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«Les dirigeants recommencent à se projeter»
Interview Finistère # Immobilier # Conjoncture

Olivier et Mathieu Barraine dirigeants du groupe Barraine «Les dirigeants recommencent à se projeter»

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Rachat de l‘Agence du Kreisker, livraison du nouveau siège de Fortuneo, recrutements, nouveaux programmes… L’année commence sous de bons auspices pour le groupe Barraine (75 salariés, chiffre d'affaires non communiqué). Entretien avec Olivier et Mathieu Barraine, ses dirigeants, pour évoquer leurs prochains axes de développement et leur vision du marché.

— Photo : Jean-Marc Le Droff

Après avoir racheté l'agence Ogimm, à Rennes en 2016, puis le Cabinet Cotten à Lorient l’année dernière, vous venez de racheter l’Agence du Kreisker, qui emploie 12 personnes entre Morlaix et Saint-Pol-de-Léon. Avez-vous d’autres projets de croissance externe dans vos cartons?

Mathieu Barraine : Pas pour l’instant. Nous atteignons un cap que nous nous étions fixés, à savoir d'être capable d'accompagner nos clients sur toute la Bretagne en moins d'une heure de route depuis nos différentes agences. Nous avons grandi rapidement ces dernières années: nous avons multiplié nos effectifs par dix en neuf ans, et nous avons des projets de recrutement qui vont les porter à 80 en 2018. Notre objectif est désormais de consolider notre développement.

Quels sont les autres axes de développement pour Barraine Immobilier ?

M.B. : Nous allons créer une direction administrative et financière à part entière, et lancer un processus d’harmonisation de notre système d’information car les agences que nous avons rachetées à Rennes et Lorient n’utilisent pas les mêmes outils. C’est un investissement d’environ 60 000 euros pour 2018. Nous allons également investir dans la modernisation de notre site internet pour offrir aux clients qui nous mandatent en exclusivité la possibilité de faire des visites virtuelles du logement grâce à des prises de vue à 360°. Nous le faisons déjà pour le neuf, mais nous voulons pouvoir le proposer pour l’ancien. En tant qu’activité de service, nous investissons aussi régulièrement dans le recrutement et la formation de nos collaborateurs car nos métiers sont très spécialisés et la réglementation se complexifie.

Côté promotion immobilière, quels sont vos prochains chantiers après la livraison du siège de Fortuneo, à Guipavas ?

Olivier Barraine : Nous avons actuellement quatre lancements en cours: 26 logements à Saint-Renan, 24 à Gouesnou, 26 logements et 18 lots à bâtir en lotissement à Carantec et 32 logements à Brest. Tous ces projets démarrent au premier trimestre. Pour la suite, nous avons d’autres projets en développement sur toute la Bretagne.

La fin du dispositif Pinel à Brest vous inquiète-t-elle ?

O.B. : Il serait actuellement envisagé de revoir le zonage du dispositif d’un point de vue national. Nous travaillons avec de nombreux autres acteurs comme la CCIMBO, la fédération du bâtiment, la fédération des promoteurs immobiliers et Brest Métropole pour tenter de faire changer ce zonage. On constate une vraie demande locative pour des logements neufs qui se louent en moins d’un mois et qui ne coûtent au final que 15 à 20% plus cher que l’ancien. Et en matière d’achat neuf à Brest, 70% des acquéreurs sont des investisseurs. La fin de ce dispositif fiscal présente donc une vraie source d’inquiétude pour la Métropole. De notre côté c’est bien sûr une donnée à prendre en compte, mais nous ne faisons pas que du logement en promotion immobilière: nous faisons aussi de l’immobilier d’entreprise, des bâtiments clés en main, et on développe également des programmes sur des zones où il n’y a pas de Pinel.

La conjoncture vous semble-t-elle favorable?

M.B. : Nous sommes relativement optimistes sur ce qui va se passer en 2018. On sent que les ménages reprennent confiance, ce qui impacte les ventes de logements et fait vivre le marché. Côté entreprises, depuis six mois, on sent davantage de demandes exprimées: on voit davantage de dirigeants qui recommencent à se projeter dans l’avenir et souhaitent déménager dans des locaux plus grands et plus modernes. On retrouve un dynamisme économique que l’on ne sentait pas il y a encore quatre ans. À Brest, on a la chance d’avoir encore du foncier disponible et de la place pour s’installer, et on sent une vraie volonté de la Métropole pour accompagner les acteurs qui souhaitent se développer. Mais il est aussi important que des grands centres de décision comme Arkéa restent ici : on regarde ce dossier avec attention car si son siège n’avait pas été au Relecq-Kerhuon, on n’aurait probablement pas pu imaginer celui de Fortuneo à Guipavas.

Propos recueillis par Jean-Marc Le Droff

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