Meurthe-et-Moselle
Ademus prépare une levée de fonds pour mettre sa moto électrique sur le marché
Meurthe-et-Moselle # Industrie # Mobilité

Ademus prépare une levée de fonds pour mettre sa moto électrique sur le marché

S'abonner

Basée à Toul en Meurthe-et-Moselle, Ademus rentre dans une année clé pour le développement de sa moto électrique. Le prototype entame sa longue marche vers la série et l’échelle industrielle, une trajectoire qui passe par la recherche de financements conséquents. La start-up planche sur une levée de fonds visant à rassembler 12 millions d’euros.

Pour développer le prototype de moto électrique, Thomas Salquèbre (debout, au centre) a rassemblé une équipe de sept personnes et mobilisé un million d’euros en deux levées de fonds — Photo : Ademus

Dans le scénario numéro 1, la moto électrique d’Ademus arrive sur le marché "fin 2026, début 2027", estime Thomas Salquèbre, fondateur et dirigeant de la start-up industrielle basée à Toul (Meurthe-et-Moselle), dans une cellule de 500 m2 du pôle Toul Europe. "C’est le scénario principal et c’est celui pour lequel nous travaillons", insiste le dirigeant de la jeune pousse.

Une moto développée à l’abri des regards

Concrètement, l’ambition d’Ademus est de devenir constructeur d’une moto électrique puissante centrée sur le plaisir et les sensations de conduites. Elle est conçue pour les motards confirmés et passionnés. Actuellement, la moto est tenue à l’abri des regards indiscrets : les premiers tours de roues ont révélé un engin très prometteur, au comportement "encore meilleur que ce qui était anticipé", révèle le dirigeant d’Ademus.

Pour développer le prototype de moto électrique, Thomas Salquèbre a rassemblé une équipe de sept personnes et mobilisé un million d’euros en deux levées de fonds, notamment sous forme de bons de souscription d’actions par accord d’investissement rapide ou BSA-AIR. Un dispositif qui permettra aux premiers soutiens financiers d’Ademus de devenir actionnaires à une date ultérieure. Car pour l’instant, l’entreprise ne fait pas de chiffre d’affaires.

Devenir le "premier constructeur de moto électrique français"

"Nous rentrons maintenant dans une deuxième phase, une phase de pré-industrialisation", précise Thomas Salquèbre. Une phase qui doit voir le prototype développé par l’équipe d’Ademus devenir une moto de série, homologuée et industrialisable, capable de conquérir son marché. "Nous nous sommes donné deux à trois ans pour le faire. Et nous avons estimé le besoin en financement à 12 millions d’euros d’ici à 2026", précise le créateur d’Ademus, qui prépare actuellement une levée de fonds qui doit lui permettre de trouver une partie en fonds propres.

Les premiers tours de roues de la moto d’Ademus ont révélé un engin très prometteur, au comportement "encore meilleur que ce qui était anticipé" — Photo : Ademus

Entourée par Bpifrance, la région Grand Est et les Terres Touloises, mais aussi le réseau de business angels Yeast, avec comme référent Pierre Pisterman, le dirigeant de Hydro Power Plant, la start-up touloise veut mettre toutes les chances de son côté pour arriver à devenir le "premier constructeur de moto électrique français".

Troisième phase et nouveau tour de table

Arrivée au bout de cette deuxième phase, l’équipe d’Ademus devra compter jusqu’à 30 personnes. "Et nous disposerons alors d’un véhicule industrialisable, homologué pour l’Europe a minima, sur lequel nous aurons une bonne maîtrise des coûts et de la chaîne d’approvisionnement. Mais nous n’aurons toujours pas de lignes de production", décrit Thomas Salquèbre. Ce sera l’enjeu de la troisième phase, qui sera financée par un nouveau tour de table.

Déjà en contact avec les fonds d’investissement spécialisés dans la mobilité et l’innovation technologique, Thomas Salquèbre veut réussir à financier son projet "avec des acteurs locaux français". "Pour l’instant, les retours sont bons, mais certains acteurs n’ont pas la capacité à prendre le lead sur une opération comme celle-ci", regrette le dirigeant, qui confesse commencer à être courtisé par des acteurs étrangers pouvant financer et attirer le projet chez eux. "C’est agréable de constater que certains acteurs peuvent financer un projet comme le nôtre, mais ce n’est pas notre volonté", insiste le dirigeant d’Ademus.

Deux scénarii alternatifs pour se développer

À côté du premier scénario, Thomas Salquèbre a aussi imaginé des "scénarios alternatifs", qui lui permettront de valoriser le travail et les innovations brevetées autour de la moto électrique. "Le scénario 3, c’est le scénario dans lequel on devient un bureau d’études spécialisé dans les nouvelles mobilités. Le modèle économique s’appuierait sur nos brevets, nos systèmes d’innovation qu’il serait possible de vendre ou de proposer à d’autres concurrents, d’autres fabricants", détaille le dirigeant d’Ademus.

Enfin, numéroté 2, l’autre scénario vise à devenir "prototypiste". "C’est le scénario à la Matra, dans lequel nous 'dérisquons' des projets de nouveaux véhicules jusqu’à s’adosser à un gros acteur industriel", précise Thomas Salquèbre.

Pour l’instant, "tous les voyants sont au vert" sur le scénario principal, dans lequel Ademus devient un constructeur. "J’ai conscience que le projet est compliqué. D’autant que sur la région et en France, d’autres tentatives n’ont pas été forcément concluantes sur la mobilité électrique, analyse Thomas Salquèbre. Mais nous sommes très bien entourés, il y a de l’argent, il faut maintenant être au bon endroit, au bon moment, avec le bon discours."

Meurthe-et-Moselle # Industrie # Automobile # Mobilité
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise ADEMUS