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DS Smith investit 6 millions d’euros dans son usine nantaise de carton ondulé
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DS Smith investit 6 millions d’euros dans son usine nantaise de carton ondulé

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Le géant du carton d’emballage anglais, DS Smith, vient d’investir 6 millions d’euros dans son unité de La Chevrolière, près de Nantes. Cette cartonnerie voit son outil industriel s’agrandir de 4 000 mètres carrés, se renforcer avec une machine de découpe et accueillir un atelier de production de palettes en carton.

Thibault Laumonier, PDG de DS Smith Packaging France, et Philippe Brun, directeur du site DS Smith Packaging Atlantique, au coeur de l'usine de 35 000 m2 de La Chevrolière, près de Nantes — Photo : David Pouilloux

DS Smith est un géant du carton plutôt solide. L’industriel anglais, fondé en 1940, coté à la Bourse de Londres, compte 30 000 salariés dans le monde dont 170 près de Nantes, sur la commune de la Chevrolière. L’industriel, qui se veut leader du carton recyclé, vient d’investir 6 millions d’euros sur son site nantais qui fabrique rien moins que 160 millions de mètres carrés de carton. "DS Smith pesait 1 milliard d’euros de chiffre d'affaires il y a 15 ans, précise Thibault Laumonier, PDG de DS Smith Packaging France. C’est aujourd’hui 8 milliards d’euros, après de nombreuses acquisitions dans le monde. Notre groupe est présent dans 30 pays et possède 400 usines, de la papeterie à la cartonnerie. Nos trois métiers sont le packaging, le papier et recyclage. DS Smith France fabrique environ 3 milliards d’emballages par an."

6 millions d’euros d’investissement

Philippe Brun, directeur du site DS Smith Packaging Atlantique, devant l'agrandissement de 4000 mètres carrés qui sera dédié au stockage de cartons d'emballage. — Photo : David Pouilloux

En France, 4 500 salariés travaillent pour l’Anglais, numéro deux mondial du carton d’emballage, sur une trentaine de sites. DS Smith France a une capacité de production d'un million de tonnes de carton ondulé. "Construite en 2010, la cartonnerie de la Chevrolière est l’un des plus récents sites du groupe et il a la réputation d’être à la pointe de la technologie, en étant très automatisé, souligne Philippe Brun, directeur du site DS Smith Packaging Atlantique. Notre chiffre d’affaires est de 85 millions d’euros. Quant à nos investissements annuels, ils se situent autour d’un million d’euros. Cette année, avec 6 millions d’euros d’investissement, c’est une hausse significative."

Trois éléments sont à retenir dans le renforcement industriel du site nantais qui comporte 35 000 m² de bâtiments. D’une part, un agrandissement de 4 000 nouveaux mètres carrés, principalement dédié au stockage des plaques de carton ondulé, amenées à être plié en cartons d’emballage. D’autre part, l’achat d’une nouvelle machine de découpe de carton, moyennant 3 millions d’euros. Enfin, l’arrivée d’une nouvelle unité de fabrication de palettes en carton, à 600 000 euros, complète l’essentiel des investissements récents.

Des palettes en carton 7 fois moins lourdes que le bois

Une palette en bois pèse 25 kg alors que celle en carton pèse 3,6 kg. — Photo : David Pouilloux

Cette unité répond d’ailleurs aux attentes du marché qui souhaite des produits recyclés, plus faciles à manipuler et plus faciles à stoker. "Une palette en carton pèse 3,6 kg, là où une palette en bois pèse 25 kg, argumente Stéphane Ludwiller, chef de produit palette carton Kaypal. Pour la manutention, cela n’a rien de comparable, car nos palettes sont 7 fois moins lourdes. Je précise que 20 % des accidents du travail sont des lombalgies."

Les palettes, en carton recyclé, recyclable et réutilisable, peuvent supporter un poids jusqu’à 500 kg. Environ 200 000 à 250 000 de ces palettes en carton, en différentes tailles, sortiront de ce nouvel atelier. "À plein régime, l’unité nantaise pourrait être capable de fabriquer 1,5 million de palettes en carton, estime Philippe Brun. En plus de leur légèreté, elles ont un autre avantage : elles peuvent s’encastrer les unes dans les autres et occupent deux fois moins de place que les palettes en bois." Le directeur général France de DS Smith, Thibault Laumonier, précise que "cette unité nous permettra d’alimenter notre marché de l’Ouest de la France, car nos deux autres unités françaises sont à saturation."

90 % de clients dans l’agroalimentaire

Atelier de production des palettes en carton, site DS Smith à La Chevrolière. Cet atelier a nécessité 600 000 euros d'investissement — Photo : David Pouilloux

Le marché de la palette, en France, se situe aux alentours de 60 millions d’exemplaires, dont seulement 3 millions en carton. "La palette en carton est un marché en pleine croissance, car il participe aux besoins des entreprises de décarboner les activités, avec des produits recyclés, explique Thibault Laumonier. Notre engagement dans la RSE, notre attachement à l’économie circulaire, avec des produits qui intègrent 85 % de matières recyclées et qui sont moins encombrants que le bois, correspond aux besoins de nos clients. Nous investissons également dans l’innovation qui nous permet de conserver les mêmes performances mécaniques pour nos cartons tout en réduisant leur masse. Dans un même camion, on peut donc en transporter davantage. Cela réduit nos émissions de CO2 en diminuant le nombre de nos transports."

Qui a besoin de carton ? L’industrie bien sûr, mais c’est l’agroalimentaire qui en consomme le plus pour stocker et manutentionner ses cartons de paquets de chips, de yaourts, de brioches ou encore des barres chocolatés. "Nos clients sont à 90 % du secteur de l’agroalimentaire qui fournissent les distributeurs", note Philippe Brun, directeur du site DS Smith Packaging Atlantique. Lactalis, Eurial, les Maraîchers nantais, Fleury Michon, Labeyrie ou la Fournée dorée font partie des clients du site nantais. "Le marché du carton d’emballage est porteur, poursuit le directeur du site. Nous avons recruté 15 personnes en 2023 et nous ciblons 10 recrutements en 2024, principalement des conducteurs de machine."

En France, le plastique est recyclé à moins de 30 %, le verre à 77 %. Le carton et le papier ? "C’est plus de 85 %", se réjouit Thibault Laumonier.

Loire-Atlantique # Industrie manufacturière # Investissement industriel # RSE # Créations d'emplois