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Le directeur général et six salariés reprennent les chantiers navals Alubat
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Le directeur général et six salariés reprennent les chantiers navals Alubat

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Les chantiers navals vendéens Alubat, qui construisent des bateaux en aluminium, changent de main. Les quatorze actionnaires chefs d’entreprise, qui ont repris la société au bord du gouffre en 2014, ont depuis redressé la barre. Le bilan est aujourd’hui bon, et ils n’ont pas vocation à rester à la tête de l’entreprise. Ils cèdent ainsi le capital à l’actuel directeur général, Luc Jurien, et à six salariés de l’entreprise.

Luc Jurien, directeur général d’Alubat, est dorénavant majoritaire au sein du capital de l’entreprise — Photo : thibault desplats 2022

Les chantiers navals Alubat changent de main. Les 14 actionnaires du groupe vendéen, représentés par Michel Berson, président depuis sept ans, transmettent 100 % du capital des chantiers à Luc Jurien, directeur général depuis deux ans et aujourd’hui majoritaire, accompagné de six salariés (commerciaux, responsable du bureau d’études, responsable administratif etc.). Le capital actuel s’élève à 680 000 €. Avec 47 salariés, Alubat œuvre à la fabrication d’une quinzaine de voiliers par an pour un chiffre d’affaires de plus de 8 millions d’euros.

"L’esprit vendéen" à la rescousse de l’entreprise

Après avoir échappé de peu à la noyade en 2012 en déposant le bilan, Alubat a été repris en 2014 par ces 14 actionnaires chefs d’entreprise vendéens, qui préfèrent rester discrets. Basé aux Sables-d’Olonne, Alubat, qui a compté jusqu’à 120 salariés, est alors rachetée 150 000 € et 25 salariés sont sauvés. Aujourd’hui, la dynamique est tout autre. Les investissements dans les compétences humaines, le matériel, l’innovation et le renouvellement des gammes ont offert à la société une bouffée d’oxygène. Durant ces années, aucun dividende n’a été remonté. "Nous avons aujourd’hui un carnet de commandes de 2 ans de demi avec 32 bateaux à construire", appuie Luc Jurien.

Le refit de bateaux prend de l’ampleur

L’action des repreneurs se veut dans la continuité. "Nous sommes en train de renouveler notre gamme de voiliers. Nos modèles OVNI sont des bateaux de grand voyage, avec un habitat confortable". Alubat vise une position de leader de la construction de voiliers en aluminium. "L’aluminium offre un rapport entre poids et rigidité intéressant par rapport aux bateaux en résine, mais il coûte aussi plus cher. Nous faisons du sur-mesure et nos voiliers sont personnalisables", argumente Luc Jurien. L’entreprise mise depuis 2018 sur le refit des bateaux. "L’aluminium est un matériau recyclable à l’infini. Cette branche de remise en état commence à prendre de l’ampleur. Cela montre également à nos clients que nous suivons nos bateaux de près. C’est aussi une offre intéressante pour ceux qui souhaitent par exemple remettre à niveau leur voilier avant de conclure une vente". Les chantiers navals vont également ajouter une corde à leur arc avec la construction de catamarans en aluminium, prévue pour 2025. "Il ne s’agit pas de la même clientèle et c’est un axe de diversification qui s’avère intéressant", justifie le directeur général.

Le succès de la semaine de quatre jours

Alubat enregistre aujourd’hui 70 % de ses ventes à l’étranger. "Nous tablons sur une croissance raisonnée dans les années à venir. Le bassin d’emploi est en tension et il n’est pas possible de trouver suffisamment de main-d’œuvre qualifiée pour multiplier notre production", analyse le dirigeant. Pourtant, les chantiers Alubat ont de quoi attirer. Ils sont passés à quatre jours de travail par semaine depuis maintenant plus d’un an. "Nous avons mis ça en place au début, de manière temporaire. Les salariés travaillaient auparavant une demi-journée le vendredi. Nous avons vu que cela fonctionnait bien, sans baisse d’activité. Nous avons donc pérennisé ce système".

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