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La laiterie Vaubernier investit 1,5 million d’euros par an pour améliorer son efficience énergétique
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La laiterie Vaubernier investit 1,5 million d’euros par an pour améliorer son efficience énergétique

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À Martigné-sur-Mayenne, la laiterie centenaire Vaubernier garde la forme en réalisant des investissements réguliers dans ses moyens de production. En 2023, elle installe une nouvelle chaufferie et un système de nettoyage en place. Chaque année, elle injecte 1,5 million d’euros pour moderniser son outil, dans un souci d’économiser les ressources.

Catherine Drezen représente la troisième génération de dirigeants de cette PME familiale. Son grand-père en avait pris la direction dans les années 30, à la suite de la famille de Vaubernier — Photo : Rémi Hagel

La laiterie Vaubernier (65 M€ de CA, 130 salariés) prend soin de l’inusable couple d’anciens, icône de ses camemberts Bons Mayennais. Depuis cinq ans, la PME investit environ 1,5 million d’euros chaque année pour rénover et améliorer son process industriel. Créée en 1912, et toujours indépendante au pays du géant mondial Lactalis, la PME se donne ainsi les moyens de sa résilience, pour continuer à produire 100 000 fromages quotidiens.

Meilleure gestion des ressources

Ces investissements, qui visent à maintenir un outil de production performant, s’accompagnent d’un souci d’économie des ressources. "À chaque changement d’équipement, nous joignons l’intérêt économique à l’intérêt environnemental", commente la présidente Catherine Drezen, représentant la troisième génération de dirigeants familiaux. Un nouveau système de nettoyage en place (NEP) va être installé cette année. Il permettra de récupérer et retraiter les eaux de nettoyage des tuyauteries. La laiterie change également sa chaudière au fioul. Une chaudière au gaz (propane) d’une puissance de 5 MW est en cours d’installation. Elle alimentera les pasteurisateurs en eau chaude. Le propane apporte un compromis, plus économique que le fioul et le GNL, et plus pratique que la biomasse, qui "demande beaucoup d’attention. C’est presque une usine dans l’usine et nous n’avons pas les ressources pour cela", détaille Catherine Drezen.

L’an dernier, ce sont des tours aéro-réfrigérées qui ont été remplacées par des systèmes de refroidissement adiabatique, apportant plus de sécurité sur les risques de légionnelles et réduisant les besoins en eau. Après avoir remplacé les machines à laver les plateaux en 2022, ce sera le tour des machines à laver le matériel de fromagerie en 2024. À la clé, de nouvelles économies d’eau (et d’électricité). "Ces économies deviennent une nécessité devant la multiplication des sécheresses et des restrictions d’eau", pointe la dirigeante. Ces différentes installations ont permis de réduire les consommations d’eau de 15,5 % en 2021 (par rapport à 2020), de 7,6 % en 2022 (par rapport à 2021). L’objectif 2023 est de poursuivre à -7,2 % par rapport à 2022.

Le camembert séduit les Coréens

Le socle de produits historiques de la marque Bons Mayennais (camembert, brie, coulommiers) représente 95 % de l’activité. Passant le cap du centenaire en 2012, elle a activé deux nouveaux leviers : l’export et la diversification des produits. Les camemberts ont séduit les Coréens, les Japonais, l’Amérique du Nord, soit plus de trente pays aujourd’hui. "Nous avons connu un coup d’arrêt avec le Covid, mais nous n’avons perdu aucun client", apprécie la dirigeante. L’activité est repartie, l’export représente aujourd’hui 10 % du chiffre d’affaires.

Parallèlement, de nouveaux produits ont été créés. En 2012 sont apparus les premiers fromages bio. Les fromages à chauffer ont été créés en 2015 et sont devenus depuis "une référence solide". L’innovation la plus marquante vient du produit pourtant le plus classique : le lait en briques, lancé à l’été 2021. "Cela correspond à une volonté commerciale de développer les circuits courts, et d’appuyer l’implantation des Bons Mayennais sur le département". Si les camemberts sont distribués dans les grandes surfaces de toute la France, le lait n’est diffusé qu’en Mayenne et les départements limitrophes. Ce lait est mieux valorisé (à 490 euros la tonne) dans le mix-produit payé aux 180 producteurs situés dans un rayon de 40 km. En 2022, un million de litres ont été vendus, soit 7 % du marché mayennais.

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