La Brasserie de Bretagne multiplie les chantiers pour conserver son leadership en Bretagne et l’étendre au marché national. À commencer par la poursuite de l’extension de son nouveau site de production de Concarneau, où elle a déménagé ses outils de production depuis Trégunc en 2020. Un investissement de 12 millions d’euros pour une usine de 8 500 m² où travaille une quarantaine de salariés.
"Ce nouvel outil nous a permis de faire monter notre capacité de production à 110 000 hectolitres par an, mais il est conçu pour grimper jusqu’à 200 000 hectolitres", retrace Clément Bedbeder, le PDG de l’entreprise concarnoise, qui investit depuis un à deux millions d’euros par an pour atteindre cet objectif. "Nous investissons actuellement dans de nouvelles cuves, et nous allons bientôt devoir changer notre ligne d’embouteillage", détaille-t-il.
La Sant Erwann comme vaisseau amiral pour capter de nouveaux clients
Pour continuer à se développer, Brasserie de Bretagne mise aussi sur une nouvelle identité visuelle et de nouveaux formats pour la Sant Erwann, sa marque phare. Une tête de gondole qui représente à elle seule 35 % des ventes, loin devant ses trois autres marques que sont Britt, Dremmwel et Ar Men.
"À ce jour, la Sant Erwann est principalement vendue dans le Grand Ouest et dans les bars et restaurants parisiens. Mais nous avons désormais des ambitions nationales", confie Clément Bedbeder, qui souhaite capter de nouveaux clients en GMS (grandes et moyennes surfaces) et en CHR (cafés, hôtels, restaurants), deux canaux de distribution qui représentent respectivement 70 % et 30 % des ventes à l’heure actuelle.
Rachats en série au sein de Fabulous French Brasseurs
Autre chantier en cours : une stratégie de croissance externe commencée en 2018 avec le rachat de la Brasserie artisanale du Sud, suivie par la Brasserie de Vézelay en 2019 et la Brasserie du Dauphiné en 2021. Désormais réunies sous la bannière "Fabulous French Brasseurs", les quatre brasseries regroupent neuf marques et produisent près de 120 000 hectolitres de bière par an.
"Nous sommes à la recherche de nouvelles opportunités de croissances externes pour mieux mailler le territoire. Cette stratégie de groupe nous permet de mutualiser toutes les fonctions support, de créer des synergies et de proposer un interlocuteur unique à nos clients, tout en conservant la spécificité artisanale de chaque entité", confie Clément Bedbeder. Une dimension artisanale qui a notamment permis au collectif Fabulous French Brasseurs de remporter trois médailles d’argent lors de sa première participation en tant qu’entité au dernier salon de l’agriculture à Paris.
À l’heure actuelle, le groupe emploie 115 salariés pour un chiffre d’affaires de 28 millions d’euros en 2023, en croissance de 2 %. Une performance plus qu’honorable sr un marché en recul de 6 % la même année. "En 2021, nous étions sur une croissance de l’ordre de 20 %. Après un tassement de l’activité ces deux dernières années lié à la guerre en Ukraine et à l’inflation, nous renouons enfin avec une croissance à deux chiffres", explique celui qui vise les 12 % de croissance pour l’ensemble du groupe en 2024. Et qui affiche clairement ses nouvelles ambitions : devenir le groupe de brasseries artisanales françaises de référence.