L’Alsace se décline désormais en marque employeur. L’agence de développement économique d’Alsace (Adira) lance un dispositif pour aider les entreprises du territoire à fidéliser et recruter leurs futurs collaborateurs. Intitulée "Bien en Alsace", cette marque employeur entend cibler des profils au-delà des Vosges pour attirer de nouveaux talents. "Le monde du travail s’est inversé. Aujourd’hui, c’est l’entreprise qui se doit d’être attractive", rappelle Laurent Riche, président de l’Adira. L’agence de développement économique a d’abord expérimenté ce dispositif auprès de 80 entreprises sur quatre territoires pilotes : la communauté d’agglomération de Haguenau (Bas-Rhin), l’Eurométropole de Strasbourg, Saint-Louis Agglomération et Alsace Rhin-Brisach dans le Haut-Rhin. Des secteurs où le taux de chômage se situe parfois au-dessous des 5 %, en se trouvant en concurrence frontale avec les bassins d’emploi de l’Allemagne et de la Suisse. Un contexte a priori concurrentiel que les acteurs locaux entendent aborder de manière collective.
Compléter l’offre et renforcer la marque employeur
"L’idée n’est pas de déshabiller l’un pour rhabiller l’autre", souligne Claude Sturni, maire de Haguenau et vice-président de la Région Grand Est en charge du développement économique. "Ce dispositif doit nous permettre de compléter notre offre et de renforcer notre propre marque employeur", indique Karine Rousseau, DRH du Groupe Delpharm basé à Huningue, en évoquant une situation où les entreprises du secteur pharmaceutique, établies dans le sud du Haut-Rhin, avaient tendance à se faire "de l’ombre et de la concurrence" au niveau du recrutement.
Des emplois all-inclusive
Basé à Biesheim (Haut-Rhin), le fournisseur d’aluminium Constellium doit faire face à un autre défi. "En raison des départs à la retraite, nous avons 400 personnes à recruter d’ici trois ans sur un effectif global de 1 600 personnes", témoigne son DRH Johann Gruat. À Strasbourg, le papetier Blue Paper se sent parfois dépourvu au moment de trouver des candidats. "C’est à nous de séduire, affirme Céline Connena, DRH de Blue Paper. La promesse de l’employeur ne se limite plus uniquement à un métier ou à un package de rémunérations mais à un cadre de vie. On a l’impression de devoir fournir des emplois all inclusive alors que nous n’avons pas toutes les cartes en main à ce niveau."
Gagner en visibilité et en notoriété
Pour l’heure, une quarantaine d’entreprises alsaciennes a ratifié la charte d’engagement avec l’Adira au sujet de sa marque employeur "Bien en Alsace". Celle-ci met en avant l’offre régionale de mobilités, de culture, d’éducation avec ses cursus bilingues et ses grandes écoles mais aussi de santé par le biais du régime local d’assurance maladie Alsace-Moselle… Des atouts que compte vanter la société espagnole CAF, établie depuis 2022 sur l’ancien site occupé par Alstom à Reichshoffen (Bas-Rhin), en quête "de notoriété et de visibilité" selon Céline Grussenmeyer, sa chargée de communication, alors que le carnet de commandes de l’ETI basque qui conçoit et fabrique des bus et du matériel ferroviaire s’étoffe actuellement.
Job dating au Parc des Princes
Ramener de la ressource en Alsace, telle est l’ambition formulée par la marque employeur alsacienne et Pascal Wespiser, président de Link Group, acteur régional de l’intérim et du recrutement. Pour ce faire, ce dernier sera ainsi aux manettes du job dating organisé le 19 septembre 2024 au Parc des Princes à Paris, destiné à séduire et convaincre de futurs talents au-delà des Vosges.
