Les créatrices
Titulaire d’une licence en sécurité agroalimentaire et d’un master en qualité, sécurité et environnement, Mylène Béguine a travaillé dans l’agroalimentaire avant de rejoindre un cabinet en gestion de projet et management de la qualité. Devenue présidente de la Jeune chambre économique de Toulon en 2020, elle y rencontre Cécile Langlois, ingénieure en bureau d’études, passée par l’aéronautique, l’éolien off-shore et l’industrie avant de devenir consultante indépendante en développement durable. Ensemble, elles mènent plusieurs projets portés par la JCE Toulon, parmi lesquels Localissime (journée de la consommation locale et engagée) et Booster for good, un séminaire dédié à l’énergie verte à Toulon, avant de se pencher sur la question des emballages et de lancer le premier réseau de consigne alimentaire pour la restauration à emporter dans le Var.
Le concept
Leurs Boîtes toulonnaises voient le jour en juin 2021 pour répondre à l’appel à projets Filidéchet, qui vise à "promouvoir des projets innovants et expérimentaux présentant un fort potentiel de reproductibilité et concourant de façon concrète aux objectifs fixés par la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur". Quelques jours avant Noël 2021, elles décrochent une subvention, qui va leur permettre de déployer leurs boîtes. "Nous proposons un service d’abonnement à nos boîtes consignées en verre aux restaurateurs. Ils peuvent souscrire différentes options complémentaires, comme le lavage et/ou leur intégration au réseau de consigne Je m’appelle reviens. Pour le consommateur, le service est gratuit, en dehors du paiement d’une consigne, restituée au retour de la boîte auprès de n’importe quel membre du réseau", détaille Mylène Beguine, qui s’occupe, avec son associée, de la vie du réseau, de la distribution, de la récupération et du lavage des emballages ainsi que de la communication.
Les perspectives
La solution des Boîtes toulonnaises permet aux restaurateurs, traiteurs ou sociétés de portage de repas à domicile de se mettre en conformité avec la loi "climat et résilience", qui prévoit dès 2025, que les services de restauration collective offrant des services de vente à emporter proposent au consommateur d’être servi dans un contenant réutilisable ou composé de matières recyclables. "Cette obligation s’impose dès 2023 à la restauration sur place. Par ailleurs, les restaurateurs vont devoir afficher des actions de réduction des déchets et seront aussi responsables de leurs déchets", ajoute Cécile Langlois.
Une première phase de test a été lancée en janvier 2022 et porte sur la mise à disposition de 50 boîtes par semaine pour un restaurant avant une contractualisation. Un premier client a aussi été signé : il s’agit de l’Hyper U des Arcs-sur-Argens, près de Draguignan, qui a choisi de passer aux boîtes réutilisables pour son rayon traiteur. "Notre activité sera dimensionnée en fonction de nos besoins. Nous espérons avoir 3 000 boîtes en circulation fin 2022 pour 25 abonnements. Nous visons les 80 clients à la mi 2023 et un chiffre d’affaires de 250 000 euros pour la fin d’année 2024", détaillent les deux entrepreneuses, lauréates du Prix Eco Masterclass, organisé par TVT Innovation et Veolia. Dès que l’entreprise, qui inscrit son modèle dans celui de l’économie de la fonctionnalité, comptera une dizaine d’abonnés, Cécile Langlois et Mylène Béguine espèrent se professionnaliser, détenir un local et réaliser leur première embauche au mois de juin 2022.
