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À Saint-Malo, 3D-TEX veut incarner l’usine textile du futur
Saint-Malo # Textile # Innovation

À Saint-Malo, 3D-TEX veut incarner l’usine textile du futur

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Démocratiser le made in France à des prix abordables grâce à l’impression 3D. C’est le pari que fait la start-up 3D-TEX, qui travaille sur une solution industrielle innovante de fabrication de maille textile. Une usine verra le jour en 2021 à Saint-Malo.

— Photo : © 3D-TEX

Les créateurs

Basile Ricquier, Marc Sabardeil et Gwendal Michel sont les concepteurs de 3D-TEX, une future entreprise de fabrication de textile en 3D qui verra le jour à Saint-Malo. Le projet est actuellement en gestation au sein du programme StartMeUp de la technopole bretillienne Le Poool. Les fondateurs cumulent à eux trois plus de 50 ans d’expérience dans le prêt-à-porter. Basile Ricquier évolue depuis 18 ans dans l’industrie textile et a cofondé Indigo Sources aux côtés de Marc Sabardeil. La société, basée en région rennaise, est un fournisseur de prêt-à-porter pour des enseignes de distribution moyen de gamme. Elle permet de trouver « la bonne usine au bon prix », dixit Marc Sabardeil. Dans le projet 3D-TEX, essaimage d’Indigo Sources mais entreprise autonome et indépendante, Basile Ricquier sera en charge de la relation clients, Marc Sabardeil du marketing produit. Passé par Kiabi, Umbro et Beaumanoir, ce dernier dispose d’une expérience de 30 ans dans le prêt-à-porter, notamment en centrale d’achat. Enfin, Gwendal Michel, ancien directeur d’une usine de tricot au Bangladesh, pilotera la partie production.

Le projet

Photo : © 3D-TEX

« C’est le projet d’une vie », s’enthousiasme Marc Sabardeil, qui présente 3D-TEX comme une solution industrielle innovante de fabrication de maille entièrement automatisée en 3D. Une technologie déjà adoptée par le géant japonais Uniqlo mais qui n’a pas son pareil en France. « C’est la solution industrielle la plus rapide, sûre, simple et abordable du marché français », assurent les porteurs de projet. « On fabrique sans coutures, sans défauts et avec une grosse économie de matière première », précise Marc Sabardeil. Sur une démarche responsable et de traçabilité (la laine proviendra pour partie de moutons de l’île d’Ouessant, NDLR), la jeune pousse prévoit de fabriquer des pulls, mais aussi des robes ou du matériel de prothèse médical. La start-up a comptabilisé 150 marques françaises qui pourraient faire appel à ses services. Les « gros » de l’habillement (Beaumanoir, Eram…) pourraient aussi vouloir tester des petites séries par son biais, au plus près de leurs clients. Des contacts ont été pris. L’ouverture de l’usine, avec 10 machines au démarrage, est prévue au premier semestre 2021.

Les créateurs de 3D-TEX sont actuellement en recherche de financement. Ils prévoient de lever 400 000 euros d’ici fin octobre « pour actionner le levier bancaire ». Car le projet, au global, est budgété à 2,6 millions d’euros, dont une grande partie des fonds iront à l’acquisition des machines 3D. 3D-TEX espère pouvoir convaincre des industriels de les accompagner dans l’aventure.

Les perspectives

La start-up prévoit une quinzaine d’embauches grâce à l’intégration de la production 3D, et une cinquantaine d’emplois à terme. Elle ouvrira d’ailleurs en parallèle une école de formation en continu pour assurer son recrutement. 3D-TEX s’inscrit dans une période post-Covid, paradoxalement salutaire, où la relocalisation et la réappropriation industrielle sont encouragées. Elle a ainsi bon espoir d’obtenir un coup de pouce financier de l’Ademe, la Région Bretagne ou de la CCI Ille-et-Vilaine, autant de structures qui ont montré un intérêt pour le projet. À horizon 2025, 3D-TEX table sur un parc de 30 machines, capables de fabriquer 300 000 pièces de tricot annuelles pour un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros.

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