Jeunes PME de la restauration collective, Rest’o’Frais Attitude (25 salariés) et Cook Prod’Attitude (15 salariés) ont recruté et recrutent toujours des salariés handicapés. « On recherche encore un légumier », s’impatiente d’ailleurs un peu Caroline Aupetit, responsable RH de ces sociétés sises à Mérignac et dirigées par Frédéric Nouard.
Parmi les recrues, Nora, 42 ans, intervient en cuisine, puis dresse les plats dans les cantines et enfin débarrasse les tables. Avec son véhicule frigorifique, Joël, 31 ans, livre, lui, des repas aux écoles, maisons de retraite et entreprises. Des salariés consciencieux, avec qui il faut travailler autrement et prendre plus de temps pour expliquer les tâches, afin de s’adapter à leur handicap intellectuel. Ainsi, Joël utilise des bons de livraisons simplifiés.
Des stages pour se tester mutuellement
Joël et Nora officiaient auparavant dans un établissement et service d’aide par le travail (Esat), une structure dans laquelle l’activité professionnelle se double d’un soutien médico-social. Comment l’intégration en entreprise « classique » a-t-elle réussi ? Notamment grâce à une étroite relation entre l’association Adapei, qui gère l’Esat en question, et son fournisseur de repas… Rest’o’Frais Attitude. Une simple relation d’affaires au départ, qui a rapidement évolué.
Grâce à l’Adapei, la PME « multiplie les stages », une demi-douzaine rien qu’en 2016-2017. Elle accueille des travailleurs handicapés préalablement sélectionnés comme susceptibles de s’intégrer en entreprise ordinaire. Un moyen de cibler les bons profils. Puis de se tester réciproquement… Pour le stagiaire, un moyen aussi de voir si le travail lui plaît. Pour la PME d’identifier quelles fonctions pourrait effectuer tel ou tel candidat.
« Un poste de cuisinier, avec la pression qui va avec, sera plus difficile à aménager, par exemple. En revanche, un poste de légumier, où l’on pourra couper et nettoyer les légumes à son propre rythme, s’adapte plus facilement au handicap, détaille Caroline Aupetit. Cette mise en situation sert les deux parties. Même si le stagiaire s’aperçoit qu’il n’est pas prêt à quitter l’Esat, ça lui offre une nouvelle expérience, un bol d’air professionnel. »