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Le Parc animalier de Sainte-Croix se transforme grâce à un plan d’investissement de 11,6 millions d’euros
Moselle # Parcs de loisirs # Investissement

Le Parc animalier de Sainte-Croix se transforme grâce à un plan d’investissement de 11,6 millions d’euros

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Disposant aujourd’hui de 56 hébergements, développant l’activité liée aux séminaires d’entreprises, le Parc animalier de Sainte-Croix, à Rhodes en Moselle, va boucler en 2024 un ensemble de chantiers qui ont permis d’asseoir la destination dans le Grand Est, mais aussi dans les pays frontaliers.

Le Parc animalier de Sainte-Croix compte aujourd’hui un total de 56 hébergements permettant d’être au contact des animaux — Photo : Jean-François Michel

Les pluies incessantes qui ont balayé la Moselle en octobre 2023 n’ont pas ébranlé l’optimisme de Laurent Singer, dirigeant du Parc animalier de Sainte-Croix, à Rhodes en Moselle. "Effectivement, nous sommes passés d’une année 2022 avec 37 000 visiteurs grâce à une météo exceptionnelle sur 16 jours, à moins de 20 000 visiteurs cette année du fait de la météo très insatisfaisante. Mais le pôle hébergement a permis de maintenir un chiffre d’affaires qui aurait dû être sensiblement en baisse sur le mois de d’octobre", se félicite le dirigeant, propriétaire de 86 % du capital de l’entreprise, aux côtés de Bpifrance et du fonds d’investissement Capital Grand Est.

Un plan pour changer d’échelle

Employant 70 salariés permanents, avec un pic de 150 employés en haute saison, le parc, qui pèse environ 15 millions d’euros de chiffre d’affaires, est installé sur un espace de 120 hectares, et permet à 360 000 visiteurs chaque année de découvrir 1 500 animaux, représentant une centaine d’espèces, issues majoritairement des pays européens. En 2019, un plan d’investissement de 11,6 millions d’euros a été lancé pour "changer d’échelle, ainsi que la perception de l’attractivité du parc, et toucher une clientèle beaucoup plus élargie", précise Laurent Singer. Le pari est en passe d’être réussi : si 80 % des visiteurs du parc viennent toujours de la région Grand Est, 50 % des clients qui dorment sur le site viennent "d’une autre région" et 15 % d’entre eux sont issus des pays frontaliers.

Le dirigeant du Parc animalier de Sainte-Croix, Laurent Singer, a reçu la représentante de la Commission européenne, Claire Dautcourt, pour faire le point sur l’utilisation des fonds mobilisés dans le cadre du Feder — Photo : Jean-François Michel

Pour soutenir l’ambition du dirigeant, les fonds européens ont amené une subvention de 2,2 millions d’euros, permettant non seulement de "faire effet de levier auprès des partenaires bancaires", mais aussi d’aller "bien au-delà de ce qui était prévu", appuie le dirigeant du Parc animalier de Sainte-Croix. L’épidémie de Covid a bousculé les plannings des chantiers : début novembre, 7 millions d’euros de travaux ont été livrés, dont 27 hébergements permettant par exemple de dormir dans un "lodge" donnant directement sur les enclos abritant des loups ou des cerfs. "À fin 2023, nous serons à 8 millions d’euros engagés", assure Laurent Singer. L’ensemble du plan d’investissement devrait être bouclé mi-2024. Mais les chiffres du mois d’octobre illustrent bien la profonde transformation déjà engagée. Les entrées pour le parc animalier pèsent aujourd’hui seulement 60 % de l’activité de l’entreprise. "Plus de 40 000 personnes dorment chez nous chaque année. Ça, c’est acté", se félicite Laurent Singer.

Pour les hébergements, "nous allons nous arrêter là"

Autre axe de diversification, l’accueil des séminaires d’entreprises : "L’activité s’est développée très fortement. L’ancrage RSE du Parc de Sainte-Croix résonne bien pour les entreprises qui ont de nombreux défis à affronter". Pour des Codir de dix personnes comme des séminaires à plus de 150, le parc dispose aujourd’hui de toutes les infrastructures nécessaires pour accélérer sur cette activité.

Fidèle à la mission d’intérêt général du parc animalier, et souhaitant aujourd’hui accélérer sur des projets liés à la protection de l’environnement, Laurent Singer ne souhaite pas aller plus loin sur le développement de son pôle hébergement. "Pour l’instant, nous allons nous arrêter là", assure le dirigeant. "Évidemment, si un jour nous avons un autre projet, d’une nature différente, de type Glamping ou autre, pour proposer un séjour de plus longue durée aux gens avec des activités sur le territoire, il faudra encore investir sur ce sujet. Mais il est nécessaire de trouver un équilibre." Concrètement, Laurent Singer n’envisage pas d’installer des centaines d’hébergement dans son parc, pour rester fidèle à l’ADN de l’entreprise, créée par son père Gérald pour présenter des espèces européennes en semi-liberté, loin de l’image véhiculée par les zoos.

Parmi les projets chargés de consolider le positionnement du parc et d’attirer des visiteurs, figurent notamment la "Ferme des vents", une ferme pédagogique dont le point d’entrée sera une authentique ferme lorraine, dont les 651 pièces vont être démontées puis remontées dans l’enceinte du parc pour une première phase dans laquelle l’entreprise va mobiliser 400 000 €. "Ce nouveau projet, lié à l’agroécologie, doit permettre de mettre en avant toutes les façons vertueuses de gérer la terre, de produire des légumes, des fruits", souligne Laurent Singer. Le projet, qui va s’étendre sur plusieurs années, doit consommer une dizaine d’hectares et permettre aux urbains déconnectés de la nature de prendre conscience "des défis liés à l’agriculture", estime le dirigeant du Parc animalier de Sainte-Croix.

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