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Emilie and the Cool Kids lance son club d'investisseurs 
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Emilie and the Cool Kids lance son club d'investisseurs 

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Née à Nice en 2007, l’enseigne de coffee shops Emilie and the Cool Kids vient d’ouvrir son 25e point de vente en franchise. En parallèle, elle lance Sugar Mummies Club, un club d’investisseurs visant à financer des candidates méritantes à l’entrepreneuriat.

Céline Molière (à gauche) a cofondé l'enseigne Emilie and the Cool Kids à Nice en 2007. Elle a monté Sugar Mummies Club avec Elisabeth Cervetti (devant à droite), directrice générale de l'enseigne, Valérie Ammirati, expert-comptable (Skynet), et Julien Siouffi, expert en franchise (Franchise Board) — Photo : Olivia Oreggia

Donner sa chance à ceux - et surtout celles - qui le méritent et se rêvent entrepreneurs, Céline Molière y réfléchit depuis un moment. Voilà qui est enfin concrétisé avec le lancement de Sugar Mummies Club (SMC). "Nous recevons 200 demandes de franchises par mois, explique celle qui dirige Emilie and the Cool Kids (150 collaborateurs au total, CA 2022 : 7,5 M€), l'enseigne de coffee shops qu’elle a cofondée en 2007. Parmi ces candidats, il y a des curieux mais aussi de super profils dans lesquels je me revois 17 ans plus tôt, animés par cette même fougue entrepreneuriale, mais que je dois parfois refuser faute d’apport personnel sans lequel on ne peut pas aller voir les banques."

Un magasin "offert"

Pour que l’argent ne soit donc plus une barrière, Céline Molière s’appuie sur son concept éprouvé, de pâtisseries américaines faites maison, et sur un modèle économique qui a fait ses preuves tout au long de ses 25 implantations. Via SMC, elle propose, gratuitement ou presque, d’offrir les clés de certains de ses futurs magasins. "La franchise consiste à travailler sur la prévisibilité de succès, analyse Julien Siouffi, expert en franchise qui fait partie de l’aventure Sugar Mummies Club. On sait à l’avance combien ça coûte et combien ça rapporte. On peut donc mettre en place une technique permettant de faire cadeau du restaurant à un franchisé méritant, dès lors qu’il suit le business plan prévu. Il suffit de capitaliser les dividendes et de les lui offrir. Il s’en servira pour faire un emprunt et racheter l’entreprise au bout de trois ans." Aucun risque donc pour ce manager exploitant (salarié les premières années), titulaire dès le départ d’une promesse de vente à prix fixe.

Emilie and the Cool Kids est une enseigne de coffee shop spécialisés dans les pâtisseries américaines artisanales — Photo : DR

Ce modèle, pour le moins innovant, repose sur des investisseurs, selon un emprunt obligataire. "Nous ne sommes pas un fonds. Nous cherchons de petits investisseurs qui ont envie de voir réussir des gens grâce à leur motivation et à leur talent", précise Valérie Ammirati, expert-comptable à la tête du cabinet niçois Skynet, également embarquée dans le projet. "Pour pouvoir lever les 350 000 euros nécessaires à l’ouverture d’un coffee shop, SMC mettra 100 000 euros afin que les banques suivent. Les investisseurs eux, bloquent leurs fonds au moins trois ans, et sont rémunérés selon la durée : 5 % annuels puis 8,5 % supplémentaires annuels au terme des cinq ans."

Des profils aguerris

Emilie and the Cool Kids se prépare à ouvrir à Valence sa 26e implantation, en franchise. La 27e suivra ce nouveau modèle établi par SMC. Alors que la franchise classique est ouverte essentiellement à des personnes en reconversion professionnelle, "le seul pré requis sera d’avoir une grande expérience dans la restauration", souligne Elisabeth Cervetti, directrice générale d’Emilie and the Cool Kids, "car les emplacements seront dans des centres commerciaux où les flux sont très importants." Par ailleurs, "nous allons privilégier des profils de femmes pour qui, on le sait, l’accès au financement et à l’entrepreneuriat est plus compliqué, reprend Céline Molière. De même pour les minorités."

D’ici fin 2024, "la seule chaîne de coffee shops artisanale en France" passera à 40 implantations, jusqu’au Forum des Halles à Paris, à la fois avec des franchisés et des managers soutenus par SMC. L’objectif est d’atteindre les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires.

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