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Avec Boost Côte d’Azur, 10 dirigeants apprennent à faire de la croissance externe
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Avec Boost Côte d’Azur, 10 dirigeants apprennent à faire de la croissance externe

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Le programme Boost Côte d’Azur vient officiellement de démarrer. Porté par l’UPE06, avec l’IRCE et Connect Pro, il vise à accélérer le développement des entreprises maralpines, en passant par la case "croissance externe". Et cela s’apprend, même lorsque l’on est un dirigeant aguerri.

Autour de Pierre Ippolito (au centre à la première ligne), président de l’UPE 06, se trouvent les 10 dirigeants azuréens sélectionnés dans la première promotion de Boost, et des partenaires du programme, dont l’IRCE et Connect Pro — Photo : Olivia Oreggia

Ils sont 10 (et 11 à terme) qui composent la première promotion de l’accélérateur Boost. Une promotion 100 % masculine par la force des choses, aucune femme entrepreneure ne s’étant présentée. La dizaine de dirigeants sélectionnés ont des profils, des activités, des parcours très différents mais tous sont à la tête d’une TPE ou PME qui réalise entre 1 et 10 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les Alpes-Maritimes et tous veulent s’armer pour accomplir une opération de croissance externe.

Une démarche "pas naturelle"

"Une première opération de croissance externe, ce n’est pas naturel, on ne sait pas comment faire. Il faut prendre des risques", souligne Pierre Ippolito, président de l’UPE06, à l’initiative du projet. Le dirigeant sait bien de quoi il parle, le groupe Ippolito qu’il dirige ayant signé les acquisitions de Ratto Père & Fils, d’Assainissement Services ou encore d’Auto Choc. "C’est l’objectif de Boost : former et acculturer les chefs d’entreprise de notre territoire pour structurer leur réflexion sur le sujet."

"La croissance externe, pour moi, c’était clairement du chinois."

Gérant d’Erco (Mouans-Sartoux), un fabricant d’arômes alimentaires et de parfums distribués exclusivement à l’export, Malek Ziani confirme : "La croissance externe ne m’est pas venue naturellement. Pour moi, c’était clairement du chinois. Déjà, il fallait comprendre comment cela allait se faire, comment trouver une cible, quels sont les pièges à éviter, comment se financer…"

Les ateliers collectifs viennent de démarrer et se tiendront tous les 10 jours, en alternance avec des séances individuelles, jusqu’à fin octobre pour y trouver précisément toutes les réponses. "C’est un parcours d’accélération très concret et pragmatique pour amener les chefs d’entreprise jusqu’à la concrétisation de leur projet", souligne Christophe Sivelle, directeur général de l’IRCE, l’Institut régional des chefs d’entreprise. Et en la matière, les dirigeants sont à des états d’avancement très divers.

Identifier une cible

À la tête de l’entreprise industrielle Orsteel, Adrien Sfecci est le seul à avoir une cible en ligne de mire, quand Cédric Genre, directeur général de la Société Provençale de Nettoyage, aimerait "reprendre une structure dans le même secteur" ou que iPepper, société de conseil en informatique et édition de solutions en IA à Sophia Antipolis, vise une acquisition à Paris pour "pouvoir accélérer" dans la capitale. Mathieu Chauvin, PDG de l’agence de voyages en ligne OptionWay, dit vouloir "participer à l’émergence d’un nouveau tourisme. L’objectif est de diversifier notre activité. Je suis dans une phase exploratoire."

Malek Ziani souhaite quant à lui "pouvoir un jour peut-être rivaliser avec les multinationales" face auxquelles il est en concurrence. Avec une acquisition dans son secteur d’activité, il pourra " aller chercher de nouvelles parts de marché, pénétrer de nouveaux marchés, acquérir de nouveaux clients et savoir-faire, développer l’outil de production."

Une chose est sûre, pour chacun, le parcours s’annonce intense. Les deux premiers jours en ont donné un aperçu. "Je n’en suis qu’au balbutiement du projet, confie Mathieu Kleynhoff qui dirige l’entreprise familiale Berkley Peintures à Carros. Mais je pense que j’ai gagné quelques mois de réflexions et de sueur, en me recadrant et en m’apercevant de beaucoup de choses en deux jours ! J’ai décidé de me concentrer sur mon secteur d’activité, je sais déjà quelles sont les premières étapes que je vais mettre en œuvre très rapidement et je vais attaquer par la recherche de cibles."

Garder les sièges sociaux sur le territoire

Une quête qui ne devrait pas relever de la mission impossible quand on sait que démographiquement, des milliers de dirigeants vont bientôt partir à la retraite. "Il va y avoir des opportunités de croissance externe, reprend Pierre Ippolito. Et il faut que les sièges sociaux, c’est-à-dire le pouvoir décisionnaire des sociétés, la richesse directe et indirecte, restent ici."

Président de l’UPE 06, Pierre Ippolito connaît bien la question de la croissance externe, levier qu’il a souvent utilisé ces dernières années au sein du groupe familial Ippolito — Photo : Olivia Oreggia

Il semblerait qu’une fois réussie, une acquisition donne le goût pour d’autres opérations de croissance externe. Julien Bounicaud, avec son épouse Juliane, a repris la Maison de la Mousse en 2019 qui comptait alors un collaborateur et 140 000 euros de chiffre d’affaires. Aujourd’hui devenue La Manufacture de la Méditerranée, la société à mission affiche plus de 800 000 euros de chiffre d’affaires, 8 collaborateurs et l’acquisition fin 2023 de la Menuiserie Dalmasso (6 collaborateurs, CA : 600 000 €). "Ça se passe très bien, nous avons trouvé beaucoup de synergies dans nos activités. Aujourd’hui, nous nous projetons déjà sur 2025 et avons envie de faire encore plus grossir notre groupe. Et même si on connaît déjà le processus de rachat d’une entreprise, on se rend compte qu’il nous manquait des choses pour être plus performant dans l’acquisition, pour mieux cibler. les entreprises à reprendre".

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