pour trouver les heureux élus, il lance un appel à candidatures jusqu’au 13 mars inclus.

15 février

📍 Défaillances : les PME prennent l'eau

La remontée des défaillances d'entreprise reste plus que jamais d'actualité en 2023. La Banque de France en a compté 4 500 le mois dernier, soit un bond de 44,7 % en un an. Les redressements et liquidations judiciaires ont même dépassé leur niveau de janvier 2020, juste avant que n'éclate la crise sanitaire (+13,5 %). Pour autant, le cumul des dossiers sur les douze derniers mois reste encore relativement contenu, avec 42 640 procédures recensées (+51,6 % sur un an tout de même, mais -16,6 % sur la même période de 2019). L'étude continue donc de parler de "normalisation". Mais elle reconnaît aussi une hausse "légèrement plus prononcée" dans les PME de moins de 50 salariés : les défaillances y excèdent leur niveau pré-pandémique de 26 à 31 % (contre +19,2 % pour les ETI et grandes entreprises et -18,8 % pour les TPE).

Fiscalité : les impôts de production toujours trop élevés ?

Bien mais peut mieux faire. La France est parvenue à ramener ses impôts de production à 3,8 % de son PIB en 2021 (-0,6 point en un an), soit la baisse la plus forte constatée dans les 11 pays européens étudiés par l'Institut Montaigne et le cabinet Mazars. Las, malgré cette réduction spectaculaire, mise en oeuvre par le plan de relance, l'Hexagone "figure toujours parmi les mauvais élèves de l'UE", déplore l'étude. Ainsi, le poids de cette fiscalité sur les entreprises dépasse encore largement la moyenne du panel, estimée à 2,5 %. Pour enfoncer le clou, le cercle de réflexion libéral souligne que le montant prélevé en France (95 Md€) est près de quatre fois plus élevé que celui collecté par l'Allemagne (25 Md€), "alors [qu'elle] a un PIB près de 40 % supérieur au nôtre". Ces chiffres ne prennent toutefois pas en compte la suppression définitive de la CVAE, entamée en 2023. La mesure devrait faire encore fondre les impôts de production d'environ 8 milliards d'euros supplémentaires, selon Bercy.

Réindustrialisation : les start-up aux premières loges

Lhyfe, Ynsect, Aledia... elles sont le nouvel espoir de la politique économique du gouvernement. Les start-up industrielles pourraient bien représenter le futur des usines en France. C’est en tout cas le pari des pouvoirs publics, qui s’activent de plus en plus pour leur mettre le pied à l’étrier. Mais le chemin s’annonce encore long, et parsemé d’embûches, pour faire de ces jeunes entreprises hybrides la clé de voûte de la réindustrialisation du pays.
A lire : Les start-up industrielles face aux défis de la réindustrialisation

Réforme des retraites : l'index passe à la trappe

L'"index seniors" survivra-t-il au débat parlementaire sur la réforme des retraites ? Cet outil de mesure de l'emploi des plus de 55 ans, censé se déployer dans les entreprises de plus de 50 salariés, démarre en tout cas très mal son parcours législatif. Vivement critiquée par le patronat, la mesure a été tout bonnement rejetée par les députés, hier soir. Mais le ministre du Travail n'est pas prêt à lâcher : « J'ai toujours dit que l'index n'était pas suffisant, mais c'est un outil nouveau qui est supprimé, a regretté Olivier Dussopt, ce matin, sur France Inter. Nous verrons donc avec le Sénat s'il y a une possibilité de le rétablir », a-t-il ajouté, « absolument convaincu » de l'utilité de ce dispositif.

14 février

📍 L'emploi garde la forme

Le marché du travail reste décidément solide. Au quatrième trimestre, le taux de chômage, calculé par l’Insee, a légèrement reculé pour la deuxième fois consécutive. Il atteint ainsi son plus bas niveau en près de quinze ans (hors crise du Covid-19). Une bonne nouvelle, accompagnée de plusieurs autres plutôt rassurantes sur la santé de l'emploi. Avec quand même une ombre au tableau : la discrète remontée de la précarité.

Financement : les start-up les plus matures dorlotées

Un pot commun européen pour le financement des start-up les plus développées. Comme annoncé en février 2022, la France va contribuer, avec quatre de ses voisins, à une enveloppe de 3,75 milliards d’euros, dédiée spécifiquement aux "entreprises de haute technologie, à un stade de croissance avancé". Problème : en un an, les ambitions initials de cette "initiative" ont été nettement revues à la baisse.

... les introductions en Bourse boudées

Le financement des entreprises est toujours un sujet de crispations en période de crise, et pas que pour les start-up. Après une année 2021 record, le marché mondial des introductions en Bourse a lourdement chuté l'an dernier. Et la France n’a pas échappé à cette tendance. Quelles sont les perspectives pour 2023 ? Les PME ont-elles encore un intérêt à se lancer sur les marchés ? Quelles sont les entreprises qui peuvent encore intéresser les investisseurs ? Nous avons mené l'enquête.
A lire : Les PME et ETI ont-elles encore intérêt à aller en Bourse ?

Réforme des retraites : plus d'égalité pour les "carrières longues" ?

Le gouvernement corrige à nouveau le volet "carrières longues" de sa réforme des retraites. Cet après-midi, à l'Assemblée nationale, la Première ministre a promis une durée de cotisation de 43 ans (au lieu de 44, dans le projet initial) pour les personnes ayant commencé à travailler tôt (et notamment avant leur majorité). Cet alignement sur la règle générale, qui prévaut pour tous les autres salariés, serait toutefois appliqué sous conditions : « dès lors qu'est atteint l'âge de départ anticipé » à la retraite et si la personne a « travaillé quatre ou cinq trimestres avant un certain âge », a précisé Elisabeth Borne. Un premier aménagement similaire avait été annoncé le 5 février. Ces deux évolutions permettent de corriger une mesure critiquée jusqu'au sein du patronat. L'annonce intervient, par ailleurs, à deux jours d'une cinquième journée de mobilisation intersyndicale, prévue jeudi. Elle s'accompagnera d'une nouvelle salve de grèves, notamment dans l'énergie, l'industrie et les transports (4 TGV sur 5 et 1 TER sur 2 annoncés à la SNCF).

13 février

📍 La zone euro évite la sortie de route

L'économie de la zone euro garde la tête hors de l'eau. La Commission européenne l'assure : la récession, tant redoutée pour cet hiver, devrait être évitée "de peu", et ce, "malgré des chocs négatifs exceptionnels" et des "turbulences" toujours aussi vives. Qu'importe : entre soulagement et optimisme, Bruxelles prédit une croissance plus forte que prévu en 2023 (+0,9 %, soit 0,6 point de plus qu'en novembre) et une inflation plus faible (+5,6 %, un demi-point de moins qu'annoncé il y a trois mois). Mais même si la flambée des prix semble vouloir se calmer un peu, c'est "principalement du fait de l'évolution du marché de l'énergie". Or, prévient l'exécutif européen, "les tensions inflationnistes persistant [par ailleurs], le resserrement monétaire devrait se poursuivre, pesant sur l'activité des entreprises et freinant l'investissement".

Délai supplémentaire pour l'"indemnité carburant"

Il n'y a pas que les entreprises qui passent à côté des aides de l'Etat contre la flambée des prix de l'énergie. Les particuliers aussi. C'est pour cette raison que l'"indemnité carburant" va être prolongée d'un mois. Ce forfait de 100 euros par véhicule, réservé aux travailleurs, pourra être demandé « jusqu'à fin mars » sur le site impots.gouv.fr, a annoncé le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, ce matin, sur RTL. D'après ses calculs, « quasiment la moitié de ceux qui [y] auraient droit » n'ont pas encore déposé leur dossier, soit environ 5 millions de Français qui se privent de cette aide, venue remplacer la "remise carburant", supprimée depuis le 1er janvier.

Réforme des retraites : les syndicats montrent les muscles

La mobilisation contre la réforme des retraites donne des ailes aux syndicats. Samedi, leur quatrième journée de manifestations, exceptionnellement organisée un week-end, a été marquée par un rebond de la participation : 963 000 personnes ont défilé dans les rues, selon le ministère de l'Intérieur (contre 757 000, quatre jours plus tôt). Sans attendre leur prochain rendez-vous, programmé dès ce jeudi (avec de nouvelles grèves à la clé), les 13 organisations à la manoeuvre, CFDT et CGT en tête, ont déjà menacé de "durcir le mouvement, en mettant la France à l'arrêt dans tous les secteurs le 7 mars prochain". Et ce, dans l'hypothèse où le gouvernement et les parlementaires "[resteraient] sourds à la contestation populaire".

RH : les stigmates du Covid-19

Circulez, il n’y a rien à voir. La pandémie de Covid-19 n’aurait quasiment pas modifié le monde du travail, à en croire une récente étude de l’Institut Montaigne. Mais si la crise du coronavirus n’a pas tant révolutionné les pratiques, elle n’en a pas moins conforté, ou accéléré, certaines évolutions, montrent aussi, en filigrane, les données recueillies par le cercle de réflexion.
A lire : Comment la crise du Covid-19 a changé le monde du travail (ou pas)

10 février

📍 Energie : le gaz dans tous ses états

2022, année zéro d'une nouvelle ère pour le gaz ? Le bilan annuel dressé par le gestionnaire du réseau français porte en tout cas les traces d'un "contexte géopolitique nouveau". La consommation brute a chuté de 9,3 % par rapport à 2021, sous l'effet d'"un climat doux, [de] la montée des prix et la sobriété des consommateurs". Du côté des industriels raccordés directement à GRTgaz, la baisse atteint même -11,6 % (et jusqu'à -19 % dans certains secteurs, comme la métallurgie). Elle est attribuée, de nouveau, aux températures clémentes et à la flambée des cours, mais aussi à "l’optimisation de l’efficacité énergétique et [à des] contraintes économiques externes (difficultés d’approvisionnement, inflation sur les matières premières, demande en baisse)". Malgré tout, la consommation s'est relativement maintenue dans les usines de papier-carton (+1 %), d’agroalimentaire (-3 %) et de verre (-5 %). Par ailleurs, la guerre en Ukraine a provoqué un effondrement des importations de gaz russe en Europe (-62 % et un "quasi-arrêt à partir de l’été"), mais aussi une "inversion historique des flux d'ouest vers l'est" du continent et un boom des arrivées de GNL par l'Hexagone (+102 %). En revanche, la production record d'électricité à partir de gaz (+54 %) s'explique, elle, par un problème bien franco-français, à savoir les soucis de maintenance dans le parc nucléaire national.

Les "obligations relance" regonflées

Les assureurs prêts à remettre au pot pour le financement des entreprises. Le ministère de l’Economie a révélé "leur intention d’investir" 1 milliard d’euros supplémentaires dans les "obligations relance". Problème : les PME et ETI, visées par ce dispositif, ne se sont pas ruées dessus depuis son lancement en 2021. Mais le flop est encore plus criant pour les prêts participatifs, lancés à la même époque.

Les crédits bancaires indétrônables

Les sociétés françaises restent accros à la dette. En décembre, leur encours de crédit bancaire a gonflé de 7,3 % en un an, pour un flux net sur l'ensemble de 2022 de +90,3 milliards d'euros... "plus du double du montant observé en 2021 (+ 43,7 Md€)", souligne la Banque de France. Un boom enregistré en dépit de la hausse des taux d'intérêt : ils ont atteint 3,13 % en moyenne à la fin de l'année (quasiment 1 point de plus en un trimestre). Si les grandes entreprises affichent la croissance de l'encours la plus dynamique (+14,9 %), les sommes mobilisées par les PME et les ETI atteignent, elles, des sommets : 568,8 Md€ pour les premières (en hausse continue depuis août 2021) et 352,3 Md€ pour les secondes. Dans les deux cas, c'est du jamais-vu depuis au moins dix ans. Seuls deux secteurs ont légèrement réduit leur encours en décembre : l'industrie manufacturière (-0,2 %) et l'hébergement-restauration (-1,2 %), mais ce dernier reste bien plus endetté qu'avant la crise du Covid-19, du fait de son recours massif aux prêts garantis par l'Etat, rappelle la Banque de France.

Le capital-risque sur ses gardes

Il n'y a pas que le financement participatif qui a connu une année record en 2022. Le capital-risque aussi a levé des fonds à un niveau inédit. Sauf que, pour lui, les perspectives 2023 s'annoncent plus compliquées. Le dernier semestre écoulé laisse en effet augurer d'un "changement de paradigme", et de moments plus difficiles pour les start-up françaises.
A lire : Vers la fin de l’abondance après le record de levées de fonds

9 février

📍 Financement participatif : un élan et des espoirs

Le crowdfunding affole encore les compteurs. Avec plus de 2,3 milliards d’euros levés auprès des particuliers en 2022, le secteur confirme son dynamisme et sa place grandissante dans le financement des entreprises. Mais ce n’est pas fini, assure l’association professionnelle FPF : l'entrée en vigueur, en novembre prochain, de nouvelles règles européennes devrait encore asseoir un peu plus la crédibilité de ce mode original de levées de fonds.
A lire : Le financement participatif poursuit son ascension et accélère sa professionnalisation

L'inflation pour longtemps

Il va falloir s'armer de patience avant d'être complètement débarrassé de la poussée inflationniste. Le gouverneur de la Banque de France entrevoit désormais « le pic d'ici juin, peut-être même avant ». L'augmentation des prix devrait, ensuite, « commencer à décroître », a prudemment avancé François Villeroy de Galhau, ce matin, sur France 2. En contradiction donc avec les prévisions de l'Insee, dévoilées cette semaine : l'institut parie plutôt sur un premier reflux dès mars. Surtout, le dirigeant de la Banque de France a pris un « engagement » peu réjouissant : « Nous allons ramener l'inflation vers 2 % d'ici la fin de l'année [2024] ou début 2025 (sic) ».

Innovation : l'Etat reste connecté à la 5G

Nouvelle tournée de soutien public en faveur des "solutions innovantes pour les réseaux du futur" (5G et 6G). Similaire à celui lancé en 2021, cet appel à projets en élargit quelque peu le spectre. Avec toujours l'objectif d'assurer la souveraineté de la France sur ces technologies, sans sacrifier néanmoins les objectifs de transition écologique.

Redécollage en douceur dans l'aérien

L'horizon se dégage peu à peu dans l'aérien. Pour l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) en tout cas, le trafic passagers devrait dépasser d'environ 3 % son niveau d'avant-coronavirus à la fin de cette année, puis se maintenir à +4 % en 2024. Ce "rétablissement complet et durable" devrait permettre aux compagnies de renouer avec les profits en 2023, après trois années consécutives de pertes. C'est qu'en 2022, le trafic est resté à 68,5 % de son niveau pré-pandémique, affirme, de son côté, l'Iata, l'Association internationale du transport aérien. Et ce, en dépit d'un redécollage de l'activité (+64,4 % par rapport à 2021). A l'inverse, le fret, plus vite rétabli de la pandémie, a connu quelques turbulences à la suite de la crise russo-ukrainienne : la demande a fondu de 8 % en un an, ce qui la fait repasser sous le volume de 2019 (-1,6 %). L'Iata s'attend même à ce que cette baisse s'amplifie encore en 2023, sous l'effet des "mesures continues des principaux gouvernements pour combattre l'inflation en ralentissant leurs économies". Enfin, dans une autre publication, les aéroports européens ont tiré leur propre bilan de l'année écoulée. Un peu plus positif, il fait état d'un trafic à 79 % de son niveau d'avant-pandémie, côté passagers ; 2 % au-dessus, côté fret, s'est réjoui ACI Europe.

8 février

📍  Vers un statu quo de l'économie française en 2023

Comme un air de déjà-vu. Les prévisions de l’Insee pour le premier semestre 2023 promettent peu ou prou le même programme qu’en 2022 : croissance molle et inflation forte. Pour le reste, et en raison d'une conjoncture volontiers qualifiée d'"hésitante", l'institut statistique cache à peine ses difficultés à y voir clair sur l'évoluion de l'économie tricolore à court terme.

La dynamique de l'emploi à bout de souffle

Il était temps que l'année se termine pour l'emploi salarié dans le secteur privé. Au quatrième trimestre, il est resté globalement stable, avec tout juste 3 000 créations nettes de postes, selon l'Insee. Une progression à peine perceptible aux allures de véritable coup d'arrêt, puisqu'elle intervient après "sept trimestres consécutifs de nette hausse", souligne l'institut. Il a de quoi être surpris : mi-décembre, ses statisticiens prévoyaient encore une croissance des effectifs de 0,2 %. Dans le détail, tout ne va pas si mal quand même. L'intérim confirme ainsi son redressement (+0,8 %, soit +6 500 emplois), sans pour autant effacer ses pertes du premier semestre : à fin 2022, ses effectifs accusent un recul d'1,6 % sur un an (-13 100 postes). Cette contraction fait figure d'exception. Tous les autres secteurs affichent un solde positif sur la période, que ce soit les services marchands (+2,1 %, hors intérim), l'industrie (+1 %) ou la construction (+0,5 %). D'où un bilan 2022 largement positif, puisque l'emploi salarié privé s'est accru d'1,5 % sur l'année, soit +304 900 postes. Un solde néanmoins divisé par plus de deux par rapport à l'exceptionnel millésime 2021 (+677 700 à l'époque).

Une bulle d'oxygène pour le vin tricolore

L’État au chevet de la viticulture. Le gouvernement prévoit de mobiliser une aide d'urgence de 160 millions d’euros, pour soulager une filière au bord de la crise de nerfs, particulièrement dans le Bordelais. S'y ajoutent un accompagnement spécifique du ministère de l'Agriculture pour les producteurs en difficulté, ainsi qu'un soutien à l'investissement dans l'adaptation aux aléas climatiques.

Réforme des retraites : la contestation syndicale et patronale fait des petits

Il y aura bien un épisode 5 à la mobilisation contre la réforme des retraites. Sans même attendre leur quatrième journée de manifestation unitaire, prévue samedi, les syndicats ont d'ores et déjà arrêté la date de leur cinquième rendez-vous : ce sera le jeudi 16 février. Hier, les rassemblements ont connu une baisse de fréquentation, avec 757 000 personnes recensées par le ministère de l'Intérieur (contre 1,1 à 1,2 million précédemment). Les grèves se sont poursuivies aujourd'hui dans plusieurs entreprises (SNCF, TotalEnergies...), tandis que le débat parlementaire suit difficilement son chemin à l'Assemblée nationale. Des tractations qui crispent toujours plus le patronat. Les entrepreneurs de CroissancePlus fustigent ainsi les dernières propositions de Matignon sur le durcissement de l'"index seniors" et des ruptures conventionnelles. Ils les considèrent comme contraires à "l’esprit des réformes économiques menées au cours du précédent quinquennat". D'où la conclusion cinglante de la présidente du réseau Audrey Louail : "N’oublions pas que le financement de nos retraites repose avant tout sur le travail et sur les cotisations sociales. Pénaliser les entreprises et l’emploi reviendrait à scier la branche sur lequel ce régime est assis."

7 février

📍 Echanges extérieurs : un déficit commercial taille XXL

La catastrophe annoncée a bien eu lieu. Elle était de toute façon inévitable, au vu des chiffres de ces derniers mois : le déficit commercial de la France a atteint un nouveau creux historique en 2022, à -163,6 milliards d'euros, selon les douanes. Soit "quasiment le double du précédent record", qui datait seulement de 2021. Même causes, même conséquence, mais en pire : cette chute vertigineuse s'explique par la dégradation des soldes des produits manufacturés et, surtout, de l'énergie (plus d'importations, à des prix beaucoup plus élevés). Et pour ne rien arranger, en raison des difficultés de son parc nucléaire, "la France est devenue importatrice nette d'électricité pour la première fois" de son histoire, relève l'étude. Au total, les achats de l'Hexagone à l'étranger ont bondi de plus de 29 % en un an, davantage que les exportations (+18,5 %). Mais, là encore, si les ventes tricolores "[ont dépassé] de 17 %, en valeur, leur niveau de 2019, leur croissance est, pour près des trois quarts, due à celle des prix", relativisent les douanes. Elles n'en réservent pas moins quelques bonnes surprises : les produits agricoles signent leur meilleur excédent historique (+4,8 Md€) et l'automobile frôle son niveau d'avant-crise (3 % en dessous). Les services, eux, sauvent la face, avec un solde positif de +49,9 Md€ (soit 13,5 Md€ de plus qu'en 2021), selon la Banque de France... mais même cette surperformance est insuffisante pour rééquilibrer la balance des paiements française. Une fois les échanges de biens et les flux de revenus intégrés au calcul, elle plonge à -53,5 Md€. Elle qui était pourtant encore dans le vert en 2021 (+9 Md€).

L'e-commerce chahuté par l'inflation

Le commerce en ligne est resté en grande forme en 2022... mais il n'en a pas moins été rattrapé par les réalités économiques. Au point d'afficher à son bilan, une fois n'est pas coutume, quelques résultats négatifs. Pas de quoi affoler pour autant la Fevad : la fédération du secteur continue à parier sur une croissance à deux chiffres en 2023, et au-delà. A condition que l'inflation forte ne dure pas trop longtemps.
A lire : Malgré une croissance forte en 2022, l’e-commerce montre de premiers signes de fragilité

L'habillement dépité par sa situation

Si les sites marchands ont perdu un peu de leur sourire en 2022, les magasins d'habillement, eux, sont désormais habitués à faire la grimace. Et janvier n'a fait que confirmer cette règle post-Covid : la fréquentation des 60 enseignes, suivies par l'Alliance du commerce, a, certes, rebondi de 4,8 % sur un an et leur chiffre d'affaires de 5,9 %. Mais cette croissance est "en trompe-l'oeil", puisque le mois de janvier 2022, utilisé comme point de comparaison, avait été marqué par une spectaculaire vague épidémique, provoquée, à l'époque, par le variant Omicron. Las, ramenée à 2019, dernière année avant le coronavirus, l’activité en magasin ressort plutôt en net retrait (-19 %), déplore l'organisation professionnelle.

Réforme des retraites : la mobilisation faiblit, mais dure

La mobilisation bat un peu en retraite. En ce début de vacances scolaires, la troisième journée d'actions intersyndicales contre le projet de réforme des retraites du gouvernement semble avoir moins fait le plein dans la rue, selon les premières remontées de terrain. Les grèves ont aussi été globalement encore moins suivies qu'il y a une semaine - à quelques exceptions près dans l'énergie (stabilité du personnel en débrayage chez TotalEnergies, baisse plus forte de production chez EDF). Mais le mouvement social est loin d'être terminé. La quatrième journée de manifestation est déjà programmée à samedi. Surtout, les grèves vont se poursuivre dès demain dans plusieurs secteurs et entreprises, dont La Poste, EDF ou encore la SNCF (2 TGV sur 3 en circulation ce mercredi).

6 février

📍 Crise énergétique : RTE partage son trésor de guerre

Bonne surprise en vue pour les plus gros consommateurs d’électricité. Les entreprises titulaires, au 8 janvier, d’un contrat auprès de RTE, vont bénéficier d’une réduction exceptionnelle sur leur facture. Cette ristourne, imposée par le régulateur, provient des surprofits, réalisés par le gestionnaire du réseau en 2022, en lien avec la flambée des cours de l'électricité. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, le Conseil d'Etat a, pour sa part, validé une mesure-phare du "bouclier tarifaire" de l'an dernier, à savoir le relèvement du quota d'Arenh (l'électricité nucléaire vendue à bas prix par EDF, qui contestait cette mesure très coûteuse pour lui). L'énergéticien a "pris acte" de ce revers, hier, mais rappelé qu'il cherchait toujours à "obtenir la réparation intégrale par l’Etat des préjudices subis". En revanche, pour 2023, l'Arenh est revenu à son niveau habituel, au grand dam, cette fois, des industriels.

Industrie : la production ne résiste pas si bien...

La production industrielle n'est pas totalement sortie indemne du quatrième trimestre 2022 - contrairement à ce que pouvaient laisser croire les dernières données macroéconomiques de l'Insee. Sur un an, elle s'est, certes, stabilisée dans l'ensemble du secteur (-0,2 %) et a même augmenté dans sa partie manufacturière (+2,6 %), selon l'Insee. Mais certaines activités ont vivement souffert, à l'image de l'énergie (-14,5 %), la chimie (-8,2 %), le bois-papier (-4,7 %) et la plasturgie (-2 %). En revanche, l'automobile relève la tête (+15,9 %), car elle est "moins affectée qu’il y a un an par les difficultés d’approvisionnement en composants électroniques". Une tendance confirmée en décembre, où les transports, au sens large, ont signé leur plus haut niveau de production depuis le début de la crise sanitaire (en février 2020), à la faveur d'un bond de 8,3 % en un mois. A l'inverse, l'agroalimentaire (-1,7 %) est à son plus bas en près de deux ans (février 2021).

... la cohabitation fait son apparition

Non, le "coworking" n'est pas réservé qu'aux entreprises du numérique ou des services. Les activités manufacturières aussi peuvent cohabiter sous un même toit. La preuve avec Urbanloop et les Ateliers Cini. Pour passer la phase critique de l’industrialisation, la première a noué un partenariat original avec les seconds, jusqu'à emménager dans leurs locaux à Tomblaine.
A lire : Les Ateliers Cini et Urbanloop inventent un "coworking d’usine" inédit

Réforme des retraites : le patronat se crispe à son tour

Il n'y a pas que les syndicats qui donnent de la voix contre le projet de réforme des retraites. Le patronat aussi se montre de plus en plus agacé par les tractations actuelles. Dans le viseur : le futur "index seniors". La CPME a fustigé le "revirement" du gouvernement sur la possible extension de cet instrument aux entreprises de plus de 50 salariés (au lieu de 300, dans le projet de départ). Et de "craindre que le dogmatisme l’emporte désormais sur le pragmatisme", dans le débat parlementaire qui s'est engagé il y a une semaine. Le président du Medef non plus ne pense rien de bon de cet outil d'autoévaluation. Il "ne fonctionne pas", a balayé Geoffroy Roux de Bézieux, vendredi, sur Twitter, exemple à l'appui : "Quand une entreprise embauchera des apprentis, elle sera sanctionnée, parce que son pourcentage de seniors baissera ?" De son côté, l'U2P concentre le tir sur une "mesure injuste" - l'année de cotisation supplémentaire, imposée à ceux qui ont commencé à travailler tôt. L'organisation des entreprises de proximité dit vouloir "combattre" en faveur d'une durée égale pour tous. Un point sur lequel la Première ministre Elisabeth Borne s'est dit prête à « bouger » : « Ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans (...) pourront ainsi partir à 63 ans », a-t-elle indiqué, hier, dans Le Journal du Dimanche. Reste à savoir si ce geste aura un quelconque impact sur la troisième journée de mobilisation intersyndicale, prévue demain, et sur les manifestations (sans grève à la SNCF) programmées samedi.

3 février

📍 Crise énergétique : tous à vos formulaires !

L’Etat peaufine encore ses aides aux entreprises frappées par la flambée des coûts de l’énergie. A l'issue d'une réunion avec les fournisseurs, il a obtenu de certains d'entre eux une application plus favorable du tarif garanti pour les TPE. Quant aux PME, elles devront se contenter d'un traitement "au cas par cas" de leurs difficultés les plus sévères. Dans tous les cas, le gouvernement presse les entreprises à remplir au plus vite le formulaire qui ouvre droit à plusieurs des dispositifs publics mis en place pour 2023. A peine un tiers aurait déjà accompli cette démarche.

Industrie : les prix de production à la fête

L'inflation ne lâche pas son emprise sur l'industrie. Les prix de production des usines ont terminé 2022 à leur plus haut niveau depuis 2015, selon l'Insee, juste au-dessus de leur précédent pic de septembre. En décembre, leur hausse s'est ainsi élevée à +1,1 % sur un mois (et +17,7 % sur un an). Une flambée largement alimentée par le coût de l'énergie - encore lui : une fois celui-ci soustrait, les prix de production s'affichent, en effet, en baisse de 0,1 % (mais toujours en progression de 9,4 % par rapport à décembre 2021).

Droit : Fidal se met au notariat

Avis de naissance dans le monde du droit. La société d’avocats Fidal s’est alliée à l’Office notarial de La Madeleine (ONM), basée dans le Nord, pour créer sa nouvelle filiale, Fidal Notaires.

Le raidissement de la politique monétaire s'accélère

Et de deux qui font six. La Banque centrale européenne a décidé de procéder à une double remontée de ses taux d'intérêt directeurs pour tenter de calmer l'inflation. La première aura lieu dès mercredi, la seconde le mois prochain. Dans les deux cas, la BCE a opté pour un relèvement de 0,5 point, comme en décembre. Autrement dit, en huit mois, les taux auront augmenté de 3,5 points au total. Et ce n'est pas fini : l'institution promet déjà de continuer à les "augmenter sensiblement" et de "les maintenir à des niveaux suffisamment restrictifs" pour ramener la hausse des prix vers sa cible habituelle de +2 % (au lieu des +8,5 % encore relevés en janvier, dans la zone euro). 

2 février

📍 La crise énergétique plombe les comptes des entreprises...

Les entreprises vont devoir remettre la main (profondément) à la poche pour payer leur électricité en 2023. La hausse des prix, envisagée par les fournisseurs pour cette année, s’annonce 4 fois plus forte qu'en 2022, montre une étude de l’Insee ! Une explosion des factures que les professionnels pourront contenir, à condition de solliciter les aides de l'Etat (et d'y être éligibles). Mais l'institut statistique se garde bien, pour l'instant, de mesurer la portée exacte de cette prise en charge publique et multiforme.
A lire : Pour les entreprises, la hausse des prix de l’électricité pourrait quadrupler en 2023

... et affaiblit le moral des patrons

La crise énergétique continue de produire ses effets délétères sur les entreprises. La majorité (52 %) redoutent un impact direct sur leur activité en 2023, selon le baromètre mensuel d'OpinionWay pour CCI France, réaisé du 11 au 18 janvier. Dans le commerce et l'industrie, ce sont même près de 7 dirigeants sur 10 qui craignent d'être affectés. Dans le détail, 35 % des 618 patrons interrogés déclarent des tensions, plus ou moins fortes, sur leur trésorerie du fait de la flambée de leurs factures, quand 22 % pensent prendre les devants et adapter leurs process de production pour faire baisser la note. En revanche, rares sont ceux qui envisagent d'arrêter tout bonnement le travail, que ce soit par une "fermeture définitive" (3 %) ou temporaire, via du chômage partiel (1 %). Pour autant, la situation commence à peser lourd sur le moral des chefs d'entreprise : si 57 % restent confiants pour leur entreprise dans les douze mois à venir, ce chiffre est en baisse de 7 points sur un an et au plus bas depuis décembre 2020, à la sortie du deuxième confinement. Or, là encore, ce sont dans le commerce et l'industrie que les perspectives s'assombrissent le plus vite (respectivement, -7 et -12 points en un seul mois).

Automobile : bataille judiciaire en vue entre constructeurs et entreprises

Des dizaines d'entreprises françaises liguées contre Renault, Stellantis et Volkswagen. Les trois constructeurs vont être visés par une "action collective en indemnisation", menée par des PME et des grands groupes, révèle le journal Le Parisien. Point commun des plaignants : leur flotte automobile compte (ou a compté) des véhicules diesel de ces trois marques, immatriculés entre 2009 et 2015 - à une époque, où le trio est soupçonné d'avoir cherché à dissimuler les émissions polluantes de 3,5 millions de voitures en France. Or, « la moitié appartient à des sociétés », selon Brandeis Paris, le cabinet d’avocats à la manoeuvre derrière cette procédure. D'après ses calculs, les entreprises lésées pourraient toucher 2 000 à 3 000 euros d'indemnisation par véhicule, en cas de victoire. Une somme sur laquelle Brandeis Paris prélèvera 30 % de commission, précise le journal.

Spatial : The Exploration Company mise en orbite

Une levée de fonds pour s'envoler vers les étoiles - littéralement. Le concepteur et fabricant de capsules spatiales franco-allemand The Exploration Company, implanté en Gironde, vient de collecter plus de 40 millions d’euros. Cette somme doit lui permettre de finaliser le développement de sa capsule spatiale réutilisable pour le fret et, à terme, le transport de passagers.
A lire : The Exploration Company lève 40,5 millions d’euros pour finaliser le développement de sa capsule spatiale

1er février

📍 Réforme des retraites : l'"index seniors" comme monnaie d'échange

Les PME, victimes collatérales de la forte mobilisation contre la réforme des retraites ? A défaut de vouloir bouger sur les mesures d'âge de son projet, le gouvernement semble en tout cas prêt à faire des concessions sur son futur "index seniors". Le seuil d'application de cette obligation déclarative, sur la place réservée aux personnes les plus âgées dans l'entreprise, pourrait être élargie aux sociétés « de plus de 50 salariés, par exemple », au lieu d'être limitée à celles en comptant plus de 300, a indiqué Olivier Dussopt, ce matin, sur France 2. La question devra être tranchée lors des débats parlementaires. Le ministre du Travail y ajoute juste un bémol : la mesure adoptée ne devra pas ressembler à « un océan d’administration et de tracasseries administratives pour les chefs d’entreprise ». Autre piste de réflexion ouverte : si l'employeur « ne joue pas le jeu » de cet index et de l'emploi des seniors, « est-ce qu'on ne peut pas prévoir quelque chose qui l'oblige à le faire, dans un deuxième temps ? », s'est interrogé Olivier Dussopt. Voilà qui devrait hérisser la CPME, elle qui n'avait pas caché son soulagement d'avoir initialement échappé à ce dispositif.
Pendant ce temps-là, le front uni des syndicats, lui, ne faiblit pas : forts d'une deuxième journée de mobilisation réussie (1,27 million de manifestants hier, selon le ministère de l'Intérieur, en hausse de 13,4 % par rapport au 19 janvier), ils prévoient d'accélérer leur mouvement, avec deux nouvelles dates pour leurs actions nationales, mardi prochain et le samedi suivant, 11 février. Sans oublier les grèves sectorielles, notamment dans l'énergie et les transports, qui devraient également émaillées la semaine, et ce, dès lundi.

Réforme de l'immigration : un titre de séjour comme solution de recrutement

Le gouvernement veut manier le bâton et la carotte autour de l'emploi des travailleurs en situation irrégulière. Comme annoncé en novembre, son projet de loi sur l'immigration, présenté aujourd'hui en conseil des ministres, prévoit l'instauration d'un titre de séjour pour les métiers confrontés à des difficultés de recrutement. Concrètement, il pourrait être accordé à la demande d'étrangers « présents sur le territoire depuis plus de trois ans, exerçant une activité, considérée comme étant en tension, depuis au moins 8 mois sur les 24 derniers mois », a expliqué Olivier Dussopt. D'une durée d'un an renouvelable, il ouvrirait droit « à une carte de séjour pluriannuelle à deux conditions : bénéficider d'un CDI et satisfaire aux nouvelles exigences en matière de maîtrise du français ». En parallèle, le ministre du Travail promet toutefois de durcir les sanctions contre « les employeurs qui, délibérément, recrutent » des travailleurs clandestins. Au programme : facilitation des fermetures administratives et création d'une sanctionsfinancière rapide à prononcer, « à hauteur de 4 000 euros par emploi de personnes irrégulières constatées ».

Covid-19 : les mesures sanitaires en voie d'extinction

Une page se tourne dans la lutte contre le Covid-19. A partir d'aujourd'hui, plusieurs dispositifs emblématiques de la pandémie sont abandonnés, comme les arrêts de travail dérogatoires ou l'isolement obligatoire des malades. En revanche, le chômage partiel pour les salariés considérés comme vulnérables face au coronavirus subsiste, lui, pour encore au moins un mois.

Automobile : retour prudent à l'optimisme pour 2023

Remonter la pente doucement, mais sûrement. Après une nouvelle année noire en 2022 (-4,6 %), l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) espère, pour 2023, une croissance des immatriculations de 5 %. Ce qui représenterait 9,8 millions de véhicules écoulés, un volume toujours bien en-deçà des années pré-Covid, d'environ un quart, "ce qui montre que nous sommes encore dans une situation fragile", avance le directeur général Sigrid de Vries. Pour l'instant, la France semble néanmoins partir sur la bonne voie : en janvier, les ventes ont progressé de 8,8 % par rapport à 2022, selon la Plateforme automobile, soit 111 940 voitures... un niveau toutefois encore bien inférieur aux années précédentes, y compris celles de la pandémie (-11,4 % comparé à 2021, -16,6 % sur 2020).

31 janvier

📍 Le PIB ralentit sans reculer

La croissance française plie (encore), mais ne rompt (toujours) pas. Au quatrième trimestre, la progression du PIB est tombée à +0,1 % en trois mois (après +0,2 % cet été), selon l’Insee. Une (relativement) bonne surprise, dans la mesure où l'institut anticipait plutôt une contraction. Mais l'économie est encore loin d'être tirée d'affaire : tous les voyants sont à l'orange, voire au rouge. A noter que le même constat vaut pour la zone euro : la croissance a finalement été sauvée in extremis cet automne (+0,1 %), même si certains pays ont perdu quelques plumes, à commencer par l'Allemagne (-0,2 %).

L'inflation sur un plateau...

L'année commence sous le signe du redémarrage de l'inflation. Sur un mois, les prix ont rebondi de 0,4 % en janvier (après -0,1 % en décembre), selon l'Insee. Rien de surprenant, explique l'institut, puisque cette nouvelle hausse découle, en partie, de la fin de la "remise carburant" universelle et du relèvement du "bouclier tarifaire" sur le gaz. Résultat, l'augmentation mensuelle des prix remonte à +6 % sur un an (après +5,9 %). Un niveau autour duquel elle ne cesse de tourner depuis juillet dernier. Et comme ces derniers mois, cette flambée est principalement alimentée par l'énergie (+16,3 %) et l'alimentaton (+13,2 %), les deux enregistrant un sursaut de plus d'1 point en un mois de leur taux d'inflation.

... les prix du carburant sur leur lancée

Toujours plus haut. Désormais libérés de toute "remise" gouvernementale, les prix à la pompe poursuivent leur route vers les sommets de l'été dernier, d'après les relevés du ministère de la Transition écologique. L'essence s'est ainsi encore envolée de plus d'1,7 % en sept jours, pour atteindre 1,9334 euros en moyenne, pour le litre de sans plomb 95, et 1,9952 €, pour le SP98 - au plus haut depuis la mi-juillet 2022, quand la barre des 2 euros avait été dépassée. Même tendance pour le diesel, à 1,9432 € (+1,4 %) - un pic inédit depuis fin août. La progression du GNR reste, en revanche, plus contenue (+0,4 %, à 1,4253 €).

Réforme des retraites : moins de grévistes, plus de manifestants

Nouveau coup de pression contre le projet de réforme des retraites du gouvernement. Les manifestations, prévues pour cette deuxième journée d'action nationale, ont visiblement fait le plein, selon les premiers décomptes des syndicats et des autorités. La plupart des cortèges ont été plus fournis (comme à Marseille, Montpellier ou Nantes) que lors de la mobilisation inaugurale du 19 janvier, ou alors l'ont été quasiment autant (à Toulouse, Bordeaux, Strasbourg...). Tendance inverse, en revanche, du côté des débrayages déclarés : dans la fonction publique, à EDF ou à la SNCF, par exemple, les taux de grévistes annoncés sont orientés à la baisse. Pour autant, les syndicats ne devraient pas en rester là : ils doivent se retrouver dès 18h pour envisager la suite du mouvement, alors que l'examen de la réforme se poursuit, pendant ce temps-là, à l'Assemblée nationale.

30 janvier

📍 PGE : le rééchelonnement fait pschitt

Le désintérêt des entreprises pour la procédure d’étalement de leurs PGE fait un flop... rassurant. C'est en tout cas la conclusion que tire la Médiation du crédit à la vue du faible recours à cette démarche, introduite il y a un an. Problème : les demandes reçues ne se font pas seulement rares, elles sont aussi rarement couronnées de succès ! Il n'empêche : la démarche vient d'être prolongée jusqu’au 31 décembre. "Le contexte économique pour 2023, marqué par les conséquences de la crise énergétique, est susceptible d’entraîner des difficultés de trésorerie pour certaines entreprises", justifie la Médiation. D'ailleurs, tous sujets confondus, l'activité globale de ce service, rattaché à la Banque de France, s'est justement redressée en fin d'année (+27 % de demandes en trois mois). Et ce, même si, sur l'ensemble de 2022, les différends entre entreprises et banques ont plutôt régressé, avec 2 180 demandes éligibles traitées (-44,6 % en un an, mais toujours 2 fois plus qu'avant le Covid-19), pour un taux de réussite de 43 % (+4,5 points en un an), équivalant à 860 entreprises "confortées" et 10 232 emplois "préservés".

Discriminations : les entreprises sous surveillance

Les entreprises n'ont plus qu'à bien se tenir. Dans le cadre de son nouveau "plan national de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations liées à l'origine", le gouvernement prévoit de "systématiser les testings" envers les employeurs. A l'avenir, ces opérations de contrôle impromptues seront réalisées sur une base régulière, "dans différents secteurs d’activité, (...) selon des modalités qui seront construites avec les acteurs". L'idée, explique Matignon, sera, à la fois, "de faire savoir qui respecte les règles, d'accompagner les entreprises pour améliorer leurs pratiques, dénoncer les comportements discriminatoires et, le cas échéant, agir en justice si un délit est avéré". A ce sujet, l'exécutif entend renforcer les moyens de sévir au travail, à travers "la création d’une amende civile dissuasive" et l'amélioration des actions de groupe, en cas de problèmes.

Réforme des retraites : chacun dans son couloir

D'un côté, le parcours parlementaire. De l'autre, la contestation sociale. Le projet de réforme des retraites entre dans le dur cette semaine, entre, d'une part, l'arrivée du texte gouvernemental à l'Assemblée nationale, aujourd'hui, et, d'autre part, la deuxième journée de mobilisation syndicale, prévue demain. Le mouvement promet déjà d'être très suivi à la SNCF (1 TGV sur 3 annoncé, en moyenne), mais aussi, à des niveaux variables, dans l'aérien, les transports urbains et routiers, les écoles, ou encore les secteurs pétrolier, électrique et portuaire, déjà actifs la semaine dernière. En attendant, sur le fond du dossier, chacun campe sur ses positions concernant les mesures d'âge (report du départ à 64 ans et passage accéléré à 43 années de cotisation) : « Ça n'est plus négociable (...) C'est nécessaire pour assurer l'équilibre du système », a encore répété la Première ministre Elisabeth Borne, hier, sur France Info. Ce à quoi le secrétaire général de la CFDT a répondu, ce matin, sur France 2, que « les 64 ans [n'avaient] jamais été négociables » pour l'exécutif. « S'il n'y a pas d'écoute du gouvernement, il y aura sans doute un acte 3 » de la mobilisation, a également prévenu Laurent Berger, en cette veille d'épisode 2.

Industrie : Saipol paré à décoller

La transition écologique ouvre de nouveaux horizons pour Saipol. Le producteur de protéines végétales lance un plan d’investissement à trois ans, afin de moderniser son site industriel sur le port de Sète (Hérault). L'occasion pour l'entreprise de se diversifier dans les carburants dits durables pour l'aviation, en lien avec une société australienne.
A lire : Saipol investit 60 millions d’euros dans ses installations sur le port de Sète

27 janvier

📍 Le moral des ménages plombé par l'inflation

Les ménages français démarrent l'année du mauvais pied. En janvier, et au contraire des chefs d'entreprise, leur confiance s'est érodée pour le deuxième mois consécutif (-1 point par rapport à décembre), selon l'Insee. Au point de se rapprocher de son niveau le plus bas depuis l'an 2000 - un creux que cet indicateur a déjà atteint par deux fois en 2022 (en juillet et en septembre). Cette déprime tient surtout à la détérioration de leur jugement sur leur situation financière et leur niveau de vie récent. Un coup de mou à relier à l'inflation : les Français n'ont jamais été aussi nombreux à avoir noté une augmentation des prix sur l'année écoulée que depuis juin 2008.

Industrie : les obstacles à la production restent élevés

Semblant de répit dans les usines françaises. En janvier, les difficultés d’approvisionnement se sont nettement détendues par rapport à leur pic de l'été dernier, d'après l'Insee. Las, les problèmes de recrutement et les hausses de prix continuent, eux, d'entraver l'activité.

Ces entreprises qui se cachent pour mourir

Il n'y a pas que les défaillances qui ont bondi en 2022. Les radiations aussi ont pris de l'ampleur, selon un bilan annuel, dressé par le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce avec Xerfi Spécific. Au total, 346 511 entreprises ont ainsi disparu du Registre du commerce et des sociétés en France (hors Moselle et Alsace), soit une hausse de 11,6 % en un an... et de 32,5 % par rapport à l'avant-coronavirus (en 2019) ! Ces arrêts d'activité sont imputés à "des difficultés croissantes de paiement et de trésorerie, couplées à une conjoncture économique difficile". En première ligne de cette envolée des radiations : les acteurs du transport et entreposage (+33,2 %), loin devant l’enseignement, la santé et l'action sociale (+17,2 %). Au niveau territorial (hors Outre-mer), la pratique explose en Région Sud (+48,3 %) et dans le Grand Est (+31,5 %), alors qu'elle a reculé dans les Hauts-de-France (-15 %) et le Centre-Val de Loire (-8,3 %).

Automobile : Navya au point mort

La remontée des défaillances d'entreprise, justement, elle n'épargne plus personne. Le lyonnais Navya, ancienne pépite de la French Tech, vient de demander sa mise en redressement judiciaire. Une période que ce spécialiste lyonnais de la mobilité autonome entend mettre à profit pour retrouver des financements et se sortir de l'ornière.
A lire : Sortie de route pour Navya, qui demande sa mise en redressement judiciaire

26 janvier

📍 Assurance : le climat coûte cher, la conjoncture inquiète

Avis de tempête dans les comptes des assurances. Les catastrophes naturelles et autres épisodes climatiques violents, survenus en France l'an dernier, devraient leur coûter autour de 10 milliards d'euros, a indiqué Florence Lustman, sur Europe 1, ce matin. C'est 3 fois plus que la moyenne annuelle relevée sur la période 2017-2021 et le pire bilan depuis 1999. En cause : « l'intensification des phénomènes » (grêle, tempêtes, sécheresse, incendies...) et « l'augmentation de leur fréquence », a expliqué la présidente de France Assureurs. La fédération professionnelle a, par ailleurs, publié sa "cartographie prospective des risques" 2023 : le dérèglement climatique arrive justement deuxième des principales préoccupations de la profession pour les cinq ans à venir. Derrière les cyberattaques, abonnés à la première position, et devant "l’environnement économique dégradé" (+2 places), les pénuries de matières et d’énergie (première apparition dans le classement) et le "risque politique mondial" (+9).

La baisse en trompe-l'oeil du chômage

Peu importe par quel bout on le prend, le marché du travail français se montre toujours aussi dynamique. Du moins en apparence. Si les embauches ont réalisé une année 2022 exceptionnellement solide, le chômage a connu, lui, un recul extraordinairement fort : au quatrième trimestre, en France (hors Mayotte), le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en catégorie A (donc sans activité aucune) ont fondu de 9,3 % en une année, au plus bas depuis au moins dix ans, selon la Dares (ministère du Travail). Sauf que la contraction de cette forme de chômage dissimule l'augmentation, tout aussi inédite, d'une autre, celle des catégories B et C, c'est-à-dire les travailleurs qui cumulent chômage et activité réduite.

Réforme des retraites : actions ciblées dans l'énergie et les ports

Coup de pression de la CGT dans le bras de fer sur la réforme des retraites. En amont de la deuxième journée de mobilisation nationale, programmée mardi prochain, le syndicat organise, dès aujourd'hui et encore demain, plusieurs mouvements ciblés, dans les activités portuaires, électriques (centrales nucléaires et barrages hydrauliques) et pétrolières. Le groupe TotalEnergies a ainsi confirmé l'interruption de ses livraisons à la sortie de la plupart de ses raffineries.

RH : l'abandon de poste transformé en démission

Autre réforme emblématique de ce second quinquennat Macron, celle de l'assurance chômage. Adopté fin décembre, le texte ne se contente pas de jeter les bases d'un nouveau mode de fonctionnement de l'indemnisation. Il institue aussi une "présomption de démission" en cas d’abandon de poste par un salarié. L'idée est de limiter leur recours à cette pratique qui, jusqu'alors, leur garantissait le bénéfice du chômage, une fois son contrat effectivement rompu.
A lire : L'abandon de poste peut désormais s’apparenter à une démission

25 janvier

📍 Tensions croissantes sur les recrutements jusqu'en 2030

Les difficultés de recrutement ne sont pas près de se calmer. Bien au contraire, affirme France Stratégie et la Dares (ministère du Travail) : d’ici à 2030, elles devraient s’intensifier dans certains métiers. Et même se propager dans plusieurs régions. En première ligne de ces tensions : les littoraux atlantique et méditerranéen, ainsi que la vallée du Rhône.

Des défaillances d'entreprise de plus en plus lourdes

Les entreprises défaillantes n'ont pas seulement progressé en volume, mais aussi en valeur, l'an dernier. Selon Allianz Trade, le chiffre d’affaires cumulé des sociétés placées en liquidation, redressement et sauvegarde, s'élevait à 17,5 milliards d'euros, en augmentation de 52 % par rapport à 2021. Preuve "d’une certaine hausse du risque de sévérité", explique l'assureur-crédit. Pour 2023, il s'attend à un nouveau bond des procédures collectives, pour un total annuel estimé à 59 000 dossiers. Une prévision plus pessimiste que le cabinet Altares, et qui porterat la sinistralité des entreprises à un niveau plus vu depuis 2015.

Fusion-acquisition : le bon moment pour acheter ?

Entre l’inflation, la crise énergétique et les incertitudes économiques, le marché de la reprise de PME et d’ETI fléchit depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Dans la zone euro, le nombre de transactions recule ainsi de 10 à 15% en 2022, selon les estimations du fonds d’investissement Argos Wityu. Cette tendance baissière devrait se poursuivre au cours du premier semestre. Dans ce marché en retrait, le recours à la croissance externe peut toutefois s’avérer judicieux : la valorisation des entreprises a, elle aussi, tendance à se dégrader. Pour boucler un bon deal, l’acquéreur doit toutefois s’assurer de bonnes conditions bancaires à l’heure de la remontée des taux d’intérêt. Et réussir à convaincre un cédant, pas toujours enclin à vendre à prix cassé.
A lire : Les fusions-acquisitions, un marché en retrait, mais des opportunités à saisir

Rugby 2023, JO 2024... les entreprises incitées à acheter des billets

Les salariés français vont-ils débarquer en force dans les stades du Mondial de rugby 2023 et des Jeux olympiques et paralympiques 2024 ? C'est en tout cas l'espoir de l'Etat : il vient d'aménager ses règles fiscales sur les cadeaux en entreprise pour encourager employeurs et comités sociaux et économiques (CSE) à distribuer des billets pour ces événements, organisés en France.

24 janvier

📍 Les chefs d'entreprise toujours aussi stoïques

Les patrons restent de marbre face à la conjoncture. Le climat des affaires, mesuré par l'Insee, s'est à peine infléchi en janvier (-0,5 point). Il demeure donc légèrement au-dessus de sa moyenne de longue période, à un niveau quasi-inchangé depuis la rentrée de septembre. Cet optimisme prudent n'est toutefois pas partagé par tous les secteurs. Exemple le plus spectaculaire : si le moral dans le commerce de détail est à son plus haut depuis le début de la guerre en Ukraine (+4 points par rapport à novembre), les grossistes, eux, broient du noir (-7 sur la même période), au plus bas depuis début 2021. Dans l'industrie aussi, l'état d'esprit des chefs d'entreprise est très variable, entre ceux qui sourient, comme dans le textile-habillement (+6 points en un mois) ou les transports (+3), et ceux qui grimacent, à l'image de la plasturgie (-5) et du bois-papier (-4). Enfin, les services relèvent la tête pour la première fois depuis mai (+1), quand le bâtiment se stabilise à un niveau élevé (-1).

Energie : les renouvelables ne font pas florès...

Difficile de passer des paroles aux actes. La transition énergétique, pourtant au centre du débat public, en offre un nouvel exemple flagrant. Le baromètre annuel Observ'ER des énergies renouvelables électriques dresse un constat sévère sur leur déploiement en France. L'éolien terrestre ? L'objectif pour 2023 "ne sera pas atteint", car le déficit à combler (4 gigawatts, par rapport à la situation à fin septembre) "semble hors de portée de la filière française". L'éolien en mer ? "Le secteur a pris beaucoup trop de retard" (un seul parc ouvert il y a quelques mois, représentant seulement 15 % de la cible de cette année). Le solaire ? Il y a bien eu un "rattrapage" en 2021-2022, "mais il ne remet pas totalement le secteur dans la bonne trajectoire" pour parvenir à son objectif de moyen terme (4 à 12 GW manquants en 2028). Et si d'autres énergies sont dans les clous, c'est soit par maintien de l'existant (pour l'hydraulique), soit par manque d'ambition (pour la méthanisation), balaye l'observatoire à l'origine de cette étude. Résultat, la France soigne son retard : la part des renouvelables dans sa consommation annuelle d'électricité plafonnait toujours, en 2021, autour des 25 %. A 2 points, donc, de ce qu'elle s'était engagée à réaliser dès 2020. Et à des années-lumières de la barre des 40 %, qu'elle est toujours censée viser pour 2030.

... et le prix des carburants va de l'avant

La fin de la "remise carburant" continue à faire sentir ses effets à la pompe. Après une brève période de stabilisation, les prix sont repartis vivement à la hausse, la semaine dernière, selon le Ministère de la Transition écologique. Au 20 janvier, le litre de GNR a ainsi bondi, en moyenne, de quasiment 6 centimes en sept jours (soit +4,2 %), pour atteindre 1,4187 euro, au plus haut depuis mi-novembre. En progression de 4 centimes, l'essence retrouve, elle, ses sommets de l'été dernier, à 1,9008 € pour le sans plomb 95 (+2,3 %) et 1,9593 (+2 %) pour le SP98. La flambée du diesel est un peu plus contenue (+1,7 %), ce qui, à  1,9162 €, le ramène à son niveau de mi-octobre.

RH : nouvelles règles pour la validation des acquis de l’expérience

La dernière loi sur le marché du travail modifie les règles régissant la validation des acquis de l’expérience (VAE), ce dispositif qui permet à une personne d’obtenir un diplôme ou un certificat de qualification en s’appuyant sur son expérience professionnelle ou personnelle. Aujourd’hui, 18 000 personnes par an obtiennent un diplôme grâce à la VAE. Le gouvernement compte sur sa réforme pour porter ce nombre à 100 000. Pour cela, le dispositif devient plus accessible et plus simple à mettre en œuvre.  
A lire : La validation des acquis de l’expérience devient plus accessible

23 janvier

📍 Index seniors, âge de la retraite : le gouvernement ne lâche rien

L'exécutif maintient le cap sur son projet de réforme des retraites. Quatre jours après une large mobilisation dans la rue, le texte a été officiellement présenté, ce matin, au Conseil des ministres. A la sortie, Olivier Dussopt est resté inflexible sur les mesures d'âge, dont le très contesté report du départ en retraite de 62 à 64 ans. « Revenir sur ce point serait renoncer au retour à l'équilibre et donc manquer de responsabilité pour les générations futures », a balayé le ministre du Travail. Pas de revirement non plus sur le futur "index seniors" (attendu pour la fin d'année), mais quelques précisions sur le fond de ce dispositif, décrié, lui, par le patronat. Il visera ainsi à « mesurer l'implication des entreprises de plus de 300 salariés, tant pour la formation, le maintien dans l'emploi que le recrutement » des personnes seniors. La publication du score obtenu sera obligatoire. Le « non-respect [de cette parution] sera accompagné d'une sanction financière », d'un montant pouvant aller jusqu'à 1 % de la masse salariale. Sera également prévue « une obligation de négociation [d'un accord sur l'emploi des seniors], en cas de positionnement insuffisant ou insatisfaisant » de l'employeur, tel que révélé par l'index.

Délais de paiement : les mauvais payeurs n'ont plus la cote

Fini de jouer avec les retards de paiement ! La Banque de France a commencé à sévir, l'an dernier, contre des entreprises coupables de trop traîner dans le règlement des factures à leurs fournisseurs. Leur punition a pris la forme d’une dégradation pure et simple de leur cotation (note de crédit). Un véritable coup de semonce, pour tenter de mettre fin à un mal endémique de l’économie française. Une dérive qui pèse toujours autant sur les PME... elles qui sont pourtant les plus respectueuses des délais de paiement.
A lire : La Banque de France pénalise désormais les entreprises mauvaises payeuses

Le succès fou de l'entrepreneuriat

Les années se suivent et se ressemblent pour les créations d’entreprise. Elles ont de nouveau battu leur record annuel en 2022, selon l’Insee (+2 % en un an). Une forme olympique dont ne profitent toutefois pas le secteur du commerce, en déclin avancé.

Logistique : Haropa Port monte en charge

Les ports de Paris, Rouen et Le Havre gardent la tête hors de l'eau. Réunis sous la bannière commune d'Haropa Port, les trois infrastructures sont parvenues, l'an dernier, à gagner des parts de marché sur la façade maritime de la Mer du Nord et à améliorer leurs parts modales sur l’Axe Seine. Plusieurs projets doivent permettre de renforcer encore le corridor logistique de cet ensemble portuaire.
A lire : Haropa Port a gagné des parts de marché en 2022

20 janvier

📍 Les embauches montrent de premiers signes de faiblesse

L’année 2022 s’est terminée comme elle avait commencé sur le front de l’emploi : par une baisse de régime dans les déclarations d’embauche, recensées par l'Urssaf. Mais ce rare contre-coup (le second en plus deux ans) ternit à peine le bilan d'une année 2022 encore exceptionnelle pour les recrutements.

Réforme des retraites : la mobilisation s'installe dans la durée

Les syndicats donnent rendez-vous au gouvernement le 31 janvier. C'est cette date que les organisations ont retenu pour leur prochaine mobilisation unitaire contre le projet de réforme des retraites. Dans l'intervalle, des actions plus locales et/ou sectorielles pourraient toutefois avoir lieu, notamment dans les transports, à l'initiative de certaines centrales. Hier, la première journée de manifestation a rassemblé 1,1 million de personnes, de l'aveu même du ministère de l'Intérieur, et même 2 millions, d'après la CGT.

Les CCI en mode combat pour 2023

Inflation, pénurie, crise énergétique, remboursement des PGE, difficultés de recrutement, guichet unique des formalités... les dossiers brûlants ne manquent pas sur la table des chambres de commerce et d'industrie. Leur président Alain Di Crescenzo fait le point sur ces difficultés. Un an après sa nomination à la tête de CCI France, il dresse aussi un premier bilan des actions menées par le réseau et expose son programme pour les quatre prochaines années.
A lire l'interview d'Alain Di Crescenzo : « Toutes les entreprises n'ont pas encore vu l'impact de l'augmentation des prix de l'énergie »

Innovation : la natalité des start-up encouragée

Le gouvernement enfonce le clou sur l'innovation. Il prévoit de rallonger de 500 millions d'euros les moyens consacrés aux technologies de rupture (la "deeptech") et à la création de start-up issues de la recherche. Plusieurs dispositifs, centrés sur ces jeunes entreprises, se trouvent ainsi revalorisées, comme les "aides au développement deeptech" pour financer les projets de R&D (+30 millions d'euros par an), la bourse French Tech Emergence (accordée en phase de démarrage) et le concours d’innovation i-Lab (+10 M€ par an chacun). S'y ajoute une seconde bourse, dite French Tech Lab (20 M€ en 2023), "pour accélérer l'accès au marché [des projets], ainsi que la constitution et mise en place d’équipes". Le reste de l'enveloppe ira en priorité aux phases amont de la création d'entreprise. Mais le gouvernement prévoit quand même, en supplément, la mise en place d’un fonds d'investissement de 100 M€ pour "soutenir en fonds propres ces start-up (...) dans des stades de développement ultérieurs". Objectif ultime de tous ces efforts : compter 100 licornes (entreprises valorisées à plus d'1 Md$) en France en 2030 et atteindre 500 start-up deeptech par an à cette échéance.

19 janvier

📍 Réforme des retraites : le bras de fer s'engage

La bataille des retraites est bel et bien (re)lancée. Pour leur première journée de protestation contre le nouveau projet de réforme du gouvernement, les syndicats, unis dans ce combat, sont parvenus à mobiliser largement dans la rue, comme dans les grandes entreprises, selon les premières remontées du terrain. Les taux de grévistes ont ainsi dépassé les 40 % à la SNCF (avec un trafic fortement perturbé), chez GRDF, ou encore EDF (avec, à la clé, des baisses de la production nucléaire et hydraulique)... et même 70 à 100 % dans la plupart des raffineries de TotalEnergies. En début d'après-midi, le patron de la CFDT Laurent Berger se réjouissait déjà d'une mobilisation « au-delà de ce que l'on pensait ». Pas de quoi impressionner Emmanuel Macron pour autant : en déplacement en Espagne, le président de la République a affiché, un peu plus tard, sa « détermination » à mener une réforme qu'il juge « démocratiquement présentée, validée », par les dernières élections présidentielle et législatives. « Une réforme, surtout, qui est juste et responsable », a-t-il martelé. Le projet de loi qui la porte sera présentée lundi en conseil des ministres. Le bras de fer ne fait que commencer.

BTP : les artisans du bâtiment courbent l'échine

Le bâtiment se dirige tout droit vers la récession. C’est en tout cas la crainte exprimée par les artisans de la Capeb, à l’issue d’une année 2022 marquée par un ralentissement progressif de l’activité et une nette dégradation des marges. Les petites entreprises en appellent désormais à l’État pour relancer au plus vite ses chantiers de simplification dans le BTP. Question de survie.
A lire : "Résilients" mais usés, les artisans du bâtiment redoutent la panne d’activité en 2023

Commerce : les magasins d'habillement serrent les dents...

Les magasins d'habillement remontent péniblement la pente. L'écart entre leur chiffre d'affaires 2022 et celui d'avant-crise sanitaire, en 2019, s'est encore réduit : il est passé à -11 % (après -16 % en 2021) dans les les 60 enseignes suivies par l'Alliance du commerce. Ce redressement laborieux résulte non seulement d'une baisse intrinsèque de l'activité (-4 % de CA sur trois ans) en lien avec une chute de la fréquentation (-17 %), mais aussi une diminution du nombre de boutiques elles-mêmes (-11 % de points de vente au sein du panel). Pour ne rien arranger, l'e-commerce s'est "stabilisé depuis la mi-2021" et compense donc à peine la désaffection des magasins : achats en ligne inclus, la baisse du CA 2022 passe ainsi à -7 %. Dans ces conditions, l'organisation professionnelle redoute une année 2023 "à haut risque", avec "une équation financière compliquée" à résoudre pour les chefs d'entreprise, notamment confrontés à "l’augmentation de leurs coûts". D'où son appel à "une véritable politique de soutien au commerce, notamment au profit des ETI, qui restent l’angle mort des politiques publiques".

... l'enseigne Go Sport en sursis

Sale temps pour les enseignes grand public. Après les liquidations de Camaïeu, en fin d'année dernière, et Toupargel, la semaine passée, c'est au tour de la chaîne Go Sport de vaciller. Le tribunal de commerce de Grenoble l'a placée, aujourd'hui, en redressement judiciaire, avec période d’observation de six mois.
A lire : Le groupe GO Sport placé en redressement judiciaire

18 janvier

📍 Formalités administratives : le fiasco du guichet unique

Haro sur le guichet unique pour les formalités des entreprises ! Comme redouté par les professionnels, depuis sa généralisation au 1er janvier, ce nouveau site, censé centraliser toutes les démarches administratives d'une société, est victime de dysfonctionnements en série. A tel point que certains des services qu'il devait remplacer ont partiellement rouvert ces derniers jours, à l'image d'Infogreffe. La ministre des PME Olivia Grégoire a reconnu, hier, à l'Assemblée nationale, « des difficultés », dues notamment à une attaque informatique, survenue dès le 3 janvier. Le piratage « a clairement ralenti, rendu indisponible les formalités relatives aux modifications » de statut. Olivia Grégoire promet des améliorations... mais pas avant « la fin du mois de février ». En attendant, la colère gronde et l'inquiétude monte sur les conséquences potentielles de ce ratage technique. Un ratage que le gouvernement lui-même avait visiblement anticipé : en toute discrétion, le 29 décembre, un arrêté est paru au Journal officiel pour créer une "procédure de secours", destinée expressément "à assurer la continuité du service, en cas de difficulté grave de fonctionnement".
A lire : « Le guichet unique crée de l’illégalité tous les jours »

Crise de l'énergie : fausse alerte sur les délestages ?

RTE sort le drapeau blanc : la France devrait finalement échapper aux coupures d'électricité cet hiver. «L'essentiel des risques est derrière nous », a indiqué Xavier Piechaczyk, ce matin, sur France Info. Le président de l'entreprise gestionnaire du réseau maintient toutefois son appel à la vigilance, notamment pour la deuxième quinzaine de février. « Il reste, à ce moment-là, quelques risques, si jamais on traversait une vague de froid importante et longue, parce que le parc nucléaire va commencer à décroître » à cette période, en raison d'une nouvelle vague de maintenance dans les centrales. La sobriété reste donc de mise, d'autant qu'elle a déjà fait ses preuves : la chute de la consommation éectrique est encore estimée à -7,5 % sur la semaine dernière (par rapport à la moyenne 2014-2019, hors effet de la météo). "Il est désormais solidement établi que [cette diminution] concerne tous les secteurs d’activité et ne s’explique ni uniquement, ni majoritairement, par une baisse de l’activité économique dans l’industrie.", note RTE, dans son bilan hebdomaire. Les grandes usines du pays n'en ont pas moins réduit de plus de 22 % leur propre demande sur les 30 derniers jours, comparé à la même période il y a un an !

Fiscalité, énergie... : un budget 2023 généreux avec les entreprises

Qui dit fin du "quoi qu'il en coûte", ne dit pas forcément disparition des aides de l'Etat et des baisses d'impôts pour les entreprises. Bien au contraire, comme le prouve les lois de finances et de financement de la Sécurité sociale pour 2023. Parmi les dispositifs les plus emblématiques de ces deux textes figurent la diminution de la CVAE et le déploiement des dispositifs contre la flambée des prix de l’énergie.
A lire : Les 7 mesures du budget 2023 à retenir pour les entreprises

Automobile : une lueur au bout d'un tunnel sans fin

Le marché automobile reste en panne. Les ventes dans l'UE se sont encore contractées de 4,6 %, sur un an, en 2022, selon l'Association des constructeurs européens (ACEA). Une glissade quasiment deux fois plus élevée qu'en 2021 (-2,4 % à l'époque), un millésime pourtant déjà très mauvais. Les immatriculations de véhicules particuliers, au nombre de 9,25 millions au total, retombent ainsi à leur niveau de... 1993. Et s'éloignent donc, logiquement, de leur volume d'avant-coronavirus (quasiment -29 % par rapport à 2019, soit 3,77 millions de voitures en moins). Ce déclin sans fin est attribué, "principalement, à l'impact des pénuries de composants au cours de la première moitié de l'année". De fait, le marché a connu un second semestre plus clément, avec cinq mois consécutifs de croissance (dont +12,8 % sur un an, en décembre).
A noter qu'en parallèle de ce bilan annuel de l'ACEA, Renault a publié ses propres résultats commerciaux de l'année. Eux aussi restent dans le rouge, avec un repli des ventes mondiales du groupe de 2 % sur les véhicules particuliers (et -5,9 %, en y incluant les utilitaires).

17 janvier

📍 Les défaillances font des vagues

La remontée des défaillances d’entreprise en 2022 était attendue. Mais elle est plus rapide que prévu, selon un bilan annuel d’Altares. Le cabinet s’inquiète, en particulier, du sort des petites PME, en première ligne du boom actuel des procédures collectives. Et prévient déjà que 2023 sera l'année du retour, non pas à la normale, mais bien en arrière pour la sinistralité des sociétés.
A lire : Les défaillances d’entreprises devraient dépasser leur niveau d’avant-Covid en 2023

Fin de partie pour le marché du jouet

Il était minuit moins une pour le marché du jouet. A la faveur d'un bond des achats dans les deux dernières semaines de décembre, le secteur a limité la casse in extremis en 2022 : les ventes ont, certes, reculé sur un an, mais elles se sont maintenues au-dessus de l'avant-coronavirus, selon le cabinet NPD Group. Las, fabricants et distributeurs ne s'attendent pas à pareil miracle en 2023.
A lire : La filière française du jouet se prépare à déchanter en 2023

La décarbonation du nord au sud

La politique de soutien à la décarbonation de l'industrie commence à prendre forme. Plusieurs projets français viennent de décrocher des financements publics pour réduire les émissions de CO2 de sites polluants. L'Etat a notamment choisi de faire de Dunkerque (Nord) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) ses deux premières "Zones industrielles bas carbone". A ce titre, les deux territoires vont, dans un premier temps, recevoir, respectivement, 13,6 et 4 millions d'euros pour des études de faisabilité et d'ingénierie. Une dizaine d'autres bassins économiques les rejoindront plus tard dans l'année.
A lire : Dunkerque, première lauréate de l’appel à projets “Zones industrielles bas carbone”
Par ailleurs, et dans cette même logique, le site du groupe Lhoist, basé à Réty (Pas-de-Calais), a décroché 120 millions d'euros de l'Union européenne pour "capter et purifier 94 % du CO2 provenant des fours à chaux de l’usine", par le biais d'une technologie mise au point par Air Liquide, se félicite le ministère français de l'Industrie.

Réforme des retraites : vers une journée noire dans les transports

Mieux vaudra éviter de circuler en France ce jeudi. C'est le conseil prodigué, ce matin, par le ministre des Transports lui-même, sur France 2. En vue de cette première journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites, il demande à « ceux qui le peuvent (...) d'avancer ou retarder [leurs] déplacements (...), de faire du télétravail ». Car Clément Beaune ne s'en cache pas : « Ce sera un jeudi de galère, de forte perturbation dans les transports. » Les prévisions exactes de trafic, sur les rails comme dans les airs, devraient être annoncées progressivement, entre ce soir et demain.

16 janvier

📍 Crise de l'énergie : l'Etat appelle les TPE-PME à se faire aider...

Aides publiques cherchent bénéficiaires désespérément. Depuis aujourd’hui, et jusqu’au 24 février, les entreprises peuvent déposer, au titre du guichet énergivore, une demande en ligne pour la prise en charge de leurs dépenses de gaz et d’électricité sur la période novembre-décembre 2022. Plus largement, le ministère de l’Économie appelle les dirigeants de TPE et PME à se saisir des aides à leur disposition et, pour ce faire, à se signaler rapidement à leurs fournisseurs d’énergie, afin d'en profiter le plus tôt possible.
A (re)lire :  Ce que contient la boîte à outils de l’Etat pour protéger les entreprises de la flambée des prix de l'énergie

... le Medef leur dit d'arrêter de se faire assister !

Les chefs d'entreprise feraient mieux de cesser de se plaindre. Non, cette pique acerbe n'est pas signée d'un syndicaliste, mais bien du président du Medef en personne. Hier, sur LCI, Geoffroy Roux de Bézieux a tancé ses camarades, trop prompts, à son goût, à réclamer l'aide de l'Etat face à la crise de l'énergie. « On n'est pas entrepreneur pour, à chaque fois qu'il y a une difficulté, tendre la main », a-t-il fustigé, redoutant désormais une politique du « "quoi qu'il en coûte" permanent ». S'il ne nie pas les difficultés de certaines entreprises à encaisser la flambée de leurs coûts de production ou de leurs factures d'énergie, Geoffroy Roux de Bézieux en reste persuadé : « Un patron, c'est fait pour surmonter les difficultés, (...) sauf quand elles sont du type Covid. »

Prix du carburant : l'"indemnité" est lancée

Feu vert à la nouvelle "indemnité carburant". Cette (autre) aide, d'un montant de 100 euros par personne et par véhicule, peut être, elle aussi, demandée depuis aujourd'hui, et jusqu'au 28 février, sur une page dédiée du site impots.gouv.fr. Ce dispositif est présenté comme le successeur de la remise à la pompe, accordée en 2022. Mais, à sa différence, il prend la forme d'un versement unique et ciblé sur "la moitié des Français les plus modestes qui utilisent leur véhicule pour travailler ou se rendre à leur travail".

Emploi : les Geiq, quèsaco ?

Face aux difficultés de recrutement, toutes les solutions sont bonnes à prendre. Celle proposée par les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq) n'est pas la plus connue. Et pourtant, ces structures, au nombre de 202 à travers la France, peuvent être un véritable outil RH. Le plus souvent sectoriels, ils permettent aux entreprises de préparer un futur recrutement, en accueillant, en alternance, une personne éloignée de l’emploi, qui sera formée pour l'occasion.
A lire : Difficultés de recrutement : le succès grandissant des Geiq

13 janvier

📍 L'inflation a vu triple en 2022

Du jamais-vu en près de quatre décennies. L’inflation s’est élevée à +5,2 % sur l’ensemble de 2022, selon l’Insee (contre +1,6 % en 2021). Un tel taux est inédit depuis le milieu des années 1980. Et ce n’est sans doute pas fini, ont déjà prévenu l’Insee et la Banque de France.
A (re)lire : « La principale préoccupation des directeurs financiers, c’est l’inflation »

Distribution : Toupargel débranché

Coup de froid sur le spécialiste de la vente à distance de produits surgelés. Sans surprise, la société Place du Marché (plus connue sous son ancien nom, Toupargel) a été placée, aujourd'hui, en liquidation judiciaire. Décision du tribunal de commerce de Lyon, qui entraîne la suppression de 1 900 emplois. Ce qui en fait la première grande faillite de cette année 2023.
A lire : Clap de fin pour Place du Marché (ex-Toupargel) et ses 1 900 salariés

Le "speed dating" des chefs d'entreprise est de retour

Petits et grands patrons à nouveau réunis par l’Afep. L’Association française des entreprises privées organisera, le 25 mars prochain, à Paris, la cinquième édition de son "speed dating" entre dirigeants de PME et d’ETI, d’une part, et leurs homologues à la tête de 40 fleurons économiques du pays, d’autre part. Attention : l'inscription, obligatoire, ferme dans deux semaines exactement.

L'économie mondiale au bord du précipice

Avec la saison des voeux vient celle des prévisions économiques. Si la France semble résister au marasme envers et contre tout, la Banque mondiale est beaucoup moins optimiste pour l'ensemble de la planète : la croissance pourrait atteindre péniblement +1,7 % en 2023 - quasiment 2 fois moins qu'espéré il y a six mois. Pis, pour la zone euro, l'institution s'attend à un zéro pointé (au lieu de +1,9 %)... Ce "ralentissement marqué et généralisé" s'explique, pêle-mêle, par "l'inflation, la hausse des taux d'intérêt, la diminution des investissements et les perturbations causées par l'invasion de l'Ukraine par la Russie". Un cocktail explosif qui pourrait encore dégénérer, met en garde la Banque mondiale : "Toute nouvelle évolution défavorable - comme une inflation plus élevée que prévu, une hausse brutale des taux d'intérêt pour la contenir, une résurgence de la pandémie de Covid-19 ou une escalade des tensions géopolitiques - pourrait faire entrer l'économie mondiale en récession."

12 janvier

📍 Entre employeurs et travailleurs, la grande incompréhension

Employeurs et salariés toujours pas réconciliés depuis l'irruption du Covid-19. Les fins de contrat sont restés à un niveau historiquement élevé au troisième trimestre, selon la Dares (ministère du Travail). Avec même un nouveau record à la hausse pour les démissions et à la baisse pour les licenciements. Autre enseignement de cette étude : le nombre de contrats nouvellement signés dans le privé (hors agriculture, intérim et particuliers employeurs) a reculé pour la première fois en un an et demi (-1,4 % en trois mois). Un repli étonnant, au vu des derniers chiffres sur les embauches de l'Urssaf, mais ce coup d'arrêt reste, pour l'instant, très circonscrit : la baisse ne touche que les CDD (-2,2 %, contre +2,7 % pour les CDI) et le secteur tertiaire (-1,6 %, contre +3,3 % pour l'industrie et +0,7 % pour la construction).

L'industrie redresse déjà la tête

La production industrielle reprend de la vigueur. En novembre, elle s'est nettement redressée dans l'ensemble du secteur secondaire (+2,4 % sur un mois, selon l'Insee), comme dans sa partie manufacturière (+2,4 %). A tel point que cette dernière se rapproche de son pic de l'année 2022, atteint en août. Dans le détail, le rebond est spectaculaire dans la cokéfaction-raffinage (+90,6 %, mais après ‑46,9 % en octobre, dû aux grèves dans le secteur pétrolier) et s'avère solide dans la fabrication de biens d'équipement (+5,3 %, au plus haut depuis avril 2019 !) et les "autres industries" (pharmacie, métallurgie, textile... à +2,2 %). L'automobile montre aussi des signes de reprise (+3,1 %), au contraire du reste des transports, l'une des rares activités à s'afficher en baisse en novembre (-2 %).

Réforme des retraites : les syndicats en ordre de bataille

Chacun sur ses positions. Deux jours après la présentation du projet de réforme des retraites, les syndicats multiplient les appels à l'action. La CGT menace, par exemple, d'aller jusqu'à "l'arrêt des installations de raffinage, si nécessaire", tandis que l'intersyndicale de la SNCF souhaite "une grève puissante" dès le premier jour de la mobilisation nationale, programmé le 19 janvier. Face à cette levée de boucliers, la Première ministre Elisabeth Borne a lancé un appel « à la responsabilté des organisations syndicales. On peut faire grève, mais il faut aussi être attentif au quotidien de nos concitoyens (...) Trouvons des modes d'action qui ne [les] pénalisent pas », a-t-elle déclaré, en marge d'un déplacement à Disneyland Paris.

Bpifrance, AFITF... à nouvelle année, nouvelles têtes

Les cartes seraient-elles en train d'être rebattues au sein de Bpifrance ? Plusieurs responsables de la banque publique d’investissement viennent en tout cas de quitter leurs fonctions. Ils appartenaient à la garde rapprochée de Nicolas Dufourcq, le directeur général en place depuis la création de cette institution. Son mandat doit être renouvelé en février.
A lire : Jeu de chaises musicales dans le top management de Bpifrance
Au rayon nominations toujours, le maire de Dunkerque Patrice Vergriete a été choisi, de son côté, pour diriger l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF). Il succède ainsi à l'ancien Premier ministre Jean Castex pour piloter les investissements de l’Etat en matière de transports. Et les dossiers ne manquent pas.
A lire : Patrice Vergriete nommé à la tête de l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport

11 janvier

📍 Malgré des entreprises sous tension, la croissance reste de rigueur

« La santé de notre économie est un peu meilleure que notre moral collectif. » Le verdict du gouverneur de la Banque de France, ce matin, sur Radio Classique, n'est pas sans rappeler le constat tiré, la veille, par Bpifrance, dans son étude semestrielle sur les TPE-PME. Oui, les entreprises souffrent, mais, étonnamment, l'activité tient bon - et même mieux qu'attendu. Résultat, la croissance devrait être au rendez-vous du quatrième trimestre, assure François Villeroy de Galhau. Mais le plus dur reste (peut-être) à venir.

Les soldes à la rescousse de la consommation ?

Les soldes d'hiver, remèdes à l'inflation ? La saison des rabais s'est en tout cas ouverte ce matin dans les magasins. Elle s'achèvera le 7 février (hors Lorraine, où elle s'étend du 2 au 29 janvier). De quoi, peut-être, redonner un coup de fouet à la consommation des ménages : les derniers chiffres de l'Insee, sur novembre, montre un léger redressement (+0,2 % en un mois), après le brutal décrochage d'octobre (-2,7 %). Sur décembre, l'Alliance du commerce note, pour sa part, une progression des ventes de plus de 11 % en un an. Et espère donc rester sur cette lancée, à la faveur des soldes.

Réforme des retraites : l'"index seniors" et les grèves contrarient les patrons

Le projet de réforme des retraites globalement applaudi par le patronat, unanimement conspuée par les syndicats. Les partenaires sociaux s'opposent particulièrement sur le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans, jugé "indispensable" par le Medef. Pour le reste, l'organisation, dirigée par Geoffroy Roux de Bézieux, salue les "décisions responsables et pragmatiques" du gouvernement... à un bémol près : le futur "index seniors", pour mesurer la place des travailleurs âgés dans les grandes entreprises, suscite toujours son opposition. D'autant que le gouvernement a, depuis, indiqué (quoique de manière assez vague) que des sanctions, éventuellement financières, seraient prévues en cas de non-publication, voire de mauvais score de l'employeur. Raison de plus pour la CPME d'exprimer son soulagement de voir les sociétés de moins de 300 salariés échapper à cet index. Beaucoup plus consensuelle, la prise en compte améliorée de "l’usure professionnelle", de manière individualisée, est soutenue par les deux organisations, ainsi que l'U2P. Du côté des syndicats, la tonaité est dnc bien différente, puisque la réforme des retraites est rejetée en bloc. Une première journée de mobilisation aura lieu le 19 janvier. Sans attendre, la CPME les appelle déjà "à ne pas bloquer le pays en pénalisant les entreprises" par leur mouvement.

Revalorisation salariale : le choix risqué de La Générale des Services

Augmenter les salaires ? Le gouvernement l'a demandé aux entreprises tout au long de ces derniers mois d'inflation. La Générale des Services l'a fait. Mais pour y parvenir, le réseau d'agences de services à la personne, créé à Angers, a dû se résoudre à augmenter significativement ses tarifs, l'année dernière, dans dix agences détenues en propre. « Une décision radicale et une prise de risque majeure », dictée par les difficultés de recrutement, a expliqué son président à notre rédaction locale.
A lire : Didier Château (Générale des Services) : "Nous avons augmenté nos tarifs pour mieux rémunérer nos salariés"

10 janvier

📍 Les TPE-PME voit 2023 en clair-obscur

Une vague de pessimisme, oui. Un vent de panique, pas vraiment. La dernière étude de Bpifrance, consacrée aux TPE-PME, est loin de céder à tout catastrophisme sur la situation de ces entreprises et leurs perspectives pour 2023. La banque publique dresse, au contraire, un panorama tout en contrastes, entre ralentissement de l'activité et dégradation des trésoreries, d'une part, mais résistance de l'investissement et solidité de l'emploi, d'autre part.
A lire : Les TPE-PME se préparent à vivre une année 2023 très compliquée

Réforme des retraites : le gouvernement abat ses cartes

Le gouvernement accouche de la "mère de toutes les réformes" : celle des retraites. Après une première tentative avortée en 2020, le gouvernement a présenté son nouveau projet en fin d'après-midi. Principale mesure : le report progressif de l'âge légal de départ à la retraite, à raison de +3 mois par an dès cette année, pour atteindre 64 ans en 2030. La durée de cotisation (43 années, sauf exception) et l'âge maximal sans décote (67 ans) restent de rigueur. Surprise : les entreprises devront mettre la main à la poche, par le biais d'une « contribution supplémentaire pour le financement de la retraite, mais nous refusons qu"elle augmente le coût du travail », a assuré la Première ministre Elisabeth Borne. Aussi leur cotisation au régime des accidents du travail et maladies professionnelles, « qui est très excédentaire », va-t-elle être diminuée en parallèle. Autre mesure qui touche directement les entreprises : la création d'un « index sur la place des salariés en fin de carrière : il sera simple, public »... et obligatoire dès cette année, pour les sociétés de plus de 1 000 personnes, à partir de 2024, pour celles en comptant plus de 300. Le gouvernement entend également agir sur la pénibilité (départ anticipé à 62 ans pour raisons de santé, meilleure reconnaissance de certaines contraintes, « notamment le port de charges lourdes et les postures pénibles »...) et sur la sortie progressive du travail (amélioration du dispositif de retraite progressive et du cumul emploi-retraite, possibilité de temps partiel deux ans avant l'âge de départ légal).

RH : la semaine à 4 jours brille dans les Mutuelles du Soleil

Les Français doivent travailler plus. C'est l'un des arguments le plus souvent répété par l'exécutif pour justifier sa réforme des retraites, présentée aujourd'hui, en fin de journée. Las, chez les Mutuelles du Soleil, depuis le 1er janvier, ont décidé d'aller à rebours du leitmotiv gouvernemental : les 250 salariés de la compagnie peuvent désormais être à leur poste quatre jours par semaine, sur 32 ou 35 heures, et ce sans réduction de salaire. Le dirigeant de cette société niçoise explique le fonctionnement et les raisons de cette organisation originale.
A lire l'interview de Claude Leblois : « Pourquoi les salariés de Mutuelles du Soleil passent à la semaine de quatre jours »

Le déficit commercial déraille encore

Le ralentissement du déficit commercial aura été de courte durée. Après une nette amélioration en octobre, il s'est à nouveau creusé en novembre, pour atteindre -13,8 milliards d'euros, selon les douanes. Résultat, sur un an, le solde enregistre sa 15e baisse consécutive et plonge désormais à -159,5 milliards d'euros, nouveau record historique. Dans le détail, novembre a été marqué par un rebond des importations (+1,4 Md€, soit +2,2 %), conjugué à un repli des ventes à l'étranger (-0,8 Md€, -1,5 %). Et pourtant, dans une publication séparée, les douanes indiquent que les exportateurs français n'ont jamais été aussi nombreux : sur un an, à fin septembre, elles ont compté 144 400 opérateurs (+6,5 % par rapport à la même période en 2021). Une croissance essentiellement portée par "le secteur du commerce, plus particulièrement dans les ventes à distance".

9 janvier

📍 Prix garanti de l'électricité : pour les PME, c'est non

Il n’y aura pas de "tarif garanti" de l’électricité pour les PME. La généralisation de cette mesure, instaurée vendredi, au profit des seules TPE, a été expressément exclue par la ministre Olivia Grégoire, ce matin, sur France 2. Mais les consultations avec le patronat vont se poursuivre toute la semaine. Car la création de ce dispositif ciblé a relancé la vague des revendications patronales : après la CPME, ce sont les restaurateurs qui ont demandé, ce week-end, l'application du même dispositif à toutes les entreprises. Et dénoncé, au passage, un supposé "racket organisé" de la part des fournisseurs d'énergie.
A (re)lire : les TPE vont bénéficier d’un tarif d’électricité plafonné

Le douloureux retour à la normale des prix du carburant

Le contrecoup est pour le moins brutal. Avec la disparition de la "remise carburant" au 1er janvier, les prix à la pompe sont violemment repartis de l'avant, la semaine dernière. Les hausses, relevées par le ministère de la Transition écologique, dépassent même le niveau du rabais (-10 centimes), accordé jusqu'ici par l'Etat. La palme revient à l'essence, avec un bond supérieur à 17 centimes pour le sans plomb 95 (à 1,8516 euro le litre, en moyenne, au 6 janvier, soit +10,3 % en sept jours), comme pour le SP98 (à 1,915 €, +10,2 %). Ce qui replace l'un et l'autre à leur niveau de fin juillet. Le diesel n'est pas en reste : à 1,8994 €, il progresse de 13 centimes (+7,5 %), au plus haut depuis la mi-novembre. Le GNR fait, en revanche, fait figure d'exception (à 1,3623 €, -1,7 %)... mais lui avait déjà pris 10 centimes de plus, au cours de la semaine précédente.

Le travail coûte toujours plus cher aux entreprises

Le coût du travail à peine perturbé par le Covid-19. En 2020, la France occupait toujours la 5e place des pays de l'Union européenne, où il est le plus élevé. L'heure travaillée représentait alors une dépense de 38,70 euros pour l'employeur, en hausse de 4,6 % sur un an, selon l'Insee. Le recours massif au chômage partiel et sa prise en charge intégrale par l'Etat, pendant la crise sanitaire, a toutefois modifié quelque peu l'équilibre entre les différentes composantes de ce coût global, à l'image des cotisations de protection sociale, en nette baisse (-4,3 %).

L'inflation inquiète toujours autant les dirigeants

L'inflation, ennemie numéro un des entreprises en 2023. Les directeurs financiers identifient la hausse des prix comme la principale menace pour l'activité de leur société cette année, d’après une étude réalisée par le cabinet d’audit PWC et l’association DFCG. Son président Emmanuel Millard explique comment faire pour lutter contre cette spirale et en sortir sans trop de dommages.
A lire : « La principale préoccupation des directeurs financiers, c’est l’inflation »

6 janvier

📍 Crise de l'énergie : les TPE obtiennent "un prix garanti"

Comment exaucer le voeu inattendu d'Emmanuel Macron, formulé hier, sur la renégociation générale des contrats d'énergie dans les TPE ? C'est toute la question qui a agité une réunion, organisée en fin d'après-midi, entre le ministère de l'Economie et les fournisseurs d'électricité - leur deuxième rendez-vous de la semaine, après celui de mardi. Cette rencontre imprévue a débouché, au bout de 3 heures, sur « un tarif garanti » pour « toutes les TPE de France » (entreprises de moins de 10 salariés et moins de 2 M€ de chiffre d'affaires). Dès lors qu'elles ne bénéficient pas déjà du "bouclier tarifaire", elles « ne paieront pas leur électricité plus de 280 euros le mégawattheure, en moyenne, sur l'année 2023 », s'est engagé Bruno Le Maire. Pour profiter de ce prix fixe, elles devront remplir un simple formulaire à renvoyer à leur fournisseur. Pas sûr toutefois que cette mesure de dernière minute éteigne toutes les revendications. Sans attendre l'issue de cette réunion, la CPME était déjà montée au créneau pour exiger une résiliation ou une renégociation sans frais des contrats d'électricité pour les PME. Manière d'éviter "d’incompréhensibles effets de seuils" avec les TPE et "d’insupportables distorsions de concurrence" entre entreprises, en fonction de leur date de contractualisation, et des prix pratiqués à ce moment-là.
A lire : les TPE vont bénéficier d’un tarif d’électricité plafonné

La prime à l'apprentissage joue les prolongations

Quand l'exceptionnel devient durable. La prime à l'embauche d'apprentis version 2023 sera finalement maintenue "jusqu’à la fin du quinquennat", a annoncé le ministère du Travail aujourd'hui. Cette aide, au montant désormais unique de 6 000 euros sur la première année du contrat, restera ouverte "à toutes les entreprises" pour le recrutement d’alternants de moins de 30 ans. Particulièrement coûteux pour les finances publiques depuis son renforcement à l'été 2020, le dispositif a néanmoins permis de soutenir l'essor spectaculaire de l'apprentissage, et, par répercussions, a contribué au dynamisme de l'emploi en France.
A (re)lire :  L’Etat prolonge, mais modifie, ses aides à l’apprentissage pour 2023

Les entreprises face aux inconnues de 2023

Crise de l’énergie, inflation, crédit bancaire… : l’année qui démarre s’annonce chargée pour les entreprises. Patrick Martin, président délégué du Medef, fait le point sur les nombreux défis qui attendent les patrons en ce début 2023.
A lire : « Il y a tout lieu de craindre que la rentabilité des entreprises se dégrade encore »

Levées de fonds : un record, mais des tensions

Deux semestres, deux ambiances. Les levées de fonds, en France, ont connu une nouvelle année record, mais 2022 restera aussi comme un millésime "atypique", montre le dernier baromètre d'In Extenso Innovation Croissance et l'Essec. Après un début d'année "exceptionnel", les start-up françaises ont en effet connu un second semestre plus délicat. Et pour cause : la conjoncture amène les investisseurs à être bien plus sélectifs.

5 janvier

📍 Crise de l'énergie : vers une renégociation générale des contrats ?

La gestion de la crise de l'énergie par le gouvernement devient de plus en plus difficile à suivre. Depuis septembre, la boîte à outils des aides publiques n'avait déjà cessé d'évoluer au fil des mois. Cette fois, c'est dans la même semaine que l'exécutif change son fusil d'épaule : Emmanuel Macron a en effet ouvert, ce midi, à toutes les TPE, la possibilité de renégocier leurs contrats d'électricité avec leur fournisseur... une mesure que son ministre de l'Economie réservait pourtant, deux jours plus tôt, aux seuls boulangers, et à personne d'autre, car elle était "hors du droit commun" ! Pas sûr pour autant que cette généralisation soit celle que les patrons attendaient : la CPME réclame la même facilité pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, tandis que les restaurateurs continuent de pencher pour une extension du "bouclier tarifaire".

Une loi pour "l'industrie verte" en 2023

La politique de réindustrialisation de la France va passer au vert cette année. A l'occasion de ses voeux, le ministre de l'Economie a promis un vaste projet de loi, pour faire de l'Hexagone « la première nation de l’industrie verte en Europe ». Cinq axes de travail ont d'ores et déjà été définis : "transformer la fiscalité pour faire grandir l’industrie verte" ; "ouvrir des usines, réhabiliter les friches, mettre à disposition des terrains", pour attirer plus de projets sur le sol national ; "produire, commander, acheter en France", par le biais de labels, de la commande publique, etc. ; "financer l’industrie verte française", notamment par un recours à l'épargne et aux fonds privés (thème co-piloté par Michel Paulin, dirigeant d'OVHCloud) ; "former aux métiers de l’industrie verte". Le texte est attendu autour de juin-juillet. Il devra identifier « les secteurs sur lesquels on doit absolument parier et qu'on doit particulièrement pousser », explique Bercy, comme les batteries électriques, les semi-conducteurs, l'hydrogène ou les technologies de capture du carbone. Rien de nouveau ? Si, assure le cabinet de Bruno Le Maire, car il s'agit désormais de mener une « politique assumée de ciblage de l'industrie verte » et donc de ne pas « juste installer des usines » en France, mais de favoriser celles qui contribueront à la transition écologique.

La remontée irrésistible des défaillances d'entreprise

Cette fois, plus de doute : la remontée des défaillances d'entreprise s'est bel et bien enclenchée, ou plutôt accélérée, en 2022. Un retour en force, oui, mais en douceur, nuance le bilan annuel de la Banque de France. Sauf pour les petites PME, confrontées à une vague de redressements et liquidations judiciaires.

Fiscalité : France et Suisse s'accordent sur leurs télétravailleurs

Un accouchement long et laborieux pour les transfrontaliers franco-suisses. Les deux pays ont fini par approuver de nouvelles règles communes et "pérennes" sur la prise en compte du télétravail, propulsé par la pandémie de Covid-19. Depuis le 1er janvier, il leur est ainsi possible de passer 40 % de leur temps en distanciel sans pour autant perdre les avantages de leur statut, ni du régime d'imposition qui lui est associé. Mais si ce principe général est acté, il doit encore être inscrit dans un texte officiel ratifié par les deux Etats. Or, ce document ne devrait pas être rendu public avant la fin du premier semestre, a indiqué le gouvernement français. En attendant, un "accord amiable", valable "au plus tard jusqu’au 31 décembre 2024", va donc s'appliquer, le temps que le processus politique aille à son terme de part et d'autre de la frontière.

4 janvier

📍 Crise de l'énergie (1) : les entreprises exagèrent-elles leurs difficultés ?

La flambée des factures énergétiques n'est pas aussi catastrophique que les patrons le laissent entendre. La mise au point est signée de Bruno Le Maire, sur France Inter, ce matin. « Il n'y a pas de mur de faillites », pas plus que de « vagues de fermeture, (...) ou de réduction de production », a balayé le ministre de l'Economie. D'ailleurs, il voit « peu d'entreprises véritablement en grande difficulté face à l'explosion des prix de l'électricité ». Il en veut pour preuve la faiblesse du chômage partiel (« 30 fois moins » de demandes entre début et fin 2022) et la part minoritaire d'entrepreneurs prêts à ralentir ou cesser leur activité (« moins de 1 % », dit-il, citant l'Insee et contredisant les chiffres de la CPME ou du Meti). Bruno Le Maire reconnaît tout de même une envolée des prix « dure à vivre » pour les entreprises. Mais pas de quoi « [rouvrir] un "quoi qu'il en coûte" pour toutes les professions de France et de Navarre ». Il recevra quand même les restaurateurs demain. Mais il ne leur accordera pas les mêmes facilités qu'aux boulangers, reçus hier. Eux, s'est justifié le ministre, sont « les seuls, avec quelques autres, (...) les bouchers, par exemple », à subir la "double peine" de la hausse des prix des matières premières, en plus de l'énergie. Le secteur du BTP, entre autres, appréciera.
A (re)lire :  Ce que contient la boîte à outils de l’Etat pour protéger les entreprises de la flambée des prix de l'énergie

Crise de l'énergie (2) : les délestages évités grâce à la sobriété ?

Sur l'approvisionnement en énergie aussi, il n'y a (apparemment) plus péril en la demeure, d'après le gouvernement : « le risque de coupures [de courant], cet hiver, semble s'écarter », a affirmé son porte-parole Olivier Véran, à la sortie du premier conseil des ministres de l'année. Un optimisme prudent justifié par la « reprise progressive du fonctionnement de nos centrales nucléaires, mais aussi en raison des conditions météorologiques » et de la sobriété énergétique. La baisse spectaculaire de la consommation s'est ainsi maintenue en décembre. La demande d'électricité, le mois dernier, s'est réduite de 8,5 % par rapport à la moyenne 2014-2019 (chiffre corrigé des effets de la météo et du calendrier des Fêtes), selon RTE. La baisse atteint même -17,8 % dans les plus grands sites industriels du pays. Constat similaire pour le gaz : la consommation a reculé de 11,2 % d'août à décembre, comparativement à la même période de 2018-2019. Là encore, les usines mènent la danse des économies (-22,8 % à elles seules). Mais, revers de la médaille, cet effondrement de la demande est en partie compensé par un recours accru au gaz pour la production d'électricité (+38,5 %), mise à mal par les problèmes de maintenance dans le parc nucléaire.

Le moral des ménages indexé sur l'inflation

Un répit à peine visible, sur le front de l'inflation. En décembre, les prix à la consommation ont reculé de 0,1 % sur un mois, leur seconde baisse de 2022 (après une première en septembre), selon une estimation de l'Insee. Résultat, la hausse sur un an retombe à +5,9 % (contre +6,2 % en novembre). Cette détente provient principalement des tarifs de l'énergie (+15,1 %, -3,3 points en un mois). Mais la comparaison avec les taux d'il y a un an montre le chemin parcouru par l'inflation à travers toute l'économie : aucune catégorie n'échappe désormais à la flambée, que ce soit les services (+1,1 point par rapport à décembre 2021), les produits manufacturés (+3,4) ou, pis, l'alimentation (+10,7). De quoi plomber largement le moral des ménages, également mesuré par l'Insee : en décembre, leur confiance a perdu 1 point, sous l'effet d'une montée des inquiétudes quant à leur situation financière... et un sentiment, largement partagé, que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois. Ce dernier indicateur frôle désormais son pic historique de mai-juin 2008.

Le dernier tour de roue de la "remise carburant"

Les prix à la pompe déjà orientés à la hausse, avant même la fin de la "remise carburant" du gouvernement. Au 30 décembre, le litre de GNR s'est tout particulièrement envolé, pour atteindre 1,3864 euro, en moyenne, sur la semaine écoulée, selon le ministère de la Transition écologique. Soit un bond de 10 centimes en seulement sept jours (+8 %)... et une flambée de 32 centimes par rapport à fin 2021 ! Les hausses hebdomadaires sont un peu plus mesurées pour le diesel (+1 %, à 1,7665 €) et l'essence (+1,4 %, soit 1,6788 € pour le SP95 et 1,7372 € pour le SP98). Ces tarifs intègrent le rabais de 10 centimes par litre en vigueur depuis la mi-novembre. Un coup de pouce désormais révolu : il doit être remplacé par une "indemnité carburant" de 100 euros par véhicule. Cette aide, attribuée sous condition de ressources, pourra être demandée entre le 16 janvier et le 28 février, sur le site impots.gouv.fr.

3 janvier 2023

📍 Crise de l'énergie : l'Etat réactive les reports de charges...

C'est le retour d'une mesure-phare de la crise du coronavirus. Les reports de charges sociales et fiscales font leur (ré)apparition en ce début d'année 2023. Mais rien à voir avec le Covid-19 : il s'agit, cette fois, de soulager la trésorerie des TPE-PME éprouvées par l'envolée des prix de l'énergie, a justifié le ministère de l'Economie, ce midi. Bercy appelle, par ailleurs, les entreprises à se saisir au plus vite des outils déjà mis à leur disposition, en particulier le guichet énergivore et l'amortisseur électricité. D'autant que les deux restent cumulables, en 2023, pour les PME. L'exécutif a décidé, par ailleurs, de mobiliser plusieurs acteurs de terrain (préfectures, CCI, CMA...), ainsi que les fournisseurs d'énergie eux-mêmes, afin de mieux faire connaître ses aides, encore insuffisamment utilisées à son goût.
A (re)lire :  Ce que contient la boîte à outils de l’Etat pour protéger les entreprises de la flambée des prix de l'énergie

... les fournisseurs font un geste sous la contrainte

La flambée des factures d'énergie reste décidément en tête des dossiers brûlants de la nouvelle année. Après son effort, ce matin, sur les reports de charges, le gouvernement a décidé de mettre la pression, cet après-midi, sur les fournisseurs de gaz et d'électricité. Le ministère de l'Economie a dénoncé le non-respect, par certains, de la charte, mise en place, début octobre, pour protéger les professionnels. En cas d'abus répétés dans les prochains jours, le gouvernement diffusera le nom de ces énergéticiens indélicats. En attendant, tous les fournisseurs, réunis à Bercy, ont accepté un geste "exceptionnel", mais réservé uniquement aux boulangeries - à savoir que ces entreprises vont pouvoir « résilier sans frais » leurs contrats, pour en « renégocier des plus avantageux », a annoncé Bruno Le Maire. Un avantage accordé « au cas par cas (...), lorsque l'augmentation du prix [de l'énergie] est prohibitive et menace la survie du commerce », a-t-il poursuivi, sans vouloir fixer de seuil plus précis. En sus, la future garantie de l'Etat contre les impayés devrait permettre aux fournisseurs, « dans les tout prochains jours, (...) de donner des facilités de paiement aux TPE-PME qui auraient des difficultés de trésorerie ».
A (re)lire : Comment l’État veut aider les PME à négocier leurs contrats d’énergie

Le marché auto reste au fond du trou

Pas de miracle sur le marché automobile français. A l'issue d'un mois de décembre atone (158 027 immatriculations, -0,06 % en un an), les ventes affichent un bilan 2022 catastrophique : à peine 1,53 million de voitures particulières ont été écoulées sur l'année (-7,8 %), selon la Plateforme automobile. C'est moins qu'en 2020, au plus fort de la crise du coronavirus, et donc, forcément, encore très loin des résultats d'avant-Covid (-30,9 % par rapport à 2019). Le secteur a notamment continué à souffrir des pénuries des semi-conducteurs, auxquelles sont venues se greffer d'autres difficultés d'offre (inflation, logistique...). Mêmes dérapages sur le marché des utilitaires légers, en repli, lui, de 19,5 % sur un an (et -27,4 % comparé à l'avant-pandémie).

Quand le Covid-19 fait tousser la Chine

Les entreprises françaises en Chine auraient-elles un coup de blues ? Elles font en tout cas les frais de la politique sanitaire zéro Covid menée pendant trois ans par les autorités chinoises, et levée de manière spectaculaire ces dernières semaines. Trop tard peut-être, tant cette doctrine autoritaire n'a eu de cesse d'entraver les affaires, freiner les investissements et contrarier l'ascension jusqu'ici irrésistible de la deuxième économie mondiale.
A lire : Les perspectives se brouillent pour les entreprises françaises en Chine

 

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