Comment lutter contre le gaspillage alimentaire ? Vaste question à laquelle Ideolys apporte sa contribution. L’éditeur vendéen de logiciel de gestion et de pilotage de restaurant a équipé de poubelles connectées depuis trois mois une vingtaine d’établissements. " Nous pensons travailler avec pas loin de 100 restaurants cette année et sommes en contact avec des collectivités pour équiper plusieurs centaines d’établissements ", annonce Emmanuel Grelaud, président et cofondateur avec ses deux frères Olivier et David de cette PME de 94 collaborateurs répartis entre le siège social de la Roche-Sur-Yon, des bureaux à Nantes, Paris, et Genève.
La poubelle connectée est l’aboutissement de deux années de R & D en collaboration avec deux partenaires : Mafter Bourgeat (fabricant de Seine-Saint-Denis d’équipements de cuisine) et Rossignol (concepteur et fabricant mayennais de solutions de collecte de déchets). Elle intègre des capteurs de poids et communique cette information à Easilys, le logiciel de gestion conçu par Ideolys. " Pour réduire quelque chose, encore faut-il le mesurer, note Emmanuel Grelaud. Grâce à cet outil, le restaurateur, connaissant le poids de ses déchets et l’estimant dans le temps, pourra en déduire le coût et donc le diminuer". La poubelle connectée calcule également l’équivalent en CO2 gaspillé, sensibilisant ainsi le restaurateur à cette thématique tout comme à titre d’exemple les enfants dont les cantines scolaires en seront équipées. Selon l’Ademe (agence de l’environnement), la restauration collective produit 630 000 tonnes de déchets par an.
La Loi Egalim source de croissance
La poubelle connectée est l’un des relais de croissance de la PME qui affichait 5 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020 et table sur 7,5 millions d'euros en 2021. Ideolys compte sur la loi Egalim pour générer de l'activité auprès des cantines scolaires et de la restauration collective (lycées, universités, hôpitaux, Ehpad… ). La loi Egalim impose pour ces établissements, d’ici le 1er janvier 2022, au moins de 50 % de produits de qualité et durables dont au moins 20 % de produits biologiques. " Notre logiciel permet de mesurer et d’ajuster ces obligations ", assure Emmanuel Grelaud. Certaines collectivités ont anticipé cette loi et l'appliquent déjà.
La croissance d’Ideolys passe aussi par un déploiement plus prononcé à l’international, qui pèse " moins de 10 % de notre activité à ce jour ", précise le dirigeant. La Suisse et l’Espagne avec l'ouverture cette année d'un bureau à Barcelone, sont les premiers marchés à l’étranger sur lesquels est présente la PME. " Nous avons d’autres projets à l’export, mais pour l’instant par opportunité, comme un client qui a ouvert son premier restaurant à Miami, et un autre qui dispose d'une chaîne de restauration à Singapour. "
5 000 utilisateurs quotidiens du logiciel
C’est depuis 2014 que la PME déploie son logiciel de gestion pour la restauration destiné à différents marchés : les collectivités publiques (pour les écoles, collèges, lycées, centres médico-sociaux, etc.), la restauration collective privée (Sodexo est un client) et la restauration commerciale ("plutôt les chaînes telles que Big Mama ou Paradis du fruit ", note Emmanuel Grelaud). Ce logiciel, Easilys, a pour atout premier " de permettre à nos clients de mieux gérer leurs achats, poursuit le dirigeant, de les piloter, de les anticiper. Ils calculent ainsi le coût de revient des plats, du menu, de la carte… " Pour les clients privés, l’utilisation de l’outil garantit une augmentation des marges. Pour le secteur public, c’est un moyen de produire mieux pour le même budget alimentaire, ce qu’illustre Emmanuel Grelaud : " Si je travaille en cantine, comme je connais avec Easilys la situation à l’instant T par rapport à mon budget alimentaire et qu’il me reste de la marge, alors je peux par exemple acheter du poisson frais le vendredi pour les enfants. "
Ideolys revendique à ce jour 5 000 utilisateurs quotidiens dans 4 000 restaurants publics et privés (dont 2 000 établissements scolaires). La somme de toutes les commandes passées par l’ensemble des restaurants via Easilys avoisine 500 millions d'euros par an.
