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Setforge décarbone ses quatre sociétés du Grand Est
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Setforge décarbone ses quatre sociétés du Grand Est

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Après le passage de Setforge L’Horme dans "l’accélérateur décarbonation" lancé par Bpifrance et de l’Ademe, le groupe métallurgique Setforge poursuit de plus belle son plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Des investissements sont à prévoir dans les quatre forges du Grand Est, situées dans les Ardennes et en Moselle.

Le groupe Setforge totalise dix sociétés en France, dont quatre dans le Grand Est — Photo : Setforge

Sur l’ensemble de ses dix sociétés, Setforge (800 collaborateurs, 222,3 M€ de CA), filiale du groupe Farinia, annonce des plans de décarbonation. "Setforge s’inscrit dans la continuité de l’engagement européen de réduction des émissions de gaz à effets de serre de 55 % à horizon 2030 à l’échelle du continent", lance Frédéric Perdriset, le directeur industriel du groupe basé à L’Horme, dans la Loire.

"Les quatre sociétés Setforge du Grand Est, employant près de 400 salariés, s’inscrivent dans cette démarche", poursuit-il. À Hagondange en Moselle, les forges Near Net et Hot Formers produisent principalement pour le secteur automobile. Setforge Estamfor, dans les Ardennes travaille pour plusieurs industries, notamment automobile, textile et agricole. Enfin, la forge de Bouzonville en Moselle est spécialisée dans la fabrication de pièces pour les secteurs de la construction, de l’énergie et de la défense.

Pour décarboner, le projet E-CAR

Mis en place à Setforge en 2021, "le projet E-CAR est bâti autour de la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre. Nous y intégrons au fur et à mesure tout ce qui peut avoir une influence sur les limites planétaires", lâche Frédéric Perdriset. Dernièrement, Setforge a par exemple introduit la gestion de l’eau au projet E-CAR.

Frédéric Perdriset est le directeur industriel du groupe Setforge — Photo : Setforge

Sur sa consommation d’électricité et de gaz, le groupe annonce avoir réduit ses émissions carbone de 40 % depuis 2015. "Nous cherchons l’efficacité énergétique : nous allons essayer de décarboner l’énergie consommée, pour aller vers le biogaz ou l’électrique", prévoit le directeur industriel du groupe. Concernant le scope 3, qui a trait à la chaîne de valeur, Setforge ambitionne de travailler notamment avec ses partenaires aciéristes et avec ses sous-traitants et co-traitants, pour opter pour des solutions moins énergivores. "L’objectif est de contribuer à la neutralité carbone", explique Marie Siméon, la cheffe de projet décarbonation de Setforge.

À L’Horme, "un site pilote"

En 2021, le site Setforge L’Horme est entré dans "l’Accélérateur Décarbonation", lancé par Bpifrance et l’Ademe. "C’est un site pilote. Il a suivi un processus sur deux ans, avec notamment des ateliers de travail pour définir la vision que souhaitait L’Horme à horizon 2025, 2030 et 2050", se souvient Marie Siméon. Une démarche qui suit la méthode ACT (Assessing Low Carbon Transition), promue par l’Ademe pour accompagner les entreprises dans leur décarbonation. En plus des investissements pour décarboner l’outil de production, "tous les salariés du site ont été sensibilisés à l’impact carbone", complète Frédéric Perdriset.

Bilan carbone et trajectoire à cinq ans

Sur le modèle de L’Horme, les quatre sociétés Setforge du Grand Est ont réalisé leur bilan carbone en 2023. D’ici le deuxième semestre 2024, elles auront établi leur plan stratégique. Quant à leurs salariés, ils devraient également être sensibilisés à la décarbonation. "Chacune de ces forges va établir sa trajectoire, à cinq ans. Nous la vérifierons tous les ans, où nous recalculerons les trois scopes", précise Frédéric Perdriset.

Une nouvelle ligne de traitement thermique dans le Grand Est

Si les plans stratégiques ne sont pas encore fixés dans les quatre sociétés de la région, des investissements sont déjà engagés. "Nous travaillerons beaucoup sur le traitement thermique", prévoit le directeur industriel. À Setforge Near Net et Hot Formers à Hagondange, un investissement "de plusieurs millions d’euros, aidé par France Relance", devrait être opérationnel d’ici la fin de l’année. "Pour qu’elles aient les caractéristiques attendues par le client, les pièces sont traitées et subissent des cycles de traitement thermique. Ces fours de traitement ont plus de trente ans et leur efficacité énergétique n’est pas la même que la nouvelle génération", analyse Frédéric Perdriset. Sur les quatre lignes de traitement thermiques des deux sites, trois seront arrêtées et une nouvelle sera créée. La production n’en sera pas diminuée.

Marie Siméon, cheffe de projet décarbonation pour le groupe Setforge — Photo : Setforge

La nouvelle ligne sera dotée de nouvelles technologies, notamment pour recycler les gaz. Les fumées émises par le four seront recyclées dans le brûleur. "Cela participe à une réduction de 25 à 30 % de la consommation d’énergie d’un four. Cet investissement nous permettra de réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre des sites d’Hagondange", calcule encore le directeur industriel.

Vers plus de transparence sur la décarbonation

"Nous avons une volonté de transparence totale de nos émissions et de nos plans d’actions, vis-à-vis de la communauté industrielle et de nos clients", confie Frédéric Perdriset. Pour concrétiser cette ambition, le groupe prépare le dépôt de son dossier à l’initiative SBTI, pour Science Based Target Initiative. Née en 2015 de l’accord entre le CDP (anciennement Carbon Disclosure Project), le Pacte Mondial des Nations Unies (UNGC), le World Resources Institute (WRI) et le Fonds mondial pour la nature (WWF), la SBTI soutient les entreprises dans la définition de bonnes pratiques et l’élaboration d’objectifs fondés sur des preuves scientifiques.

L’engagement de Setforge dans cette démarche sera officialisé au mois de juillet. "Lorsque nous communiquerons les chiffres de notre bilan carbone, ils auront ainsi été vérifiés par une tierce partie indépendante", anticipe Frédéric Perdriset.

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