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Pics Studio, Aura Aero, Saipol, CACG : les investissements qui marqueront 2024
Occitanie # Investissement

Pics Studio, Aura Aero, Saipol, CACG : les investissements qui marqueront 2024

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Avec des projets majeurs dans l’aéronautique, les biotechs ou l’agroalimentaire, l’Occitanie prouve qu’elle restera une terre fertile en investissements en 2024. Les industriels prévoient à eux seuls une hausse de leurs dépenses de près de 40 %.

Le futur complexe de Pics Studio mobilise 185 millions d’euros d’investissements — Photo : Pics Studio

Pics Studio démultiplie les capacités de tournage

Deux sociétés montpelliéraines, l’aménageur urbain GGL et le promoteur Spag, portent un titanesque projet de production cinématographique baptisé Pics Studio. Ce vaste complexe se déploiera sur trois communes de la Métropole. À Saint-Gély-du-Fesc, quelque 43 000 m2 de surface plancher seront mobilisés pour accueillir huit plateaux de tournage, des studios de postproduction et un campus de formation. Un deuxième site sera dédié à 200 logements étudiants. À Pérols, une friche industrielle de 7 ha sera reconvertie pour installer des loges et de 12 à 14 studios spécialisés en plus. À Fabrègues, une offre de logement de 125 écolodges sera bâtie à destination des professionnels et des producteurs. L’opération, livrable en 2025, nécessite un budget de 185 millions d’euros, intégralement sur fonds privés.

Aura Aero construit son usine d’avions

Le constructeur aéronautique toulousain Aura Aero (200 collaborateurs) va bâtir l’Aura Factory, un site de 40 000 m2 destiné à la conception, la production de ses avions Integral (50 par an) et Era (100 par an), à l’aéroport de Toulouse-Francazal. Le pôle industriel de l’avionneur (chaînes d’assemblage des appareils) et le pôle énergie mobilisent un investissement de 100 millions d’euros, auquel s’ajoutent 50 millions d’euros pour le département conception et recherche avancée, le customer center, le centre de livraisons des appareils et les équipes administratives. Les bâtiments devraient progressivement sortir de terre d’ici 2025. L’effectif de l’entreprise passera à près de 1 600 salariés.

Agronutris industrialise sa farine d’insectes

La biotech Agronutris (30 collaborateurs), basée à Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne), qui élève et transforme des insectes pour l’alimentation, va implanter sa seconde usine à Rethel (Ardennes), à proximité immédiate de sa première unité de 16 000 m2, pour constituer l’un des plus gros sites industriels du monde dédiés aux insectes. Les deux usines s’étendront sur une surface totale de 56 000 m2 sur un terrain de près de 20 ha. À terme, le site valorisera plus de 280 000 tonnes de coproduits et bio résidus issus du territoire local pour une production de près de 30 000 tonnes de farine d’insectes. Il permettra la création de 200 emplois directs dans le bassin rethélois dans les prochaines années. Le montant de l’investissement n’a pas été dévoilé.

Saipol favorise la décarbonation des transports

La société parisienne Saipol (600 salariés, 5 usines en France), spécialisée dans la production d’huiles végétales raffinées, investit 60 millions d’euros en trois ans sur le port de Sète (Hérault), où elle est installée depuis 1989. L’opération vise à moderniser ses installations sétoises (70 salariés), dédiées à la trituration du colza et à la production de tourteaux et d’huiles prétraitées. Mais Saipol veut aussi de se diversifier dans la décarbonation des transports. Elle vient de signer un accord avec le semencier australien Nuseed, qui a conçu la Nuseed Carinata, une graine à faible teneur en carbone, utilisée comme huile pour remplacer les combustibles fossiles. Nuseed devant fournir le pétrolier britannique BP, Saipol installera le traitement mondial de cette graine à Sète en 2024.

Virbac investit pour la nutrition animale

Le groupe niçois Virbac (5 400 salariés, CA 2022 : 1,2 Md€), sixième laboratoire mondial en pharmaceutique vétérinaire, investit entre 40 et 50 millions d’euros dans la construction d’une nouvelle usine, à Saint-Gilles près de Nîmes (Gard). Elle prendra la suite de l’usine de Virbac Nutrition située à Vauvert (Gard), propriété du groupe depuis 1989. D’une superficie de 12 000 m2, le futur site industriel sera dédié à la production d’aliments premium pour animaux domestiques (chiens et chats). L’usine alimentera la marque unique de Virbac, "Veterinary HPM", que le groupe diffuse à travers 100 filiales dans le monde. Elle accueillera 160 collaborateurs, dont les 70 salariés de Virbac Nutrition, avant d’atteindre le cap des 200 salariés, à terme. La mise en service est prévue en septembre 2025.

La CACG modernise les installations hydrauliques

La Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (230 collaborateurs, CA : 35,70 M€), basée à Tarbes (Hautes-Pyrénées), qui gère plus de 80 ouvrages en concession de service public dans le sud-ouest de la France et veille à l’alimentation en eau de 3 500 kilomètres de rivières, promet de mobiliser 120 millions d’euros dans les 10 ans pour pérenniser et moderniser les ouvrages hydrauliques qui lui sont confiés. Objectifs : sécuriser l’accès à l’eau potable, compenser les effets de la sécheresse sur les cours d’eau et concilier les enjeux agricoles et alimentaires sur un territoire à l’équilibre fragile. 43 millions d’euros seront d’ores et déjà déployés d’ici 2027 pour sécuriser plus de 5 millions de m3 stockés et économiser un million de m3 d’eau aujourd’hui perdue en raison de fuites.

Le Crédit Agricole du Languedoc peaufine son futur siège

Le Crédit Agricole du Languedoc (CAL, 2 700 salariés, PNB : 641,9 M€) va bâtir son futur siège dans le quartier Cambacérès, qui sort de terre autour de la gare TGV de Montpellier. Ce bâtiment s’inscrira dans le cadre des "Folies architecturales du XXIe siècle", une série de projets urbains supervisés par la Métropole et jouissant d’un geste architectural fort. Le projet du CAL développera 25 000 m2 d’espaces : outre le nouveau siège social de la banque (soit 650 salariés), il intégrera un hub de l’innovation ouvert à d’autres entreprises à impacts positifs (transitions environnementale et digitale, santé, agriculture). Au total, le complexe accueillera plus de 1 250 collaborateurs au sein des autres entreprises présentes sur site, et mobilisera un investissement d’au moins 100 millions d’euros.

L’ESMA voit grand pour la formation aux ICC

Classée parmi les 10 meilleures écoles mondiales dans les industries culturelles et créatives, l’ESMA de Montpellier (5 400 étudiants, 7 campus) investit fortement pour accroître son poids en France et au-delà. Pour le logement des étudiants, elle rachète la société grenobloise Privilodges, constructeur de résidences étudiantes, afin d’en faire un opérateur national, qui gérera 5 500 lots d’ici 2025. Pour l’accueil des étudiants étrangers, l’ESMA lance la marque KLF, spécialisée dans l’apprentissage du français en langue étrangère, qui regroupe un réseau d’écoles déjà ou bientôt acquises. Coût de ces deux opérations : 20 millions d’euros. Par ailleurs, l’ESMA injecte 55 millions d’euros supplémentaires dans un site de 14 000 m2 livrable en 2026, complétant son campus de Rennes ouvert en 2019.

SNR Cévennes roule pour l’industrie automobile

Le groupe japonais NTN, fabricant de roulements et joints de transmission, mobilise 25 millions d’euros, d’ici 2025, pour sa filiale gardoise SNR Cévennes (400 salariés, CA 2022 : 30 M€), afin d’accélérer l’automatisation de sa production de roulements pour l’automobile. Après avoir lancé, en 2013, la fabrication d’une nouvelle gamme de roulements de roue sur l’un de ses deux sites, à Alès, l’opération lui permet d’adapter son deuxième site alésien à ce type de produit. De plus, SNR Cévennes installera une nouvelle ligne de production dédiée à un nouveau produit, les roulements de roue coniques, utilisés sur des véhicules lourds. Un nouveau segment de marché sur lequel se lance la société alésienne. Le site affichant une capacité totale de 18 lignes, d’autres investissements pourraient suivre.

Inessens veut imprimer sa marque à Grasse

Le groupe audois Inessens (280 salariés, CA 2022 : 68 M€), est devenu leader dans l’impression d’étiquettes adhésive premium en se développant d’abord dans les vins et spiritueux. Actant des ambitions grandissantes dans le parfum et la cosmétique, il injecte de 10 à 12 millions d’euros dans l’acquisition d’un terrain de 14 000 m2 et la construction d’une usine à Grasse (Alpes-Maritimes), capitale mondiale du parfum. Livrable en 2025, le nouveau site permettra d’augmenter la capacité et les flux de fabrication pour deux types de produits : les étiquettes et les étuis. L’objectif d’Inessens est d’atteindre le cap des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2026, tout en portant à parité ses anciens métiers et les nouveaux, qui ne représentent que 25 % de l’activité à ce jour.

Erems double la surface de son bâtiment

Basée à Flourens (Haute-Garonne), la société Erems (170 collaborateurs, CA : 17,39 M€), spécialisée dans l’étude et la réalisation d’équipements électroniques et de logiciels associés, essentiellement pour le spatial, investit 7 millions d’euros dans ses nouveaux bâtiments. Lancé début 2023, le projet de la PME, soutenu par l’État dans le cadre du programme France 2030, prévoit une surface totale de plus de 4 000 m2, soit près de deux fois la taille des locaux actuels, pour une livraison en 2024. Le bâtiment originel sera réaménagé afin d’optimiser les flux de production, avec la création de 250 m2 de salles blanches supplémentaires, dont 150 m2 dédiés à une chaîne de production automatisée.

Borda Occitanie mise sur le ciment bas carbone

Borda Occitanie, coentreprise créée par le groupe cimentier isérois Vicat (9 900 salariés, CA 2022 : 3,642 Md€) et la start-up landaise Materrup, qui produit du ciment décarboné, va construire d’ici 2024 sa première unité de production de ciment bas carbone à base d’argiles crues. L’usine emploiera 10 personnes à terme et nécessitera un investissement de près de 7 millions d’euros. Basée à Carbonne (Haute-Garonne), elle aura une capacité de production annuelle de 60 000 tonnes de ciment bas carbone et sera implantée sur le site de la carrière Granulats Vicat qui lui fournira l’argile provenant directement du gisement in situ. Béton Vicat commercialisera une gamme de bétons prêts à l’emploi très bas carbone.

Les Thermes de Luchon s’offrent un relooking

Première station thermale des Pyrénées, Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne) verra aboutir au printemps 2024 la rénovation de son centre thermal, point final d’un chantier lancé en juin 2022 moyennant de lourds investissements publics et privés. Exploitant du site depuis le 1er janvier 2023, le groupe landais Arenadour (700 collaborateurs, CA : 50 M€) a injecté 5 millions d’euros pour l’équipement des cabines et des postes de soins et le renouvellement des mobiliers. L’Agence régionale aménagement construction (Arac) Occitanie a, pour sa part, mobilisé un investissement de 38,6 millions pour la réalisation des travaux destinés à améliorer le parcours de soins des curistes et à étendre l’espace thermoludique.

Ipsophene va produire du paracétamol

La société Ipsophene, basée à Saint-Orens-de-Gameville (Haute-Garonne), veut créer et exploiter à Toulouse une unité de production en continu de 3 000 tonnes de paracétamol par an, répondant dès 2026 à près du tiers de la demande en France. Cette usine de production 100 % française permettra la création de 30 emplois dès 2024, avec une mise en service prévue dans le courant du premier semestre. Ipsophene est soutenue par la Région Occitanie à hauteur de 4,2 millions d’euros, dont une prise de participation au capital de l’entreprise à hauteur de 1,20 million d’euros via son agence régionale des investissements stratégiques (Aris). Upsa, le fabricant de médicaments à base de paracétamol Efferalgan et Dafalgan, est aussi entré au capital.

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