Bordeaux
Geev ajoute les invendus de distributeurs à sa plateforme de dons d’objets
Bordeaux # Informatique # Transition écologique

Geev ajoute les invendus de distributeurs à sa plateforme de dons d’objets

S'abonner

L’appli de dons - initialement réservée aux particuliers - poursuit sa croissance en incluant désormais les professionnels, toujours dans une optique antigaspillage. Sa récente levée de fonds de 4,5 millions d’euros doit financer le développement de cette offre BtoB et confirme la vigueur de sa communauté qui a explosé les compteurs de Tudigo.

Geev compte aujourd’hui 19 collaborateurs — Photo : Geev

"Lancer cette verticale reste un challenge puisque nous sommes historiquement BtoC, reconnaît Hakim Baka, l’un des deux fondateurs de l’appli de dons Geev. Nous travaillons à la branche professionnelle depuis 3 ou 4 ans et l’expérimentons avec Conforama, notre principal client, depuis 2022." La start-up va pouvoir accélérer grâce au tour de table de 4,5 millions d’euros bouclé début février auprès de partenaires historiques dont Daphni et BNP Paribas Développement, et de nouveaux actionnaires dont le fonds régional Naco, le fonds d’investissement lyonnais Team for the Planet, ainsi que de 1 500 investisseurs privés via Tudigo. Un record pour l’acteur girondin de crowdfunding et "une marque de confiance qui a forcément encouragé les investisseurs", analyse le dirigeant.

À côté des annonces de particuliers, apparaît désormais le logo "pro" sur l’appli de dons Geev. La start-up, née en Gironde il y a sept ans, s’attelle à convaincre d’autres distributeurs - indépendants, franchisés grands groupes - de se joindre à elle. "Nous sommes en train de signer des contrats mais il est encore un peu tôt", glisse Hakim Baka. Geev leur propose deux services : une alternative à la reprise et une seconde chance pour les objets non alimentaires invendus.

Alternative à la reprise

Imposée par le principe de la responsabilité élargie du producteur (Rep), la reprise d’anciens objets (meubles, électroménager, etc.) est une obligation pour le distributeur. " Mais les produits finissent au mieux au recyclage. Geev intervient en solution de réemploi ", souligne Hakim Baka. En encourageant le client à donner son ancien canapé plutôt qu’à le faire reprendre par le magasin qui lui livre le nouveau, le distributeur économise des frais, le client gagne un bon d’achat et tous économisent du CO2.

Les fondateurs Florian Blanc et Hakim Baka pensent déjà à développer l’appli hors des frontières — Photo : Geev

Invendus donnés ou vendus à petit prix

Autre voie pour embarquer les professionnels : écouler via le don ou la vente à petit prix (-50 % minimum) les produits considérés "en situation d’échec". Des restes de soldes, des retours, des abîmés, des produits non-vendus et en trop petites quantités pour être digitalisés, des fins de séries… "Proposer de la vente n’était pas évident, mais elle a finalement été bien comprise parce qu’elle répond à la même logique antigaspi, commente le cofondateur de Geev. Il ne s’agit pas de promotion déguisée, cela ne concerne que des objets en faible quantité et - comme pour toute l’appli - en extra-local, sans envoi. Notre objectif est de générer du trafic en magasin. Sachant qu’en venant récupérer un produit en boutique, un client Geev sur deux achète autre chose." L’offre a commencé à se déployer dans la région bordelaise depuis mi-2023 et doit gagner la France entière.

Rentabilité dans un an, export en 2026

"Notre démarche est facilitée par notre communauté déjà en place", témoigne Hakim Baka. Et des chiffres éloquents : 5 millions d’utilisateurs, 26 millions de produits qui ont trouvé une nouvelle vie, plus de 200 000 tonnes d’émissions de CO2 économisés. Geev se rémunère par des abonnements (39,99 € par an pour les particuliers).

Avec une croissance de 30 % en 2023 (1,3M€ de CA pour 19 collaborateurs) "et probablement équivalente cette année", Geev espère être rentable pour le BtoC d’ici un an. "Notre croissance a toujours été et sera toujours raisonnée. Changer les habitudes prend du temps", ajoute Hakim Baka. Étape suivante : l’export, envisagé dans deux ans.

Bordeaux # Informatique # Transition écologique # Levée de fonds # Start-up