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La Brasserie de Bretagne impose sa bière artisanale
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La Brasserie de Bretagne impose sa bière artisanale

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En forte croissance, la Brasserie de Bretagne, qui produit les bières artisanales Britt, Sant Erwann, Dremmwel et Ar-Men, va déménager début 2020. L’entreprise basée à Trégunc, dans le Finistère, depuis sa création en 1998, fait construire une usine de 8 500 mètres carrés à l’entrée de Concarneau.

La Brasserie de Bretagne investit 10 millions d'euros pour la construction d'un nouveau site de 8 500 mètres carrés à l'entrée de Concarneau — Photo : © Brasserie de Bretagne

C’est une nouvelle étape qui s’annonce pour la Brasserie de Bretagne (48 salariés, 11,5 M€ de CA). Fondée en 1998, elle quittera ses locaux de Trégunc début 2020 pour une nouvelle usine à l’entrée de Concarneau. « Nous étions trop à l’étroit dans 4 000 m². Sur le nouveau site, nous aurons 8 500 m² pour la brasserie, les bureaux et la boutique sur un terrain de 20 000 m² », indique Marc-Olivier Bernard, le directeur général arrivé en août 2017 pour mener à bien ce projet ambitieux.

Pour le fabricant de bières artisanales (Britt, Sant Erwann, Dremmwel, Ar-Men), l’investissement se monte à 10 millions d’euros. « Une somme importante pour nous. C’est quasiment notre chiffre d’affaires », note le dirigeant. L’entreprise en profite également pour renouveler son matériel et disposera de 70 % d’équipements neufs.

Une croissance à deux chiffres

Cet investissement correspond à la croissance importante de l’entreprise : +20 à 25 % depuis plusieurs années. Il y a dix ans, la brasserie, alors dirigée par Jean-François Istin et Hervé Corbel, affichait 2,7 millions d’euros de chiffre d'affaires et employait 25 salariés. De 24 000 hectolitres produits en 2012, elle est passée à 6 millions de litres en 2018 (+20 % par rapport à 2017). « Nous souhaitons gagner un million de litres par an, grâce au nouvel outil, pour aller au-delà des 10 millions d’ici à quatre ans », explique Marc-Olivier Bernard.

Photo : © Isabelle Jaffré

La production de la brasserie a aussi évolué au fil des ans… et des évolutions du marché. « Il y a de plus en plus de bières artisanales », se félicite le DG. Et alors qu'aux débuts des années 2000, Jean-François Istin faisait face aux incrédules en présentant la Sant Erwann, bière bretonne brassée à Trégunc, elle est désormais servie à la buvette de l’Assemblée nationale. « Elle est même devenue notre première bière et représente 40 % de notre chiffre d’affaires », sourit Marc-Olivier Bernard.

Avec l'essor de la bière bio Dremmwel (30 % du CA), la Britt, ancienne bière phare de la brasserie, ne représente plus que 15 % des ventes. « Mais c’est parce que les autres références ont beaucoup progressé ! », nuance Marc-Olivier Bernard.

Vers une production encore plus locale

Une fois l’usine de Concarneau construite, la brasserie s’attaquera à deux nouveaux défis. Le directeur général souhaite augmenter la présence de ses bières dans les bars. « Aujourd’hui, deux tiers de la production sont destinés aux grandes surfaces. Et essentiellement dans l’Ouest. Pour moi, il est important d’être présent dans les bars et cafés, des lieux où les consommateurs découvrent de nouvelles bières », analyse-t-il. Le dirigeant souhaite aussi, à plus long terme, s’attaquer aux marchés voisins, en Europe et au Maghreb notamment.

Le second défi se place en amont de la filière, avec le développement de matières premières davantage locales, en commençant par de l’orge brassicole, bio si possible. « Nous travaillons pour présenter cette culture aux exploitants agricoles. » Un projet de malterie bretonne est aussi en cours de développement. « Nous nous y intéressons de près car, aujourd’hui, l’orge est envoyé vers la Belgique avant de revenir. C’est aberrant », reconnaît-il.

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