Plus de 350 entreprises rencontrées et visitées, c’est le bilan 2023 de l’équipe régionale des Cadet (contrats néoaquitains de développement de l’emploi dans les territoires), dispositifs dédiés au soutien à l’activité économique sur des territoires "vulnérables ou ayant connu un sinistre économique". Ces sociétés - en majorité des TPE et PME - ont bénéficié de 21 millions d’euros d’aides en 2023 dont 3,5 millions de fonds européens et 1,7 million investis en fonds propres par Naco (Nouvelle-Aquitaine Co-Investissement), entré en 2023 au capital de Cyclair (Vienne), Symbiose (Gironde), Metal Additive Technologies (Châtellerault) ou Geev (Gironde) dernièrement.
Ce bilan annuel a permis de souligner le développement des entreprises locales dans les sept territoires qui bénéficient du dispositif de renforcement d’attractivité en Nouvelle-Aquitaine : le Bergeracois (Dordogne), la Haute Gironde, le Mellois-Sud Vienne, la Creuse, Tulle (Corrèze), Châtellerault (Vienne) et la vallée du Lot (Lot-et-Garonne).
Ce dernier, très tourné vers l’agriculture et l’agroalimentaire et ayant connu un recul (d’environ 15 %) de l’emploi privé entre 2008 et 2015, a mobilisé un budget Cadet de 31,8 millions d’euros pour 570 dossiers entre 2021 et 2023. La création d’un nouvel incubateur de l’Agropole d’Agen "sans doute autour de la transformation agricole" après un premier essaimage à Damazan ou encore une nouvelle usine pour Argiles d’Aquitaine (20 nouveaux emplois sur trois ans) font ainsi partie des actions à l’étude.
Une "task force" d’implantations en Creuse
Si le Territoire Creusois (13 M€ mobilisés, 215 entreprises accompagnées depuis 2021), entré dans le dispositif en 2018, est inquiet de la vente potentielle du groupe GMD, propriétaire du site de LSIndustrie de La Souterraine (90 salariés), ex GM & S liquidé en 2017, le soutien à l’activité reste croissant.
Le dispositif a permis de soutenir la création de 330 emplois (et le maintien de 130 emplois) sur la zone, d’accompagner l’implantation du groupe de maroquinerie Rioland à La Souterraine (140 emplois) et a participé à une "task force" pour soutenir l’implantation d’entreprises.
Résultat : 9 dossiers ont été étudiés depuis 2022, trois sont en "short list" et celui de l’usine Biosyl (producteur de pellets, 27 M€ investis), au nord de Guéret, est le plus avancé (bien que faisant face à des oppositions sur un permis de construire).
Eurenco et la FEDD dopent le Bergeracois
Parmi les autres faits notables, dans le Grand Bergeracois (23,4 M€ de financements Cadet), le redémarrage de la production de nitrocellulose par Eurenco (116 M€ de CA en 2022), fabricant de charges explosives pour l’Armée basé dans le Vaucluse à Bergerac et le projet d’agrandissement de l’usine FEDD (cartes électroniques) occupent les regards. Mais le territoire mise aussi sur l’implantation de start-up comme la toulousaine Green Gen Technologies, qui fabrique notamment des gourdes en fibres de bois ou des bouteilles en fibre de lin.
Dans le Mellois-Sud Vienne, (24,4 M€ mobilisés, 240 entreprises accompagnées depuis 2020), la fermeture fin 2023 de l’abattoir Socopa et la perte de 210 emplois n’ont pas été compensées par les plus de 160 emplois maintenus par le sauvetage de la Coopérative laitière de la Sèvre. Le territoire revendique cependant plus de 280 emplois créés dans plus de 150 entreprises locales depuis fin 2020.
La revitalisation économique se poursuit aussi à Tulle où Imet Alloys, qui a racheté l’usine de BorgWarner en 2022, prévoit 10 recrutements au premier semestre 2024.
