Pourquoi 727 Sailbags a fait le choix de lever un million d’euros ?
Matthieu Bimbenet : Depuis la reprise de l’entreprise en 2017, avec Nicolas Véto, nous étions approchés par des investisseurs. Le recyclage de produits, tels que les voiles de bateaux, pour en faire de la bagagerie, des objets de décoration ou du prêt-à-porter, plaît. C’était donc le bon moment de lever des fonds. Ouvrir son capital permet de ne pas alourdir trop la dette même si nous irons en chercher un peu en parallèle. La levée de fonds va nous permettre de continuer à grandir et de nous développer à l’international. Notre objectif est de doubler notre chiffre d’affaires d’ici quatre ans. En 2019, nous avons réalisé 2,7 M€ de chiffre d’affaires et nous comptons une trentaine de salariés entre notre siège et notre boutique de Lorient, les autres boutiques de Vannes, La Baule et Cannes ainsi qu’Annapolis, aux États-Unis.
Qui sont vos investisseurs et quel est leur rôle ?
Le groupe Everial (47 M€ de CA, 365 salariés), basé près de Lyon, nous accompagne. Spécialisé dans les solutions d’archivages physique et numérique, il investit dans la voile sous l’impulsion de son dirigeant Lionel Garcia. Il y a donc eu des connexions naturelles. Banque Populaire Grand Ouest (BPGO) et son fonds Mer Invest ont souhaité nous rejoindre. Ils investissent et connaissent le monde de la mer, c’était cohérent. Il y a aussi des investisseurs privés. Avec Nicolas Véto, nous voulions lever des fonds auprès d’entrepreneurs. En effet, la levée de fonds vise à voir plus loin, à avoir plus de réseaux. Le tout en gardant l’esprit familial qui a toujours animé 727 Sailbags. Ces dirigeants vont donc nous accompagner pour le futur. Nous avons ouvert le capital de l’entreprise mais nous demeurons majoritaires.
Comment s’établit votre feuille de route entre vos boutiques, l’e-commerce et vos gammes de produits ?
Nous poursuivons toujours sur nos axes qui sont les boutiques, le web et l’international. Pour les boutiques, nous allons continuer à en ouvrir dans des villes du littoral français. Après Lorient, Vannes, La Baule et plus récemment Cannes, nous regardons de près le nord de la Bretagne entre Dinard et Saint-Malo, mais aussi le Sud-Ouest et le Sud-Est. Nous avons ouvert une boutique saisonnière à Deauville qui a très bien fonctionné. Nous allons réitérer. Nous nous sommes fixés comme objectif d’ouvrir une nouvelle boutique permanente et une nouvelle boutique saisonnière chaque année.
Le web, nous y étions déjà et nous continuons. Nos ventes ont été multipliées par deux en e-commerce pendant le confinement. Cela ne compense pas la fermeture des boutiques mais c’est une belle croissance. L’international est au cœur de notre stratégie. Nous avons ouvert le 4 juillet notre première boutique aux États-Unis. Elle est située à Annapolis, dans le Maryland, une capitale de la voile. Elle fonctionne très bien : nous avons déjà dépassé notre prévisionnel sur six mois. Depuis cette boutique, nous expédions nos commandes web sur le marché américain. En 2021, nous ouvrirons notre deuxième boutique. Cela pourrait être à Newport, où il y a eu beaucoup de régates de la Coupe de l’America.