Lisaqua lance ses élevages de gambas à faible impact
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Lisaqua lance ses élevages de gambas à faible impact

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Après avoir levé près de cinq millions d’euros, la start-up nantaise Lisaqua commence à déployer son réseau de fermes d’élevage de gambas à faible impact environnemental, à proximité des lieux de consommation.

Charlotte Schoelink, Caroline Madoc et Gabriel Boneu, fondateurs de Lisaqua — Photo : Lisaqua

Créée en 2018 par Charlotte Schoelink, docteur en biologie marine, Caroline Madoc, ingénieur des Mines de Paris et Gabriel Boneu, diplômé d’HEC, la start-up nantaise Lisaqua a pour ambition de revisiter le mode de production des crevettes tropicales à travers des fermes aquacoles terrestres à faible impact environnemental.

Un système innovant de "permaquaculture"

Des gambas Lisaqua Made in Nantes pour du zéro kilomètre pour les consommateurs nantais. — Photo : David Pouilloux

"Notre vision est de produire plus et mieux, avec moins de ressources. Pour y parvenir, nous avons développé, dans l’esprit de la permaculture, un système de permaquaculture qui couple la culture de gambas, de micro-bactéries et d’invertébrés marins en milieu fermé. Les micro-organismes sont garants de la qualité de l’eau. Les effluents de gambas sont traités et valorisés par un élevage d’invertébrés marins à destination de l’alimentation animale, dans une logique d’économie circulaire industrielle", décrit Gabriel Boneu, président de Lisaqua. Ce système permet de produire des gambas garanties "triple zéro" (zéro antibiotique, zéro kilomètre parcouru, zéro rejet polluant), tout en économisant 99 % d’eau par rapport à un élevage conventionnel. "Nous sommes des pionniers sur un marché qui tend à faire revenir l’aquaculture vers les côtes, voire sur terre, pour limiter les risques de contamination et réduire fortement la pression sur les milieux naturels, comme la mangrove", explique le dirigeant.

Levée de fonds de 4,9 millions d'euros

Après trois ans de R & D et la construction d’une ferme pilote à Saint-Herblain, près de Nantes, Lisaqua a levé près de 5 millions d’euros en mars pour passer à l’échelle 1. Cette opération a été réalisée via une augmentation de capital de 2,6 millions d’euros auprès de Bamboo, d’investisseurs privés et de la Coopérative agricole costarmoricaine Le Gouessant, qui apporte son expertise en nutrition et fabrication d’aliments pour l’aquaculture. Les investisseurs historiques comme Litto Invest ont également participé au tour de table, complété par un financement de 2,3 millions d’euros auprès de Bpifrance et des banques Crédit Maritime Grand Ouest et CIC Ouest.

Une première ferme près de Nantes

Gambas nantaises produites par Lisaqua — Photo : David Pouilloux

Ce financement permet à Lisaqua de finaliser la construction, toujours à Saint-Herblain, de sa première ferme grandeur nature. Représentant un investissement de deux millions d’euros pour une capacité de production de 10 tonnes de gambas par an, elle commencera à fonctionner à plein régime dès l’été 2022. La levée de fonds doit également permettre le recrutement d’une dizaine de collaborateurs pour atteindre un effectif de 25 personnes d’ici la fin 2022. Elle servira également à financer les études portant sur une seconde ferme en région parisienne.

Une seconde ferme en Seine-et-Marne

En effet, dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt lancé en 2021 par le SMITOM (le syndicat intercommunal en charge du traitement et de la valorisation des déchets ménagers et assimilés) du Nord Seine-et-Marne et par Veolia, Lisaqua a été retenu pour un projet qui utilisera l’énergie thermique résultant de la valorisation énergétique des ordures ménagères pour chauffer les installations d’une nouvelle ferme aquacole sur la commune de Monthion. "Nos gambas sont élevées dans une eau à 28°. À Saint-Herblain, nous chauffons nos installations au gaz en travaillant sur l’isolation et les économies d’énergie. À Monthion, ce sera encore plus vertueux, puisque nous utiliserons de l’énergie résiduelle", indique Gabriel Boneu. La ferme de Monthion produira 500 tonnes de crevettes par an à partir de 2025. Le financement de cet investissement, qui se chiffre à plusieurs dizaines de millions d’euros, nécessitera une nouvelle levée de fonds en 2023.

10 000 tonnes de gambas par an en 2030

En effet, les ambitions de Lisaqua ne s’arrêtent pas là. L’objectif de la start-up nantaise est de produire10 000 tonnes de gambas par an d’ici 2030 à travers un réseau de 20 à 40 fermes, implantées à proximité des lieux de consommation, soit les grandes métropoles françaises mais également européennes. Les gambas sont, en effet, commercialisées en circuit court auprès des poissonniers et restaurateurs locaux, comme c’est le cas à Nantes depuis 2019. "En produisant plus, nous allons pouvoir livrer davantage. Nous évoluons, en effet, sur un marché où la production est insuffisante pour répondre à la demande. La France, deuxième consommateur européen, importe 80 000 tonnes de gambas par an. Notre production locale permet de livrer des crevettes ultra-fraîches, en circuit court, sans passer par la phase congélation ou cuisson. Nous sommes en recherche active de nouveaux sites d’implantation", indique Gabriel Boneu.

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