Bas-Rhin
Le producteur de pain d’épices Fortwenger reprend la chocolaterie Cémoi de Molsheim
Bas-Rhin # Industrie # Reprise

Le producteur de pain d’épices Fortwenger reprend la chocolaterie Cémoi de Molsheim

S'abonner

Le numéro un français du chocolat Cémoi avait annoncé en début d’année son souhait de fermer son site de Molsheim (Bas-Rhin). Une solution locale a finalement pu être trouvée, grâce à l’implication du fabricant de pains d’épices Fortwenger, qui s’engage à reprendre l’outil de production et la totalité du personnel.

Steve Risch, PDG de Fortwenger, devant une couleuse de la chocolaterie de Molsheim — Photo : Nathalie Stey

Steve Risch, PDG du fabricant de pain d’épices Fortwenger (CA 2022 : 21,80 M€, 120 salariés) a confirmé sa volonté de racheter le site de fabrication de chocolats de Molsheim du groupe Cémoi. L’opération sera effective au 1er septembre 2023. Fortwenger reprend l’outil de production ainsi que la totalité du personnel (22 salariés). Objectif : produire une première gamme de moulages en chocolat pour la saison de Noël 2023, sous le nom de Fortwenger Chocolaterie. À terme, Fortwenger compte également faire renaître la marque Mosser, du nom de la famille ayant fondé la chocolaterie en 1950.

Le site de Molsheim, spécialisé dans les moulages traditionnels de sujets en chocolat creux peints à la main, était entré dans le giron du groupe Cémoi (CA 2020 consolidé : 750 M€, 3 700 salariés) en 2007. Confronté à une baisse des ventes et à l’augmentation de ses coûts, ce dernier avait annoncé en janvier vouloir le fermer. Et de fait, le site de 8 000 m2 n’a plus sorti de moulage depuis mi-février. "On est passé en dix ans de 1 200 à 500 tonnes de production annuelle. Cémoi n’a jamais vraiment réussi à valoriser notre modèle économique, à la fois artisanal et semi-industriel", indique Thomas Fromonot, responsable de production et secrétaire général du CSE de la chocolaterie. Cette dernière a toujours souffert, en particulier, de la forte saisonnalité de sa production, concentrée sur la période de Pâques.

Un plan d’investissement de 2,5 millions d’euros

L’ambition de Steve Risch, dirigeant de Fortwenger, est désormais de davantage lisser l’activité du site, en diversifiant le périmètre de ses activités. Pour cela, un plan d’investissement de 2,50 millions d’euros sur 3 ans va être engagé, avec l’installation, dès la rentrée 2023, d’une nouvelle ligne dédiée à la production de roses des sables et de meringues chocolat. "Ces dernières ne sont plus fabriquées en France. Tout ce que vous trouvez aujourd’hui dans les étalages est importé", note le repreneur. À compter de 2024, de nouveaux moules devraient également entrer en service, pour élargir encore la gamme de produits. À moyen terme, Fortwenger projette par ailleurs de transformer certains bâtiments du site en une "école du chocolat" proposant boutique et espaces interactifs permettant aux clients de personnaliser leurs moulages, à l’image du "palais du pain d’épices" ouvert dans son fief de Gertwiller en 2009. Pour accompagner ces développements, une dizaine d’embauches sont prévues dès le mois de septembre.

Deux marques pour deux segments de produits

À compter de la rentrée prochaine, la chocolaterie sera ainsi intégrée à la structure de la société Fortwenger et développera deux marques commerciales : Fortwenger Chocolaterie, "des produits pour tout le monde, vendus notamment en grande surface", et Mosser, une gamme premium faisant appel à des chocolats d’origine. Toutes deux profiteront du réseau de 8 boutiques développé par le fabricant de pain d’épices – dont une à Paris, à proximité immédiate de l’avenue de Champs-Élysées –, de sa présence dans les rayons de la grande distribution et de son site d’e-commerce. Les chocolats permettront par ailleurs à Fortwenger de lisser son activité, aujourd’hui concentrée sur la saison de Noël, et d’allonger la période de travail de son personnel saisonnier

Steve Risch ne cache pas les craintes qui ont accompagné sa décision de reprise. "Beaucoup de personnes autour de moi me disaient de ne pas y aller. Il a fallu rendre ce projet réalisable en interne et lever les craintes ici, à Molsheim. On s’est rassuré mutuellement", relate-t-il. L’accord des banques l’a finalement conforté dans son ambition. "Fortwenger a connu de grosses difficultés lors de l’épidémie de Covid, mais a su rebondir grâce au soutien et à la solidarité de ses clients. Aujourd’hui, nous pouvons nous permettre de préserver les emplois à Molsheim", conclut le dirigeant.

Bas-Rhin # Industrie # Agroalimentaire # Services # Reprise # Production
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise CEMOI CHOCOLATIER