La Blanchisserie d’Armor, filiale du malouin Raulic, veut étendre son offre destinée aux vêtements de travail
# Industrie # Investissement

La Blanchisserie d’Armor, filiale du malouin Raulic, veut étendre son offre destinée aux vêtements de travail

S'abonner

Filiale du groupe malouin Raulic, la Blanchisserie d’Armor investit dans son outil industriel, notamment dans un tunnel de finition destinée aux vêtements de travail, activité dans laquelle la PME installée à Saint-Cast-le-Guildo ambitionne de se développer. Ces nouveaux équipements optimisent la consommation d’eau et d’énergie de la PME.

Antoine Bordron, DAF du groupe Raulic et responsable de l’activité blanchisserie, et Hubert Ohier, ancien propriétaire de La Blanchisserie d’Armor, souhaitent développer l’offre des vêtements de travail — Photo : Matthieu Leman

Faire d’une pierre deux coups. C’est l’objectif du groupe Raulic (Saint-Malo, près de 75 M€ de CA en 2022, 900 salariés), propriétaire de la Blanchisserie d’Armor (Saint-Cast-le-Guildo, 3,2 M€ de CA en 2022, 40 ETP), avec l’acquisition d’un nouvel outil industriel qui lui permettra de développer une offre destinée aux vêtements de travail. Le groupe bretillien d’hôtellerie et de thalassothérapie, qui avait racheté la PME en juillet 2021 pour assurer une sécurité industrielle à son activité de blanchisserie réalisée par la Blanchisserie de la Côte d’Émeraude (7,5 M€ de CA en 2022), compte ainsi en faire un levier de croissance. Alors que le précédent propriétaire de la blanchisserie d’Armor, Hubert Ohier, prolonge jusqu’à la fin de l’année son accompagnement de la transition au poste de directeur d’exploitation, le groupe bretillien d’hôtellerie a déjà engagé une série d’investissements dans l’outil industriel de la PME.

Plus d’un million d’euros investis

Après le robot de pliage pour les serviettes éponges (250 000 euros en 2022), le groupe a acquis, en mars 2023, un deuxième tunnel de lavage et un second séchoir en sortie (700 000 euros investis au total). Mais c’est sur un tunnel de finition (200 000 euros), acquis en avril, que se focalisent les attentes du groupe. Ce nouvel équipement, qui prend place dans le bâtiment de 2 700 m², vient en effet confirmer l’ambition de l’entreprise de développer son offre destinée aux vêtements de travail, auxquels l’équipement est dédié. "Cette offre pourrait représenter à terme près de 20 % de notre chiffre d’affaires, avec l’arrivée de clients significatifs", précise Antoine Bordron, directeur administratif et financier du groupe Raulic et responsable de l’activité blanchisserie. Le tunnel permettra de "traiter" 150 pièces à l’heure contre 200 pièces par jour aujourd’hui. En 2022, la PME a récupéré, lavé, séché, plié et livré 2 500 tonnes de linge.

Activité liée au tourisme

L’activité de la Blanchisserie d’Armor dépend essentiellement de l’hôtellerie (Hôtels B & B, ceux du groupe Louvre Hotels, ainsi que des thalassos entre Dinard et Brest), et, dans une moindre mesure, de la restauration. Ces activités, saisonnières, entraînent une variation importante des effectifs, qui gonflent d’avril à octobre, avec des CDD et des intérimaires. La croissance de la PME, qui réalisait un chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros en 2019, a été ralentie par la crise sanitaire qui a affecté les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, mais a connu un rebond grâce à l’effet inflation et surtout à la croissance organique que les investissements sont venus accompagner ou concrétiser.

Le développement de la Blanchisserie d’Armor, qui réalise 90 % de son activité avec la location de textile (draps, serviettes éponges, nappes de table…) et son entretien (lavage, séchage, pliage), Antoine Bourdron l’attribue à deux spécificités : la qualité du service client de la PME ("un interlocuteur au bout du fil"), mais aussi, ce qui la différencie des gros acteurs nationaux, la personnalisation : la PME peut dédier à ses clients du linge qui leur est propre et dont ils peuvent donc choisir les caractéristiques (quantité de coton dans la composition, taille…). "Nous gagnons des parts de marché", se félicite le dirigeant. Cette croissance bénéficie également du développement touristique de la Bretagne et de la création d’établissements hôteliers. La PME compte aujourd’hui 170 clients.

Démarche environnementale

"Nous avons la volonté permanente de bien faire en matière environnementale, souligne Antoine Bordron. Notre tunnel de lavage est, par exemple, ultra-optimisé. Il ne consomme que quatre litres d’eau par kilo de linge lavé." De même, une partie (non quantifiée précisément par le dirigeant) de l’eau de rinçage est réutilisée pour le prélavage des lots suivants, grâce à un bac de récupération de 10 000 litres. La consommation énergétique de ces équipements est également optimisée. Enfin, pour cercler les linges propres, un bandeau de tissu a remplacé le plastique. Une filière d’upcycling (revenir au produit de départ) du linge est également en cours de constitution.

# Industrie # Banque # Restauration # Hôtellerie # Investissement