Meurthe-et-Moselle
Saint-Gobain PAM engage un projet de 20 millions d’euros pour la deuxième étape de sa décarbonation
Meurthe-et-Moselle # Industrie # RSE

Saint-Gobain PAM engage un projet de 20 millions d’euros pour la deuxième étape de sa décarbonation

S'abonner

Pour atteindre son objectif de neutralité carbone en 2050, Saint-Gobain PAM investit pour décarboner son site de Foug en Meurthe-et-Moselle, d’ici fin 2025. Un projet qui devrait permettre de réduire les émissions de CO2 du site de 62 % et ses consommations d’eau de 80 %.

Installé sur le site de Foug en Meurthe-et-Moselle, le projet Vulcain représente un investissement de 20 millions d’euros — Photo : Anabelle Filoche

Après Thor, Vulcain. En 2022, Saint-Gobain PAM (4 500 salariés, 1,1Md€ de CA) a investi 11 millions d’euros pour installer le four électrique Thor dans son usine de Pont-à-Mousson en Meurthe-et-Moselle et lancer la première étape de sa décarbonation. Le fabricant de canalisations en fonte ductile lorrain poursuit sa lancée en posant la première pierre d’un second projet, dans son usine de Foug, également dans le département.

Baptisé Vulcain, il vise à remplacer deux cubilots par deux fours électriques à induction, de 30 tonnes et de 18 MW de puissance chacun. Un investissement de 20 millions d’euros.

200 millions d’euros en Lorraine

Un pas de plus vers les objectifs énergétiques du groupe : "Nous avons pris l’engagement d’être neutres en carbone d’ici 2050. Et nous avions pour objectif de diminuer nos émissions de CO2 d’un tiers à l’horizon 2030, par rapport à nos chiffres de 2017. Cette dernière étape a été atteinte en 2023", appuie Claire Pedini, directrice générale adjointe de Saint-Gobain PAM, responsable des ressources humaines et de la RSE.

Les deux fours électriques devraient être opérationnels fin 2025 — Photo : Anabelle Filoche

D’après les chiffres communiqués par Saint-Gobain PAM, l’entreprise avait déjà réduit ses prélèvements en eau de 75 % et sa consommation énergétique de 30 %, avant le lancement de Vulcain. "Dans les dernières années, nous avons investi 200 millions d’euros dans nos usines lorraines, pour les moderniser et améliorer les conditions de travail", lance Jérôme Lionet, le directeur général du groupe.

Baisser de 62 % les émissions de CO2 à Foug

Lancés en 2022, les travaux relatifs au projet Vulcain ont débuté en 2024. Les deux fours devraient être opérationnels fin 2025. "Contrairement au site de Pont-à-Mousson où le projet Thor était un complément, ces fours bas carbone se substituent aux cubilots", explique Jérôme Lionet. "Foug va devenir dans son segment, c’est-à-dire la production de petits tuyaux, le site en Europe qui aura le plus faible impact environnemental", poursuit-il.

La troisième étape de la décarbonation de Saint-Gobain PAM concernera les hauts-fourneaux de son site de Pont-à-Mousson — Photo : Anabelle Filoche

Vulcain devrait permettre au site de réduire de 62 % ses émissions de CO2 et de 80 % ses consommations d’eau. Il portera à 90 % la baisse des prélèvements pour l’ensemble des usines de Saint-Gobain PAM en France, par rapport aux chiffres de 2015.

"Il ne faut pas nous mettre hors-jeu"

Le projet est financé à hauteur de 25 % par le Gouvernement, dans le cadre du plan France Relance, par l’intermédiaire de l’Ademe. Si le four électrique donne plus de capacité d’affinage et est un outil plus flexible, permettant de varier les matériaux, "le coût de production est plus cher", reconnaît Jérôme Lionet. "Il est fondamental que l’État mette en place un système de concurrence équitable. Quand nous investissons pour décarboner, il ne faut plus que l’on puisse importer en Europe des produits à très fort impact environnemental", martèle le directeur général. "Il ne faut pas nous mettre hors-jeu", complète Claire Pedini.

"Une industrie de solution"

En parallèle, l’entreprise travaille à digitaliser ses moyens de production, en utilisant l’intelligence artificielle et des cobots (robots collaboratifs). "Moderniser nos usines n’est pas suffisant : il faut aussi que l’on ait un plan de transformation commercial", explique Jérôme Lionet. En 2024, Saint-Gobain PAM s’apprête à lancer sur le marché un nouveau système de jointement de ses tuyaux, qui permettra de diminuer les risques de fuite. "Nous travaillons également avec les collectivités locales pour déployer plusieurs services, comme des systèmes de détection des fuites", annonce le directeur général. "Il faut décarboner toute la chaîne de valeur", justifie Claire Pedini.

Le projet permettra de réduire de 80 % les consommations d’eau du site de Foug, portant à 90 % la baisse des prélèvements pour l’ensemble des usines de PAM en France depuis 2015 — Photo : Anabelle Filoche

Pour la directrice générale adjointe, l’entreprise adopte de plus en plus l’image d’une "industrie de solution". "C’est un signal de pérennité et d’engagement, notamment pour les recrutements", appuie la responsable des ressources humaines. L’entreprise compte actuellement près de 130 apprentis sur son site de Pont-à-Mousson. Et, en lien avec le projet Vulcain, Saint-Gobain PAM poursuit sa politique de recrutement et de formation : "en deux ans, il va falloir construire de nouvelles compétences, il y a un véritable défi industriel".

Troisième étape de la décarbonation : les hauts fourneaux

Après Vulcain, la troisième étape de la décarbonation du groupe concernera le remplacement des hauts-fourneaux de son site de Pont-à-Mousson. "C’est une question complexe, sur laquelle nous travaillons actuellement, d’un point de vue technique et d’investissement, indique Jérôme Lionet. Nous espérons le faire avant 2030".

Meurthe-et-Moselle # Industrie # Métallurgie # RSE # Investissement
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise SAINT-GOBAIN PAM HOLDING