L’École Supérieure des Métiers Artistiques s'arme dans le logement étudiant en rachetant le grenoblois Privilodges
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L’École Supérieure des Métiers Artistiques s'arme dans le logement étudiant en rachetant le grenoblois Privilodges

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Basée à Montpellier, l’École Supérieure des Métiers Artistiques (ESMA) mobilise 20 millions d’euros dans l’acquisition de la société grenobloise de logements étudiants Privilodges et le lancement d'une nouvelle marque pour l’apprentissage du français. Elle continue également d'investir dans ses campus, notamment 55 millions d'euros pour s'agrandir à Rennes.

L’École Supérieure des Métiers Artistiques accueille plus de 5 000 étudiants dans le monde — Photo : ESMA

Classée deuxième meilleure école française dans le domaine des industries culturelles et créatives par le site professionnel Animation Career Review, l'École Supérieure des Métiers Artistiques ou ESMA (5 400 étudiants, 7 campus dans le monde), basée à Montpellier, lance un programme d'investissement conséquent pour accroître son rayonnement en France et dans le monde. Jusqu'ici, son mode opératoire passait par la création d'une société de construction-vente de logements étudiants en parallèle à l'ouverture d'un nouveau campus : l'ESMA gère ainsi 2 000 lots autour de ses principaux sites, à Montpellier, Toulouse, Lyon, Nantes, Bordeaux, Rennes et Montréal (Canada).

Un nouvel opérateur aux ambitions nationales

En 2023, l'ESMA opte pour un nouveau modèle en rachetant la société Privilodges (65 salariés, CA 2022 : 8,5 M€), constructeur d'appart-hôtels et de résidences étudiantes créé en 2007 à Grenoble. Son ambition est d'en faire un nouvel opérateur national sur ces segments, en proposant une gamme de logements étudiants classiques mais aussi une gamme plus hybride, tournée vers un modèle inclusif, ouverte à de nombreux profils. "À côté de ses appart-hôtels, Privilodges développe une offre originale sous forme de hubs, proposant des logements pour les étudiants mais aussi pour les familles, les voyageurs ou la classe affaires. Dans un contexte où la pénurie de logements étudiants règne partout, nous devons déployer de nouvelles résidences si nous voulons continuer à développer notre activité de formation", explique Karim Khenissi, directeur général de l'ESMA, qui chiffre à 200 le nombre d'étudiants en liste d'attente sur son seul campus lyonnais.

L'école d'arts appliqués veut aller vite : au parc que Privilodges gère déjà à Grenoble, Lyon, Annecy et Clermont-Ferrand, elle va rajouter une résidence au format hub (capacité moyenne : autour de 150 résidents) par acquisition d'un bâtiment à Toulon, puis en ouvrir deux autres à Bordeaux et à Rennes. À court terme, l'activité de Privilodges sera intégrée à la société de gestion actuelle de l'ESMA, nommée Artemisia : elle lui cédera les appart-hôtels, tandis qu'elle continuera à développer ses hubs. Sur son nouveau périmètre, Artemisia (qui sera rebaptisée sous peu) ambitionne de gérer 5 500 lots et de réaliser un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros à l'horizon 2025.

55 millions d'euros pour le campus de Rennes

En outre, l'ESMA veut accroître son attractivité en direction des étudiants étrangers. Le rachat de Privilodges est d'ailleurs un premier échelon dans cette stratégie, selon Karim Khenissi : "Les étudiants étrangers forment une population qui veut être rassurée quand elle arrive en France, et qu'il faut donc accueillir sur nos campus", souligne-t-il. Mais pour aller plus loin, l'école lance une nouvelle marque, KLF (Keep Learning French), spécialisée dans l'apprentissage du français en langue étrangère.

Sous cette bannière évoluera un réseau d'écoles rachetées - ou en voie de l'être- par l'ESMA : il en compte déjà cinq (Montpellier, Annecy, Lyon, Toulouse, Bordeaux). Avant la création de KLF, ces écoles accueillaient déjà de 5 000 à 6 000 étudiants par an au total, pour des séjours de quatre à semaines. Ces publics sont issus des États-Unis (15 % des effectifs), d'Amérique du Sud (20 %) et de pays européens comme l'Italie, l'Espagne, la Suisse ou l'Allemagne. Karim Khenissi veut augmenter ce potentiel avec de nouvelles acquisitions car, selon lui, "la France jette un regard suspicieux sur les étudiants étrangers. Or c'est l'image de la France qu'ils emportent avec eux quand ils rentrent au pays." Au global, le dirigeant de l'ESMA évalue à 20 millions d'euros le montant des rachats bouclés pour Privilodges et KLF.

Mais l'école d'arts appliqués ne s'en tient pas là et annonce un nouvel investissement de 55 millions d'euros autour de son campus de Rennes, ouvert en 2019 aux côtés de l'école IFFDEC (Institut du Design et de l'Image). Elle lancera début 2024 la construction d'un second site de 14 000 m2 dédiés aux industries culturelles et créatives, livrable en 2026. Proche du premier, il permettra à l'ESMA de porter sa capacité de 500 à 1 500 étudiants accueillis à Rennes. Ce projet s'ajoute au nouveau campus de Bordeaux (7 500 m2, 26 millions d'euros investis), que l'ESMA inaugurera à la rentrée. "Nous sommes allés dans tous les territoires où existent un tissu d'entreprises et une volonté politique de développer les industries culturelles et créatives. Notre croissance en France pourra s'achever un jour par Paris", imagine Karim Khenissi.

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