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Upcyclink ouvre ses recettes à base de coproduits vers l'étranger
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Upcyclink ouvre ses recettes à base de coproduits vers l'étranger

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Valoriser les déchets issus des procédés de transformation agroalimentaire, c’est l’offre que propose Upcyclink, entreprise fondée en juillet 2021 et basée à Saint-Avé. De quoi accélérer son développement sur l’optimisation des méthodes industrielles du secteur, notamment à l’international.

Jean-Pascal Bergé, Myriam Thélu et Frédéric Mens, fondateurs de Upcyclink — Photo : DR

Comptant un chiffre d’affaires de 160 000 euros et 6 collaborateurs, dont un alternant, Upcyclink, avance prudemment sur sa spécialité, la valorisation des coproduits de l’agroalimentaire, mais avec déjà de solides références. Ses trois fondateurs et associés le veulent ainsi. Il y a Jean-Pascal Bergé, docteur en biotechnologies passé notamment par l’Ifremer (40 % des parts), Myriam Thélu, ancienne responsable administrative et commerciale avec une expérience notable chez EDF (20 %) et Frédéric Mens, ingénieur spécialisé dans les process alimentaires (40 %). Leur ambition ? "Construire un avenir durable où le déchet devient une ressource au cœur d’une véritable économie circulaire." Leur terrain d’expérimentation ? Le secteur des produits de la mer.

Nouveaux débouchés

"Nous avons travaillé autour d’une problématique bien spécifique au mareyage. Pour chacun des poissons achetés en criée, environ 50 % est fileté puis conditionné pour être consommé. Le reste termine au mieux en farine destinée à la nutrition animale", déplore Jean-Pascal Bergé. La société lorientaise Arpège Marée (Vivo group) s’est ainsi rapprochée d’Upcyclink et a débloqué 1,3 million d’euros pour revoir ses procédés avec en prime la création de 7 emplois. "La solution que nous avons mise en place consiste à reprendre ces coproduits, par l’extraction de la pulpe située autour de l’arête centrale du poisson, puis à les surgeler. Cette nouvelle matière première ouvre de nouveaux débouchés dans l’élaboration de plats préparés pour l’alimentation humaine," reprend Jean-Pascal Bergé.

De sérieux prospects en Irlande

Un travail prodigieux attend Upcyclink sur des pans entiers de l’industrie agroalimentaire car de nombreux biodéchets ne sont pas valorisés. "Des solutions techniques existent, mais elles sont parfois compliquées à mettre en œuvre, et la valeur économique générée ne revient pas forcément à ceux qui la produisent", fait valoir le dirigeant. Il y a aussi parfois certaines réticences à franchir, notamment lorsque se présentent des marchés méconnus. "Nous restons au plus près du client, de son savoir-faire et de ses débouchés historiques, même si beaucoup de coproduits peuvent intéresser aujourd’hui des secteurs à haute valeur ajoutée comme la cosmétique ou la pharmacie."

Upcyclink intervient en deux phases. Rémunéré au forfait, un travail d’audit est d’abord conduit auprès du client avant la livraison d’une étude complète des opportunités techniques et commerciales. Une solution clés en main de livraison du process et d’accompagnement peut être ensuite établie avec un paiement en royalties sur les bénéfices générés. "Si cette disposition peut gêner certains acteurs, elle reste le gage d’un risque partagé", fait valoir Myriam Thélu avant de rappeler que plus de 35 % de l’activité de Upcyclink est consacrée à la R & D. De solides perspectives commerciales s’ouvrent déjà en Europe, notamment en Irlande, où l’entreprise espère trouver de nouveaux relais de croissance afin d’étoffer encore ses effectifs et atteindre une dizaine de salariés d’ici 2025.

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