Bretagne
Linfini affine son projet industriel dans une friche de Pleyber-Christ
Bretagne # Industrie manufacturière # Implantation

Linfini affine son projet industriel dans une friche de Pleyber-Christ

S'abonner

La future filature de lin prend forme. Malgré quelques retards, la société Linfini a choisi son site à Pleyber-Christ dans une friche pour un investissement de 13 millions d’euros. La livraison est prévue en 2025 mais l’atelier devrait être prêt à produire dès fin 2024.

Xavier Denis, PDG, et Tim Mûller, DGA, ont cofondé Linfini pour installer en Bretagne une filature de lin — Photo : Isabelle Jaffré

Annoncé d’abord fin 2023, c’est finalement fin 2024 que verra le jour la filature Linfini, à Pleyber-Christ, près de Morlaix. “Malheureusement, nous avons rencontré des obstacles que nous n’avions pas anticipés”, expliquent les deux cofondateurs Xavier Denis, PDG et Tim Müller, DGA. PLU, Zéro artificialisation des sols. C’est finalement dans la friche de l’ancien entrepôt de kaolin (argile blanche) de la société Imerys.

13 millions d’euros d’investissement

L’investissement total s’élève à 13 millions d’euros, dont environ 6 millions serviront à l’achat du bâtiment (350 000 euros) et à la réhabilitation de la friche (entre 5 et 6,5 millions d’euros). "Nous allons avoir beaucoup de travaux de curetage et de nettoyage et également du désamiantage à faire", indique Xavier Denis. Cette partie de l’investissement est portée par la SCI Alainfini créée cet été grâce à la participation financière d’Alain Thinot, un investisseur privé. "Nous devrions aussi bénéficier du fonds friche dans le cadre de France 2030", précise Xavier Denis.

La filature de Lin Linfini devrait être opérationnelle fin 2024 ou en 2025 à Pleyber-Christ (Finistère) — Photo : Linfini

L’atelier s’étendra sur 2 200 m², le stockage sur 790 m². Les bureaux et accueil occuperont 265 m². "Nous avons également prévu un showroom de 125 m² qui ouvrira plus tard et une salle de séminaire de 302 m² que nous pourrons louer", poursuit le PDG. Enfin, le bureau d’études recherche et innovation des fibres végétales bénéficiera d’un espace de 320 m². Le dépôt de construire sera déposé début 2024. "Nous entamerons ensuite les travaux et espérons pouvoir commencer la production fin 2024 avant que le bâtiment ne soit entièrement livré à l’été 2025", poursuit le dirigeant.

Linfini a choisi de ne pas se concentrer sur le textile destiné au prêt-à-porter. "Cela n’a pas de sens au vu des coûts de production de cette filière, constate Xavier Denis. Notre business plan se base sur trois piliers : la vente de fil de lin, de toile de lin et de packaging durable." Ameublement, linge de maison, packaging et toile technique, sont autant de débouchés identifiés par les deux fondateurs.

Des partenaires locaux

Ceux-ci se sont d’ailleurs rapprochés d’acteurs économiques locaux comme Nicolas Carro, chef étoilé de l’Hôtel de Carantec, actuellement en rénovation, qui souhaite compléter sa démarche de circuit court avec des serviettes en lin local. Via son bureau d’études, Linfini entend aussi associer d’autres fibres végétales à son lin : chanvre mais aussi oignons, artichaut, algues, parche de café. "Nous commençons déjà à travailler avec la Sica de Saint-Pol, Goëmar, Grain de Sail, etc. Le composite est aussi un marché d’avenir, le lin peut servir dans l’automobile, le nautisme, le mobilier…", cite Xavier Denis.

Afin de sécuriser sa filature et développer de nouveau marché, Linfini a également noué deux partenariats avec un site de tissage (la Manufacture des Vosges) et un de tricotage (3D-Tex à Saint-Malo). "Ce sont pour nous deux sites de production complémentaires. Nous allons investir dans des machines et les installer directement chez nos partenaires", promet Xavier Denis.

Bretagne # Industrie manufacturière # Implantation