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Bretagne Lin imagine sa future usine de teillage avec la friche Gad
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Bretagne Lin imagine sa future usine de teillage avec la friche Gad

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L’entreprise Bretagne Lin, créée il y a moins d'un un an, à Landivisiau, est en passe d’acquérir le site de l’ancien abattoir de Lampaul-Guimilliau, abandonné depuis 2013. Le projet d'un montant de 6 à 7 millions d'euros prévoit l’installation d’une usine de teillage du lin, le seul de la région. Le démarrage de l’activité est espéré pour fin 2024 ou début 2025.

La friche Gad, à Lampaul-Guimiliau, va renaître après 10 ans sans projet viable — Photo : Jonathan Konitz

Encore un petit diagnostic environnemental - pour s’assurer de l’absence de pollution sur la friche Gad - et Bretagne Lin deviendra propriétaire de la friche Gad. "Nous devons signer le compromis de vente au plus tard en octobre 2023 et l’achat doit être effectué de façon définitive avant le 1er février 2025", planifie le PDG de la société, Dominique Le Nan. Montant de la transaction : 500 000 euros HT pour une surface de six hectares, bâtiments compris.

De nombreux travaux

Le Breton désire y installer une usine de teillage, "pour séparer les éléments du lin. Les fibres longues pour le textile, les fibres courtes à destination de la papeterie et de l’industrie, et les graines pour l’alimentation humaine ou animale. Nous voulons implanter un vrai pôle lin", expose-t-il. L’activité devrait démarrer fin 2024 ou début 2025. Une renaissance car ce type d’usine a disparu de la région. Elles étaient 14 en 1923, essentiellement dans le Léon dans le Finistère et le Trégor en Côtes-d'Armor.

Mais avant, l’ancien abattoir Gad, fermé en 2013, devra passer par la case travaux. Ils sont en cours d’estimation. "Nous sommes en train de réaliser des plans précis d’implantation des lignes, déterminons quelles cloisons seront à modifier, les toits à revoir, etc. Même si le site ne paraît pas très cher à l’achat, avec la mise aux normes, ça nous reviendra au même prix que du neuf. On évalue l’investissement entre 6 et 7 millions d’euros. L’objectif est de mener le chantier en 2024 pour pouvoir traiter la récolte de lin textile dans la foulée."

Bretagne pack déménagera aussi

Le démarrage de l’activité va s’accompagner d’embauches. Le recrutement et la formation des futurs salariés, sont prévus pour le quatrième trimestre 2024. "Au départ, nous serons en 1x8, puis 2x8 et 3x8. L’objectif global d’ici quatre à cinq ans est d’arriver à 80 voire 100 salariés." Le business plan étant en cours d’écriture, impossible pour l’industriel d’évoquer une quelconque projection sur le chiffre d’affaires visé.L'entreprise Bretagne Pack (Landivisiau, 14 salariés, 793 K€ de CA en 2021), fondée elle aussi par Dominique Le Nan en 2022 et spécialisée dans la fabrication de filets pour emballages alimentaires et non alimentaires, sera rapatriée à Lampaul-Guimiliau à une date encore indéterminée. Cela permettra une économie sur le loyer car l’entreprise est actuellement locataire. Mais ce ne sera pas le seul avantage. "Tout regrouper au même endroit nous permet de réduire notre empreinte carbone et les coûts de transport", souligne le PDG. À terme, la cellulose nécessaire à la fabrication de ses filets devrait être remplacée par du lin.

Reste une question : le projet de filature de lin annoncé en grande pompe fin 2022 par Linfini, est-il un concurrent aux yeux de Dominique Le Nan ? "Nos activités ne sont pas concurrentes et pourraient être complémentaires. Nous avons déjà eu plusieurs échanges mais nous n’avons aucun lien juridique ou capitalistique. Je ne vois pas d’un mauvais œil leur installation en Bretagne : plus il y aura d’acteurs, plus la filière pourra se structurer et se développer."

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