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Saipol investit 60 millions d’euros dans ses installations sur le port de Sète
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Saipol investit 60 millions d’euros dans ses installations sur le port de Sète

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Le producteur de protéines végétales Saipol lance un plan d’investissement à trois ans pour moderniser son site industriel sur le port de Sète (Hérault). Il ambitionne de se diversifier dans la décarbonation des transports, en lien avec un producteur de biocarburants.

Le site de Saipol transforme 600 000 tonnes de colza par an à Sète — Photo : Saipol

Filiale du groupe agro-industriel Avril installée sur le port de Sète depuis 1989, la société parisienne Saipol (600 salariés, CA 2021 : 3 Mds €, 5 usines en France), spécialisée dans la production et la commercialisation d’huiles végétales raffinées, annonce une salve d’investissements pour la mise à niveau et la diversification de son activité. Elle va mobiliser 60 millions d’euros en trois ans, dont 30 millions dès cette année, pour moderniser ses installations dédiées à la trituration du colza et à la production de tourteaux et d’huiles prétraitées.

Des centaines de milliers de tonnes à gérer

Un premier chantier portera sur le démantèlement d’installations non utilisées et la rénovation d’une partie des installations telles que le bassin de récupération des eaux et l’atelier d’extraction. Le site sétois, qui emploie 87 salariés, verra aussi des travaux d’amélioration des infrastructures d’accueil pour le personnel et les sous-traitants.

Un deuxième volet d’investissement, d’un montant à préciser, visera à optimiser la production et à diversifier l’offre d’énergies produites sur place. L’usine dispose déjà d’une unité de production de vapeur fonctionnant à partir de biomasse, que Saipol pourrait raccorder à des partenaires locaux, telles que des entreprises et Sète Agglopôle Méditerranée, pour compléter l’approvisionnement en chaleur renouvelable.

Sur le plan opérationnel, Saipol a signé l’acquisition, en octobre 2022, de l’usine voisine de Centre Grains (7 salariés) : le site, d’une surface de 2 hectares, accompagnait déjà l’activité de Saipol en gérant ses flux entrants, soit près de 700 000 tonnes de graines par an. Ainsi, sur son périmètre actuel, Saipol assure la transformation de 600 000 tonnes de graines de colza par an, ainsi que la vente de 300 000 tonnes de tourteaux et 250 000 tonnes de produits énergétiques (biodiesel et huiles prétraitées). "La pérennisation de ces capacités de stockage de notre site, en complément de la fiabilisation de nos outils industriels, ancre notre volonté de faire de Saipol Sète un pilier de notre développement en faveur de la fourniture de protéines et de la décarbonation des énergies", commente Christophe Beaunoir, directeur général de Saipol.

Vers la décarbonation de l’aéronautique

En effet, si les produits énergétiques issus de Saipol Sète sont déjà destinés à ses clients pétroliers, l’entreprise ambitionne de monter en puissance sur ce segment en signant un partenariat avec le semencier Nuseed (300 salariés, 3 centres de R & D dans le monde). Cette entreprise australienne a développé les semences et la production de Nuseed Carinata, une matière première à faible teneur en carbone qui réduit les émissions de CO2 lorsque son huile est utilisée pour remplacer les combustibles fossiles. Nuseed a signé, en 2022, un accord avec le pétrolier britannique BP pour lui vendre cette huile et nourrir son offre de biocarburants.

Saipol va intervenir en soutien de cet accord : en février 2023, la société parisienne commencera à traiter Nuseed Carinata sur son site de Grand-Couronne, près de Rouen. Puis, à partir de 2024, au terme des investissements en cours, le site de Sète traitera cette graine en complément du colza. Ce surcroît d’activité devrait même positionner le site sétois comme la plus grande unité industrielle mondiale en mesure de transformer à la fois les graines de Nuseed Carinata et de colza. "La dynamique est bien engagée pour accompagner les besoins croissants du marché des carburants durables pour le marché aéronautique, et le programme Nuseed Carinata est la première des solutions à laquelle nous participons", décrit Christophe Beaunoir. Le DG de Saipol évoque déjà d’autres pistes dans les intercultures non alimentaires du même type (cultivées entre les rotations de cultures principales pour régénérer le sol), notamment la cameline.

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