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Le groupement d’employeurs La Pool victime de la crise sanitaire
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Le groupement d’employeurs La Pool victime de la crise sanitaire

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Encore fragile, le groupement d’employeurs La Pool, créé à Landerneau, dans le Finistère, il y a quatre ans, n’a pas survécu à la crise sanitaire. La liquidation a été prononcée.

— Photo : Jean-Marc Le Droff

Clap de fin pour La Pool. Le groupement d’employeurs de Landerneau (Finistère), créé fin 2015 par Muriel Bougourd, n’a pas survécu à la crise sanitaire du coronavirus. Spécialisée notamment dans l’administration, la communication, le marketing, les RH et récemment diversifiée dans le coaching, l’entreprise était fragile. « Nous étions encore en déficit en 2019 mais sans que ce soit déraisonnable. Nous avions des perspectives mais, pour installer une entreprise comme la nôtre, cela demande davantage de temps », explique la fondatrice.

Une audience du tribunal de commerce en visioconférence

Un élan coupé par la pandémie de coronavirus. « Avant même le confinement, j’ai senti que l’activité ralentissait », se souvient Muriel Bougourd. Les contrats en cours de négociation ne sont pas signés, les six salariés sont mis en chômage partiel. « C’est une crise qui s’attaque aux entreprises fragiles », regrette-t-elle. Privé de revenus, le groupement est en difficulté. « Nous avons surtout perdu toute une période de prospections pour l’après. Et notre déficit a continué à s’aggraver. » La dirigeante prend conseil, consulte le tribunal de commerce. « C’est allé très vite. En trois semaines à peine nous avons dû déclarer la cessation de paiements, puis la décision de la liquidation est arrivée. J’ai eu le président du tribunal de commerce en direct, l’audience s’est faite en visioconférence », relate Muriel Bougourd.

Pas de garantie des salaires pour mai

Mais les ennuis ne se sont pas arrêtés là pour autant. « J’ai eu la surprise d’apprendre que l’AGS (le régime de garantie des salaires, NDLR) refusait de payer les salaires de mai, les soldes de tout compte et les indemnités de licenciement des six salariés. C’était l’apothéose », ironise la dirigeante, également salariée de la Pool. L'Association pour la Gestion du régime d'assurance des créances des Salaires base son refus sur la loi régissant les groupements d’employeurs, qui prévoit une solidarité des utilisateurs du groupement. « Cette loi de 1985 était prévue pour les grands groupements agricoles. Notre modèle ne correspond pas du tout à cela », appuie la dirigeante, qui compte bien se battre pour obtenir les paiements. « Il y a des décisions de la cour de cassation qui vont dans notre sens », indique celle qui s’inquiète d’abord pour ses salariés. « Cette décision a été annoncée par un mail laconique du mandataire judiciaire. Derrière, il y a des gens qui doivent payer des loyers, des crédits ! », s’insurge-t-elle.

Le refus passe d’autant plus mal en ces temps de crise du Covid-19, que le discours est plutôt à la solidarité et à l’annonce d’aides et de facilitation pour les entreprises en difficulté. « Nous avons vraiment l’impression d’être laissés pour compte, oubliés, relate Muriel Bougourd. Heureusement, j’ai reçu beaucoup de soutien et d’aides après un message sur LinkedIn. On m’a notamment mis en relation avec un directeur rennais de l’AGS. Cela fait du bien de lire ces messages de soutien. »

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