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Emmanuel Macron visite la future usine d’Eurenco à Bergerac, symbole de la réindustrialisation de la Défense
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Emmanuel Macron visite la future usine d’Eurenco à Bergerac, symbole de la réindustrialisation de la Défense

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L’entreprise Eurenco relocalise sa production de poudre à canons pour gros calibre. À l’occasion de la pose de la première pierre de la nouvelle usine jeudi 11 avril, le président de la République, Emmanuel Macron était présent, accompagné de patrons d’entreprises clés de la Défense en France, installées sur des sites majeurs dans le Sud Ouest.

Emmanuel Macron, ici entouré de Bruno Lemaire et du PDG d’Eurenco Thierry Francou, encourage les industriels de l’armement à relocaliser et accélérer la cadence — Photo : Claude-Hélène Yvard

Le cortège présidentiel est arrivé vers 11 heures sur le site d’Eurenco à Bergerac. Accompagné de deux de ses ministres, Bruno Lemaire à l’Économie et aux Finances, et Sébastien Le Cornu aux Armées, Emmanuel Macron est venu poser la première pierre de la nouvelle usine de production de poudre à l’ancienne SNPE (Société nationale des poudres et des explosifs).

"Pas de fatalité industrielle"

"Il n’y a pas de fatalité industrielle", a indiqué Emmanuel Macron lors de la présentation du projet qui prévoit la réalisation d’une quinzaine de bâtiments sur 15 ha. Ce sont des entreprises locales et régionales qui sont à pied d’œuvre pour rendre le site opérationnel en début d’année 2025. C’est donc à Bergerac que sera relocalisée la fabrication de poudre de gros calibre dont sont notamment équipés les canons Caesar, envoyés en Ukraine. Elle avait été délocalisée en Suède en 2007.

Créée en 1915, l’usine de Bergerac a compté jusqu’à près de 1 800 salariés. Ils étaient 200 en 2020, ils sont 330 aujourd’hui et seront 450 d’ici un an.

Plusieurs projets de front pour Eurenco

Le groupe Eurenco, basé dans le Vaucluse, investit une centaine de millions d’euros dans le projet, l’un des nombreux qu’elle mène de front. "Sur nos différents sites européens, nous allons investir à hauteur de 500 millions d’euros entre 2024 et 2026, grâce à nos commandes qui courent jusqu’en 2030. Celles-ci représentent 1,2 milliard d’euros", précise Thierry Francou, le PDG d’Eurenco.

Créé il y a vingt ans, le groupe est devenu leader européen des poudres et explosifs, pour un chiffre d’affaires prévisionnel cette année à 500 millions dont 75 % à l’export, contre 200 millions en 2021. Au total, avec l’aide de tous ses sites, Eurenco va multiplier par dix sa production de poudre gros calibre d’ici 2026 et doubler sa capacité de production de charges modulaires.

De nombreux sites du Sud Ouest concernés par l’économie de guerre

Le président de la République est venu accompagné d’une dizaine de patrons de l’armement dont Dassault Aviation, Airbus Helicopters, Naval Group, Roxel, KNDS France, Aubert et Duval. Ces grandes entreprises sont particulièrement représentées dans le Sud Ouest, avec des sites de production majeurs qui seront directement concernés par "l’économie de guerre" voulue par le chef de l’État. Parmi eux, Roxel fabrique des missiles à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde), KNDS (Nexter) des chars à Limoges (Haute-Vienne), Dassault assemble ses Rafale à Mérignac (Gironde), Naval Group conçoit et produit les équipements pour les systèmes de combat et les plateformes des navires militaires à Ruelle-sur-Touvre (Charente), Aubert et Duval dispose d’un site de production d’alliages à Pamiers (Ariège), Les Forges de Tarbes, détenues par le landais Europlasma, fabriquent des corps creux d’obus dans les Hautes-Pyrénées, Texelis fabrique la mécanique et le moteur du blindé Serval à Limoges.

Montée en cadence des productions

"Nous sommes partis durablement pour nous installer dans un changement géopolitique, géostratégique où les industries de défense vont avoir un rôle croissant", a estimé le chef de l’État. Concrètement, cela inclut dès à présent le triplement de la production de canons Caesar, la montée en cadence de production de trois avions Rafale par mois contre un auparavant chez Dassault Aviation, la réduction du temps de production de 18 à 6 mois des radars GM200 chez Thalès.

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