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Vincent Quandalle (B & B Hotels) : « Nous accélérons notre stratégie de développement en France et à l'étanger »
Interview Brest # Hôtellerie # Investissement

Vincent Quandalle directeur général France de B&B Hotels Vincent Quandalle (B & B Hotels) : « Nous accélérons notre stratégie de développement en France et à l'étanger »

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Venant d'être racheté par Goldman Sachs, le brestois B & B Hotels va poursuivre sa croissance tant dans l'Hexagone qu'à l'étranger. Le directeur général France, Vincent Quandalle, nous livre les prochaines ambitions de ce groupe à la tête de 476 hôtels, dans la lignée des plans déjà accomplis.

— Photo : © B&B Hotels

Employant 983 salariés dont 100 à Brest, B & B Hotels vient d’être racheté pour environ 2 milliards d’euros par la banque d’affaires américaine Goldman Sachs après trois ans sous pavillon français, avec le fonds PAI Partners. Quel bilan faites-vous des années où PAI Partners était actionnaire ?

Vincent Quandalle : Le plan mis en place à partir de 2016 a bien fonctionné avec 15 ouvertures d’hôtels par an. Fin 2018, nos 476 hôtels proposaient 41 800 chambres, dans 12 pays différents. Nous avons eu une forte croissance ces dernières années (320 M€ de chiffre d’affaires en 2014, 424 M€ de CA en 2016, 580 M€ en 2018, NDLR). Une hausse due à notre développement et à l’ouverture de nouveaux établissements, mais pas seulement. Avec un plan de rénovation de notre parc de 100 millions d’euros, aujourd’hui exécuté en entier, nous avons amélioré 180 hôtels en deux ans et demi ! Grâce à ce rythme soutenu, nous proposons désormais un réseau au top. Nous allons maintenant revenir à un rythme de rénovation « normal » de 20 à 30 hôtels par an. Ce qui correspond à une rénovation tous les 7 ou 8 ans. C’est cet effort qui a permis de pousser notre croissance.

Entre 2017 et 2018, le chiffre d’affaires du groupe avait progressé de 18,2 %, atteignant 580 millions d’euros. Allez-vous réitérer cette performance en 2019 ?

V. Q. : Nous allons faire sensiblement le même chiffre d’affaires en 2019 qu’en 2018. Malheureusement, nous avons été fortement impactés dans les grandes métropoles françaises (Paris, Bordeaux, Toulouse, Nantes, etc.) par les Gilets Jaunes. Les week-ends, nos établissements de centre-ville ont été perturbés par ces manifestations sur le premier semestre. Avec parfois des pertes de 10 % du taux d’occupation des hôtels. L’activité business, c’est-à-dire en semaine, a cependant été très bonne. Cela a en partie compensé le manque à gagner des week-ends.

Cette tendance vous a-t-elle davantage touché que vos concurrents ?

V. Q. : Non, tout le marché a connu ce phénomène. De façon générale, c’est l’image touristique de la France qui a été écornée. Aujourd’hui, l’effet s’estompe. On constate que le marché business est en progression. Par rapport à nos concurrents, nous savons que nous avons progressé en qualité grâce au plan de rénovation. Nous avons aussi fait des progrès dans l’expérience client, d’après les études que nous avons.

B & B Hôtels appartient désormais à une banque d’affaires américaine, Goldman Sachs. Cela change-t-il quelque chose ?

V. Q. : Le groupe en est à son quatrième actionnaire financier. Notre nouvel actionnaire connaît la stratégie mise en place depuis 2016 maintenant. Celle-ci reste donc la même : un développement en France et à l’étranger. On ne change pas de cap. Nous allons même accentuer ce que nous faisons, en passant de 15 ouvertures à 25 ouvertures par an. En 2020, notre parc sera composé à 50 % d’établissements en filiales et à 50 % en franchises.

Quelles ouvertures visez-vous en France ?

V. Q. : Aujourd’hui, nous avons 230 filiales et 51 franchisés en France. Nous allons poursuivre avec des ouvertures en filiales pour renforcer notre présence au plus proche des centres des grandes villes, les métropoles régionales, mais aussi Paris. Nous souhaitons également nous installer dans toutes les villes où nous ne sommes pas encore présents, plutôt via des franchises dans ces plus petites villes. En 2020, nous avons déjà des ouvertures prévues à Nice (160 chambres) à la fin de l’été, ou encore Bordeaux (150 chambres).

Et à l’étranger ?

V. Q. : Là, notre développement se fait uniquement via des ouvertures de filiales. Mais la stratégie est là même : compléter notre offre là où nous sommes déjà présents : Allemagne, Italie, Espagne, Belgique, Suisse, Slovénie Autriche, Pologne, Brésil, etc. Nous allons ouvrir, notre quatrième hôtel au Brésil à Rio, sur la plage de Copacabana, le sixième en Pologne, un deuxième en Autriche… Et nous voulons également ouvrir dans d’autres pays. Nous avons par exemple un projet déjà en cours à Budapest, en Hongrie. Nous visons aussi d’autres continents, mais il est encore trop tôt pour en parler !

Le numérique est-il aussi un axe de développement ?

V. Q. : Absolument. Pour nos clients, nous finissons d’installer dans toutes nos chambres des Chromecast pour qu’ils puissent diffuser leurs propres contenus sur la télévision. Un investissement de 2 millions d’euros.

Surtout, nous avons optimisé notre plateforme digitale pour faciliter, notamment, les achats depuis et vers les différents pays où nous sommes présents. Ce qu’on appelle « cross border ». Nous utilisons notre propre CRM (logiciel de gestion de la relation clients, NDLR) depuis cette année. Le développement du digital est un pilier de la croissance des dix prochaines années.

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