Deux ans : c’est le temps qu’il aura fallu à Azur Blanchisserie pour finaliser ses démarches et le plan de financement de son tunnel de lavage. Pour l’entreprise vannetaise, ce système de lavage a un coût : 950 000 euros. Il permet de laver jusqu’à cinq tonnes de linge par jour. "C’est un très gros investissement pour mon entreprise qui réalise 1,7 million d’euros de chiffre d’affaires mais l’enjeu est majeur en matière de RSE et d’économies", détaille Anita Boyère, dirigeante de cette PME qui emploie de 15 à 30 salariés en plein pic d’activités.
En effet, ce tunnel de 18 mètres de long, qui offre une capacité de lavage de 8 X 50 kg, va permettre à l’entreprise d’économiser 75 % d’eau et 25 % d’électricité ainsi que de gaz. "Nous sommes dans une période de forte tension sur les prix des énergies, l’eau est aussi une ressource précieuse. J’avais à cœur d’agir sur ces différents leviers", ajoute la dirigeante.
Mais pour la chef d’entreprise, pas d’engagements ou d’investissements sans le collectif. "Dans tous les projets que je mène, je souhaite être accompagnée. Il en est de même sur cet investissement pour le tunnel de lavage. En ce sens, j’ai été suivie par la CCI du Morbihan et j’ai participé au programme Ecod’o qu’elle propose afin d’agir sur mes consommations d’eau et être aidée, également financièrement". C’est ainsi qu’Azur Blanchisserie a pu bénéficier d’une subvention de 135 000 euros par l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, de la Région à hauteur de 40 000 euros ainsi que par la Carsat pour 25 000 euros. À cela s’ajoutent des prêts d’honneur : 25 000 euros d’Initiative Vannes et 70 000 euros de CCI Croissance.
Éviter les TMS
Outre les économies énergétiques, cet investissement permet également à la société de réduire les troubles musculo-squelettiques (TMS) de ses salariés. "Le process est automatisé. Il évite les ports de charge notamment avec le linge humide. Dans notre activité, ce sont des opérations qui se répètent." Elle entend aussi aller plus loin via un nouveau programme, le plan Eco’Carbone que la CCI Bretagne déploie dans les quatre départements afin de réduire les consommations énergétiques. "J’ai un train de repassage qui assure les phases de finition. Des relevés sont en cours pour voir comment on peut économiser sur ce poste. Ce programme offre une véritable radioscopie de ce qu’il est possible de faire. Il y a des choses peu onéreuses et pleines de bon sens comme l’isolation de tuyauteries par exemple."
L’entreprise est aussi engagée quand il s’agit d’utiliser la lessive, sa matière première. Ainsi, depuis 2020, elle n’utilise que des lessives écolabellisées. "Nous constatons que c’est une demande qui grandit de plus en plus chez les clients. Ils sont favorables à l’utilisation de produits beaucoup plus écologiques dans leurs établissements."
Travailler en proximité
Avec ses clients, Azur Blanchisserie est engagée dans une démarche de proximité. "Ils se situent dans un rayon de 50 kilomètres. C’est une volonté affichée : travailler en local." Anita Boyère s’appuie sur un portefeuille de 200 à 250 clients. 80 % sont issus du secteur des CHR, des campings aux 4 étoiles. "Nous travaillons aussi pour des centres de formation et des traiteurs. Nous avons la fierté d’être l’entreprise qui lave les maillots de l’équipe de rugby de Vannes. Être prestataire du RCV, c’est aussi partager les valeurs du collectif et du courage."
Cette année, Azur Blanchisserie devrait atteindre les 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. Outre un établissement à Concarneau, Anita Boyère réfléchit à ouvrir un nouveau site à Lorient pour répondre à la demande en étant toujours en proximité.
