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NTN consolide le poids industriel de sa filiale SNR Cévennes
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NTN consolide le poids industriel de sa filiale SNR Cévennes

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Le japonais NTN valide un plan d’investissements de 25 millions d’euros dans sa filiale SNR Cévennes, située à Alès (Gard). Confirmée comme pôle majeur du groupe asiatique dans les roulements pour l’industrie automobile, elle lance la production de pièces innovantes.

D’ici 2025, SNR Cévennes produira 5,5 millions de roulements de roue par an — Photo : Titouan Mariac

Après avoir annoncé, en 2021, une première enveloppe de 9 millions d’euros, le groupe japonais NTN, spécialisé dans les roulements et joints de transmission, accentue son effort financier en faveur de sa filiale alésienne, SNR Cévennes (400 salariés, CA 2022 : 30 M€). Il porte à 25 millions d’euros son plan d’investissement sur le campus gardois à l’horizon 2025, afin d’accélérer l’automatisation de sa production de roulements pour l’automobile.

Une vaste transformation industrielle

SNR Cévennes a démarré, dès 2013, la production d’une nouvelle génération de roulements de roue sur l’un de ses deux sites, situé dans la zone d’activités de Croupillac à Alès (Gard). L’investissement que lance NTN va permettre de financer la transformation de son deuxième site alésien, dans la zone de Mazac, pour le positionner à son tour sur ce type de production. "Nous continuerons à produire des roulements de roue de première et de deuxième générations, mais cette production va s’éteindre graduellement au cours des dix ans à venir. La mutation industrielle que nous lançons sur le site de Mazac va permettre d’y produire aussi les roulements de troisième génération", résume Gérald Mirabel, directeur de SNR Cévennes.

D’ici 2025, SNR Cévennes va porter le nombre de ses lignes de production de 8 à 11 pour ces produits de troisième génération. De plus grande envergure (40 m de long, contre 30 m pour les générations antérieures), elles nécessitent de transformer le campus de Mazac, qui s’étend sur 14 600 m2 : deux de ses trois bâtiments de production sont en cours de rénovation et d’adaptation, de sorte que SNR Cévennes puisse livrer des préséries industrielles à ses clients constructeurs automobiles dès la mi-mars 2023. "L’autre spécificité de ces lignes de production est qu’elles sont automatisées. C’est précisément la réussite du modèle de Croupillac, avec une architecture automatisée dédiée à une typologie de produit, qui a convaincu NTN de consolider son investissement. Cela conforte SNR Cévennes comme le pôle leader pour les roulements de troisième génération parmi les 15 usines du groupe en Europe", souligne Gérald Mirabel.

Une innovation de marché

Une part importante de l’investissement (9 millions d’euros) porte sur la mise en place d’une ligne dédiée à un nouveau produit, les roulements de roue coniques. Au système traditionnel des roulements à billes, cette innovation substitue les roulements par rouleaux : de conception plus robuste, ils peuvent être utilisés sur des véhicules lourds et des véhicules utilitaires. C’est donc un nouveau segment de marché sur lequel se lance SNR Cévennes. Elle sera la première usine du groupe NTN à produire des roulements coniques, à compter de janvier 2024. "Le marché des véhicules utilitaires va prendre de l’ampleur avec la mise en place des zones à faibles émissions dans les métropoles. Tous les transporteurs renouvellent leur flotte en privilégiant les véhicules électriques. Or ce produit peut convenir aussi à ce type de châssis", indique Gérald Mirabel.

Le développement commercial de NTN pour les roulements de roue est assuré par son entité française, NTN-SNR, basée à Annecy (Haute-Savoie). L’objectif est de gonfler la part des constructeurs européens au sein du portefeuille clients, où le groupe Renault-Nissan se taille la part du lion (35 %). Les perspectives sont bonnes : après un trou d’air lié au Covid, qui a durement touché l’industrie automobile, SNR Cévennes repart à la hausse, projetant un chiffre d’affaires prévisionnel de 35 millions d’euros en 2023. D’autres bonnes nouvelles pourraient en découler. Gérald Mirabel rappelle que le campus alésien dispose d’une capacité totale de 18 lignes de production, laissant augurer de futurs plans d’investissement à moyen ou long terme.

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