Alors que la saison estivale commence, certaines entreprises du secteur du tourisme n’ont toujours pas trouvé le nombre de saisonniers nécessaires pour accueillir les vacanciers. C’est le cas de l’aindinoise Azureva (55 M€ de CA en 2022), spécialiste des séjours touristiques en France, qui cherche encore à pourvoir une centaine de postes, du CDD au CDI en passant par des contrats d’apprentissage en alternance, majoritairement dans l’hôtellerie et la restauration. Neuf postes sont en Savoie et deux en Haute-Savoie.
"Nous possédons 44 établissements, dont quatre en Auvergne-Rhône-Alpes", entame Nabila Lamharzi Mely, DRH de cette entreprise, dont le siège est situé à Bourg-en-Bresse. "C’est urgent et compliqué notamment pour nos établissements en Auvergne-Rhône-Alpes, où nous avons des saisonniers habituels en hiver mais qui ne sont pas les endroits les plus convoités pour l’été", poursuit-elle.
Des saisonniers plus difficiles à recruter depuis la pandémie
Si les difficultés de recrutement sont un peu moins fortes qu’il y a un an, la tendance post-Covid reste la même : de nombreux saisonniers ont changé d’activité pendant la pandémie et hôtels, restaurants et parcs de loisirs sont tous à la peine pour trouver de nouveaux candidats. "Depuis la pandémie, nous sommes confrontés à une problématique de recrutement mais aussi de management : les nouveaux arrivants n’ont pas la culture des saisonniers et il y a beaucoup plus de turn-over", poursuit la DRH d’Azureva. L’enjeu est de taille : sur les près de 1 200 salariés que compte l’entreprise en haute saison, seuls 250 sont en CDI. Tous les autres sont des saisonniers. Or, certains ne restent que le mois de juillet, et quittent leur poste en milieu de saison, après avoir été "chassés par des concurrents", ou "parce qu’ils ne sont pas satisfaits de l’emploi", poursuit la DRH.
Des avantages sociaux et en nature pour attirer les saisonniers
Azureva a pourtant mis en œuvre une stratégie incitative pour tenter d’attirer et de fidéliser les saisonniers : "Nos contrats stipulent qu’il est possible de revenir d’une année sur l’autre, ce qui entraîne certains acquis sociaux", poursuit la DRH. L’entreprise propose également une participation financière aux frais de logement pour les postes à l’année. "Dans notre établissement de la Clusaz, nous avons accordé une aide au logement au chef de cuisine. Tous les saisonniers qui peuvent être hébergés sur place au sein de nos établissements le sont", assure Nabila Lamharzi Mely, qui ajoute que l’entreprise a également investi dans des logements de fonction pour pouvoir accueillir davantage de personnel.
Une nouvelle organisation des emplois du temps
Autre initiative pour encourager les saisonniers de la part d’Azureva : modifier les emplois du temps de ces derniers pour qu’ils aient moins de coupures dans la journée et n’aient donc pas à effectuer des allers-retours entre chez eux et leur lieu de travail pendant la journée. Cette nouvelle organisation du travail est en phase de test dans l’un des établissements d’Azureva de la côte Atlantique. L’entreprise espère ainsi pouvoir attirer les travailleurs locaux, plus disposés à faire les trajets si leur journée de travail est moins hachée. Dans l’immédiat, si tous les postes ne sont pas pourvus pour l’été, les équipes déjà embauchées devront faire des heures supplémentaires. "Nous allons devoir nous organiser au jour le jour avec pour objectif d’éviter de devoir annuler des séjours faute de personnel", conclut la DRH.
