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Prince de Bretagne s’empare du défi de l’eau
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Prince de Bretagne s’empare du défi de l’eau

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La coopérative maraîchère bretonne Prince de Bretagne, dans le cadre de sa démarche RSE, a décidé de participer à un dispositif de gestion de la quantité et qualité de l’eau. Un groupe de 42 maraîchers y participe avec l’idée de partager ensuite les bonnes pratiques.

Maraîchers de Prince de Bretagne — Photo : L'Oeil de Paco - Le Bescond Jean-François

Si les agriculteurs sont souvent pointés du doigt en matière d’écologie, une partie du secteur agricole tente pourtant de mettre en place des actions en faveur de l’environnement. C’est ce que revendique la coopérative agricole Prince de Bretagne (662 salariés, 352 M€ de CA en 2021, 1 322 maraîchers), qui développe depuis plusieurs années déjà une démarche RSE. L’été 2022 et sa sécheresse présente même en Bretagne a aussi servi à la prise de conscience de producteurs.

Pratiques alternatives

Face au défi de l’eau, 42 maraîchers de la coopérative bretonne qui regroupe la Sica, Maraîchers d’Armor et Terres de Saint-Malo, ont décidé de participer au PSE (Paiement pour Services Environnementaux), un dispositif d’aide proposé par la Chambre d’agriculture et trois collectivités territoriales bretonnes. "Ils incitent à la performance environnementale des systèmes d’exploitation agricoles au travers de trois axes, explique Marie-Amélie Lacroix, responsable développement durable de Prince de Bretagne. La suppression complète des herbicides, la mise en place d’une lutte anti-érosion et le diagnostic des parcelles pour évaluer les risques." Les techniques proposées s’appuient sur des études réalisées en 2021 et 2022. "L’une d’elles a été menée par la station le Caté de Prince de Bretagne qui conduit des programmes de recherche appliquée", souligne Marie-Amélie Lacroix.

Maraîchers de Prince de Bretagne — Photo : L'Oeil de Paco - Le Bescond Jean-François

Le groupe pilote met en place depuis 2022 des techniques culturales permettant de limiter le ruissellement de l’eau et de préserver la qualité de l’eau. L’objectif est de supprimer d’ici 5 ans l’utilisation des herbicides sur 1 467 hectares, de réduire l’érosion sur 1 717 hectares et de renforcer les aménagements bocagers sur 675 hectares. "Certains ont, par exemple, investi dans les effaceurs de traces de roue qui permettent de réduire le ruissellement de 64 % ou encore dans des barbuteuses", indique la responsable développement durable. Ces machines permettent de créer de petites buttes régulièrement dans les lignes entre les rangs de légumes, limitant, là aussi le ruissellement de l’eau. À la place des herbicides, les maraîchers font appel à des paillages biodégradables.

Besoin des aides

Le programme sur cinq ans permet d’obtenir des aides de l’État. "C’est indispensable car ces investissements sont lourds en argent et en temps. Les maraîchers ont besoin de ce coup de pouce pour mettre en place tous ces éléments qui demandent du temps", insiste Marie-Amélie Lacroix. En contrepartie, la Chambre d’agriculture réalise des points d’étapes tous les ans sur les avancées.

Au-delà des 42 maraîchers participants au dispositif PSE, Prince de Bretagne mise sur l’émulation entre producteurs. "Notre modèle coopératif permet et encourage les échanges, dans les réunions, les assemblées générales, dans les stations où ils livrent leurs fruits et légumes, etc.", note la responsable. Ainsi, les bonnes pratiques voyagent déjà. "Un producteur a invité ses voisins à voir comment fonctionnait son effaceur de traces. Un autre a mis en place un roulement pour prêter sa barbuteuse. Il s’agit de convaincre petit à petit du bon sens de ces pratiques."

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