Le Journal des entreprises : Le préfet du Rhône Pascal Mailhos a indiqué vouloir vous rencontrer pour sensibiliser les bars et restaurants à davantage respecter les mesures sanitaires. Avez-vous été contacté ?
Laurent Duc : Pas encore. En revanche, j’ai moi-même sollicité les services de l’État cet été. Je suis désespéré de constater que de nombreux patrons de bars ou de restaurants laissent danser leurs clients ou permettent à leurs serveurs de se déplacer avec le masque sur le menton.
Que demanderez-vous au préfet ?
J’attends que les contrôles soient renforcés, et conduits avec fermeté. Et s’il le faut, qu’ils soient suivis de fermeture administrative. Je mets en garde ces établissements : quinze jours de fermeture administrative, ça permet de remettre les pieds sur terre. Les bars de la Côte d'Azur, tels que le café Sénéquier de Saint-Tropez, pourraient en témoigner.
« Un véritable hold-up »
Êtes-vous dans votre rôle en demandant de telles mesures ?
Absolument ! Mon rôle consiste à assurer une égalité de traitement pour tous les établissements qui font face à des contraintes inédites. Je dois faire en sorte que tout le monde soit logé à la même enseigne. Or actuellement, ces établissements qui laissent les clients danser au bord d’une piscine sans masque et un verre à la main pratiquent un hold-up. Cela va au-delà de la distorsion de concurrence : évidemment que les clients qui ont envie de s’amuser vont davantage dans de tels endroits, mais c’est irresponsable et irrespectueux. Comme citoyen, je suis scandalisé que ce genre d’attitude soit tolérée. D’autant que l’on connaît les établissements en infraction, il suffit de regarder les photos qui circulent sur les réseaux sociaux.
